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d'Iasius, roi du pays, et en eut un fils nommé Parthenope.

MÉLANIPPE, fille d'Eole, épousa clandestinement Neptune, de qui elle eut deux fils. Son père en fut si irrité, qu'il fit exposer ces deux enfans aussitôt après leur naissance, et crever les yeux à Mélanippe, qu'il renferma dans une étroite prison. Les enfans ayant été nourris par des bergers, délivrèrent leur mère de la prison où elle était enfermée; et Neptune lui ayant rendu la vue, elle épousa Métaponte, roi d'Icarie.

MELANIPPIDES : il y a eu deux poëtes grecs de ce nom. L'un vivait 520 ans avant J.-C.; l'autre, petit-fils du premier par une fille, florissait 60 ans après, et mourut à la cour de Perdiccas II, roi de Macédoine. On trouve des fragmens de leurs poésies dans le Corpus poetarum græcorum, Genève, 1606 et 1614, 2 vol. in-fol.

MELART (Laurent), né à Hui, dans la principauté de Liége, l'an 1578, devint bourgmestre de cette ville, et consacra ses momens de loisir à l'étude de l'histoire de sa patrie. Les fruits de ses recherches sont consignés dans l'Histoire de la ville et château de Hui et de ses antiquités, avec une Chronologie de ses comtes et des évéques de Liége, qui en sont devenus comtes par la donation qu'en a faite Aufroi ou Ansfride, Liége, 1641, in-4°. Il y a assez de critique pour le temps où l'auteur vivait; mais le style en est si suranné, qu'il faut avoir un glossaire pour en comprendre tous les termes.

MELCHIADE, ou MILTIADE (saint), , pape après saint Eusèbe, en 311, était originaire d'Afrique. Il eut le bonheur de voir, durant son pontificat, la religion chrétienne s'étendre par toute la terre, et adoptée par Constantin qui s'en

rendit protecteur; cette joie fut troublée par le schisme des donatistes. Il fit tous ses efforts pour les engager à se soumettre à la pénitence; mais il n'y réussit pas. Il mourut le 10 janvier de l'an 314. MELCHIOR. Voyez MAGES. MELCHIOR - ADAM, MELCHIOR-CANUS. Voyez ADAM et CANUS.

MELCHISEDECH, roi de Salem et prêtre du Très-Haut, vint à la rencontre d'Abraham, victorieux de Chodorlahomor, jusque dans la vallée de Savé. Figure du Messie, Pontife éternel selon l'ordre de Melchisedech, il offrit à Dieu le pain et le vin, les présenta à Abraham, et le bénit. Le saint patriarche voulant reconnaître en lui la qualité de prêtre du vrai Dieu, lui donna la dîme de tout ce qu'il avait pris sur l'ennemi. Il n'est plus parlé dans la suite de Melchisedech, et l'Ecriture ne nous apprend rien, ni de son père, ni de sa généalogie, ni de sa naissance, ni de sa mort. Les savans ont fait une infinité de questions inutiles, soit sur sa personne, soit sur la ville où il régnait. Quelquesuns ont cru qu'il était roi de Jérusalem; d'autres, que Salem était une ville différente, située près de Scythopolis, la même où arriva Jacob à son retour de Mésopotamie. Les Juifs prétendaient que Melchisedech était le même que Sem, fils de Noé; Origène a cru que c'était un ange. Les hérétiques nommés Melchisedeciens, prenant à la lettre ce que dit saint Paul, que Melchisedech n'avait ni père ni mère, ni généalogie, soutenaient que ce n'était pas homme, mais une vertu céleste, supérieure à JÉSUS-CHRIST même (voyez la fin de l'article THÉODOTE de Bysance); d'autres ont prétendu que c'était le Saint-Esprit : mais

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il paraît certain que saint Paul a voulu précisément faire remarquer le silence de l'Ecriture, sur l'origine et les liaisons terrestres de Melchisedech (tandis que dans toute autre occasion elle fait mention des ancêtres au moins immédiats) comme un trait d'une plus grande ressemblance avec le pontife éternel, dont il était déjà la figure par son titre de Prétre du Très-Haut, el par la matière de son sacrifice.

