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et la théologie. Gondrin, archevêque de Sens, si connu par ses variations à l'égard du formulaire d'Alexandre VII, voulut l'avoir pour grand-vicaire, et le fit entrer dans son conseil. Ce religieux mourut à Châlons-sur-Saône, le 29 avril 1705, âgé de 85 ans, dans le monastère de Saint-Pierre, où il s'était retiré dès l'an 1685. Nous avons de lui : 1° l'Edition en latin des OEuvres du cardinal Robert Pullus, et de Pierre de Poitiers, Paris, 1655, in-fol., avec dom Hilarion le Febvre. 2° De vera Senonum origine christiana, contre Launoy, Paris, 1687, in-4°. 3 Catalogus archiepiscoporum Senonensium, Paris, 1688, in-4°. Cet ouvrage manque d'ordre et de critique, etc.

MATHURIN (saint), prêtre et confesseur en Gâtinais, au 4 ou au 5 siècle. Les actes de sa vie donnés par Mombritius ne méritent aucune croyance. (Voyez la Gallia christiana, et les nouveaux Bréviaires de Paris et de Sens.) Il y avait à Paris une ancienne église sous l'invocation de saint Mathurin. Le chapitre de Paris la donna en 1226 aux religieux de la sainte Trinité pour la rédemption des captifs; et c'est d'où ils ont été appelés Mathurins.

MATHURIN DE FLORENCE, habile peintre, lia une étroite amitié avec Polidore, et ces deux peintres travaillèrent de concert. Ils firent une étude particulière de l'antique, et l'imitèrent. Il est difficile de distinguer leurs tableaux, et de ne pas confondre les ouvrages de ces deux amis. Ils excellaient à représenter les habits, les armes, les vases, les sacrifices, le goût et le caractère des anciens. Mathurin mourut en 1526, aimé et estimé.

MATHUSALEM, fils d'Hénoch,

père de Lamech, et aieul de Noé, de la race de Seth, naquit l'an 3317 avant J.-C., et mourut l'année même du déluge 2348 avant J.-C., âgé de 969 ans : c'est le plus grand âge qu'ait atteint aucun mortel sur la terre. Il faut éviter de le confondre avec MATHUSAEL, arrière-petit-fils de Caïn, et père d'un autre Lamech.

MATHYS. Voyez MESSIS. MATIGNON (Jacques de), prince de Mortagne, comte de Thorigni, né à Gacé en Normandie l'an 1525, signala son courage à la défense de Metz, d'Hesdin, et à la journée de Saint-Quentin, où il fut fait prisonnier en 1557. Deux ans après, la reine Catherine de Médicis, qui le consultait dans les affaires les plus importantes, lui fit donner la lieutenance-générale de Normandie. Cette province fut témoin plusieurs fois de sa valeur. Il battit les Anglais, contribua à la prise de Rouen en 1567, empêcha d'Andelot de joindre, avant le combat de Saint-Denis, l'armée du prince de Condé, et se distingua à la bataille de Jarnac, à celles de la Roche-Abeille et de Montcontour. Il pacifia la basse Normandie où il commandait l'armée du roi en 1574, et prit le comte de Montgommery dans Domfront. Henri III récompensa ses services en 1579, par le bâton de maréchal de France et par le collier de ses ordres. Les années 1586 et 1587 ne furent pour lui qu'une suite de victoires. Il secourut Brouage, défit les huguenots en plusieurs rencontres, prit les meilleures places, et leur eût enlevé la victoire de Coutras, si le duc de Joyeuse, qu'il allait joindre, n'eût témérairement précipité le com→ bat. Au sacre de Henri IV, en 1594, il fit la fonction de connétable; et à la reddition de Paris,

il entra dans cette ville à la tête des Suisses. Ce général mourut dans son château de l'Esparre en 1597, à 72 ans, également regretté par son prince et par les soldats. La mort le surprit en mangeant.

MATIGNON (Charles-Augustin de), comte de Gace, 6 fils de François de Matignon, comite de Thorigny, servit en Candie sous le duc de la Feuillade, et fut blessé dangereusement dans une sortie. De retour en France, il fut employé en diverses occasions, se signala à la bataille de Fleurus, aux sièges de Mons et de Namur, et fut nommé lieutenant-général en 1693. La guerre s'étant rallumée, il suivit en 1705 le duc de Bourgogne en Flandre, obtint le bâton de maréchal en 1708, et fut destiné à passer en Ecosse à la tête des troupes françaises, en faveur du roi Jacques. Cette expédition n'ayant pas réussi, il revint en Flandre, et servit sous le duc de Bourgogne à la bataille d'Oudenarde. I mourut à Paris en 1729, à 83 ans.

