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hotel qui immortalise autant la grandeur de Louis XIV, que la place des victoires éternise sa vanité sa vue réjouiroit ces braves vieillards; en le voyant, ils se diroient sans doute : ce n'est pas celui qui, à dix heures du matin, sortoit des bras de sa. Vénus pour ordonner la retraite à une armée qui pouvoit vaincre (1), ni celui qui pleuroit derrière un moulin à vent, laissant une partie de l'armée posée sur les armes (2), dant que l'ennemi s'emparcit de tous nos équi

pages.

M. Mazure, procureur au comté de
Brême..

M. Rouland de la Vente, chirurgien de
la reine.

M. de Lassauzée, américain, à Savigny-
sur-Orge

M. Grelet, américain. à Savigny sur-
Orge.

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On nous mande de Constantinople, du 20 février 1790:

On a vu arriver, dans les premiers jours du mois dernier, la tête du con mandant de Kerman, celle du kiajubeq du grand-visir, et celle de son secrétaire, condamnés pour crime de trahison à la pa; trie (dit l'adulateur journaliste).

Les ulemas, accablés de taxes depuis la guerre, se sont révoltés; soixante d'entr'eux, bien armés, ont suivile sultan dans la mosquée (le jour de l'anniversaire de la naissance de Mahomet); ils se sont jetés sur le muphti et le caïmakan. Le sultan se sauva dans une tribune, fit fermer les portes, de la mosquée et ordonna le massacre de ces malheureux, dont quarante furent poignardés; les autres, conduits en

(1) Le 23 juin, 1759.

(2) Le 1er avril suivant.

prison,

prison, ont été étranglés le même soir, et jetés a la mer.

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Séance du 4 mars. M. Flood a fait une motion tendante à mettre une plus juste proportion dans la représentation du peuple aux assemblées parlementaires. Après une courte analyse de la constitution anglaise, et de l'esprit dans lequel elle a été faite, c'est-à-dire, le bien du peuple, M. Flood dit que le seul moyen d'opérer le bien du peuple étoit de maintenir la fréquence des législatures pourvu que la représentation en fût plus égale; que la partie démocratique de la constitution étoit celle qui étoit la plus affoibiie, et que le seul moyen de la rétablir étoit de former une représentation plus égale; que la guerre d'Amérique, les désastres qui en ont été la suite, la perte de 40 mille hommes et de cent millions étoient la suite de l'inégalité de la représentation, parce qu'on avoit répondu aux américains qu'il sufficoit qu'ils fussent virtuellement représentés, puisque les anglais eux-mêmes ne l'étoient pas autrement. On suppose peut-être, ajoutoit M. Flood, que, lorsque la France s'occupe d'établir sa constitution, nous ne devons pas penser à la nôtre. Pourquoi cependant avons-nous été jusqu'à présent su périeurs aux français ? Ce n'est pas à notre territoire ou à notre clémence que nous devons cet avantage, c'est à notre constitution : c'est donc le moment de la revoir, car nous sommes en pleine paix. La France n'acquerra pas encore de longtemps un certain degré de force et de vigueur; lorsqu'elle l'aura acquis, elle n'en usera pas pour nous, faire la guerre les peuples libres préten lent à autre chose qu'à la vaine supériorité du côté

des armes; mais elle voudra rivaliser avec nous sur des objets bien plus importans.

Le peuple anglais paye 15 millions et demi de livres sterlings de taxe; il les supporte patiemment; il mérite donc les plus grands égards; et, selon le langage de Montesquieu, il ne peut trouver une indemnité de ces taxes énormes que dans sa liberté.

M. Wyndham et M. Powis s'opposèrent à la motion; et M. Pitt, affectant de parler avec répugnance sur cette matière, avança que, quoique la motion portât sur des principes juste, il la croyoit faite dans un moment défavorable, puisqu'elle avoit été rejetée dans un temps où il l'avoit faite lui-même, et qui paroissoit favorable; que dans ce moment la chambre avoit à s'occupe d'un objet qui exigeoit toutes ses forces, celui de supprimer les priviléges accordés a ceux qui payeut plus de cinquante livres de taxe par anime. Il demanda l'ajournement indéfini de la question.

M. Fox soutint que la motion de M. Flood étoit admissible , que le moment étoit propre pour réformer l'inégalité de la représentation; que les affaires du continent ne devoient influer sur pas celles de la Grande-Bretagne, et qu'enfin lorsqu'on prévoit un violent orage, c'est le cas d'étayer

sa maison.

Plusieurs autres membres se déclarèrent pour la motion de M. Flood, en donnant les plus grands éloges à son patriotisme. La question ayant été mise aux voix, on fit sortir les spectateurs de la salle, et la question fut ajournée.

Le 30 mars 1790, PRUDHOMME.

De l'Imprimerie des Révolutions de Paris, rue des Marais, F. S. G. No. 20.

RÉVOLUTIONS

DE PARIS, DÉDIÉES A LA NATION'. Et au District des Petits-Augustins..

SECONDE ANNÉE

DE LA

LIBERTÉ

FRANÇAISE.

Les grands ne nous paroiffent grands,
Que parce que nous fommes à genoux.
Levons-nouз.

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DÉTAILS

Du 30 MARS AU 6 AVRIL 1790.

Projets de contre-révolution.

Ce qui se passe maintenant en France n'est

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point une révolution, ce n'est qu'une secousse » disent les aristocrates paisibles, qui se consolent de ce qu'ils ont perdu par l'espoir de conserver une partie de leurs iniques prérogatiyes : « le peuple, No. 38.

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ajoutent-t-ils, se lassera de la liberté dont il n'est pas digne, et tout reviendra peu-à-peu sur l'ancien pied ».

<< Non, s'écrie l'aristocrate furieux, cette canaille n'a ni pain ni numéraire, et elle n'en est que plus fière. Alléchons-la, en lui montrant un peu d'argent; et, lorsqu'elle aura donné dans le piége, lavons tous les affronts qu'elle nous fait essuyer, depuis neuf mois, dans des flots de sang. Attendre que cette populace se repente, c'est en avoir pitié. De nouveaux vertiges pourroient encore troubler les têtes après le repentir; il faut que notre vengeance soit si effrayante, que cette populace et sa postérité ne pensent jamais qu'en fréinissant aux avantages qu'elle vient de remporter sur nous ».

Ce sont ces discours, et tant d'autres, tout aussi sanguinaires, tout aussi coupables, que l'on entend dans les sociétés et dans les lieux publics, qui ont fait craindre, depuis quelques jours, aux patriotes que les factieux n'eussent trouvé des ressources extraordinaires et inattendues; et cependant ils ne prouvoient autre chose que la tolérance civile et le véritable esprit de liberté qui règnent parmi

nous.

La crainte d'attenter à la liberté des opinions fait que l'on souffre que des énergumènes soudoyés prêchent la très-prochaine contre-révolution, la dissolution de l'assemblée nationale, et l'aristocratie éternelle.

Cependant, les apparences de mouvemens qui ont eu lieu, ou les tentatives qui ont été faites pour en exciter, les alarmes beaucoup trop vives qui en ont été la suite, prouvent que notre indulgence pour les missionnaires de l'aristocratie n'est pas sans quelque danger.

Comme il n'a fallu qu'un moment et une occasion pour armer et soulever contre la tyrannie ministérielle ceux que nos ennemis appellent la papulace, c'est-à-dire, nos frères les ouvriers, les gagne deniers, et autres, qui nous sont d'autant

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