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le 3 février 1823 un denil cruel, par le décès de son deuxième fils, Louis-Joseph (1), lieutenant aidemajor au 4o régiment d'artillerie à pied, qui vint mourir chez son père à Bourgoin, où il fut inhumé.

La bonne fée de sa profession lui procura en 1826 une rencontre des plus heureuses qu'il ne manqua pas d'inscrire sur son carnet pour la rappeler en 1830. Ce fut le passage à Bourgoin du duc d'Orléans, le futur roi Louis-Philippe, avec sa famille. Le maréchal de camp reparut ce jour-là en uniforme et lui rendit les honneurs avec les officiers en demi-solde,

(1) Né à La Roche le 1er mars 1796, élève du lycée d'Angers et du Prytanée de La Flèche. Entré à Saint-Cyr le 20 mai 1813; Sous-lieutenant au 25 de ligne du 22 décembre 1813 au 20 septembre 1815;

En non activité du 20 septembre 1815 au 18 janvier 1819;

Fils d'un père naturalisé, cet officier encore mineur, bien que né dans le Léman devenu étranger, pouvait se croire naturalisé de fait, il eut de la peine à le faire admettre par Clarke, pour pouvoir toucher sa demi-solde retirée aux non naturalisés.

Admis pour l'état-major par ordonnance du 20 janvier 1819; Sous-lieutenant aide-major aux chasseurs à cheval de la Dordogne (9* régiment), du 1er mai 1819 au 15 août 1820;

Lieutenant à la Légion des Hautes-Alpes (3e léger), 16 avril 1820-14 octobre 1822;

Campagne de la Grande Armée en France en 1814;
Campagne de l'armée de la Loire en 1815;

Décédé à Bourgoin le 3 janvier 1823.

Son frère ainé, Jean-Guillaume, né à Annecy le 28 septembre 1792, élève de Saint-Cyr en 1812, sous-lieutenant au 155e en 1813, partit pour la Grande Armée. Blessé à Vachau, il fut fait prisonnier par les Russes à Leipsig. Rentré en 1814, il est sous-lieutenant au 50 de ligne, licencié en 1815, reparait comme lieutenant au 30 en 1825, capitaine en 1831, prend part à l'expédition d'Alger, chevalier de la Légion d'honneur en 1833, il est adjudant de place à Lyon en 1835 et à Grenoble en 1836 il est capitaine commandant les forts de Rabot et de la Bastille. Admis à la retraite vers 1850, il mourut en 1866.

malgré le procureur du roi qui avait défendu cette marque de déférence.

Sa robuste santé s'était grandement altérée depuis 1825 où il avait été frappé d'une attaque d'hémiplégie dont les suites étaient considérées comme incurables; il venait de quitter son établissement quand les événements politiques vinrent à son aide.

CHAPITRE VIII.

Le séjour à Maulette.

La réintégration du Maréchal de camp.

La retraite définitive.

(1830-1834.)

Le décès.

Les événements de Juillet 1830 venaient de se produire, le duc d'Orléans avait été proclamé roi des Français le 9 août, quand nous trouvons Songeon le 29 août à Paris, soigné par le docteur Pacthod et saluant l'avènement de Louis-Philippe.

Dès qu'il fut rétabli et par lettre du 25 novembre, il envoie une pétition au ministre de la Guerre, le maréchal duc de Dalmatie, pour être relevé de la retraite et placé dans le cadre de disponibilité. Il y rappelle que ce fut sous ses auspices qu'il fut nommé colonel au camp de Boulogne et promu général de brigade en 1813 et se réclame d'avoir organisé à Paris, place Royale, une brigade de tirailleurs fédérés à la tête desquels il était à La Villette.

Cette allusion opportune ne manqua pas son effet, car, le 22 mars 1831, sa demande de réintégration était agréée, et le 1er mai il recevait la rosette d'officier de la Légion d'honneur; il faut avouer que c'était tardif, puisque ce grade lui avait été déjà déféré en 1805, mais subordonné à la vacance.

En attendant son rappel, il était venu s'installer au château de Maulette (1), près Houdan (Seine-et

(1) Village du canton d'Houdan, arrondissement de Mantes, sur la grande route de Brest. Terroir en labour et prairies. Petit château. 240 habitants.

Oudiette Diction. des Environs de Paris, en 1827.

Oise), pour y faire de l'élevage de chevaux, toujours en raison de ses goûts équestres. Ce château, fort délabré, subsiste encore tel qu'autrefois et appartient toujours à la même famille (Petau de Maulette). Formé d'un corps principal adossé à deux tourelles et baigné de douves dérivées de l'Opton, il est attenant à une ferme importante et habité par les fermiers. Des prairies attenantes se prêtent au genre de pâturage qu'on veut exercer.

Il venait de s'y installer avec peine en y sacrifiant le peu de ressources qui lui restait, quand il reçut le 29 août 1832 sa nomination comme maréchal de camp commandant le département de la Seine-Inférieure.

Il s'installa à Rouen, rue de Crosne, qui était alors hors la ville, mais pour si peu de temps que son passage et son nom sont inconnus aux Archives, m'a-t-il été répondu.

C'est qu'en effet l'âge de la retraite était imminent, puisqu'il en fut atteint le 1er mai 1833, pouvant ainsi ajouter 10 mois seulement à ses années de service, et sans majoration, parce que sa pension de 4.000 francs atteignait le maximum. On lui alloua simplement un secours de 500 francs.

Revenu à Maulette, il faisait de fréquentes promenades à Houdan, quand il mourut le 14 septembre 1834, au château de Maulette, des suites d'une chute de cheval (1). Il dut y être inhumé, mais en 1840, ses restes furent transférés au cimetière d'Houdan, ville autrefois célèbre par son patriotisme réputé, dans une concession à perpétuité, cédée par acte du 31 août,

(1) L'acte de décès fut dressé à la mairie de Maulette.

au nom de son jeune fils (Nestor), qui lui fit ériger une tombe, dont la dalle porte l'inscription ci-après :

BLASON DU CHEVALIER

D'EMPIRE

A LA MÉMOIRE

DU GÉNÉRAL SONGEON

CHEVALIER DE L'EMPIRE,

OFFICIER DE LA LÉGION D'HONNEUR,
CHEVALIER DE SAINT-LOUIS,

[DE L'ORDRE DE LA COURONNE DE FER, ETC.]
NÉ A ANNECY 3 AVRIL 1771

MORT A [HOUDAN] 3 SEPTEMBRE 1834

SAINT-DOMINGUE

[AUSTERLITZ]

[WAGRAM] SAINT-SÉBASTIEN

DEUS FORTIS DEUS SABAOTH.

SON JEUNE FILS.

Le blason est inexact au coupé où l'ananas est remplacé par un poisson en pal.

Le texte est erroné pour les mots entre parenthèses.

Par suite de son court séjour et de son isolement, son souvenir n'a plus d'autres traces dans le pays.

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