brillant que des vertus du fouverain pontife qui la décore en la portant.

A la réquifition du magiftrat de cette capitale, le pape a permis qu'on décernât le triomphe littéraire au capitole à la célebre citoyenne de Piftoja, la dame Morelli Fernandez, plus connue fous le nom de Corilla Olympica. En 1341, le jour de pâque, on accorda les mêmes honneurs à Petrarque; & fous le pontificat de Clément VIII, le Taffe en auroit également joui, fi la mort ne l'eût enlevé la veille du jour fixé pour cette cérémonie.

Lors de la préfentation de la haquenée, il s'éleva quelques difcuffions entre les pages du St. pere & ceux du marquis de Tanucci. Ce miniftre en a rendu compte à la cour de Naples qui vient d'ordonner l'abolition de cette céré; monie. On efpere cependant que S. M. Sicilienne n'a pas prononcé fans retour fur cet objet.

Un des miniftres étrangers qui réfident en cette cour ayant perdu beaucoup d'effets précieux fans pouvoir découvrir le voleur, & perfuadé que cette infidélité n'avoit été commife que par ceux qui étoient à fon fervice, il a pris le parti de les renvoyer tous, à l'exception de fon fe

crétaire.

L'évêque de Malte s'eft démis volontairement de fon églife, au moyen d'une pension de 2 mille fcudi.

Un payfan de Gallicano, terre appartenante à la maifon. Pallavicini, s'étant rendu dernierement chez le gouverneur pour arranger un procès, prit querelle avec fa partie au fujet des frais; dans la chaleur de la difpute il donna un coup de couteau au gouverneur ; fa femme étant accourue, il la frappa auffi, revint sur le gouverneur, & lui donna plufieurs coups de poignard, dont il expira fur le champ. Ce fu

rieux a été arrêté, & fubira bientôt le dernier fupplice.

Sous le regne de Léon X on a découvert les bains de Titus, & le célebre Raphaël avoit déjà donné une idée du prix de la beauté des peintures grotesques qu'il y avoit découvertes, mais. ces bains fe remplirent enfuite de décombres, & furent reperdus de nouveau. Le Sr. Mirri, marchand de tableaux antiques, a entrepris de les fouiller, & a déjà nettoyé 16 chambres qui ont 60 caveaux. Les amateurs vont en foule admirer les chefs-d'œuvre qui y font dépofés, plufieurs habiles artiftes font occupés à les deffiner, & bientôt ces précieux reites des beaux regnes de Titus & d'Augufte feront gravés, & paroîtront avec des explications relatives.

La congrégation de l'inquifition a fait lacerer & brûler le 24 du mois dernier, par la main du bourreau, un ouvrage intitulé: La raison par alphabet. 6me. édition, revue, corrigée & augmentée par l'auteur. ire. partie. A. F. J. 2me. par tie. L. V--L. A. B. C., en XVII dialogues tra duits de l'anglois. 1769. Sur le rapport qui en a été fait au pape, le St. pere le condamne comme impie, blafphématoire, deftructif de toute religion révélée, & le défend fous les peines les plus rigoureufes, d'excommunication majeure & de fufpenfion à divinis, &c., le réfervant à lui feul & à fes fucceffeurs de donner la permiffion de le lire, de forte qu'on ne puiffe l'accorder à qui que ce foit de vive voix ou par écrit.

mois vers

NAPLES (le 30 Juillet. ) C'est prématurément qu'on avoit annoncé le départ des galeres de Malte. Le 11 de ce les fix heures du matin, le roi fe rendit fur fes galiotes dans la baye de Pouzzol où mouilloient ces bâtimens. A la vue de la galio

te royale, l'efcadre leva l'ancre, & fut au - devant du roi, en faluant S. M. de trois décharges de toute la moufqueterie & de toute l'artillerie, à chacune defquelles la galiote du roi répondit par fept coups de canon. Le roi, après avoir fait le tour de l'efcadre, mouilla dans la baye, où il reçut les complimens du bailli Carigmano, miniftre-plénipotentiaire de la religion, & du général des galeres. S. M. fe rendit en uite à bord de la capitane; les chevaliers étoient en ordre de combat; le roi fut reçu au buit d'une triple falve qui eut également lieu a fon départ; il accepta un déjeuner que lui avoit fait préparer le général; & de retour fur fon bâtiment, S. M. fut accompagnée par l'efcadre maltoife jufqu'à Naples, où elle donna à dîner au général, au bailli Carignano, aux quatre commandans des galeres, & au major; après le dîner, l'efcadre maltoife accompagna encore le roi jufqu'à Portici, & étant revenue mouiller fous le môle, elle fit voile pour Malte le 12, vers les 7 heures du matin.

