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de connoître, de déclarer, de réformer, de créer de nouvelles loix, & de prendre de droit & de fait tout autres arrangemens qu'ils jugeront être les plus expédiens; mais cette vilite finie, ils auront l'attention de remettre au fècrétaire de la facrée congrégation de la visitation apoftolique le procès-verbal de ce qui s'est paffé, avec les décrets qu'ils auront rendus ».

Donné le 5 Août,

NICOLAS TRIA, fecrétaire.

Les adverfaires des oratoriens triomphent de eette vifite, & prétendent qu'elle fera fuivie d'une réforme. Quoiqu'il en foit, l'affaire de l'ex-jéfuite Fantasia, dont on a annoncé la détention, n'en prend pas une tournure plus favorable. Après avoir fubi les interrogatoires les plus rigoureux, il a été attaqué de quelques accès de fievre affez violens; on croyoit, fuivant l'ufage pratiqué en pareil cas à l'égard des prifonniers malades, qu'il feroit mis à l'infirmerie; mais, malgré fa maladie, il n'en eft pas moins refté étroitement refferré, & ce n'a eté qu'en préfente du notaire employé à fes interrogatoires qu'il a été vifité par les médecins.

La célebre Corilla, avant que d'être couronnée au capitole, fubit, avec les plus grands applaudiffemens, les examens littéraires qui doivent précéder cette cérémonie. Elle a repondu avec une éloquence étonnante fur tous les objets qui lui ont été propofés. On peut juger de leur variété par leurs titres. 1°. Sur la lumiere; 20. fur la perte que fit l'éloquence par la mort de Cicéron; 3°, fur l'harmonie; 49. fur les agrémens de la vie champêtre; 5o. Sur ce qu'il n'exifpe point de vraie vertu fans la religion.

Dans le fecond examen, Corilla a répondu aux propofitions fuivantes; 12. quelle à été la

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Premiere religion révélée, & comment elle a été revélée; 2°. de décrire le paffage du peuple d'Ifraël par la mer rouge; 3. pourquoi la mythologie feint l'amour aveugle dans le tems même qu'el le lui donne l'arc & les flèches, & qu'elle le fuppofe capable de tirer juke à un point fixe ; 4o. de repréfenter un Européen qui entreprend d'infiruire un fauvage en lui montrant les avantages d'une légiflation.

Corilla ne fe contenta pas de difcourir pendant trois heures de fuite fur ces quatre problêmes; elle pria les dames qui fe trouvoient à l'examen de vouloir lui propofer quelques fujets. En conféquence, la princeffe Cenci Bolognetti lui demanda d'expliquer la mort de Pyrame & de Thisbé, la marquife Spinola demanda fi la fidélité eft plus grande dans les hommes que dans les femmes. Corilla traita auffitôt ces deux fujets en impromptu rimés, de maniere à furprendre l'aflemblée par la nobleffe & la pureté de fon ftyle, par le feu de fa veine poétique, & par la rapidité des productions de fon génie.

NAPLES (le 15 Août.) Le duc de la Pouille a eu pendant 5 jours une fievre inflammatoire qui a fait craindre pour fa vie. Ce prince eft actuellement dans un état plus calme, & qui fait efpérer un prompt rétabliffement.

M. M. Eipluga & Adami, capitaines des chebecs qui efcortoient le régiment de Lucanie lorfque fes équipages furent enlevés, ont été arrêtés & conduits, l'un au château de l Œuf, & l'antre à celui de Carme. Com me leur procès, que l'on infruit dans toute la rigueur des loix, pourra durer longtems, le roi a nommé à leurs places MM. Remundi & Doria.

Les corfaires barbarefques continuent d'infef

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ter nos mers, & de troubler le commerce. Ils viennent de prendre une de nos tartanes chargée de harnois pour la Sicile, & à bord de laquelle fe trouvoit une dame ficilienne qui retournoit dans fa patrie avec une riche fucceffion qu'elle avoit recueillie ici. Ils ont auffi débarqué deux fois dans la Calabre, où ils ont enlevé une trentaine de paysans occupés au travail des champs.

VENISE (le 15 Août) Le marquis Moffato, de Padoue & le comte Spineda, de Trevife, ayant produit leurs titres de nobleffe & leurs preuves de fortune, qu'exige la loi qui ouvre le livre d'or, ont préfenté leur requête au fénat pour être aggrégés au corps patricien ; le 26 du mois dernier, la même fupplique fut remise au grand confeil & y reçut le vœu général. Il y a 60 ans que l'on n'avoit fait une pareille aggrégation.

