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Duc de la TRÉMOÏLLE. membre de l'Institut; lieutenant-colonel Marquis d'ELBÉE; Comte CH. de BEAUMONT; Comte de SOUANCE; Comte de GUENYVEAU; Louis et Paul de FARCY.

Abbés CALENDINI, CHARNACÉ, CHASLES, GRIMAULT, HAUTREUX, HOUDBINE, LEDRU, MICHAUD, MOREAU, POIRIER, RONDEAU, ROULLET, UZUREAU.

Dom BESSE, dom GUILLOREAU et dom LANDREAU, bénédictins; P. UBALD, capucin; MM. LETOURNEAU et LÉVESQUE, sulpiciens.

MM. BAGUENIER-DESORMEAUX, BAIN, CAMELOT, COCHIN, LA COMBE, LAURAIN, LE MESLE, LEROUX-CESBRON, LOYER.

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«

Dans son numéro de septembre-octobre 1902, la Revue des Études Historiques parle de l'Anjou Historique, qui, à sa troisième année d'existence, s'est classé déjà au premier rang de nos meilleures revues provinciales. »

ABONNEMENT: 6 fr. par an.

S'adresser à la librairie Siraudeau, rue de l'Aiguillerie et rue Montault, Angers.

Junning

12-18-29 19418

UNE FEMME DE BIEN

Mère Marie-Caroline, née Germaine de Lescaze

Supérieure honoraire

de l'Asile des vieillards de Saint-Nicolas d'Angers
Fondatrice de l'Orphelinat municipal d'Angers
Médaillée de l'Assistance publique

(1818-1909)

On m'a prié d'écrire cette notice, je ne puis me refuser à une pareille demande.

Parler de la Mère Marie-Caroline c'est honorer la mémoire d'une femme de bien qui pendant près de 70 ans a donné le plus bel exemple de charité et de dévouement à la noble tâche qu'elle avait entreprise de soulager les misères des pauvres vieillards et des orphelins.

Pour nous guider dans cette biographie, nous avons eu recours à l'amabilité de M" la Supérieure de l'Asile de Saint-Nicolas, Mère Marie-Cécile, qui nous a communiqué plus d'un fait intéressant. Nous la prions ici très respectueusement d'agréer tous nos remerciements.

Depuis près 45 ans leurs deux vies avaient été mêlées intimement l'une à l'autre, cette vieille amitié ne pouvait être brisée que par la mort !

La Mère Marie-Caroline, née Marie-Germaine de Lescaze, naquit à Montflanquin (Lot-et-Garonne), le 10 août 1818; elle était fille de Gérôme de Lescaze, propriétaire, et de dame Marie Auzeral.

Par son père elle appartenait à une très vieille famille du Languedoc; elle était la seconde enfant; son frère ainé devint inspecteur d'Académie et son frère le plus jeune directeur des Contributions indirectes.

Dès sa plus tendre enfance elle fit part à ses parents de ses intentions d'entrer en communauté. Son père résista à sa demande jusqu'à sa majorité. A 21 ans, elle abandonne tout, famille, fortune, pour se consacrer à la vie religieuse.

Son père qui l'accompagnait jusqu'au couvent de Tours où elle allait faire son noviciat, dit à sa mère en partant: « Je vais conduire Germaine à Tours, mais ayant des intérêts à traiter à Paris pour quelques jours, je suis bien certain qu'en rentrant à Montflanquin je ramènerai notre fille. »

L'histoire, par la suite, a pu prouver que la Mère MarieCaroline ne revint jamais à la maison paternelle, et que son idée était bien arrêtée de se consacrer toute sa vie au soulagement des infortunes humaines; elle s'était créé une autre famille, les pauvres et les orphelins avaient maintenant tout son cœur.

A la fin de son noviciat, elle fut envoyée par ses supérieures tout près de Tours, à la Colonie de Mettray; elle ne passa que très peu de temps dans cet établissement. Nommée à Orléans en qualité de Supérieure pour fonder un asile d'orphelins, elle a aidé à diriger dans cette ville une foule d'œuvres.

C'est en 1862 que Mère Marie-Caroline arrive à Angers comme Supérieure des religieuses attachées au dépôt de mendicité; elle avait à peine 44 ans.

Cet établissement qui avait été fondé le 15 septembre 1831 par quelques philanthropes angevins pour recueillir les indigents dont les infirmités morales et physiques s'étalaient au grand jour, n'était alors qu'à l'état d'embryon. A cette époque, cet asile ne pouvait recevoir que 110 indigents des deux sexes.

Le dépôt de mendicité ne fonctionna que par voie de souscriptions de 1831 à 1840. Près de 200.000 francs

s'étaient dépensés pour cette œuvre jusqu'ici un caractère définitif.

sans qu'elle eût

C'est alors que le Conseil municipal d'Angers, dans sa séance du 13 février 1840, déclara l'Établissement communal, et en conséquence décida : <«< « Qu'à partir du 1 janvier 1841 la Ville paierait les frais de son entretien et de son administration. >>

En 1867, le 3 septembre, le Conseil général de Maineet-Loire passa un traité avec le maire d'Angers, dans lequel il fut stipulé qu'il continuerait à accorder gratuitement les bâtiments de Saint-Nicolas à la ville pour le Dépôt de mendicité. De plus, il s'engagea à entretenir 14 lits pour des vieillards pauvres du Département.

Le directeur de cet établissement, qui était alors M. Stranwiski, ayant droit à sa retraite, elle lui fut accordée et à partir du 1er janvier 1868 la direction de l'établissement fut confiée à la Supérieure des religieuses, Mère Marie-Caroline, qui depuis 1862, comme nous l'avons dit plus haut, occupait les fonctions de Supérieure des

sœurs.

C'est à partir de cette époque que cet établissement commença à fonctionner avec un Conseil d'administration composé de huit membres, dont quatre font partie du Conseil municipal de la ville d'Angers et quatre autres choisis par le Maire pris parmi les notables de la ville.

Depuis 1831, l'Asile avait périclité dans des années d'incertitude; à peine né, il se mourait dans le délabrement le plus complet. Il n'y avait presque plus de linge, et le peu qui restait était en loques; les lits des vieillards dépareillés, souvent vides de matelas, de couvertures et de draps, présentaient l'aspect le plus lamentable. La paille remplaçait toute la literie, et quelle paille ! bonne à peine à faire litière aux animaux. Les dortoirs semblaient des écuries. Les réfectoires, cuisine et buanderie n'étaient pas en meilleur état. Tout manquait!

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