Page images
PDF
EPUB
[ocr errors]

La culture des vers à foie prend faveur dans ce pays, & beaucoup de perfonnes s'y adonnent. Un particulier qui, d'ailleurs, n'est pas trop riche, a fçu ramaffer, dans l'efpace d'une année, 170 livres de foie dévidée, qui lui ont donné un produit net de 1700 écus, déduc tion faite des frais, qui peuvent monter à 60 écus. On prétend avoir remarqué que ce climat eft plus favorable qu'aucun autre à ces infectes pré-, cieux, puifqu'ils y font moins fujets à diverfes maladies qui les font périr en d'autres con

trées.

Voici la traduction des univerfaux ou lettres circulaires qui ont été expédiées pour la convocation des diétines ante-comitiales.

Staniflas-Augufte, par lá grace de dieu, roi de Pologne, grand-duc de Lithuanie, &c. &c. Depuis près de 12 ans que nous gouvernons cette nation libre, qui du fein de l'égalité, dans laquelle nous avons été élevés, nous a tirés par fes libres fuffrages, pour nous placer fur le trône, & nous confier les rênes de l'état, nos foins conftans ont été d'augmenter le bonheur univerfel des pays de la république & de fes fujets, & de diriger vers le même but, c'eft-à-dire, vers le bien public, les ef-` prits de ceux qui, étant enfans d'une même mere, nous doivent pour le préfent regarder comme leur pere com

mun.

Quoique plufieurs circonftances critiques, qui ont af figé le pays, ne nous aient pas permis de jouir du fruit de nos vœux finceres, il eft cependant, & il fera toujours de notre devoir de ne perdre jamais de vue un semblable objet. Et comme les meilleures intentions pour l'avancement du bien public ne fçauroient être efficaces, fans confulter en commun avec les états; c'eft pourquoi, voulant en cela, nous conformer aux loix, nous convoquons une diete générale ordinaire, pour le 26 du mois d'Août de l'année courante, ici à Warfovie, de ma niere que le droit alternatif de donner un maréchal à la chambre des nonces appartienne cette fois-ci à la province de Lithuanie. Nous défignons le 15 du mois de Juillet pour tenir dans les endroits accoutumés les diétines des palatinats, terres & diftricts; & le 29 du mê me mois de Juillet pour tenir l'affemblée générale de la

Grande-Pologne à Pofnanie, après la tenue des diétines pour l'élection des nonces ; affemblée que la loi de 1768 a autorifée pour arrêter les inftructions des nonces. Nous fixons pour objet de ce confeil-général de la nation les affaires provenant de l'exécution difficile en elTe-même, ou devenue difficile, de quelques conftitutions de la derniere diete. Il fera rendu compte, par-devant les trois états de la république affemblée, de ce que la derniere diete nous a confié & au confeil perpétuel établi près de nous, comme font les différentes négociations avec les puiffances étrangeres par rapport aux limites les différens plans dreffés par le même confeil pour perfectionner le gouvernement intérieur & l'économie de la nation. Il dépendra par conféquent, de notre fuprême volonté, conjointement avec les états affemblés, d'admettre ce qui nous paroitra néceffaire.

Nous conjurons donc, par l'amour de la patrie, qui doit animer nos cœurs, tous les palatinats, terres & diftricts, de choisir, du nombre de leurs habitans, des nonces qui, ne refpirant & n'agiffant que pour l'avancement du bien public, ne cherchent point, par des prétextes fpécieux & tendant à leur utilité particuliere, perdre un tems précieux, mais qui, dans les délibérations qu'on entreprendra fur les matieres fufmentionnées & autres qu'ils reconnoitront tendre au bonheur pu blic, uniffent, avec toute l'application poffible, leurs travaux à nos efforts.

[ocr errors]

Comme, fuivant la difpofition des loix qui fixent en Pologne le tems de la tenue des diétines pour l'élection des nonces & des députés du tribunal, il réfulteroit pour cette année l'inconvénient que ces diétines devroient avoir lieu les unes & les autres le même jour 15 Juil fet, il eft de notre prévoyance d'écarter les difficultés qui en naîtroient, particulierement dans les endroits marqués également pour ces deux diétines. En conféquence, & de l'avis de notre confeil permanent, nous jugeons à propos que les diétines pour l'élection des députés foient tenues le lundi après le jour, auquel commenceront les diétines pour l'élection des nonces, c'eft-à-dire le 22 du mois de Juillet. Cette difpofition, par rapport au tems de la tenue des diétines, faite quelquefois par d'illuftres citoyens qui ont féance aux affemblées fufdites, non par un caprice arbitraire, mais par une né, ceffité réelle, ne pourra être regardée ni par nous, ni par les états affemblés à la diete prochaine, comme une infraction des loix, puifqu'au contraire elle affurera l'efficacité tant des diétines pour le choix des nonces que de

[ocr errors]

celles qui ont pour objet l'élection des députés au tribu nal. C'eft pourquoi nous recommandons expreffément à tous les palatinats, terres & diftricts cet arrangement. Eloignés de tout doute, & dans une entiere confiance que les illuftres palatinats, terres & diftricts, conformément à nos intentions ci-deffus expofées, éliront des nona ces pour la diete prochaine, & qu'ils les muniront d'inftructions tendantes au bien public; enfin, qu'ils affureront, de la maniere fufmentionnée, le fort des diétines pour l'élection des députés, nous leur fouhaitons de la part de dieu toute forte de profpérités & de fuccès dans les déTibérations des diétines, & recommandons qu'afin que ces univerfaux parviennent à la connoiffance publique, ils foient publiés dans les greffes des ftarofles avec jurisdiction, dans les paroiffes & autres lieux accoutumés.