Suivant les avis de l'Albanie, Mustapha, après avoir reçu un échec, ayant tenté de s'enfuir fur une frégate armée à bord de laquelle il avoit fait transporter fes tréfors, les Dulcignotes qui l'ont abandonné, le font oppofés à fon évalion. Ce malheureux pacha s'eft enfermé dans un chateau avec 7 à 800 hommes; il y eft bloqué par les troupes de 7 pachas, auxquels il n'eft guere poffible qu'il échappe. Sa rebellion lui coûtera Îa tète, qui est attendue avec impatience à Conftantinople.

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GENES (le 16 Août.) Le noble Ange Af'dente eft revenu du Safello où il eft parvenu à appaifer les conteftations qui s'étoient élevées, ainfi qu'on l'a dit, entre les payfans fujets de la république, & ceux du roi de Sardaigne. La troupe qui l'avoit escorté eft au Sasello, pour y prévenir de nouveaux défordres.

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LIVOURNE (le 15 Août.) Il arriva le 5 de ce mois dans ce port, un vaiffeau marchand venant de Tunis, & ayant à bord un major ruffe qui débarqua au lazareth. Cet officier, dont la miffion étoit de conclure de la part de sa fouveraine, des traités avec les régences barbarefques, a obtenu ce qu'il demandoit à Tunis ; mais fa négociation n'a point eu de fuccès chez les Algériens. Il attend ici l'efcadre ruffe qui doit arriver dans la méditerranée, avec laquelle il fe rendra à Alger pour exécuter les ordres dont il eft chargé. On affure que le roi de Ma. roc a cédé Tanger à la Ruffie, qui a deffein d'y former un établiffement.

ESPAGNE.

MADRID (le 13 Août. ) Le noble Marc Zeno ambaffadeur de la république de Venife, eut le 9 de ce mois, fon audience de congé du roi. Le noble François Pefaro, qui le remplace, en la même qualité, remit en même tems fes lettres de créance à S. M. Ces deux miniftres furent enfuite préfentés aux princes & princeffes de la famille royale.

Les dépêches du dernier courier arrivé du Portugal, portent, dit-on, les affurances les plus fortes, que la cour de Lisbonne a envoyé des ordres réitérés à fes gouverneurs en Amérique de ceffer les hoftilités en cas qu'ils ne l'euffent. point encore fait, & de remettre toutes les chofes fur l'ancien pied; que S. M. très-fidelle ne fouhaitoit rien plus ardemment que de voir régler à l'amiable les différends furvenus entre fes fujets & ceux de S. M. catholique, & qu'elle étoit difpofée à ne rien négliger pour cet effet. Malgré ces affurances, on apprend que les troupes deftinées à s'embarquer pour l'Amérique,

continuent de défiler vers Cadix, & que le lieutenant-général Don de Cevallos, vice-roi & capitaine-général de Buenos-Ayres, & les autres généraux qui doivent fervir fous fes ordres dans P'expédition projettée, ont reçu ordre de faire la plus grande diligence pour les y fuivre le plutot poilible; en conféquence, le lieutenantgénéral Don de Cevallos eft déja parti d'ici pour Cadix.

On voit ici la lifte des officiers qui doivent s'embarquer à Cadix avec les 12030 hommes deftinés pour l'Amérique. Commandant en chef, le vice-roi & capitaine-général Don Pedro de Cevallos. Major-général de l'armée, le lieutenant-général Don Félix Buch. Officiers-généraux, Don Victorio Moria, maréchal-de camp, Don Pedro Zenneno, maréchal-de-camp & commandant du génie, avec 20 ingénieurs; Don Rudizondo Tilli, brigadier & commandant de l'artillerie avec 40 officiers; le marquis de Cagigal, brigadier; Salazar, brigadier; Guelphi brigadier. Aides-de-camp, le lieutenant-colonel Tijada, le lieutenant-colenel Murquiz, le colonel Cagigal, & le lieutenant-colonel Don Pedro Rodriguez.

Le roi a accordé au vice-roi Don Pedro de Cevallos une gratification de 15000 piaftres, & trois millions de piaftres pour fon corps de troupes, avec plein pouvoir d'agir comme il le jugeroit convenable.

MAYORQUE ( le 24 Juillet. ) Quatre chebecs du roi, & la demi-galere aux ordres de M. Barcelo, brigadier de marine, font entrés dans cette baye, le 13 de ce mois, venant de Cartagene, pour prendre trois cens mâtelots deftinés à former les équipages des galiotes & des quatre chambequins qu'on vient de fréter ici, &

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