MATTER (Christophe), jésuite, né en Silésie l'an 1661, se dévoua aux missions parmi les infidèles, et partit pour les Indes en 1708. Il n'était pas prêtre, et ne pouvait que seconder les travaux des autres. Il rendit de grands services par ses connaissances médicales. On a de lui une Relation curieuse de son voyage et des notions exactes sur les peuples et les différentes productions des environs de Goa. Stocklein l'a insérée dans son Weltbote, t. 24, n. 508.

MATTHEI. Voyez LÉONARD d'Udine.

MATTHIAS. Voyez MATHIAS. MATTHIEU, ou Lévi, fils d'Alphée, et, selon toutes les appa

rences, du pays de Galilée, était commis du receveur des impôts qui se levaient à Capharnaüm. Il avait son bureau hors de la ville, et sur le bord de la mer de Tibériade. Jésus-Christ enseignait depuis un an dans ce pays; Matthieu quitta tout pour suivre le Sauveur qu'il mena dans sa maison, où il lui fit un grand festin. Il fut mis au nombre des 12 apôtres. Voilà tout ce que l'Evangile en dit. Les sentimens sont fort partagés sur sa mort et sur le lieu de sa prédication. Le plus commun parmi les anciens et les modernes, est qu'après avoir prêché pendant quelques années l'Evangile en Judée, il alla porter la parole de Dieu dans la Perse, ou chez les Parthes, où il souffrit le martyre. (Voyez la réflexion qui est à la fin de l'article saint JACQUES le Majeur.) Avant que d'aller annoncer la foi hors de la Judée, il écrivit, par l'inspiration du Saint-Esprit, l'Evangile qui porte son nom, vers l'an 36 de J.-C. On croit qu'il le composa en la langue que parlaient alors les Juifs, c'est-à-dire en un hébreu mêlé de chaldéen et de syriaque, et que l'original a été corrompu peu de temps après par les Nazaréens, ou Juifs convertis, qui étaient attachés aux cérémonies légales. Le texte grec que nous avons aujourd'hui, qui est une ancienne version faite du temps des apôtres, nous tient lieu d'ori ginal. Le texte chaldaïque, imprimé plusieurs fois, n'est qu'une traduction moderne faite d'après le grec. Aucun évangéliste n'est entré dans un plus grand détail des actions de J.-C. que saint Matthieu. Voy. saint MARC.

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MATTHIEU CANTACUZÈNE, fils de Jean, empereur d'Orient, fut associé à l'empire par son père en

1354. Jean Cantacuzène ayant abdiqué peu de temps après le pouvoir souverain, Matthieu resta empereur avec Jean Paléologue. Ces deux princes ne furent pas long temps unis; ils prirent les armes, et une bataille donnée près de Philippes, ville de la Thrace, décida du sort de Matthieu : il fut vaincu, fait prisonnier, et relégué dans une forteresse, d'où il ne sortit qu'en renonçant à l'empire. Paléologue lui permit cependant de garder le titre de despote, et lui assigna des revenus pour ache ver ses jours, avec ce vain nom, dans une vie privée. On prétend qu'il se retira dans un monastère du mont Athos, où il composa des Commentaires sur le Cantique des Cantiques, qui ont été publiés à Rome.

MATTHIEU DE VENDÔME, celèbre abbé de Saint-Denis, ainsi nommé du lieu de sa naissance, fut régent du royaume pendant la 2 croisade de saint Louis, et principal ministre sous Philippele-Hardi. Il se signala par ses vertus, et surtout par sa douceur et sa prudence. I jouit aussi d'une grande considération sous le règne de Philippe-le-Bel. I mourut en 1286. On lui attribue une Histoire de Tobie, en vers élégiaques, Lyon, 1505, in-4°; et ce n'est pas certainement pour honorer sa mémoire qu'on lui donne cet ouvrage, car il est écrit d'un style barbare. Mais cet ouvrage est d'un autre Matthieu de Vendôme, poëte du 12° siècle. MATTHIEU DE WESTMINSTER, bénédictin de l'abbaye de ce nom en Angleterre au 14° siècle, laissa De Chronique en latin, depuis e commencement du monde jus

a l'an 1307, imprimée à Lonéres en 1570, in-fol. Cet historen est crédule, peu exact, et

écrit d'une anière rampante. MATTHIEU DE CRACAU, et non pas de Cracovie, comme plusieurs l'ont dit par erreur, fut ainsi nommé d'un château appartenant à sa famille, situé en Poméranie. Docteur en théologie, il se distingua dans cette science d'abord à Prague, d'où il fut chassé par les hussites, ensuite à Paris, et enfin à Heidelberg. Il fut élu en 1405 évêque de Worms, où il mourut en 1410. On conserve ses écrits sur la messe, sur l'eucharistie, etc., dans le monastère des chanoines-réguliers de Franckenthal. Rainaldi (ad an. 1408, n. 59) dit qu'ayant été envoyé à Rome par l'empereur Robert, il avait été fait cardinal par Grégoire XII.

