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néanmoins applaudies, par suite de la dépravation de ses inclinations politiques, et par l'effet de cette ignorance crasse et invétérée qu'elle conserve encore quoiqu'ait pu faire M. l'abbé Maury pour réformer en elle cette partie vicieuse de son éducation.

Parlons maintenant des unitaires, secte d'un nouveau genre.

La tolérance religieuse, est, à ce qu'il paroit, la base de sa doctrine; mais elle ne s'en tiendra pas là, si comme on doit le présumer, ses patentes sont revêtues du sceau des Jaccobins. Quoiqu'il en soit, voici ce qu'en disent les papiers publics.

Les unitaires s'assemblerent pour la premiere fois, le 23 avril dernier, à la taverne de Fleetstreet. Dans un repas splendide, où le vin ne fut pas épargné, ils porterent les toasts suivants.

<< Au succès de la société des unitaires, à la liberté civile de tous les peuples de la > terre », ( notre liberté est si brutale, que ceci sent furieusement l'épigramme), « à M. Fox, > et à la révocation de toutes les loix pénales » relatives à la religion, c'est-à-dire, à l'im» punité du sacrilege et de la profanation >>. (Messieurs les unitaires yous voulez vous faire aimer des Jacobins ).

Puissent toutes les

A l'Amérique.. nations apprendre d'elle à rejetter les distinctions religieuses, et à ne juger des >> hommes que par leur conduite >> ! ( Quelle leçon! souverains de quatre jours, l'épée de Damocles est suspendue sur vos têtes criminelles; tremblez, et prosternez-vous),

<< A l'assemblée nationale des François.... << Puissent tous les gouvernements oppres»seurs », (notamment ceux où la liberté n'est que le fard de la tyrannie), « éprouver » une révolution », ainsi soit-il.

<< Puissent les tyrans des consciences, cesser » de troubler le repos de leurs semblables », (à vous très-intolérants parisiens, si vous vous ressouvenez encore de la honteuse journée du 18 avril ).

<< A ceux et celles qui, par leurs discours » et leurs écrits, ont soutenu la liberté civile >> et religieuse ».

<< Aux droits de l'homme ».... (Il est dommage que les singes ne sachent pas écrire, car indubitablement ils enverroient à MM. les unitaires, une belle adresse de remerciments à l'occasion des souhaits qu'ils veulent bien former pour le maintien et la conservation de ces droits, dont ils jouissoient dans les forêts

paisibles de l'Afrique.,. depuis un tems immémorial; et bien avant que le (1) Joco Target eut songé à en faire la compilation). Viennent ensuite les paraphrases.

Puisse toute société civile ou religieuse, » être privée pour toujours des droits qu'elle » refuseroit à d'autres; c'est-à-dire anathême, >> mille fois anathême à ceux qui tourmentent » les consciences, et violent le fer à la main, >> cet azile sacré de la pensée ».

<< Puisse M. Fox, réussir dans ses généreux >> efforts, pour assurer la liberté de la presse » ! Eh! dans quel pays du monde, cette liberté est elle plus fermement établie, et mieux raisonnée qu'en Angleterre ?

<< Puissent tous les gouvernements de la » terre, apprendre que les magistrats civils. » n'ont aucune autorité sur les consciences » !

<< Puisse l'exemple d'une révolution, empê >> cher qu'une autre ne devienne nécessaire ». en France? on seroit tenté de le croire.

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» Après ces santés et plusieurs autres, le » docteur Kippis a lû un précis de notre révo

(1) Singe de la plus grande espèce, appellé l'homme bois.

lution, et un éloge des patriotes qui sy » sont le plus distingués ( 1 ) ».

<< Ensuite il a annoncé qu'un grand nombre > de personnes, amies de cette incomparable » révolution, qui ne peut tendre qu'à rendre » les hommes meilleurs, (la chose est prouvée), « se proposent de célébrer l'aniver»saire du 14 juillet, et à invité l'assemblée » à coopérer à cette fête motion qui a été » généralement adoptée ».

:

Ceux qui desireroient s'affilier à cette société, peuvent s'adresser à Laclos, exécuteur en chef des hautes et basses œuvres de Philippe Ravaillac.

Le sieur Gorsas, renommé par la probité de sa prose, comme par la bonne foi de ses vers; le sieur Gorsas qui n'auroit point de rival, si le sieur Carra n'existoit pas, s'est permis à mon égard une saillie à laquelle j'étois bien déterminé de ne point répondre, tant je suis timide et circonspect quand il s'agit d'entrer en lice avec des écrivains d'une certaine stature; mais

(1) La liste de ces conquérants de toutes les rénommées, depuis le Coupe-tête jusqu'à Voidcl, depuis Morel et Turcati jusqu'à Bonjour et Claviere, je la publierai

pcessamment.

les épigrames ont plû chez moi avec tant d'abondance, que, pour arrêter ce déluge, j'ai pris le parti de les envoyer toutes à l'imprimeur, lui laissant carte blanche, et sur le nombre et sur le choix.

É PIGR A ME

Dans ses écrits charmants léger comme Barthole;
Gorsas, jadis au fond d'une poudreuse école,
Eonet rond sur la tête, et martinet en main,
Pour dix écus par an, montroit tout son latin;
Notre homme à ce métier faisant mince figure,
Se jette à corps perdu dans la litterature;
Et trouvant à la fois rapier, presse, imprimeurs,
Fait enfin un journal contre. ses sonscripteurs

AUTR E

Gorsas ne loge rien en son étroit cerveau;
Mais quelquefois le vin lui tient lieu de génie
Mons Gorsas, changez de tonneau,

Car vous en êtes à la lie,

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