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de Marat ne l'étoient pas; rien n'égala la fureur de ceux-ci & l'hypocrifie des puiffans du jour, qui feignirent de regretter un homme qu'ils méprifoient tous, mais dont ils fe fervoient comme d'un limier qui lance hors du fort les bêtes fauves qu'ils vouloient dévorer. Les reftes inanimés du prétendu ami du peuple fu→ rent exposés à la vénération de fes fidèles; on décora un temple pour recevoir fon corps; fon cœur fut embaumé, déposé dans une urne fépulcrale, & fufpendu à la voûte du club des Cordeliers; fon convoi fut magnifique ; une mufique & des chants funèbres furent inventés exprès pour ajouter à la fplendeur de cette fête funéraire; des orateurs le comparèrent à un Dieu; les cendres furent dépofées fous. les arbres filencieux qui naguère commandoient le recueillement dans l'enceinte d'un monaftère facré; un mausolée lui fut érigé fur la place du Carousel, en face du château des Tuileries, & fes amis jurèrent fur la tombe, de tirer de fa mort

une

vengeance éclatante: ils tinrent parole. Charlotte Corday qui, en affaffinant cet énergumène, avoit voulu empêcher les meurtres qu'il préconisoit, manqua fon objet, & le crime qu'elle commit produifit un effet contraire à celui qu'elle s'étoit promis. Les chefs des partis que T'existence de Marat commençoit à gêner, & qui ne voyoient pas fans crainte ou sans jaloufie l'immense popularité dont il jouiffoit dans la classe infime des citoyens, se réjouirent intérieurement de sa mort & en tirèrent parti pour noircir davantage encore leurs ennemis, & les massacrer avec impunité. Ils fortifièrent le délire que la multitude avoit pour Marat, afin de rendre fon assassinat plus odieux & l'égorgement des vrais amis de la liberté plus facile. Le buste de ce monstre fut étalé, placé, promené partout; il n'étoit pas une fociété populaire qui ne s'empreffàt d'en décorer le lieu de ses séances, il n'étoit pas une fête publique où il ne fut traîné, exposé à la Tome XI. 3. Part. Cc

vénération du peuple; dans les écoles, & particulièrement dans celles des campagnes, les inftituteurs & inftitutrices, firent faire le figne de la croix à leurs élèves, au nom de Marat. Enfin l'on peut dire que les perfécutions que les inquifiteurs les mieux endurcis mirent enusage pour propager faintemenr la religion, furent employés par les fectaires de Marat, pour répandre celle de leur divinité.

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Fin du Tome onzième..

Le complot fe continue : conjuration contre les répu

blicains.

Les anarchistes échouent.

naire.

24 & fuiv.

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Propofition & organisation d'un tribunal révolution28 & fuiv. Les factieux propofent un nouveau mode de gouvernement. Lareveillère - Lépaux fait avorter ce projet. Les chefs des anarchistes gardent le filence un moment; les républicains s'endorment: Vergniaud cherche à les tirer de leur léthargie; fon dif

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cours. 35 & fuiv. Ces vérités auroient dû réunir tous les amis de la république; mais les vrais patriotes de la montagne font égarés par ceux qui y fiégent avec eux, & dont ils ne connoiffent que trop tard les projets

liberticides.

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Adreffes de profcription contre la Gironde. 55 Sufpects: la commune de Paris inveftie de grands pouvoirs à cet égard.

58

Adreffes de quelques fociétés populaires des dépar temens favorables aux Girondins.

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