L'acte dont on a parlé, & par lequel le roi permet aux religieux d'avoir des prifons dans leurs monafteres, mérite d'être connu. S. M. y obferve, 1°. que des fupérieurs peu humains pour des fautes légeres, & fouvent par efprit de vengeance enféveliffoient tout vivans dans des cachots ténébreux les religieux qui avoient eu le malheur d'encourir leur difgrace, & que ces infortunés dont les plaintes ne pouvoient parvenir jufqu'au gouvernement, étoient tourmentés pendant des années entières, & s'accoûtumoient à regarder la vie comme le plus grand des malheurs pour eux; 2°. que cet excès de barbarie fi fcandaleux, furtout chez des gens d'églife, qui ne devroient donner que des exemples de charité & de bienfaisance, avoit

d'abord engagé S. M. à défendre aux fupérieurs des communautés de faire renfermer qui que ce fût en prifon par leur propre autorité; 3°. mais qu'en fupprimant ces abus, on en a occafionné un plus grand encore des religieux indociles & corrompus, fentant que leur fupérieur n'avoit plus de droit de les punir corporellement, ont fecoué toute efpece de frein, & vécu dans le défordre. Leur exemple a féduit plufieurs de ceux qui étoient attachés à leurs devoirs; & il en est résulté des fcandales & des plaintes de la part des familles particulieres. 4°. Le roi a donc ftatué qu'il y aura dans chaque monaftere, non un lieu fouterrein & ténébreux, mais une chambre qui fervira de prison; que chacun de ceux que le fupérieur y fera renfermer, y aura fon propre lit, & les menbles qui lui font néceffaires; qu'il pourra, fans nul obftacle, faire parvenir fes humbles repréfentarions jufqu'aux pieds du trône, & que S. M. fera vifiter de tems en tems les communau, pour s'affurer fi l'on y obéit à fes ordres. 5. Ce monarque compatiffant entend- même qu'on adreffe longtems des exhortations paternelles, & même des menaces à un religieux refractaire, avant de le punir; que s'il ne fe corrige pas, on le confie à la garde de quelque frehomme de bien; mais dans les cas graves il ordonne de prendre un avocat pour défendre le coupable, & que fi celui-ci eft condamné il puiffe encore en appeller à fon provincial, &

、

tés

re,

enfin à S. M.

་

Le roi a déclaré infuffifantes les 14 caufes de récusation, données par les avocats des francsmaçons, contre le confeiller Pallante. S. M. a ordonné en même tems, que ce dernier faffe daos cette affaire les fonctions de fifcal, dont étoit chargé M. Crifconio, qui ne fera plus que inB $

ple votant. Cette décision n'annonce rien de fàvorable aux membres de la loge.

Deux de nos chébecs qui avoient transporté ici le régiment de Namur, viennent de remettre à la mer pour aller, avec d'autres bâtimens, donner la chaffe aux corfaires barbaresques qui ont paru fur les côtes de ce royaume, & fur celles

de la Sicile.

Le régiment de Lucanie s'étant embarqué à Syracufe fur deux chébecs, qui faifoient route pour Reggio, la tartane qui en transportoit tout les équipages fut féparée du convoi par un coup de vent qui l'en éloigna de plus de fix milles. Deux coríaires s'emparerent de ce bâtiment, qui venoit d'être abandonné par les mariniers fergent & 6 foldats qui s'étoient fauvés dans la chaloupe. Le régiment arriva à Reggio, mais fans équipages, & manquant de tout. M. Pignatelli, colonel de ce corps, fit vendre fur le champ fa vai felle, d'argent, & en diftribua le produit aux officiers & aux foldats. On ne doute pas que la cour ne vienne au fecours de ce régiment, dont perte est eftimée à plus de 60 mille ducats.

la

FLORENCE (le 10 Août.) Le duc d'Oftrogothie, frere du roi de Suede, arriva ici le 8 de ce mois au foir. S. A. R. repartit le 9 pour Pife, d'où elle paffera à Rome.

Le grand-duc, notre fouverain, par un édit du 4 Mai 1775 s avoit défendu aux couvens de religieufes d'exiger aucune fomme à titre de dot de celles qui voudroient se faire recevoir en qualité de fæeurs domeftiques ou converfes, Cette décision étoit non-feulement dictée par la juf tice, puifqu'il n'eft pas raifonnable de faire payer ces malheureufes, qui, outre les devoirs auxquels oblige l'inftitut, s'affujettiffent encore à fervir les autres qui le profeffent jamais mê