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vid), né à Marbach en 1696, devint médecin du duc de Würtemberg, et professeur en médecine, en chirurgie et en anatomie à Tubingen, où il mourut le 11 avril 1752, avec une réputation distin guée. On a de lui un grand nombre de Thèses de médecine estimées. Voyez SAINT-Yves.

MAUCOMBLE (Jean-FrançoisDieudonné de), officier dans le régiment de Ségur, né à Metz en 1735, quitta l'état militaire pour cultiver la littérature. Il donna une tragédie bourgeoise, qui n'eut pas de succès, et ensuite deux inauvais romans. Il est encore auteur d'un Abrégé de l'histoire de Nimes, in-8°: compilation pleine de tableaux passionnés en faveur du calvinisme. Ces ouvrages ne semblaient pas devoir lui mériter les éloges qu'on lui donne dans le Nécrologe français. Une maladie de poitrine termina les jours de cet écrivain en 1768.

MAUCROIX (François de), né à Noyon le 7 janvier 1619, chanoine de l'église de Reims, fréquenta d'abord le barreau; mais dégoûté de la sécheresse de la jurisprudence, il se livra à la belle littérature. Il mourut à Reims le 9 août 1708, à l'âge de 99 ans. Sa vieillesse fut celle d'un philosophe chrétien, qui jouit des biens que lui accorde la Providence, et supporte les maux en attendant patiemment un meilleur. On a de lui plusieurs traductions écrites d'un style pur, mais languissant. Les principales sont: 1o celle des Philippiques de Démosthènes; 2° de l'Euthydemas, dialogue de Platon; 3° de quelques Harangues de Cicéron; 4° du Rationarium temporum du P. Petau, Paris, 1683, 3 vol. in-12; 5o de l'Histoire du schisme d'Angleterre, par Nicolas Sande

sort

rus; 6° des Homélies de saint JeanChrysostôme au peuple d'Antioche, 1681, in-8°; 7 du traité de Lactance, De morte persecutorum; 8° des Vies des cardinaux Polus et Campegge, 1675 et 1677, 2 vol. in 12. Maucroix était trèslié avec Boileau, Racine, et surtout avec la Fontaine. Cette union l'engagea de donner avec ce fabuliste, en 1685, en 2 vol. in-12, un recueil d'OEuvres diverses. On donna aussi en 1723 les Nouvelles oeuvres de Maucroix. On y trouve des poésies qui manquent d'imagination et de coloris, mais qui ont du naturel et de la naïveté. Les poésies de Maucroix ont été publiées en 1820 par M. Walckenaer, précédées d'une notice sur la vie de cet écrivain.

MAUDEN (David), théologien, né à Anvers en 1575, fut prevôt de Notre-Dame de la Chapelle à Bruxelles, et doyen de SaintPierre de Breda. Il mourut à Bruxelles en 1641, dans sa 66 année: On a de lui, en latin, 1o une Vie de Tobie, intitulée le Miroir de la vie morale, Anvers, 1631, in-fol. 2o Des Discours moraux sur le Décalogue, Louvain, 1625, in-fol. 3 Apologie des monts de piété, Louvain, 1627, in - 4o. 4° L'Alethologie, ou Explication de la vérité, Bruxelles, 1635, in-4°. Cette vérité ne regarde qu'un point historique assez peu impor

tant.

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deistes et les nouveaux pyrrhoniens: livre solide, dont la meilleure édition est de 1698. 2° Les Psaumes de David, traduits en vers français, in-12. La versification en est faible et incorrecte. 3 Des Mélanges de diverses poésies, en 1681, in-12 : recueil mêlé de bon et de mauvais. 4° Des Analyses des Evangiles, 4 vol. in-12; des Actes des apôtres, 2 vol. ; des Epitres, 2 vol.; de l'Apocalypse, 1 vol. ; à Paris, Rouen et Lyon; avec des Dissertations qui sont très - recherchées aujourd'hui, et qui ont été réimprimées à Toulouse avec quelques changemens. Ces Analyses prouvent l'esprit d'ordre, le jugement et le savoir de l'auteur; on lui reproche cependant, non sans fondement, d'avoir recherché plutôt la subtilité que la solidité, et d'avoir souvent adopté les sentimens qui ne pouvaient lui plaire que parce qu'ils étaient nouveaux. Il s'appesantit sur des détails inutiles, en faveur de quelque point d'érudition très-indifférent au résultat de la chose; et n'hésite point à critiquer non- seulement la Vulgate, mais encore l'opinion commune des interprètes et des pères, en leur opposant quelque subtilité grammaticale grecque ou hébraïque. 5° Méditations pour une retraite ecclésiastique de dix jours,

