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Un trofieme & dernier volume renfer mera deux cens planches gravées d'après

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Toute la famile des champignons eft dénuée de feuilles & de la plupart des parties organiques qu'on obferve dans les autres plantes.

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Elle n'offre point de fleurs diflinctes; mais à leur place on trouve communémenc des pouffieres, foit difperfées à l'extérieur foit renfermées dans leur fubftance, & qui paroiffent aux yeux de Linné, de Micheli, de Dillen, de Gleditsch, de Hedwig & de M. Paulet des êtres analogues aux pouf Heres fécondantes des autres végétaux.

On prend encore pour leur femence des corpufcules particuliers, vifibles dans plufieurs de ces plantes, fitués dans des cavités ou dans certaines de leurs parties, & que l'on croit propres à les reproduire.

Quant à la ftructure, à la forme, à la fubftance & à la nature des champignons, il en eft de membraneux, de cellulaires, de tubercude fpongieux, de fubéreux

Jeux,

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d'écailleux, de verruqueux, de bulbeux, d'aqueux, de vilqueux, de pulpeux, de lamelleux de foliacés, de charnus d'annulaires, à collets, à réseaux, à tuyaux; les uns font la fuperficie fillonnée, velue, filamenteufe, gluante, raboteuse, lif fe ; d'autres font compofés de feuilles minces, glabres. Le tiflu des plantes fongueu

fes eft communément rámaffe & élevé fimple ou branchu; il a des extenfio is fou vent munies de lances, de plis, de pointes, ou de tuyaux réunis en maffe, & varie beaucoup dans fa forme extérieure.

L'ecrit que nous avons fous les yeux eft divifé en quatre chapitres ou claffes, qui contiennent les plantes fongueufes tabulées, membraneufes, en faisceaux & en globes. Chaque claffe eft représentée par une figure gravée en taille-douce.

La premiere claffe offre huit gentes que l'auteur défigne fous les noms d'Agaric liege, Agaric-pétoncle, d'Agaric-ama dou, d'Agaric-gelée, d'Agaric - chair d'Agaric-pulpe, d'Agaric-champignon & de Champignon.

Les plantes fongueufes de la feconde claffe font renfermées dans fept genres, fçavoir: la conque-oreille, le noftoc, le grain de mûre, la coccigrue, la peau de morille la morille & le phallus.

La troifieme donne quatre genres: le doigtier, la clavaire-noftoc, la clavaire & le truffon.

La derniere comprend les truffes & les veffes de loup.

Ainfi toutes les quatre préfentent vingt & un genres.

Celui des clavaires a eu de tout temps des droits à l'admiration des connoiffeurs. M. Muller, membre de la fociété des amis

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de la nature de Berlin, à découvert dans ces plantes une explofion particuliere. Si quelqu'un porte la main avec précaution fur les clavaires rougeâtres & pliffées parve-t nues à leur état de maturité, il apperçoit auffi-tôt une légere vapeur qui s'émane de la fuperficie, & qui s'éparpille dans l'air comme la fumée ; d'autres répandent leur graine avec un duvet très-fin auquel elle eft attachée le carpobolus lance des balles accompagnées d'un bruit femblable à celui d'une chiquenaude. Les clavaires rougeâtres & pliffées, ainfi que celles qui s'ouvrent naturellement, appartiennent fans contredit à la claffe des plantes les plus curieufes de l'univers.

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M. Paulet a terminé fon ouvrage par une grande table qui donne la clef de fa méthode fyftematique pour l'arrangement des plantes fongueufes. On y admire d'un coup-d'oeil les quatre claffes qu'il a créées, les ordres, les genres, les familles : ces! dernieres, au nombre de cent vingt-quatre, renferment les efpeces & les variétés. Pour éviter les répétitions, l'auteur a adopté cinq caracteres alchymiques qui défignent files efpeces de chaque famille font efculentes, nuifib'es, pericieufes; de nul effet, ou plus ou moins dangereufes. On ne sçauroit s'empêcher de reconnoître qu'il s'ett livré par goût à l'étude de la nature des champiguons fa pénétration, la force & l'é

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tendue de fon efprit obfervateur percent à chaque article de cet ouvrage. Il paroît qu'il va éclairer ce chaos dont Linné parle en traitant de l'hiftoire naturelle des cham pignons, ce chaos, dit-il, où l'on peut à peine diftinguer ce qui eft efpece d'avec ce qui forme les variétés.

L'enumération des fols qui conviennent à la plupart des plantes fongueules, ne laiffe pas que d'être confidérable, & ne fera point déplacée ici.

Les corps vivans, morts, détruits, putréfiés, les débris de feuilles, de fruits, de racines, de bois, d'écorces, de femences, le pain, le lait, le fromage, les os, les farines, le vin, l'urine, le vinaigre, les viandes, la gelée, les excrémens, le tan, les cordes pourries, les fucs des végétaux cuits & fermentés, donnent naiflance & afyle aux champignons. Il s'en trouve dans les fouterreins, les antres, les cavernes, les fentes, les rochers, les forêts, les éferts, fur les troncs des gros arbres, ainfi que fur la tige des arbuftes & fur les racines des plantes, fpécialement ce les du chardon roland, de la chicorée & de la gran e confoude. On en voit dans les cîternes, au bord des puits, des foilés, des ruiffeaux. Les pierres mêmes n'en font pas exemptes; & pour étendre leur fpontanéité jufqu'au terme dont elle eft fufceptible, il ne faut point oublier de dire qu'il n'elt pas

rare d'en obferver qui font nés fur d'autres.

Si quelques ignorans téméraires accusent M. Paulet e s'être occupé d'objets qui paroiffent bien minces à leurs yeux, it doit leur répondre ce qu'un fçavant naturalifte faxon leur adreffoit très-énergiquement, il y a quelque tems, dans fa langue: Nous ne nous affecterons point des dédains de ceux qui cultivent des fciences plus élevées, ni de l'injuftice de ceux qui méprifent la recherche des petits objets. Elle a occupé l'efprit de génies immortels; & en levant la plus grande difficulté, elle jette un nouveau jour fur la ferie des étres créés. Toutes les productions de la nature font grandes & belles, remplies de la fageffe d'un étre-fupreme. L'homme ignorant ne les connoit point, & le ftupide ne les apperçoit pas.

Naval and military Memoirs, &c. C'eftà-dire, Mémoires de la marine & des troupes de terre de la Grande-Bretagne depuis l'année 1728 jufqu'à nos jours. Par R. Beatfon, écuyer. Tomes I, II & III, in-8°. A Londres, chez Stra chan.

CE

ET ouvrage eft une continuation de celui du célebre Campbell fur le même fujet. M. Beatfon commence le fren par les

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