MELCHTAL (Arnold de), natif du canton d'Underwald en Suisse, est un des principaux auteurs de la liberté helvétique. Handenberg, gouverneur pour Albert d'Autriche ayant fait enlever au père d'Arnold, riche propriétaire de Melchtal, une paire de bœufs de sa charrue: Ces paysans, dit le valet du tyran, peuvent bien eux-mêmes trainer la charrue s'ils veulent avoir du pain. Le fils Arnold, irrité de ces paroles outrageantes, frappa le valet, lui cassa un doigt, et évíta la vengeance du maître par la fuite; mais cette vengeance s'exerça cruellement sur le père, à qui le gouverneur fit crever les yeux. Arnold se joignit alors à Werner Stouffacher, à Walter Furst et à Guillaume Tell, et les fit soulever contre la domination de la maison d'Autriche. Tel fut, dit-on, le commencement de la république des Suisses. Il paraît cependant que l'événement qui décida la révolte des Suisses, et provoqua les armes des Autrichiens, est différent de tout ce que l'on raconte communément à ce sujet, et n'est pas tout-à-fait si honorable à la liberté helvétique. (Voyez TELL.) Quoi qu'il en soit, l'empereur Albert d'Autriche, qui voulait punir les révoltés, fut prévenu par la mort. Le duc d'Autriche Léo

pold assembla contre eux 20,000 hommes. Les Suisses se conduisirent comme les Lacédémoniens; tout leur pays était une espèce de Thermopyles. Ils attendirent, au nombre de 4 ou 500, la plus grande partie de l'armée autrichienne au pas de Morgarten, et la mirent en fuite, en lançant sur elle des flèches et des pierres. Les autres corps de l'armée ennemie furent battus en même temps par un aussi petit nombre de Suisses. Cette victoire ayant été gagnée dans le canton de Schwitz, les deux autres cantons donnèrent ce nom à leur confédération. Petit à petit les autres cantons entrèrent dans l'alliance. Berne ne se ligua qu'en 1352; et ce ne fut qu'en 1513 que le petit pays d'Appenzel se joignit aux autres cantons, et acheva le nombre de treize. Depuis cette époque, la liberté des Suisses s'est toujours maintenue malgré le défaut de leur constitution, qui est l'ensemble le plus mal ourdi qu'il y ait jamais eu dans aucun genre de gouvernement, ou plutôt qui ne forme aucun ensemble et qui n'est qu'une union précaire de plusieurs petits états isolés, souvent opposés entre eux et affaiblis par de cruelles guerres civiles. Aussi les Suisses, tant soit peu versés dans la politique, sont-ils eux-mêmes surpris de leur indépendance: ils appellent leur république, Confusio divinitus servata. On croit communément que c'est aux montagnes du pays qu'ils sont redevables de la conservation de leur liberté; cependant les cantons de Schaffhouse, Zurich , Berne, Fribourg, Soleure, Bâle, ne sont pas plus défendus par les montagnes qu'une multitude d'autres provinces qu'on envahit tous les jours; et si une fois ces cantons étaient subjugués, le reste forme

rait difficilement un état florissant et durable.

MÉLÉAGRE, fils d'OEnée, roi de Calydon, et d'Althée. Sa mère accouchant de lui, vit les trois Parques auprès du feu, qui y mettaient un tison, en disant: Cet enfant vivra tant que ce tison durera. Althée alla promptement se saisir du tison, l'éteignit, et le garda bien soigneusement. Son fils, à l'âge de 15 ans, oublia de sacrifier à Diane, qui, pour s'en venger, envoya nn sanglier ravager tout le pays de Calydon. Les princes grecs s'assemblèrent pour tuer ce monstre, et Méléagre à leur tête fit paraître beaucoup de courage. Atalante blessa la première le sanglier, et cette beauté guerrière lui en offrit la hure, comme la plus considérable dépouille. Les frères d'Althée, mécontens de cette déférence, prétendirent l'avoir; mais le jeune prince, jaloux d'un présent qui Hattait son orgueil, et qui venait surtout d'une main chère, tua ses oncles, et en resta possesseur. Althée vengea la mort de ses frères, en jetant au feu le tison fatal; et Méléagre aussitôt se sentit dévorer les entrailles, et périt misérablement. Il ne faut pas le confondre avec MÉLÉAGRE, roi de Macédoine, l'an 280 avant J.-C.

MÉLÉAGRE, poëte grec, natif de Gadare (autrement Séleucie) en Syrie, florissait sous le règne de Séleucus VI, dernier des rois de Syrie. Il fut élevé à Tyr, et finit ses jours dans l'île de Coos, anciennement appelée Mérope. C'est là qu'il fit le recueil d'Epigrammes grecques que nous appelons l'Anthologie. Il y rassembla ce qu'il avait trouvé de plus fin et de plus saillant dans les ouvrages de 46 poëtes. La disposition des épigrammes de ce recueil fut

souvent changée dans la suite, et l'on fit plusieurs additions. Le moine Planudes le mit, en 1380, dans l'état où nous l'avons actuellement, Francfort, 1600, in-folio. Il y en a quelques-unes de jolies; mais la plupart manquent de sel.

