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colonies prête ferment & donne les affurances nécessaires pour le maintien d'aucun gouvernement fous la couronne de la Grande-Bretagne, & qu'il eft néceffaire que l'exercice de toute efpece d'autorité fous ladite couronne foit totalement fupprimé, & que tous les pouvoirs du gouvernement faient exercés fous l'autorité du peuple de ces colonies, pour la confervation de la paix intérieure, de la vertu & du bon ordre, comme auffi pour la défense de nous-mêmes, de nos libertés & propriétés, contre les in vafions de nos ennemis :

A ces caufes, il a été réfolu qu'il foit recommandé aux affemblées & conventions refpectives des colonies-unies, où il n'a pas été établi jufqu'à préfent de gouvernement fuffifant pour l'exigence de leurs affaires, d'adopter tel gouvernement que les repréfentans du peuple jugerontle plus convenable pour le bonheur & la fûreté de leurs conftituans en particulier, ainfi que de l'Amérique en général.

Par ordre du congrès. (Sign) JEAN HANCOCK, préfident.

Les inftructions que la ville de Boston a envoyées à fes délégués au congrès-provincial de la Nouvelle-Angleterre, ne font pas moins décifives. (On en donnera le précis dans le prochain Journal.)

L'affemblée-générale de la Caroline méridio nale a auffi pris, le 16 Avril une résolution trèsremarquable, pour prévenir toute négociation féparée avec la Grande-Bretagne.

Différens particuliers de Boston, en vertu d'un ordre du congrès, ont été mis en prifon pour avoir refufé de préter ferment, & de livrer les armes & les provifions qu'ils pouvoient avoir, ainfi que de figner un acte d'affociarion qui leur a été préfenté, & par lequel ils fe feroient enga gés, comme tous les autres citoyens, à défendre, autant qu'il feroit en leur pouvoir, la caufe des colonies contre les prétentions de la GrandeBretagne.

Des nouvelles de Watertown, du 27 Mai, rapportent que les poffeffeurs de fiefs & les autres habitans de la ville s'étant réunis dans la

chambre d'affemblée, on y avoit demandé, en cas que l'honorable congrès pour la fûreté de l'Amérique jugeât à propos de prononcer l'indépendance des colonies, fi les citoyens s'engageroient folemnellement, au péril de leurs vies & de leurs fortunes, à foutenir ces mefures, & que· l'affirmative avoit été prononcée avec unanimité, Toutes ces démarches annoncent qu'on eft à la 'veille d'apprendre que les colonies-unies fe font déclarées indépendantes.

Par un dénombrement fait depuis peu de tous les habitans du royaume d'Irlande, il a été trouvé que la province de Connaught contient 23718 proteftans, & 246141 catholiques romains, celle de Leinster 214173 proteftans, & 474863 catholiques romains; celle de Munster 134061 proteftans, & 491738 catholiques romains, & celle d'Ulfter 379217 proteftans, & 194602 catholiques romains; de forte que le nombre des catholiques, montant à un million 407 mille 345 habitans, furpaffe de 656 mille 176 celui des proteftans, qui eft de 751 mille 169, & que le total de tous les habitans eft de 2 millions 158 mille 514.

Des lettres arrivées par le courier d'Irlande nous apprennent qu'un vaiffeau américain, dans la plus grande détreffe & manquant de tout, se trouvant forcé d'aborder au nord de ce royaume, y avoit reçu le plus fâcheux accueil; qué le peuple s'étoit jetté fur le bâriment, & qu'après en avoir enlevé tout ce qu'il contenoit, il

avoit mis le feu; qu'il n'avoit épargné que l'équipage, auquel il avoit permis de fe retirer où il pourroit, & que ces malheureux ont paru à King-Sale, dans la plus déplorable situation. Un de nos officiers dans les Indes orientales écrit d'Amigor à fon frere, qu'il y a eu dans l'établiffement que nous avons fait à Bombay,

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plufieurs efcarmouches affez vives entre nos troupes & les nationaux. Notre compagnie de grenadiers européens a été prefqu'entierement détruite. Le colonel Keatin leur ayant ordonné de s'avancer pour s'emparer de quelques pieces de campagne qui incommodoient fa gauche ceux-ci étoient à peine à un demi-mille de nous, qu'ils furent affaillis & enveloppés par un corps de cavalerie qui ne leur laiffa aucune espérance de retraite. Le combat fut fanglant & opiniâtre des deux côtés ; deux de nos capitaines y perdirent la vie, plufieurs officiers fubalternes furent bleffés, & de 200 hommes il n'en eft revenu que 40. Les autres ont été tués ou bleffés fi dangereufement, qu'ils font reftés fur le champ de bataille. Le commodore Hughes a demandé aux lords de l'amirauté un renfort pour l'efcadre qu'il va conduire dans cette partie des Indes orientales.

