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La Médecine éclairée par les fciences phyfiques, ou Journal des découvertes relatives aux differentes parties de l'art de guérir, rédigé par M. FOURCROY Tome I, grand in-8°., de 396 pages y compris l'introduction & les tables. A Paris, chez Buiffon. 1791.

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L nous femble qu'il feroit prudent de circonfcrire chaque fcience dans les vraies limites, fans prétendre que ceux qui en profeflent une, foient obligés d'empiéter fur les autres. En fait de médecine, par exemple, c'eft affez pour le praticien de connoître la ftructure des parties fenfibles du corps humain, les fonctions des organes, de pouvoir juger de l'enfemble de ces fonctions, de leur intégrité, de leur dérangement, de fçavoir diftinguer les corps propres à réparer ces dérangemens, & la maniere de les employer avantageufement. Si l'on ne demandoit que ces connoiffances bien certainės, bien approfondies, aux médecins praticiens, on ne verroit pas tant de demifçavans. Mais puifque les chofes ont été jufqu'ici fur un autre pied, l'entrepri e de M. Fourcroy ne peut être que fort louable. Il promet aux médecins un recueil de tout ce que préfenteront de nouveau les progrès que font journellement, 19. la phyfique,

20. la minéralogie, 30. la chymie, 4°. la botanique & la phyfique végétale, 50. la zoologie, 6o, l'anatomie de l'homme & des animaux, 70. la phyfiologie, 80. l'hygiene, 9o. la pathologie, la nofologie & la féméiologie, 100. la thérapeutique & la matiere médicale, 11. la pharmacie, 120. la connoiffance des maladies épidémiques & endémiques, & de celles qui font dues aux pratiques des arts, 130. la chirurgie, 140. la médecine légale, 150. l'art vétérinaire 16o. la connoiffance des erreurs & des préjugés en médecine.

Pour remplir un plan fi vafte, il s'eftime heureux de pouvoir compter fur les reffources abondantes que lui ont offertes les fçavans de Paris, & fur celles de la corref pondance & des lumieres de toutes les compagnies fçavantes que cette capitale renferme.

Attaché à plufieurs d'entr'elles, affiftant avec une exactitude fcrupulenfe à toutes leurs féances, il n'a dit-il ) ceffé d'y recueillir les faits qu'on y expofe, les découvertes qu'on y apporte de toutes parts. La fociété des chymiftes qui s'y affemblent pour rédiger en commun les Annales de la chymie dont le 7e. volume vient de paroître, l'affociation, libre des naturaliftes de Paris qui ont déjà fignalé leur zele & leur amour pour la fcience de la nature, en élevant à Linné un bufte dans le jardin des plantes & qui le réuniffent pour s'entretenir de

toutes les découvertes en hiftoire naturelle & pour travailler à fes progrès, font ent core pour le rédacteur deux fources d'inftruction où il puifera un grand nombre de faits nouveaux deftinés à enrichir cet ouviage. Les fçavans les plus illuftres de cette capitale ont bien voulu approuver fon entreprise & l'aider de leurs lumieres. Ila defiré de réunir un certain nombre de ceux qui s'appliquent fpécialement à quelque partie de l'art de guérir, pour leur communiquer tous les objets qui feront inférés dans ce Journal pour profiter de leur expérience & de leurs confeils, & il a fuffi de préfenter à ces feavans diftingués une occafion nouvelle de contribuer aux progrès de l'art de guérir, pour qu'ils l'aient adoptée avec empreffe

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M. Fourcroy ajoute qu'il compte auffi beaucoup fur la correfpor dance particuliere. que d'ailleurs il efpere voir s'étendre de plus en plus Enfin il annonce que la rédaction fera faite avec le plus grand foin, & qu'il élaguera des articles toutes les longueurs inutiles chofe très-néceflaire pour pouvoir réunir tant d'objets dans un fi court efpace.

Comme ne nous eft pas poffible à nous-mêmes d'analyser tous les articles d'un recueil de ce genre, il ne nous refte d'autre moyen de le faire connoître comme il le mérite, que d'en choifir quelques morceaux & de les préfenter ou en entier ou en abrégé

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Dans l'article où il s'agit de la réductions des métaux en terre, nous lifons: « Il y a environ trois mois qu'on connoît à Paris la découverte faite à Schemnitz fur la ré duction des terres en métaux par M. Ruprecht, directeur des mines, & par M.Toudi, penfionnaire du roi de Naples. Des lettres particulieres ont appris que ces fçavans étoient parvenus à retirer des métaux de la chaux de la magnésie, de la baryte de la fitice & de l'acide boracique. Leur procédé confifte à traiter ces corps avec du charbon & de l'huile dans un creufet rempli de pouffiere de charbon & renfermé dans un autre, acouvrir les mêlanges avec de la terre des os ou des coupelles en poudre, & à les chauffer fortement pendant cinq quares d'heure ou une heure & demie à un feu de forge, ou à un feu animé par deux bons foufflets ».

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Après avoir rapporté plufieurs détails concernant la nature de ces métaux, avec les expériences fubfequentes de M. Savarefr le rédacteur obferve « qu'on peut en conclure que les terres & en particulier pla filice, l'alumine, la baryte, la magnéfie, la chaux & Facide boracique, qui avoicht fourni des métaux dans ces premieres expétiences, ne font pas véritablement des acides métalliques, & que dans tous ces effais, c'elt à la terre des coupelles qui a été contamment employée pour couvrir les mê

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langes & remplir les premiers creufets ou les creufets intérieurs, ainfi qu'au fer contenu dans les charbons, qu'il faut attribuer le métal obtenu >>.

Les Nos. 3, 4, 5 & 8 renferment un abrégé des principaux phénomenes qui dépendent du calorique, par M. Séguin. Cet abrégé ne peut que donner une grande connoiffance du calorique..

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M. Dufay, député à l'Affemblée Nationale, a fourni un article relatif aux crapauds fixés fur la tête des carpes.Sans contefter l'explication de ce phénomene particulier, nous obferverons qu'il refte à rendre raison des léfions aux yeux, des plaies au corps, aux nageoires, à la queue, qu'on remarque fur les carpes graffes, & qu'on attribue aux crapauds, qu'en effet on rencontre le plus fouvent dans les étangs les plus abondans en crapauds, lefquels aveuglent les carpes, les font maigrir & enfin périr. S'ils les attaquent réellement de cette maniere, il ne paroît point que ce foit par une méprise érotique.

L'extrait d'un mémoire fur la culture & P'ufage économique de l'aram comestible, par M. de Sa, bachelier en hiftoire naturelle de l'univerfité de Coimbre, eft fort intéreffant. Cette racine cylindrique a 3 pieds de longueur; fa culture eft très-aifée il paroît qu'elle pourra réuffir en France, & devenir un excellent fupplément en tems de

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