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quer quatre commissaires pour examiner plusieurs journaux qu'il a dénoncés. On a demandé la ques tion préalable, et la motion a été rejettée. Le comité doit présenter incessamment un projet de décret concernant la liberté de la rosse,

Séance du 13.

Sur la motion de M. Lapoule, l'auteur de la machine à scier le bois, dont l'assemblée s'étoit fait rendre compte, sera recommandé au pouvoir exécutif pour obtenir une récompense.

A Fordre du jour, on a décidé plusieurs diffi cultés sur les bornes des divers départen:eas, qui ont été vidées par l'avis du comité de constitution.

Le département de Paris a été fixé, contre le You des représentans de cette commune, à trois lieues de rayon, à partir du parvis Notre-Dame, Le travail de la nouvelle division se trouve ainsi terminé.

On a rejetté une demande de l'ancienne municipalité de Lille, concernant un emprunt 500,000l. qu'elle vouloit faire pour pourvoir à ses subsis

tances,

Séance du 14,

Sur la demande du ministre de la marine, et sur le rapport de M. de Curt, l'assemblée a décrétée que le pouvoir exécutif suprême résidant dans la personae du roi, tout ordre émané de l'autorité de sa najesté, et tous marchés conclus et à conclure en son nom, doivent être exécutés dans les ports et arsenaux sans aucune opposition quelconque, sauf la responsabilité des ministres,

On a rejetté des demandes de départemens formées par la ville de Lisieux, Saint-Malo, Mont lucon, par le Saumurois et Marseille,

On a ajourné la question de savoir si la Guienne formeroit cinq, ou seulement quatro départemens..

CHATELE T.

Suite de l'interrogatoire du sieur de Bezenval.

Du 11 janvier 1790.

Depuis nos dernières observations, de nouveaux témoins ont déposé des faits qui établissent en quelque sorte le crime du sieur de Bezenval.

Deux députés de l'assemblée nationale ont été entendus. Ils ont rapporté tout ce qui s'étoit passé à Versailles contre l'assemblée nationale; ils ont fait le détail le plus fidèle de toutes les perversités de la cour.

Un officier, commandant de la garde nationale de Versailles, en faisant un récit absolument conforme à celui des deux honorables men.bres de l'assemblée, y a ajouté les détails intéressans du logement de plusieurs régimens dans l'orangerie de Versailles, avec défenses d'avoir communication avec les citoyens. A rapporté en outre qu'il y avoit alors un train formidable d'artillerie caché dans les écuries de la reine, et que plusieurs passages publies avoient été interceptés,

Nous ne pouvons terminer cet article, sans faire part à nos lecteurs d'une déposition qui honore infiniment M, de Grandmaison, avocat, de meurant rue de Richelieu,

Ce témoin a connoissance que le maréchal de Broglie et Bezenval n'ont donné des ordres que pour la sûreté des subsistances, la tranquillité des Parisiens, et qu'ils n'ont jamais ordonné aux troupes d'entrer à Paris.

La femme Lefèvre, limonadière, a déclaré avoir entendu deux Suisses parler mal de leur général, et dire qu'il leur avoit promis 22 liv. 10 sous chacun pour assiéger Paris.

Interpellée.... comment ces suisses étoient yê

tus, s'ils étoient ivres, et si elle-même n'avoit pas été payée pour faire sa déposition. A répondu : ils avoient des habits rouges, revers blancs; ils ne ront pas paru ivres; je n'ai été portée par qui que ce soit à faire ma déposition.

M. Bailly, maire, interpellé par M. de Bezenval de déclarer s'il n'avoit pas donné par écrit des ordres à deux témoins de faire des informations à Courbevoye. A dit n'avoir aucune mémoire de ce fait; mais avoir entendu dire qu'on étoit allé à Courbevoye faire lesdites informations; que cette manière de s'informer lui avoit paru nouvelle; que, s'il l'avoit dû faire, il se seroit adressé aux chefs. On attendoit mieux de M. le maire (1).

Interrogatoire du sieur de Faveras.

Dans les différentes lettres qu'on a lues à cet accusé, dont nous avons rapporté la détention dans notre précédént numéro, avec les circonstances particulières qui l'accompagnoient, on en remarque deux qui prouvent le projet affreux d'enlever le monarque du sein de la capitale. Elles chargent beaucoup M. de la Châtre, premier gentilhomme de MONSIEUR. La lenteur de ce dernier à prouver son innocence fait naître de terribles soup

cons.