MÉLÈCE, ou plutôt MÉLICE, Melicius, évêque de Lycopolis en Egypte, fut déposé dans un synode, tenu vers 305, par saint Pierre d'Alexandrie, pour avoir sacrifié aux idoles pendant la persécution. Ce prélat indocile forma un schisme en 306, et eut un grand nombre de partisans, qu'on appela Méléciens. Les méléciens n'errèrent pas d'abord dans la foi; ils furent même des premiers et des plus ardens à combattre les ariens; mais ceux-ci gagnèrent insensiblement leur amitié, et enfin il se forma entre eux une ligue solennelle pour calomnier et persécuter saint Athanase; suivant la politique générale des sectaires, qui, tout divisés qu'ils sont, se réunissent dans le dessein de déchirer le sein de l'église, et d'outrager les défenseurs de la doctrine catholique. Il ne faut pas confondre ces Méléciens avec les Méléciens catholiques, dont il est fait mention dans l'article suivant. Mélèce mourut vers 326, dans l'esprit de rébellion qui l'avait animé pendant sa vie.

MÉLÈCE DE MÉLITINE (Saint), ville de la petite Arménie, homme irrépréhensible, juste, sincère, craignant Dieu, et d'une douceur admirable, fut élu évêque de Sébaste en 557. Affligé et lassé de l'indocilité de son peuple, il se retira à Bérée, d'où il fut appelé à Antioche et mis sur le siége de cette ville du consentement des ariens et des orthodoxes, en 560. Plusieurs catholiques refusèrent de reconnaître Mélèce, sous pré

texte que les ariens ayant eu part à son élection, elle devait être censée irrégulière : ils furent appelés Eustathiens, parce qu'ils continuèrent de tenir leurs assemblées à part depuis la mort de saint Eustathe. On donna le nom de Méléciens aux orthodoxes qui se soumirent à saint Mélèce. Telle fut l'origine du schisme qui divisa long-temps l'église d'Antioche. Quelque temps après, ayant défendu avec zèle la doctrine catholique, Mélèce fut déposé par les ariens, qui ordonnèrent à sa place un des leurs, nommé Euzoïus, et firent reléguer Mélèce au lieu de sa naissance, par l'empereur Constance. Les eustathiens élurent Paulin pour leur évêque, et il fut sacré par Lucifer de Cagliari, qui passait par Antioche en revenant du lieu de son exil: le schisme n'en fut que plus difficile à éteindre. Méléce, de retour à Antioche, fut persécuté de nouveau, et envoyé en exil par deux fois sous l'empire de Julien l'apostat et sous celui de Valens. Enfin l'an 378, Mélèce qui n'avait que des vues pacifiques, proposa à Paulin qu'après la mort de l'un des deux le survivant demeurerait seul évêque; et que cependant ils gouverneraient l'un et l'autre, dans l'église d'Antioche, les ouailles qui les reconnaissaient pour leurs pasteurs: la proposition fut acceptée; le schisme ne fut cependant pas terminé à la mort de Mélèce, et ne finit que sous l'épiscopat de saint Alexandre d'Antioche, vers l'an 415. Théodose, associé à l'empire par Gratien, convoqua un concile à Constantinople en 381, auquel Mélèce présida. L'empereur ne le connaissait que de réputation; mais peu de jours avant que d'être élevé à l'empire, il avait vu en songe l'illustre pré

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lat le revêtir d'un manteau împérial. Quand les évêques assemblés en concile vinrent le saluer pour la première fois, il défendit qu'on lui montrât Mélèce, et à l'instant il courut à lui et baisa la main qui l'avait couronné. Mélèce mourut à Constantinople, pendant la tenue du concile, avec la gloire d'avoir souffert trois exils pour la vérité. Les évêques le pleurèrent comme leur père. Saint Grégoire de Nysse et saint Chrysostôme nous ont laissé son oraison fu→ nèbre.

