dés fur l'oisiveté ou l'efprit de controverse. J'aime encore à le croire, je ne ferai point trompé dans mon efpoir; mais quoi qu'il arrive, je n'en conferverai pas moins un fouvenir agréable, & qui fera le plus fûr dédommagement de mes travaux celui d'avoir, finon mérité, du moins obtenu les fuffrages d'une affemblée auffi eftimable par fes que par fon patriotisme.

lumières que par

XXVIII DISCOURS.

385

XXVIIIe DISCOURS.

CATÉCHISME patriotique à l'ufage des François.

UN expofé de la constitution françoise seroit,

dans ce moment, un ouvrage prématuré. C'est au tems, à l'expérience à confolider le travail de nos législateurs. Il est une chofe qui ne peut être trop accélérée, c'est l'inftruction publique dans les villes, & furtout dans les campagnes. Des hommes éclai rés & patriotes s'occupent d'une tâche aufli utile qu'honorable. La difficulté n'eft pas, pour un fem→ blable travail, de dire de bonnes choses, mais de les exprimer très - clairement; de développer de bons principes, mais de les mettre à la portée des efprits les plus fimples; de facrifier tous les ornemens du ftyle, mais de le rendre vulgaire, fans être bas; enfin ce qui eft d'une nécessité absolue, pour un pareil ouvrage, c'eft de parler comme un bon villageois qui a de l'inftruction, & qui s'énonceroit avec des idées juftes au milieu de fes égaux. J'avois fait cet effai avant que nos Représentans se fuffent réunis en Assemblée nationale : les décrets qui font depuis émanés de ce corps législatif,

Tome II.

Bb

386 Catéchisme patriot. à l'ufage des François: ont exigé quelques changemens; mais les vérités principales que j'avois expofées n'ont pas changé, par la raifon que ce qui tient à l'honnêteté, à la justice, à la nature, eft invariable.

L'Affemblée nationale a commencé fon ouvrage par une déclaration des droits de l'homme, je terminerai le mien par une déclaration des devoirs du citoyen.

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CATÉCHISME

PATRIOTIQUE

A L'USAGE

DE TOUS LES CITOYENS FRANÇOIS.

QU'EST

U'EST-CE qu'un François?

C'est un defcendant des Francs qui ont conquis les Gaules.

Y a-t-il quelque différence entre le peuple vaincu & le peuple vainqueur?

Il n'y en a plus : les Francs & les Gaulois fe font unis, mélangés fous la première race de nos rois; ils ont reconnu le même monarque, ont adopté la même religion, ont obéi aux mêmes loix, & ont été désignés par le même nom.

Qu'entend-on par le nom de Francs ou de Fran

çois?

On entend un homme libre.

L'homme libre a-t-il la faculté de faire tout ce

qui lui plaît?

Il peut faire tout ce qui ne nuit pas aux autres, & tout ce qui n'est qui n'eft pas prohibé par une lɔi.

La loi eft donc au-deffus de lui?

Elle est au - deffus de toute la nation, parce qu'elle eft un pacte fait entre tous les membres de la fociété qui composent la nation.

Qu'est-ce que le peuple?

C'est tout ce qui forme la nation, excepté le roi. Doit-on toujours refpecter le roi?

On doit toujours le refpecter, parce que ce feroit manquer à la nation que de ne pas refpecter

fon chef.

Doit-on toujours lui obéir?

On lui doit obéiffance tant qu'il ne prescrit rien de contraire à la loi.