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s'adoucir mutuellement les horreurs de la guerre. L'ouvrage qui nous a fait naître cette réflexion eft l'hiftoire des fuccès & des fautes de la marine angloife; fous ce double point de vue, la lecture n'en peut, être que fort utile aux marins de toutes les nations.

Mandement de M. l'évêque métropolitain de Paris, qui ordonne un TE DEUM dans toutes les églifes de fon diocefe, en actions de graces de l'heureufe conclufion des travaux de l'Affemblée Nationale, & de l'acceptation faite par le roi de l'ade conflitutionnel; avec des prieres publiques pour le falut & la profpérité de l'Etat. In 8°. A Paris, chez Claude Simon.

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AR cet écrit, daté du 18 Septembre

1791, M. Gobel invite d'abord fest diocésains à écarter les préjugés funeftes d'un pitoyable o gueil qui, voulant exclure la Providence divine du gouvernement des chofes humaines, attrib e les événemens politiques à la fageffe des hommes, ou aux caprices du hazard

« Graces immortelles (s'écrie-t-il ) foient donc rendues à l'Etre Supreme, en préfence & fous les aufpices duquel s'eft élevé l'édifice de notre Constitution, à ce roi des fie

cles, qui tient dans les mains les deftinées des Empires, à l'auteur de tout bien, dont la providence ne s'eft jamais manifeftée d'une maniere plus éclatante en faveur de la Francé, que depuis létonnante & heureuse Révolution qui femble s'y être opérée par fes ordres »>!

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«Qui de nous, en voyant depuis deux ans & plus le vaiffeau de l'Etat, prêt à être englouti par les flots, fe relever majestueufement par les efforts du patriotifme, & s'avancer à travers mille écueils, au milieu des orages & des tempêtes, vers le port fi defiré du falut & de la liberté, qui de nous ne s'eft pas dit mille fois dans fon. coeur, en béniffant la Providence: C'est iti le doigt de Dieu; l'homme difpofe fes voies, mais Dieu conduit fes pas, vérité de tous les pays, de tous les fiecles, de toutes les religions, & que les François, éclairés des lumieres du Chriftianisme, le font empreffés de reconnoître dans tous les

tems » ?.....

« Voici ce que dit le Seigneur Que le fage ne fe glorifie point de fa fageffe; que le fort ne fe glorifie point de fa force.... Mais qu'ils mettent leur gloire à me connoitre, & à fçavoir que je fuis le Seigneur qui fais mifericorde, & qui exerce la justice fur la terre ».

Le prélat confidere enfuite le divin légillateur, J.-C., & s'exprime ainfi : N°. XXXIII. Tom. IX. 20 Nov. 1792. C

<< Pourquoi defcend-il du ciel fur la terre? Pour racheter l'univers au prix de fon fang pour régénérer la nature humaine, avilie corrompue & dégradée par le péché, pour opérer enfin, dans toutes les parties du, monde, la plus étonnante & la plus heureufe révolution. Il vient arracher les hom-. mes aux ténebres de l'ignorance, à la tyrannie de leurs paffions, à la fervitude du Démon. Né pauvre, il vit humblement au milieu des pauvres. Confondu dans la foule, il hait les richeffes, les diftinctions, les, honneurs; de fimples pêcheurs forment tout fon cortege. Diffipant l'erreur, foudroyantle vice, démafquant l'hypocrifie, il s'éleve contre tous les genres d'oppreffion; & cependant, doux & humble de cœur, regardant tous les hommes comme les freres ne voulant parmi les fiens ni premier ni dernier, il marque, fans aucune acception de perfonnes, tous les pas par des bienfaits. Victime de fon amour pour les hommes il meurt en leur recommandant de. s'aimer les uns les autres, & leur laiffe, pour gage de la tendreffe, l'Evangile, ce livre divin, ce code fimple & fublime de raison d'équité, d'égalité & de charité fraternelle qui rappelle l'homme à fon innocence primi-, tive,& le conduit au bonheur par la vertu»....

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<< Eh! comment ne pas chérir, fous le double rapport de Chrétien & de citoyen, une Conftitution qui ne paroît être que le.

code même de l'Evangile, approprié, pour le bonheur de la France, à fon gouver nement civil » ?

« Longtems gouvernée par les Romains conquife par les Francs, à qui elle fait embraffer le Chriftianisme, ufurpée par ces maires du Palais qui, à l'aide des ga ds montent fur le trône, refpirant un noment fous Charlemagne, écrasée, par la chûte de la maison de ce prince, fous le poids de la féodalité, fe relevant fous le faint roi Louis IX, pour tomber, fous fes fucceffeurs, dans les fers du defpotifme ou de l'ariftocratie, la France, avant la mémorable époque de la Révolution, n'avoit qu'un gouvernement informe, une légiflation barhare, & point de Conftitution. Graces aux travaux de l'Affemblée Nationale, la lumiere eft fortie du fein du chaos; tous les droits font reconnus, tous les pouvoirs font fixés, tous les devoirs font prefcrits. La France eft libre; le Peuple, fouverain; son roi, conftitutionnel. Point d'autorité fupérieure à la loi. C'est par elle que le roi regne, & ce n'eft qu'en fon nom qu'il peut exiger l'obéiffance. Eile appelle au gouvernement tous les citoyens, & les intéreffe à la chofe publique, en laiffant à leur choix la nomination de leurs repréfentans, de leurs prépofés, de leurs magiftrats, de leurs juges, de leurs défenfeurs, des miniftres de leur culte ».

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M. G., en finiffant, adreffe à ceux de fes diocéfains qui font mécontens du nouvel ordre des chofes, & furtout aux eccléfiaftiques réfractaires, les exhortations les plus fages. << Revenez donc, (dit-il à ces derniers au lieu d'éclater en murmures injuftes contre votre patrie, revenez à des fentimens plus conformes à l'efprit de votre miniftere. Ceffez ces vaines déclamations fi contraires à la charité, & qui ne fervent qu'à femer le trouble & la divifion dans tes familles les plus vertueufes & les plus unies. Ouvrez l'Ecriture & les Peres, confu'tez la Tradition, parcourez les annales eccléfiaftiques, & vous vous convaincrez que l'efprit de la nouvelle organisation civile du Clergé eft de faire renaître en France, avec la liberté, ces beaux jours de la primitive Eglife, où les adminiftrans étoient à la nomination libre des adminiftrés, & uniquement inflitués pour leur plus grande utilité, où les privileges étoient des charges, où l'on n'eftinoit les dignités que par les travaux, où la feule ambition permife étoit de remplir fes devoirs car Punique fin de toute la puiffance fpirituelle, dit St. Grégoire de Nazianze, eft l'utilité publique, & l'avantage de tous ceux qui en dépendent, au mépris même de tous les intérêts perfonnels des ministres de J.-C. ».

Ce Mandement nous paroît joindre, dans un degré fupérieur, l'édification à l'in Aruation.

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