A lui demandé si en effet il s'étoit entretenu des projets mentionnés dans le réquisitoire. A ré

(1) Nous remarquerons à ce sujet qu'un particulier s'étant apperçu que M. Boucher d'Argis parloit à l'oreille de M. de Bezenval, s'écria hautement qu'on n'en usoit pas ainsi envers les accusés. Le juge sans s'effrayer: qu'on se saisisse de cet homme.-- Personne ne répondit, et l'homme s'échappa quelques instans après. -- Etoit-il permis à M. Boucher d'Argis de donner des ordres aussi ridicules ?

pondu que l'on tenoit souvent dans la société des propos qui ne devoient pas être pris à la rigueur; à nié au reste, avec assurance, tous les faits dont il lui a été fait mention.

Déposition des sieurs Turcate et Morel dáns l'affaire du sieur de Faveras.

Le sieur Turcate a déposé que M. de Faveras lui a demandé des gens de bonne volonté pour établir à Versailles un corps de cavalerie, à l'effet de protéger jusqu'à Metz le départ du roi; que l'accusé lui a dit avoir des correspondans en Picardie, en Artois, dans le Hainault, le Cambresis, pour soutenir l'enlèvement du roi.

Le sieur Turcate a ajouté que le sieur de Faveras, le jour même du 6 octobre, avoit demandé à Versailles, à M. de Saint-Priest, de lui faire livrer des chevaux des écuries du roi, à l'effet de monter partie de cette cavalerie projettée; que le ministre l'ayant refusé de la manière la plus formelle, son projet étant échoué, il en imagina un autre, qui tendoit à enlever de Paris le roi et le garde-des

Sceaux.

Il ne s'agissoit rien moins au second complot, ajouta le sieur Turcate, que d'ôter la vie à MM. le marquis de la Fayette, Bailly et Necker. M. de Faveras a tout nié..

Suite des paragraphes anglais.

The World. On a beaucoup parlé des gros fonds que le duc d'Orléans avoit soutirés de France pour les placer en Angleterre; mais on a infiniment exagéré sur les sommes et sur les avantages de leur placement. La vérité est que le duc d'Orléans a porté à Londres 40,000 liv. sterlings, dont il désiroit se faire une rente viagère de 4000 liv. sterlings, et que trois des premiers personnages de

ee royaume, se sont amicalement chargés de luf

assurer cette rente.

M. le Noir, un des François fugitifs réfugiés à Copel, terre de M. Necker, près de Genève s'est noyé en traversant le lac de Genève, dans un bateau qui a ooulé à fond.

L'emprunt d'un million, que le roi de Suède a fait négocier à Londres, a été rempli sur le champ et sans aucune difficulté.

Mardi, 12 janvier 1790, M. le Febvre d'Arles, capitaine de la troisième compagnie du district des Petits-Augustins, a été reçu commandant de ba taillon à la place de M. Dieres; et le sieur Chalons, qui, au 13 juillet, commandoit le corps-degarde de la rue du Bacq, par ordre dudit district, suivant un certificat du marquis de la Salle, du 15 juillet, et qui, au 10 janvier, a été nommé capitaine par ladite compagnie ladite compagnie, et reçu le 12 janvier en cette qualité, pour remplacer M. le Febvre d'Arles.

Extrait d'une lettre de Péronne.

On désireroit savoir dans notre canton si les députés de la commune du bailliage de Péronne sont à l'assemblée nationale, ou s'ils sont inorts, n'ayant nullement entendu parler d'eux depuis huit moisă Cette note insérée dus un de vos numéros pourra m'en procurer des nouvelles. Signé F....

J'insérerai avec plaisir la note que M. Delmote promet sur la Bastille; le défaut de place ne m'a pas permis d'insérer son plan sur l'éducation des couvens. Je viens de recevoir une réclamation des chefs de la garde nationale de Charenton, dont je rendrai compte dans le prochain numéro.

J'ai établi une imprimerie considérable, pour que l'impression et le caractère répondent à la cour fiance du public.

Ce 16 janvier 1790. PRUDHOMME.

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