DANTZIG (le er. Juin.) Le grand confeil eft toujours fort divifé fur la propofition faite d'envoyer à Warfovie une députation chargée de veiller aux intérêts de cette ville. Cette diverfité d'opinions fait préfumer qu'on fe bornera à donner un adjoint au fecrétaire de la ville qui réfide à Warfovie, & qu'ils auront ordre de ne rien conclure, fans avoir reçu les inftructions, que cette régence leur fera paffer, fur toutes les propofitions qui pourront leur être faites.

On craint que cette réfolution ne foit préjudiciable aux vrais intérêts de cette ville, qui ne peut fauver les reftes de fon commerce qu'en faifant quelque facrifice. On fçait que la cour de Berlin a deffein de foutenir les prétentions qu'el le forme fur la propriété de notre port, & tout nous annonce que pendant que nous nous livrions à l'efpérance, on s'occupoit à nous faire éprouver de nouvelles rigueurs. Jufqu'à préfent la douane pruffienne n'avoit fait aucune difficulté de lailler entrer & fortir de cette vil te toute efpece de marchandifes & productions, fans examiner fi elles étoient du nombre de celles dont l'entrée & le paffage font prohibés dans les terres de S. M. Pruf.; on refuse actuellement

de laiffer paffer une caiffe de porcelaine de Saxe comme marchandise défendue; de forte que fi la prohibition s'étend fur les autres articles, le tabac, le fel, le fucre & les autres marchandifes ne pourront plus entrer ici; l'exportation des productions de Pologne fera même très-difficile, & cette ville fe verra forcée de tirer toutes ces denrées des états de S. M. Pruf.

Suivant des avis de Warsovie du 25 Mai, l'on y avoit reçu des lettres de Pétersbourg, qui annonçoient des événemens de nature à mériter des détails ultérieurs, & une double confirmation. Il paroit affez vraisemblable qu'il ne regne pas une parfaite tranquillité à la cour de Ruffie; le prince Potemkin, élevé depuis peu au faîte des honneurs, a reçu, dit-on, ordre de la quitter; & le voyage du comte André Rafumowski, qui jouiffoit d'une très-grande faveur auprès du grand-duc, avoit un femblable motif. En atten dant, l'on parle d'un fecond mariage de S. A. I. & l'on nomme déjà même l'époufe qui lui feroit destinée. C'eft une princeffe, four cadette d'un des principaux fouverains de l'Allemagne, âgée de 15 ans, & d'une grande beauté.

ALLEMAGNE.

HAMBOURG ( le 20 Juin.) La mortalité parmi les bêtes à cornes, qui ravage également les contrées feptentrionales & méridionales de l'Eu rope, regne avec fureur dans le Holftein; toutes les nouvelles que l'on reçoit de ce pays contiennent le trifte récit de la défolation qu'on y voit dans les campagnes. Plufieurs propriétaires qui poffédoient 400 ou 500 pieces de bétail, les ont perdues toutes, ou n'en ont confervé que deux ou trois. La crainte de la communication de ce fléau, qui s'eft déjà répandu

dans le duché de Mecklembourg, a engagé le gouvernement de la Poméranie-Suédoife à prendre toutes les précautions néceffaires, particulierement à défendre l'entrée des cuirs, laines &c., fous peine de confifcation.

Lá 2e. divifion des Brunswickois eft partie le 1er. de ce mois, de Stade pour les côtes d'Angleterre avec un vent favorable; mais le départ de la derniere divifion heffoife eft différé jufqu'à l'arrivée des 7 bâtimens qui doivent les tranfporter, & qui font attendus avec impatience. On eft fondé à croire que ces corps auxiliaires feront fuivis par d'autres, depuis que l'on mande de Hanovre que 8 bataillons de troupes électorales ont reçu ordre de fe tenir prêtes à marcher.

La conclufion d'un traité d'alliance offenfive entre les cours de Vienne & de Pétersbourg fe confirme de plus en plus; on affure même que ces puiffances en ont fait part à d'autres cours de l'Europe, & que l'Angleterre doit y accéder.

On écrit d'Archangel que les agens d'Angleterre y portent de groffes fommes d'argent, pour acheter des quantités très-confidérables de bois de conftruction & d'autres articles que cette nation tiroit ci-devant de fes colonies, & qu'aujourd'hui elle eft obligée d'acheter à l'étranger pour les employer contr'elles. Les peuples de l'intérieur du pays fe rendent en foule dans ce port avec des cordages, des mâts, de la poix, &c. dont ils fe défont très- avantageufement, & de maniere à augmenter beaucoup la circulation des efpeces, déjà très-abondantes en Ruffie. C'est ainfi que la Grande-Bretagne, en épuifant fes tréfors contre une partie de fon empire, les fait rejaillir fur fes rivaux en politique & en commerce, & même dans le fein des peuples les plus éloignés.

« PreviousContinue »