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MAUGRAS (Jean-François), Parisien, prêtre de la Doctrine chrétienne, enseigna avec succès les humanités dans les colléges de sa congrégation. Les chaires de Paris retentirent ensuite de son éloquence. Il se signala surtout par ses instructions familières ; mais l'ardeur extrême avec laquelle il se livra à ce saint exercice lui causa un crachement de sang, dont il mourut en 1726, à 44 ans. On a de lui: 1o des Instructions chrétiennes, pour faire un saint usage des afflictions, en 2 petits vol. in-12. 2° Une Instruction chrétienne sur les dangers du luxe. 3° Quatre Lettres, en forme de consultation, en faveur des pauvres des paroisses. 4° Les Vies des. deux Tobie, de sainte Monique et de sainte Geneviève, avec des Réflexions à l'usage des familles et des écoles chrétiennes, etc. Une piété tendre et éclairée, une douceur et une modestie peu communes, étaient les vertus qui distinguaient le P. Maugras dans le monde. On les retrouve dans ses ouvrages.

MAUGUIN (Gilbert), prési dent de la cour des monnaies de Paris, publia contre le P. Sirmond, une Dissertation intitulée : Vindicia prædestinationis et gratiæ, qu'on trouve dans le Recueil publié à Paris en 1650, 2 vol. in -4, sous ce titre Veterum scriptorum qui in 1x° seculo de gratia scripsere, opera. (Voy. QUATREMAIRE.) Il y soutient que Gotescalc n'a point enseigné l'hérésie prédestinatienne. L'auteur n'a pas raison, mais il n'a rien oublié pour l'ayoir. (Voy. GOTESCALC.) Ce magistrat mourut en 1674, dans un âge fort avancé.

MAULEON (Auger de), sieur de Grenier, ecclésiastique, natif de Bresse, se fit connaître au 17a 3

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siècle par l'édition des Mémoires de la reine Marguerite, Paris, 1628; de ceux de M. de Villeroi; des Lettres du cardinal d'Ossat, etc. Il fut reçu de l'académie française en 1635; mais on l'en retrancha l'année suivante.

MAULTROT (Gabriel-Nicolas), jurisconsulte, né à Paris, en 1714, entra fort jeune dans la carrière du barreau, et fut reçu avocat au parlement de Paris, en 1733. Dans ce moment, les démêlés de la magistrature avec le clergé, attiraient l'attention de tous les avocats. Maultrot, quoique assez versé dans les questions de droit civil et politique, s'attacha presque tout entier au droit canon, et se dévoua au parti appelant. Pour prouver le zèle qu'il portait à la cause, il se créa le défenseur de tous ceux qui refusaient de se soumettre à la bulle, et publia dans ce but de nombreux mémoires, dans lesquels il cherchait à diminuer les prérogatives de l'épiscopat, et sapait ainsi, en soutenant la désobéissance des inférieurs, l'autorité du saint-siége. Il paraît cependant que le spectacle de la révolution le ramena à d'autres sentimens. Cet avocat zélé du second ordre, devint tout à coup un ardent défenseur des droits de l'épiscopat, et il fut un de ceux de son parti, qui se prononcèrent avec plus de force contre la constitution civile du clergé. Les premiers troubles de la révolution lui ayant fait perdre sa fortune, placée en rentes sur l'état, il fut obligé, pour subvenir à ses besoins, de vendre ses livres. Il soutint cette perte avec courage, et mourut le 12 mars 1803, âgé de 89 ans. On a lieu d'être surpris du grand nombre d'ouvrages que cet avocat a laissés, surtout si l'on fait réflexion qu'il en composa une