MATTHIEU (Pierre), historiographe de France, né en 1563, suivant les uns à Salins, suivant d'autres à Porentru, et suivant l'opinion la plus probable, à Pesmes, en Franche-Comté, fut d'abord principal du collége de Verceil, ensuite avocat à Lyon. Il fut zélé ligueur, et fort attaché au parti des Guises. Etant venu à Paris, il abandonna la poésie qu'il avait cultivée jusqu'alors, pour s'attacher à l'histoire. Henri IV, qui l'estimait, lui donna le titre d'historiographe de France, et lui fournit tous les mémoires nécessaires pour en remplir l'emploi. Il suivit Louis XIII au siége de Montauban. Il y tomba malade et fut transporté à Toulouse, où il mourut en 1621, à 58 ans. Matthieu était un de ces auteurs subalternes qui écrivent facilement, mais avec platitude et avec bassesse. Il a composé: 1° l'Histoire des choses mémorables arrivées sous le règne de Henri-leGrand, 1624, in-8°. Elle est semée d'anecdotes singulières et de faits

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curieux. 2o Histoire de la mort déplorable de Henri-le-Grand, Paris, 1611, in-fol. ; 1612, in-8°. 3° Histoire de saint Louis, 1618, in-8°. 4° Histoire de Louis XI, in fol. estimée. 5° Histoire de France sous François Ier, Henri II, François II, Charles IX, Henri III, Henri IV et Louis XIII, Paris, 1631, 2 vol. in-fol., publiée par les soins de son fils, qui a ajouté à l'ouvrage de son père l'Histoire de Louis XIII, jusqu'en 1621. Le grand défaut de Matthieu est d'affecter, dans le récit de l'histoire moderne, une grande connaissance de l'histoire ancienne. Il en rappelle mille traits qui ne font rien à son sujet, et dont l'entassement met de la confusion et de l'obscurité dans la narration. 6° Quatrains sur la Vie et la Mort, dont la morale est utile et la versification languissante. La Guisiade, tragédie, Lyon, 1589, in-8°. Cette pièce est recherchée, parce que le massacre du duc de Guise y est représenté au naturel et avec toutes les horreurs qui ont accompagné ce lâche assassinat.

MATTHIEU DEL NASSARO, excellent graveur en pierres fines, natif de Vérone, passa en France où François Ier le combla de bienfaits. Ce prince lui fit faire un magnifique oratoire, qu'il portait avec lui dans toutes ses campagnes. Matthieu grava des camées de toute espèce. On l'employa aussi à graver sur des cristaux. La gravure n'était pas son seul talent; il dessinait très-bien. Il possédait aussi parfaitement la musique; le roi se plaisait souvent à l'entendre jouer du luth. Après la malheureuse journée de Pavie, Matthieu avait quitté la France et s'était établi à Vérone; mais François I" dépêcha vers cet illustre graveur

MAT des courriers pour le rappeler en France. Matthieu y revint, et fut nommé graveur-général des monnaies. Une fortune honnête, et son mariage avec une Française, le fixèrent dans le royaume jusqu'à sa mort, qui arriva peu de temps après celle de François I. Matthieu était d'un caractère liant. Il avait un cœur bienfaisant et l'esprit enjoué; mais il connaissait la supériorité de son mérite. Il brisa un jour une pierre d'un grand prix, parce qu'un seigneur, en ayant offert une somme trop modique, refusa de l'accepter en présent. Il mourut l'an 1548.

