La Nouvelle revue, Volume 115

Front Cover
1898
 

Selected pages

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 444 - Son œil, à l'horizon de lumière gorgé Voit des galères d'or, belles comme des cygnes Sur un fleuve de pourpre et de parfums dormir En berçant l'éclair fauve et riche de leurs lignes Dans un grand nonchaloir chargé de souvenir...
Page 444 - C'était le jour béni de ton premier baiser. Ma songerie aimant à me martyriser S'enivrait savamment du parfum de tristesse Que même sans regret et sans déboire laisse La cueillaison d'un Rêve au cœur qui l'a cueilli. J'errais donc, l'œil rivé sur le pavé vieilli Quand avec du soleil aux cheveux...
Page 447 - Mais encore as-tu vu quels furent mes effrois ? Je m'arrête rêvant aux exils, et j'effeuille Comme près d'un bassin dont le jet d'eau m'accueille Les pâles lys qui sont en moi, tandis qu'épris De suivre du regard les languides débris Descendre, à travers ma rêverie, en silence, Les lions, de ma robe écartent l'indolence Et regardent mes pieds qui calmeraient la mer. Calme, toi, les frissons de ta sénile chair...
Page 446 - J'aime l'horreur d'être vierge et je veux Vivre parmi l'effroi que me font mes cheveux Pour, le soir, retirée en ma couche, reptile Inviolé sentir en la chair inutile Le froid scintillement de ta pâle clarté Toi qui te meurs, toi qui brûles de chasteté, Nuit blanche de glaçons et de neige cruelle!
Page 446 - Oui, c'est pour moi, pour moi, que je fleuris, déserte! Vous le savez, jardins d'améthyste, enfouis Sans fin dans de savants abîmes éblouis, Ors ignorés, gardant votre antique lumière Sous le sombre sommeil d'une terre première, Vous, pierres où mes...
Page 446 - Et ta sœur solitaire, ô ma sœur éternelle Mon rêve montera vers toi : telle déjà Rare limpidité d'un cœur qui le songea, Je me crois seule en ma monotone patrie Et tout, autour de moi, vit dans l'idolâtrie D'un miroir qui reflète en son calme dormant Hérodiade au clair regard de diamant..
Page 444 - La lune s'attristait. Des séraphins en pleurs Rêvant, l'archet aux doigts, dans le calme des fleurs Vaporeuses, tiraient de mourantes violes De blancs sanglots glissant sur l'azur des corolles.
Page 364 - , avec une impulsion aussi véhémente et surnaturelle, poussé, que jadis cet adolescent ; ou ne connut à ce moment de la jeunesse dans lequel fulgure le destin entier, non le sien, mais celui possible de l'Homme ! la scintillation mentale qui désigne le buste à jamais du diamant d'un ordre solitaire, ne serait-ce qu'en raison du regard abdiqué par la conscience des autres.
Page 43 - Ah ! Camargo que vous êtes brillante ! Mais que Sallé , grands dieux ! est ravissante ! Que vos pas sont légers , et que les siens sont doux ! Elle est inimitable , et vous êtes nouvelle : Les Nymphes sautent comme vous , Et les Grâces dansent comme elle.
Page 445 - J'ai longtemps rêvé d'être, ô duchesse, l'Hébé Qui rit sur votre tasse au baiser de tes lèvres; Mais je suis un poète, un peu moins qu'un abbé Et n'ai point figuré jusqu'ici sur le Sèvres.

Bibliographic information