grande partie dans un état de cécité dont il avait été frappé à l'âge de 50 ans. Il dictait à un secrétaire, et sa mémoire était si sûre, qu'il lui indiquait, de la manière la plus précise, les livres et les passages dont il avait besoin. Il a laissé: 1° Apologie des jugemens rendus en France contre le schisme par les tribunaux séculiers, avec l'abbé Mey, 1752, 2 vol. in12; ouvrage condamné par Benoît XIV dans un bref du 20 novembre 1752. 2° Maximes du droit public français, 1772, 2 vol. in12; autre édition en 1745, 2 vol. in-4° et 6 vol. in-12, avec des réflexions sur le Droit de vie et de mort, par Blonde, avocat. 3° Les Droits de la puissance temporelle défendus contre la 2a partie des actes de l'assembléc du clergé de 1765, concernant la religion, 1777, in-12. 4° Mémoire sur la nature et l'autorité des assemblées du clergé de France, même année. 5° Dissertation sur le formulaire, 1775, in-12. 6° Institution divine des cures, et leur droit au gouvernement général de l'église, 1778, 2 vol. in-12. Le Droit des prétres dans le synode, 1779, in-12. 8° Les Droits du second ordre défendus contre les apologistes de la domination épiscopale, 1779, in12. 9° Les Prêtres juges de la foi, ou Refutation du Mémoire dogmatique et historique touchant les juges de la foi, par l'abbé Corgne, 1780, 2 vol. in-12. 10° Les Prétres juges dans les conciles avec les évéques, ou Réfutation du Traité des conciles en général de l'abbé Ladvocat, 1780, 3 vol. in-12. 11° Dissertation sur les interdits arbitraires de la célébration de la messe aux prétres qui ne sont pas du diocèse, 1781, in-12. 12° Dissertation sur l'approbation des prédicateurs, 1782, 2 vol. in-12.

13° L'approbation des confesseurs introduite par le concile de Trente, 1783, 2 vol. in-12. 14° Dissertation sur l'approbation des confesseurs, 1784, 1 vol. in-12. 15° Juridiction ordinaire immédiate sur les paroisses, 1784, 2 vol. in-12. 16° Traité des cas réservés au pape, 1785, 2 vol. in-12. 17° Traité des cas réservés aux évéques, 1786, 2 vol. in-12. 18° Traité de la confession des moniales, 1786, 2 vol. in-12. 19° Défense du second ordre contre les conférences ecclésiastiques d'Angers, 1787, 3 vol. in-12. 20° L'usure considéréc relativement au droit naturel, 1787, 2 vol. in-12. 21° Examen du principe du pastoral de Paris, publié par M. de Juigné, 1788 et 1789, 2 vol. in12. 22° Véritable nature du mariage, 1788, 2 vol. in-12. 23° Examen des décrets du concile de Trente et de lajurisprudence française sur le mariage, 1788, 2 vol. in-12. 24° Dissertation sur les dispenses matrimoniales, 1789, 1 vol. in-12 25° Origine et étendue de la puissance temporelle, suivant les livres saints et la tradition, 1789 et 1790, 3 vol. in-12. 26° Discipline de l'église sur le mariage des prétres, 1790, in-8°. 27° Observations sur le projet de supprimer en France un grand nombre d'évéchés, 1790, in-8°. 28° Défense de Richer, et chimère du richérisme, 1790, 2 vol. in-8°. 29 Autorité de l'église et de ses ministres, défendue contre l'ouvrage de M. Larrière, etc., 1792, in-8°. 30° Lettre à un ami sur l'opinion de M. Treilhard, relativement à l'organisation du clergé, 1790, in-8°, etc. D'autres ouvrages encore, parmi lesquels on cite une Histoire du schisme d'Antioche, et une Histoire de saint Ignace, patriarche de Constanti

neau,

nople, sont sortis de cette plume féconde. Après la mort de JabiMaultrot continua avec Blonde les Nouvelles ecclésiasti ques, ou Mémoires pour servir à l'histoire de la constitution civile du clergé. Enfin il avait travaillé avec l'abbé Mey à la première édition du Droit public français, attribuée à Michaut de Montblin conseiller au parlement. Il avait du talent et une grande connaissance du droit ecclésiastique, et eût pu être utile à l'église s'il avait écrit dans un autre sens.

MAUNOIR (Julien), né en Brelagne en 1606, entra chez les jésuites, où il se distingua par les missions qu'il fit dans sa patrie depuis 1640 jusqu'en 1683. Epuisé de travaux et de fatigues, il mourut saintement à Plevin en Bretagne, âgé de 77 ans. Le P. Boschet, son confrère, a écrit sa vie sous ce titre le parfait Missionnaire, in-8°. Le P. Maunoir a laissé quelques ouvrages de piété écrits en breton.