BOUILLON (le 25 Juillet.) De tous les papiers publics de l'Europe que notre correfpondance nous met à portée de connoitre, la feule Gazette des Deux - Ponts, N°.

8, nous apprend l'objet des armemens confidérables de la cour de Turin. Elle porte, qu'il s'eft élevé des querelles férieufes entre les fujets des frontieres de la Sardaigne & ceux de la république de Gênes; que, fous ce prétexte, on affure qu'on veut faire valoir quelques an ciennes prétentions, foutenues par une armée de 30 mille hommes, qui eft en marche, & ne tardera pas à rencontrer les troupes qu'on lui oppofe..

Les politiques, dit le même papier public, partent de cet événement inattenda pour prophétifer hautement que le fyftême de l'Italie va prendre une nouvelle face; & en raffemblant les circonftances où fe trouvent prefque tous les états de l'Europe, ils concluent que la guerre eft inévitable, & que l'époque en eft prochaine. Ces fpécu lations font fondées fur ce que l'Espagne eft à la veille d'être en rupture ouverte avec le Portugal, événement auquel la France ne pouroit fe difpenfer de prendre part, tant par rapport à fes intérêts particuliers que par les engagemens du pacte de famille; fur ce que les puif.

fances maritimes de l'Europe, tranquilles en apparence, épient le moment où l'Angleterre fe fera épuifée dans la guerre contre fes colonies, pour tomber fur fes poffellions, s'emparer de fon commerce, & fe venger de la hauteur avec laquelle cette puiffance affecte de dominer fur les mers; enfin, fur les efforts que les Polonois font prêts à faire pour recouvrer une liberté expirante, & fur l`alliance des deux plus grandes puiffances du nord, qui fait croire à ces politiques, qu'elles jettent dans le fecret du cabinet, les fondemens d'un nouveau fyfiême dont l'établiffement ne fe fera point fans effufion de fang.

Toujours en garde contre les nouvelles hazardées, nous avions négligé de parler des armemens qui fe font dans les ports de Breft & de Toulon. Ces avis paroiffent fe confirmer, les gazettes de Hollande donnent, ainfi qu'il fuit, la lifte du nombre & de la force des vaiffeaux, & indiquent le tems vers lequel ils doivent être prêts à mettre à la voile.

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Au mois d'Août 1776. La Ville de Paris de go canons; le Duc de Bourgogne, de 8ɔ; le Robufte, de 76; le Magnifique,l'Intrépide, l'Adif, le Zodiaque, la Victoire, le Bien-Aimé, chacun de 74; le Prothée, l'Eveillé, le Roland, le Solitaire, le Bizarre, l'Alexandre, chacun de 64; le Fier, l'Amphion, de 50; le DauphinRoyal, de 70: frégates, l'Indiferette, l'Inconftante, & la Boudeufe, de 30; l'Oiseau, de 26; la Blanche, de 30; le Zéphir, de 26; la Lunette, de fix.

Pour la fin de l'année. La Couronne, de 80 ; le Palmier, le Glorieux & le Citoyen, chacun de 74 ; l'Union, l'Indien, l'Actionnaire & le Sphinx, de 64: frégates, la Sincere, l'Amphitrite, la Dédaigne f: & la Danaé, chacune de 30; l'Etourdie, de 20.

Pour l'année 1777. La Bretagne, de 100 canons ; le St. Efprit, de 80; l'Orient, de 76; le Conquérant, les Six Corps, le Diligent, le Minotauré, le Diademe, chacun de 74; le Northumberland & le Vengeur, de 66: frégates, la Belle Poule, la Malicieufe, chacune de 30; la Flotte, la Légere, de 26 canons. En tout 36 vaiffeaux de ligne & 16 frégates, non compris l'efcadre de M. Duchaffaut, qui eft déjà en mer.

Si l'on en croit quelques lettres de Toulon, ces armémens fe font avec la plus grande diligence, & tous les tonneliers de Marfeille y font employés. Celles de Breft annoncent que l'on y fait paffer de toutes les provinces maritimes une grande quantité de matelots & d'ouvriers. Ces préparatifs partagent les opinions, Suivant les uns

ils font l'effet d'une fage précaution: Si vis pasem, para bellum. Suivant les autres, le miniftere de France perfuadé que les troupes ne peuvent fe former que par l'exercice & la pratique, a peut-être deffein de mettre celles de mer en divifions permanentes, & de les tenir conftamment en activité.

Par le dernier courier d'Allemagne, on apprend que le duc, la ducheffe de Wurtemberg & les princeffes leurs filles, font arrivés à Potzdam le 12 de ce mois; que le 10, le grand-duc de Ruffie & le prince Henri de Pruffe étoient déjà à Konigsberg, & que L. A. I. & R. feroient, le 21 leur entrée à Berlin.

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