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flammable pefant, qui étoit entre 3 & 3 me fures, a été dilatée jusqu'à 6 par environ trois cens commotions électriques. On y a ajouté

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d'air déphlogistiqué. Après l'inflammation, le tout a été réduit à 4 & par l'eau de chaux, à 1.

L'air inflimmable, dans cette expérience a été environ de 3 à 3. C'est pourquoi j'ai pris 3,29 pour moyen arithmétique de ces deux nombres. La quantité d'air fixe produite a été moindre de 0,36 que celle qui devoir être produite par ces mêmes airs, s'ils n'avoient pas été électrisés.

Il eft probable qu'une petite quantité d'air inflammable pefant a pu n'être pas altérée dans quelques-unes de ces expériences. C'eft pourquoi j'ai fait les fuivantes, en mettant une plus grande proportion d'air déphlogistiqué, & en examinant les réfidus avec beaucoup d'attention.

Les précédentes expériences ont été faites avec les mêmes airs; mais ceux-ci ayant été épuifés, on s'en eft procuré de nouveaux pour les expériences fuivantes. La pureté de l'air dé phlogistiqué étoit telle, qu'une mefure étant mêlée avec d'air nitreux a été réduite à 0,2 mefures. L'air inflammable étoit moins pur que le premier. Dans les expériences fuivantes, 4,44 mefures d'air fixe ont été produites de 5,58 d'air inflammable pefant. Le reftant, 1,18, étoit prefque tout d'air phlogif tiqué.

Expérience feptieme. On a enflammé dans un petit tube 2 mefures d'air inflammable & 4,58 d'air déphlogistiqué. Elles ont été réduites à 4, & par l'eau de chaux, à 2; y ayant introduit plufieurs bulles d'air nitreux, le réfidu a été environ 1.

On a eu dans cette expérience 2,09 mefures d'air fixe produit.

Expérience huitieme. Dans une large jarre à explosion, 2 mesures d'air inflammable & 4,17 d'air déphlogistiqué ont été réduites par la combuftion à peu près à 4,1, & par l'eau de chaux, à 1,75. Une mefure d'air nitreux ayant été introduite, le réfidu a été 1,5. Il y a eu 2,35 d'air fixe produit.

Expérience neuvieme. Deux mefures d'air inflammable ont été dilatées jufqu'à 5 & pas rout-à-fait par deux cens chocs électriques. On a ajouté de l'air déphlogistiqué pour que la colonne fût de 9. Ainfi il y avoit d'air déphlogistiqué un peu plus que 4,09. Après la combuftion, il n'eft refté que 4, qui, par Peau de chaux, ont été réduits à moins de 2. L'air nitreux y a encore occafionné une petite diminution.

En fuppofant les proportions établies dans la premiere expérience, que 2 mesure, de cet air inflammable contiennent 0,58 d'air phlogiftiqué, & ajoutant ces 0,58 à 2 qui fervent à former l'air fixe, on a 2,58; mais la quantité premiere d'air inflammable, fçavoir: 2, excede 2,58 d'environ 0,25. Que font devenues les 0,25 mefures d'air inflammable qui ont difparu? Je crois qu'il faut qu'elles aient fouffert une décompofition, ou qu'elles aient été réduites à un volume dix fois plus confidérable que leur volume primitif.

-L'air déphlogistiqué a d'ailleurs été augmenté dans les expériences fuivantes.

Expérience dixieme. Trois mefures d'air inflammable donnent 5,1 après cent cinquante commotions électriques. On a ajouté affez d'air déphlogistiqué pour que la colonne s'élevâr à 10 ; après l'inflammation, on a eu 4,9 mefures qui ont été réduites par l'eau de chauf à 2. Le réfidu n'étoit pas inflammable.

La contraction de ces airs après leur in

flammation a donc été 5,93, & la quantité d'air fixe obtenu 2,15. Cet air fixe exige 4,15 mefures d'air inflammable, & 3,01 d'air déphlogistiqué. Ceci déduit de la fomme, la contraction laiffe 2,92, qui fuffifent, comme nous l'avons vu ci-deffus, pour produire cet air fixe. En fuppofant que cette contraction ait été occafionnée par l'union de l'air inflammable léger avec l'air déphlogiftiqué, 1,94 du premier ont été combinés avec 0,97 du der nier. Il est évident que cette quantité d'air déphlogistiqué employée dans ces expériences eft plus que fuffifante pour fe combiner avec ces deux efpeces d'air inflammable.

