Mémoires du baron de Besenval, Volume 1

Front Cover
Baudouin frères, 1821 - France - 395 pages
 

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 428 - Je n'approuve point redit qu'il vient de donner pour la maison du roi. Je pense que le coup est trop fort et qu'il fallait le réserver pour le dernier de tous ceux qu'on dit qu'il médite. Je conviens que les déprédations des grands seigneurs qui sont à la tête des dépenses de la maison du roi, sont énormes, révoltantes ; mais l'édit du mois de janvier ne fait qu'irriter ces grands seigneurs, et ne remédie à rien.
Page 308 - C'est un problème Qu'on peut résoudre à peu de frais. Un bon prince ne fit jamais Le malheur d'un peuple qui l'aime : Et l'on ne peut appeler bon Un roi sans frein et sans raison, Qui ne vécut que pour lui-même. Voluptueux , peu délicat, Inappliqué par habitude , On sait qu'étranger à l'État , Le plaisir fit ta seule élude.
Page 327 - Elevé aux nues par des gens de lettres , des femmes même qui se glorifiaient d'avoir adopté ses principes et de les préconiser, M. Turgot était devenu chef de la secte des Économistes ; rôle qu'il soutenait fort bien par une belle figure, par le laconisme , le farouche même de ses réponses , et par un orgueil extrême. Il avait administré une intendance où ses subdélégués prévariquaient comme à l'ordinaire , tandis que de son bureau sortaient des maximes qui, publiées par ses prosélytes...
Page 157 - Dorât , fatiguant quiconque y consentait de ses petites poésies , et étroitement lié avec M. de Maillebois, dont les clients n'ont jamais été que gens de cette espèce. Sa sœur s'étant mise dans l'intrigue, l'y entraîna aussi. Il vivait avec la femme de M. de Montbarey, depuis prince et ministre de la guerre. On sent que la fortune de M. de Montbarey lui facilita bien des moyens. Je n'ai encore parlé que de ce que M. de Pezay montrait dans la société. L'ambition développa en lui beaucoup...
Page 136 - Quand Boufflers parut à la cour, On crut voir la mère d'Amour : Chacun s'empressait à lui plaire, Et chacun l'avait à son tour.
Page 233 - ... nement que sa fortune eût pu suffire à tant de » choses. Il m'a répondu qu'en effet ses dépenses » avaient été énormes; mais enfin, Monsieur, « at-il ajouté encore, c'est pour le roi. Eh bien! » je vous dis de même , poursuivit M. de Bedford; » il n'y aura point de garnison dans les îles de
Page 130 - Chartres lui avait donné la main pour la menera son Carrosse. En rentrant dans son couvent , elle dit qu'elle n'en épouserait jamais d'autre , et elle n'a cessé depuis ce temps de tenir le même langage , quoique dans ce temps-là il y eût peu d'apparence à l'accomplissement de ses désirs. Instruite que les espérances d'un mariage tant souhaité étaient évanouies , et qu'on songeait à lui faire épouser "M. le comte d'Artois , elle déclara à M. de Penthièvre que jamais elle n'y donnerait...
Page 162 - Laissons le physique, et, ne nous attachant qu'au moral , considérons que les sociétés passent successivement du ironbk. au calme, du courage à la faiblesse, de la dissolution à la retenue, du sérieux à la gaieté. Sous la régence et sous une partie du règne de Louis XV, les Français, ne songeant qu'au plaisir, n'existaient que pour la gaieté. Cette façon d'être produisait sans cesse des aventures plaisantes , qui se racontaient plus plaisamment encore ; ce qui remplissait la société...
Page 113 - ... de l'enthousiasme du moment, elle se livra à la douleur la plus profonde; et le jour qu'elle fut épousée par procuration, elle avait plus l'air d'une victime qu'on traîne au sacrifice, que d'une princesse qui marche aux autels de l'hynien..
Page 142 - Luxembourg , sans lui faire aucun sacrifice. Elle y réussit d'autant plus aisément , qu'à l'habitude qu'ont les femmes de prendre l'empire , se joignait la supériorité qu'elle avait sur lui. Elle se forma une société de madame de Luxembourg, femme de son amant , de la duchesse de la Vallière , et de tous les hommes de bon air de ce tempslà. On soupait cinq ou six fois la semaine dans la rue Cadet, à la petite maison de M. de Luxembourg , où tout ce que la bonne chère peut avoir de plus...