MAUPERTUIS (Pierre-Louis Moreau de), né à Saint-Malo, le 17 juillet 1698, d'une famille noble, montra dès sa jeunesse beaucoup de penchant pour les mathématiques et pour la guerre. Il entra dans les mousquetaires en 1718, et donna à l'étude le loisir que lui laissait le service. Après avoir passé deux années dans ce corps, il obtint une compagnie de cavaleriedans le régiment de la RocheGuyon; mais il ne la garda pas long-temps. Son goût pour les mathématiques l'engagea à quitter la profession des armes, pour se livrer entièrement aux sciences exactes. Il remit sa compagnie, et obtint une place à l'académie des sciences en 1723. Qualre ou cinq ans après, le désir de s'instruire le conduisit à Londres,

où la société royale lui ouvrit ses portes. De retour en France, il passa à Bâle pour converser avec les frères Bernouilli, l'ornement de la Suisse. Des connaissances nouvelles, et l'amitié de ces deux célèbres mathématiciens, furent le fruit de ce voyage. Sa réputa- tion et ses talens le firent choisir en 1736, pour être à la tête des académiciens que Louis XV envoya dans le nord pour déterminer la figure de la terre. Il fut le chef et l'auteur de cette entreprise, exécutée avec beaucoup de diligence, quoique le succès ne répondit pas tout-à-fait aux espérances qu'on en avait couçues. (Voyez CONDAMINE.) Le prince royal de Prusse, devenu roi, l'appela auprès de lui pour lui confier la présidence et la direction de l'académie de Berlin. Ce monarque était alors en guerre avec la reine de Hongrie, Maupertus en voulut partager les périls: il s'exposa à la bataille de Molwits, fut pris par les hussards. Sa captivité ne fut ni dure ni longue. Dès qu'il fut mis en liberté, il partit pour la France; puis retourna en Prusse, où il ne fut pas plustôt, qu'il se repentit d'avoir renoncé à sa patrie. Frédéric le dédommagea de ses pertes par des bienfaits, par la confiance la plus intime; mais né avec une triste inquiétude d'esprit, il eut plusieurs querelles qui empoisonnèrent ses jours. Les plus célèbres sont sa dispute avec Koenig, professeur de philosophie à Franeker, et celle qu'il eut avec Voltaire, querelle qui fut une suite de la précédente. Le président de l'académie de Berlin avait inséré dans un vol. des Mémoires de cette compagnie pour l'année 1746, un écrit sur les Lois du mouvement et du repos, déduites d'un principe

MAU

métaphysique: ce principe est celui de la moindre quantité d'acl'attaquer, mais il en attribua l'intion. Koënig ne se contenta pas de vention à Leibnitz, en citant un fragment d'une lettre qu'il prétendait que ce savant avait écrite autrefois à Hermann, professeur à Bâle en Suisse. Maupertuis, piqué du soupçon de plagiat, engagea l'académie de Berlin à sommer Koenig de produire l'original de la lettre citée. Le professeur n'ayant pas pu satisfaire à cette demande, fut exclu de l'académie de Berlin dont il était membre. (V. KOENIG.) Plusieurs écrits furent la suite de cette guerre ce fut alors que Voltaire se mit sous les armes. Il avait été d'abord très-lié avec Maupertuis, qu'il regardait comme son maître dans les mathématiques; mais leurs talens étaient jaloux l'un de l'autre : le philosodifférens, ils étaient mutuellement phe l'était du bel esprit, et le belesprit du philosophe. Cette jalousie éclata à la cour du roi de Prusse, dont les faveurs ne pouvaient être partagées assez égalepetitesses de l'envie. Voltaire, senment pour écarter loin d'eux les sible à quelques procédés de Maurelle de Koenig, pour soulager sa pertuis, prit occasion de la quebile. En vain le roi de Prusse lui procès: il débuta par une Réponse ordonna de rester neutre dans ce fort amère d'un académicien de Berlin à un académicien de Paris, de l'académie de Berlin et du proau sujet du démêlé du président fesseur de Franeker. Cette première satire fut suivie de la Diatribe du docteur Akakia: critique sanglante de la personne et des ouvrages de son ennemi. Il y règne tout-à-fait rares. L'auteur se moune finesse d'ironie et une gaieté que de toutes les idées que son ad

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