Volupté, Volume 1

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Eugene Renduel, éditeur-libraire, rue des Grands-Augustins, no 22., 1834 - 291 pages
 

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Page 250 - Le jour vient; les ombres s'effacent et les gardes sont relevées; vous rentrez dans le camp; la fatigue et le bruit vous plongent dans un doux sommeil, et vous vous levez plus serein pour prendre un repas délicieux. Au contraire...
Page 5 - Le véritable objet de ce livre est l'analyse d'un penchant, d'une passion, d'un vice même, et de tout le côté de l'âme que ce vice domine, et auquel il donne le ton, du côté languissant, oisif, attachant, secret et privé, mystérieux, et furtif, rêveur jusqu'à la subtilité, tendre jusqu'à la mollesse, voluptueux enfin.
Page 98 - Autant j'évitais de la regarder auparavant, autant j'étais devenu avide de la contempler alors; je couvais curieusement ce noble et doux visage; je pénétrais cette expression ingénue, d'une rareté singulière, et qui ne m'avait pas parlé tout d'abord; j'épelais, en quelque sorte, chaque ligne de cette grande beauté, comme un livre divin, un peu difficile, que quelque ange familier m'aurait tenu complaisamment ouvert. Elle restait calme, sereine, patiente sous mes regards, de même que mon...
Page 249 - Quand vous êtes de garde au bord d'un fleuve où la pluie éteint tous les feux pendant la nuit et pénètre dans vos habits, vous dites: Heureux qui peut dormir sous une cabane écartée, loin du bruit des eaux! Le jour vient...
Page 193 - Quelquefois, au sortir à peine de cette fange, tandis que je regardais, en m'en revenant sur les places ou le long des quais , les étoiles et la lune sereine , ma pensée aussi s'éclaircissait ; sous un charme voluptueux et affaibli , je voyais mieux, je sentais plus la nature, le ciel du soir, la vie qui passe...
Page 7 - L'intervalle jusque-là est une page blanche que je puis remplir encore sans perdre de vue les cieux ; mais, une fois les grands rivages aperçus, la plume me tombera des mains, et je serai tout à l'œuvre nouvelle. Le départ de mes amis m'avait laissé un vide profond qui ne fit que s'accroître durant les jours suivants. Je me maintins d'abord avec assez d'avantage dans cette ligne d'abstinence et de sacrifice où les dernières scènes m'avaient replacé. La pauvre science, les livres négligés...
Page 25 - ... signification de ce mot , je la lui demandai un jour à l'étourdie; il me fut répondu que j'apprendrais cela plus tard, et je me tins coi, rougissant au vif. Après deux ou trois questions pareilles où se mordit ma langue , je n'en fis plus. Mais quand j'expliquais tout haut devant lui les poètes...
Page 296 - Pour mieux m'affermir dans mon dessein et m'enlever le prétexte même des scrupules honorables, je m'avisai, en rentrant, d'écrire au marquis; dans cette lettre, après bien des effusions et des entourages sur ses blessures, je lui touchais quelque chose de l'état de mon pauvre cœur, de certaines anxiétés vagues que j'y ressentais, et des passions toujours promptes de la jeunesse, lui demandant s'il ne voyait d'inconvénient pour personne à' cette union de plus en plus étroite où il me conviait....
Page 304 - ... est achevé dès à présent; le plus regrettable s'en est allé. Arrêtons-nous un instant pour pleurer sur elle comme si elle était morte, car elle a reçu la blessure dont plus tard elle mourra. Je puis répéter aujourd'hui avec le grand Saint pénitent : Et voilà que mon enfance est morte, et je vis. Et voilà que mon adolescence et la plus belle portion de ma jeunesse sont mortes, et je vis.
Page 173 - C'était un paysage calme et grave, vert et désert, auquel on arrivait par des gorges nues^ déchirées, audelà des montagnes , après des ravins et des tourbières. Au sein de ce paysage, un lac de belle étendue, mais non immense, un de ces purs lacs d'Irlande , s'étendait sous un haut et immuable rocher qui le dominait, et qui lui cachait tout un côté du ciel et du soleil , tout l'Orient. Le...

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