L'air fixe produit dans cette expérience eft de 0,23 moindre en proportion que celui qui a été produit lorfque l'air inflammable n'a pas été décomposé dans les feptieme & huitieme expériences. Il paroît par le calcul que ces 0,23 ont été dilatés d'environ dix fois leur volume. Il eft à obferver que l'expanfion dans ce cas eft 2,33, & que la quan tité d'air inflammable léger qui eft combinée avec l'air eft feulement 1,97 ou plus petite de 0,40. Cela prouve qu'il eft vraiment difficile, finon impoffible, d'avoir la totalité de ces airs, & qu'il en demeure toujours une petite quantité éparfe dans le réfidu, à moins qu'il ne foit fi pur, qu'il foit propre à en procurer l'inflammation; mais il n'eft pas probable qu'une fi grande quantité d'air inflammable léger que 0,40 puiffe échapper à la combuftion en fus de ce qui échappe en pareilles circonstances lorsqu'il n'y a point d'air inflammable léger. L'addition de l'air inflammable léger au mêlange des deux autres airs contribue à rendre la combuftion plus complette, & à donner, conféquemment, un réfidu moindre car dans la combustion, l'union de l'air inflammable & de l'air déphlo

giftiqué eft d'autant plus complette, qu'il y a moins d'air phlogistiqué mêlangé avec eux. En général, lorfque les airs ne brûlent pas dans des circonftances femblables, on doit préfumer qu'il s'y trouve de l'air phlogistiqué, & d'après ces principes, il fautconclure qu'une portion confidérable de ces 0,40 eft de' cet air phlogistiqué.

J'ai répété ces expériences avec ces deux airs que j'avois renouvellés ; mais le tube, en Callant dans la derniere expérience, m'a forcé à me fervir d'un plus petit dans la douzieme expérience, ce qui néanmoins n'a pas affecté le résultat de cette expérience.

Expérience ongieme. Quatre mefures d'air inflammable, & 6 d'air déphlogistiqué ont été réduites par l'inflammation à 5, & par l'alkali cauftique, à 2 & un peu plus. Le réfidu n'étoit pas inflammable.

L'air fixe qui a été produit eft 3 mesures. Expérience douzieme. Deux mefures d'air inflammable ont été dilatées à 6. On a ajouté une mesure d'air déphlogistiqué, & on a tiré une étincelle électrique. On a ajouté encore 2 mefures d'air déphlogistiqué, & tiré l'étincelle électrique ; enfin on a fait paffer 3,59 d'air déphlogistiqué, & tiré l'étincelle électrique. Après toutes ces explofions, il eft restés mefures qui ont été réduites à 3,83 par l'addition de l'alkali cauftique.

Le produit d'air fixe eft 1,83, qui eft moindre d'un 0,30 que celui qui a été produit dans P'expérience onzieme du même air inflammable non éleЯrifé.

Nonobftant beaucoup d'artention, on est fujet à de petites erreurs dans chaque expérience, & il y a, conféquemment, de petites variations dans chaque réfultat; mais penfe que leur concours justifie fuffifammene les conclufions fuivantes.

1°. Que l'air inflammable pefant contient Pair inflammable léger en grande abondance.

Je conçois que l'air inflammable léger eft avant l'application de l'étincelle électrique, une partie conftituante de l'air inflammable pefant, parce que s'il n'étoit pas contenu dans un air plus pefant comme partie conftituante, qu'est-ce qui pourroit empêcher, étant enflammé avec l'air inflammable pefant, qu'il ne brâlât? Peut on fuppofer que cet air inflammable pesant pût contenir l'air inflammable léger dans le tems de la combustion & que cet air inflammable léger pût échapper au feu, ou fi l'air inflammable plus léger peut être brûlé, la même quantité d'air déphlogistiqué feroit-elle néceffaire pour le faturer avant comme après fon électrifation? Mais il est évident par les expériences précédentes, qu'il faut beaucoup plus d'air déphlogistiqué pour faturer cet air après qu'il a été dilaté par l'étincelle électrique qu'auparavant.

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2°. Qu'il n'y a point d'air fixe de formé pendant la féparation de l'air inflammable léger d'avec l'air inflammable pefant.

Il faut obferver ici que fi la constitution de Fair inflammable pefant ne dépend pas de l'union de l'air inflammable léger avec l'air fixe comme on l'a fuppofé on peut certainement découvrir l'air fixe, lorfqu'une autre partie en eft féparée. Or peut-on conjecturer que l'aic inflammable léger foit féparé de l'eau fufpendue dans l'air inflammable pefant, ou veut-on que l'air fixe foit formé d'une autre partie de l'eau unie avec l'air inflammable pefant en conféquence de commotions électriques répétées ?

3°. Que l'étincelle électrique fépare de l'air inflammable pefant une fubftance qui paroît avoir les apparences d'un alkali.

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