MÉLÈCE SYRIQUE, protosyncelle de la grande église de Constantinople au 17° siècle, se distingua par son savoir. Il fut envoyé par son patriarche en Moldavie, pour examiner une profession de foi, composée pour l'église de Russie, par Cyrille-Lucar. Cette confession fut adoptée en 1658 par toutes les églises d'Orient, dans un concile de Constantinople; Panagiotti, premier interprète de la Porte, la fit imprimer en Hollande. On a encore de Mélèce une Dissertation que Renaudot a fait imprimer dans un recueil de Traités sur l'Eucharistie, 1709, Paris, in-4°. On la trouve en grec et en latin dans le Traité de la croyance de l'église orientale sur la transsubstantiation, par Richard Simon. Mélèce était né en 1586 dans la capitale de l'île de Candie, et mourut à Galata le 17 avril 1664. On peut consulter la Vie de Melèce, par Dosithée, dont on trouve l'analyse dans le Traité de la perpétuité de la foi, tom. 4.

MELÈS, roi de Lydie, succéda à son père Aliarte, 747 ans avant J.-C., et fut père de Candaule, le dernier des Héraclides.

MÉLICERTE. Voyez PALE

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MELIN. Voyez SAINT-GELAIS. MELISSA, fille de Mélisseus roi de Crète, eut le soin, avec sa sœur Amalthée, selon la fable, de nourrir Jupiter de lait de chèvre et de miel. On dit qu'elle inventa la manière de préparer le miel : ce qui a donné lieu de feindre qu'elle avait été changée en abeille. MÉLISSUS DE SAMOS, philosophe grec, disciple de Parménide d'Elée, exerça dans sa patrie la charge d'amiral avec un pouvoir et des priviléges particuliers. Il prétendait que cet univers est infini, immuable, immobile, unique et sans aucun vide; et qu'on ne pouvait rien avancer sur la Divinité, parce qu'on n'en avait qu'une connaissance imparfaite. Če philosophe vivait vers l'an 444 avant J.-C.

MÉLITON (saint), né dans l'Asie, gouverna l'église de Sardes en Lydie sous Marc-Aurèle. Il présenta à ce prince en 171 une Apologie pour les chrétiens, dont Eusèbe et les autres anciens écrivains ecclésiastiques font l'éloge. Cette apologie et tous les autres ouvrages de Méliton ne sont point parvenus à la postérité, excepté quelques fragmens qu'on trouve dans la Bibliothèque des pères. On voit par ces fragmens qu'il enseignait de la manière la plus claire, que Jésus-Christ était véritablement Dieu avant tous les siècles: et véritablement homme depuis sa naissance de la sainte Vierge. Ces passages ont servi merveilleusement à confondre les ariens et les eusébiens. Il donna dans un de ses ouvrages le catalogue des livres de l'Ancien-Testament, que l'église universelle reconnaît pour canoniques: ce catalogue nous a été conservé par Eusèbe. Tertullien et saint Jérôme parlent de lui comme d'un excel

lent orateur et d'un habile écrivain. Sa vertu et sa modestie relevaient l'éclat de ses talens. L'église honore sa mémoire le 1er avril. Voyez la dissertation de Ch. Chr. Woog, De Melitone Sardium in Asia episcopo, Leipsic, 1744, in - 4°.

MELITON, ou MELITHON, est le nom du plus jeune des 40 martyrs de Sébaste, qui souffrirent la mort sous l'empereur Licinius. Comme il vivait encore lorsque les païens emmenèrent les corps de ses généreux compagnons, sa mère suivit le convoi en portant son fils mourant, reçut ses derniers soupirs, et le déposa sur le bûcher, qui consuma toutes ces victimes.

MELITUS, orateur et poëte grec, fut l'un des principaux accusateurs de Socrate l'an 400 avant J.-C. Il soutint son accusation par un discours travaillé, plein d'une éloquence vive et brillante. On prétend que l'accusation d'athéisme, intentée contre Socrate, tombait à faux, puisque, le philosophe ne se moquait que des faux dieux mais comme il ne conste pas qu'il ait prêché l'unité de Dieu d'une manière à confondre cette accusation, il ne faut pas s'étonner qu'elle ait prévalu. Les Athéniens, accoutumés à absoudre et à condamner par caprice et selon l'humeur volage qui faisait leur caractère, condamnèrent Mélitus à mourir quelque temps après qu'ils eurent fait subir la mort à Socrate. Voy. ANYTUS.

MELLAN (Claude), dessinateur et graveur français, né à Abbeville le 23 mai 1598, mort à Paris le 9 octobre 1688. L'œuvre de ce maître est considérable. Ses estampes sont la plupart d'après ses dessins sa manière est des

plus singulières. Il travaillait peu

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