avec de

MATTHIEU DE PARIS. V. PARIS. MATTHIOLE ( Pierre-André Mattioli, plus connu sous le nom de), né à Sienne le 23 mars de l'an 1500, fit de grands progrès dans les langues grecque et latine, dans la botanique et la médecine. Il joignait à ces connaissances une littérature agréable. On a de lui des Commentaires sur les vi livres de Dioscoride, en latin, à Venise, chez Valgrise, 1565, très-gros vol. in- fol. grandes figures excellemment gravées en bois. Les vertus que Dioscoride attribue aux plantes et aux animaux, paraissent fort suspectes. Matthiole, qui a corrigé Pline Aristote et Dioscoride, est tombé lui-même dans quelques fautes. A l'article Grenouilles, p. 333, il semble reconnaître la naissance spontanée de celles qu'on voit éclore dans la poussière après une pluie d'été. Art. Eléphant, page 354, il dit: Elephanti ingenio et intellectu proximi sunt; ce qui n'est vrai que dans le sens que cet animal est plus rapproché de l'homme que le singe et d'autres brutes, qu'une mauvaise philosophie a voulu associer à ce roi de la nature; mais il en reste encore

assez loin pour laisser entre lui et le nègre le plus stupide un espace iminense: il rapporte d'ailleurs, sans aucun correctif, ce que les peuples de Mauritanie débitent ridiculement du culte que l'éléphant rend aux astres, et des sermens qu'il exige. Malgré ces défauts, ces commentaires sont supérieurs à tout ce que les anciens ont écrit sur la botanique. L'original de ces Commentaires avait paru en italien, Venise, 1548, in-4°. L'auteur les traduisit en latin: outre l'édition dont nous avons fait mention, il y en a une antérieure, moins bonne, Venise, 1554. Nous en avons une traduction française par du Pinet, Lyon, 1565. Matthiole laissa encore d'autres ouvrages sur la médecine, entre autres, l'Art de distiller, des Lettres, etc. On a donné une édition complète de ces ouvrages, Bâle, 1598, in-folio, avec des notes de Gaspard Bartholin. Matthiole mourut à Trente de la peste en 1577. Il avait servi Ferdinand, archiduc d'Autriche, pendant 10 ans, en qualité de premier médecin. On peut consulter sur cet écrivain la Vita di P. A. Mattioli, raccolta delle sue opere da un' academico Rozzo di Siena.

MATTHYS (Gérard), né dans le duché de Gueldre vers l'an 1523, enseigna long-temps le grec à Cologne, où il fut chanoine de la collégiale des douzes apôtres, puis chanoine du second rang dans la métropole. Il y mourut le 11 avril 1574. Nous avons de lui: 1o des Commentaires sur Aristote, Cologne, 1559-1566, 2 vol. in-4°. Son style est pur, aisé et dégagé des vaines subtilités si communes dans les commentaires des péripa-. téticiens. 2° Un Commentaire sur l'Epître de saint Paul aux Romains, Cologue, 1562.

MATTHYS (Christian), Matthias, docteur luthérien, né vers l'an 1584 à Meldorp, ville du Holstein, dans le comté de Dithmarse. Son esprit inquiet et son caractère austère et inconstant firent qu'il ne sut se fixer dans aucun pays. Il fut successivement professeur de philosophie à Strasbourg, recteur du collège de BadeDourlach, professeur en théologie à Altorf, prédicant à Meldorp, ministre et professeur en théologie à Sora, puis se retira à Leyde, fut ensuite pasteur à la Haye, et enfin alla terminer ses jours à Utrecht l'an 1655. On a de lui un grand nombre d'ouvrages dephilosophie, d'histoire, de controverse, et sur l'Ecriture sainte. Les principaux sont: 1° Historia patriarcharum, Lubeck, 1640, in-4°. 2° Theatrum historicum, Amsterdam, Elzevir, 1668, in-4°. Cet ouvrage est moitié moral, moitié historique.

MATTI (dom Emmanuel), né l'an 1663 à Oropesa, ville de la nouvelle Castille, réussit de bonne heure dans la poésie, et fit paraître ses essais l'an 1682, en 1 vol. in-4°. Cet heureux début fit naître dans le cœur d'une dame de trèshaut rang, des sentimens trop tendres pour ce jeune poëte. Il fit, pour s'y soustraire, un voyage à Rome. Innocent XII, charmé de son esprit et plus encore de sa vertu, le nomma au dɔyenné d'Alicante, où il mourut en 1737. Il avait aidé le cardinal d'Aguirre à faire sa collection des Conciles d'Espagne. Ses Lettres et ses Poésies latines (Madrid, 1735, 2 vol. in-12, Amsterdam, 1758, 2 vol. in-4°) prouvent qu'il avait de la facilité et de l'imagination.

MATY. Voyez Baudrand. MAUBERT. Voyez GOUVEST de Maubert.

MAUCHARD (Burchard - Da

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