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tueuse confiance, le soulagement de ses maux le dédommagement de ses sacrifices.

Les administrateurs & procureur-général-syndic du département de l'Ille & Vilaine.

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De Vitré. Samedi 21, M. le contrôleur des postes de Rennes se rendit en cette ville, afin de remplir la commission qu'il avoit reçue de l'administration pour installer 'une dame Bolot, déjà pourvue de l'entrépôt du tabac, à la place de directrice des postes. Cette dame ne jouit pas de la confiance publique. MM. les membres de la municipalité & du district en avoient prévenu l'administration, & il est bien étonnant que les témoignages de ses corps aient moins de poids que les sollicitations d'une femme dont les affaires dérangées”, par le commerce malheureux d'un mari rendent la position critique & inquiétante. MM. les administrateurs des postes sont les maîtres de nommer leurs sujets il y a tant de personnes sur lesquels leur choix peut tomber: mais ils ne faut pas qu'ils comptent pour rien la voix publique. Leurs préposés ne font pas les affaires particulières de la régie; ils remplissent un service important pour tout le monde. Le contrôleur qui fut saluer M. le Maire en reçut l'avis qu'il lui seroit impossible de remplir sa commission, & que la prudence exigeoit qu'il se retirât. Il attendoit au lendemain, sans prévoir la fermentation du peuple qui manifesta bientôt son indignation; c'est ce qui l'obligea, dans la nuit, de reprendre précipitamment la route de Rennes.

Rennes, 25 août 1790.

Lettre écrite à M. & Sullivan, prêtre, citoyen de France, & secrétaire de la correspondance.

MONSIEUR ET CHER CONCITOYEN

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Je crois rendre hommage à votre patriotisme & servir en même-temps la chose publique, en vous envoyant copie du morceau ci-joint, qui se trouve dans un sermon sur l'amour de Dieu, prêché hier dans l'église de Toussaints. Il suit immédiatement l'endroit où l'orateur prouvoit, par l'exemple des Apôtres & des martyrs qui trouvoient leur bonheur jusques sur les échaf

fauds, devant les tribunaux des tyrans, &c. que l'on est heureux en aimant Dieu. Comme dans les circonstances actuelles, on auroit pu se méprendre en assimilant, aux apôtres & aux martyres de la primitive église, de faux martys & de faux apôtres : ce morceau étoit indispensable pour corriger des erreurs aussi funestes à la religion qu'à la chose publique.

Vous y reconnoîtrez facilement l'auteur du cathé chisme national & de plusieurs autres ouvrages constitutionnels, où l'on trouve la parfaite alliance d'une foi vive & d'un vigoureux patriotisme.

La modestie de l'orateur pourra bien s'offenser de ce vol que lui a fait ma mémoire; mais l'amour de la patrie sollicitera le pardon & l'obtiendra sans doute. Je suis avec autant de respect que d'estime,

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Monsieur & cher concitoyen,
Votre, &c.

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Et prenez garde, M. F. ni les apôtres, ni les martyrs ni les confesseurs de J. C., ni les vierges ne se faisoient honneur de s'élever contre l'autorité légitime. Leur attachement à la religion qui prenoit sa source dans la vraie charité, ne les rendoit que plus pacifiques & plus dévoués au bonheur de leur patrie. Ils auroient été indignes de J. C. & de prêcher son évangile, si, sous prétexte d'une aussi sublime mission, ils avoient résisté aux puissances dans le ressort de la politique.... Oh! si comme de nos jours, la constitution des empires avoit été du temps des apôtres conforme aux idées éternelles de la justice & de la vérité, j'ose le dire, il n'y auroit jamais eu de persécutions; parce que d'un côté le despotisme des tyrans auroit eu un frein, & que de l'autre les disciples de J. C. étoient trop bien instruits, trop près encore de ces temps heureux où leur divin Maître recommandoit si efficamement par ses paroles & par ses exemples la soumission aux loix de l'état, trop animés de l'esprit de Dieu, trop pénétrés de son amour pour ne pas aimer leurs frères, pour ne pas se dépouiller de tout intérêt personnel, en faveur de la chose publique. Ils auroient annoncé avec une parfaite sécurité l'évangile, & tout ls mende

en applaudissant à leur zèle eût em

brassé leur doctrine consolante. Ne

prenons donc pas le change, & n'allons pas croire que ce soit marcher sur leurs traces que de soulever les esprits contre une constitution amie des mœurs & de la félicité publique contre une constitution qui semble être l'ouvrage des hommes, & à laquelle je ne crains pas de dire que la providence a présidé.

Que ne puis-je m'étendre davantage sur cette matière intéressante, au sujet de laquelle tant de faux Docteurs égarent les esprits! Je prouverois sans replique que quelque opinion que l'on puisse embrasser au sujet des affaires qui divisent, hélas! la France en deux partis ; rien ne sauroit justifier la révolte contre les loix acceptée., sanctionnées & promulguées. Non , non, les premiers fidèles n'eussent jamais répandu leur sang, jamais ils ne se fussent exposés aux humiliations, aux fers, aux cachots, pour contredire des décrets aussi sages que ceux qui émanent du sein de notre assemblée nationale: Nemo patiatur ut maledicus, disoit l'apôtre, c'est-à-dire, que personne de vous ne soit entrepris pour avoir troublé la paix de l'état par des insinuations perfides ou par des propos incendiaires; un chrétien ne doit se faire gloire de souffrir, que lorsqu'il souffre pour la justice on pour le nom de J. C. Nemo patiatur ut maledicus. Que l'on dise ce que l'on voudra, je ne reconnois de christianisme que dans la soumisssion aux loix. Or, si jamais peuple a eu des loix propres à le conduire dans les routes du bonheur & de la vertu, c'est aujourd'hui le peuple François, & encore une fois j'en trouve la dans l'évangile.

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preuve

de 300 l. i de 1000 l.

Août 27 21. 4s. d. 3l. 6s. d. 11. s. d.

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292

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iennes, chez R. VATAR, fils, Imprimeur, 1790.

No.37 N°. 37

28 août 1790.

(385)

JOURNAL DES DÉPARTEMENTS,

- DISTRICTS ET MUNICIPALITÉS

DE LA CI-DEV. PROVINCE DE BRETAGNE;

Par une Société de Patriotes.

BULLETIN

DE LA CORRESPONDANCE DE RENNES. Séance du 23 août 1790.

M. de la Blache a soumis à la discussion la suite de son travail sur les postes. Deux nouveaux articles ont été décrétés; mais je m'empresse d'en venir à M. de Barmond,

L'heure de midi appelloit le rapport de cette affaire. M. Voydel, rapporteur, a paru à la tribune, & a dit : L'affaire dont je vais avoir l'honneur de vous rendre compte, agite en ce moment tous les esprits : les uns ne voient dans les suites les plus ordinaires que complots & conjurations; les autres n'y voient que vengeance violation & rappellent à tout moment les droits de l'homme & du citoyen.

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M. Perrotin est-il complice de l'évasion du sieur Bonue? la liberté doit-elle lui être rendue? Il est cer tain qu'il a protégé ouvertement la fuite d'un homme prévenu du crime de lèze-nation & le comité a pensé que son état d'arrestation devoit continuer jusqu'à plus ample information.

M. Foucaud a loué l'humanité de M. Perrotin. Mais le salut public, a dit M. Robespierre, est la loi suprême; la voix de l'amitié doit se taire lorsque ce

B. tom. VI. J. tom. I. Abonnement d'août 24. :

salut public est compromis. Une pareille humanité est mal entendue; c'est vouloir sauver l'individu pour perdre le public. Il y a bien loin de trahir & de dénoncer un homme prévenu du crime de lèze nation, à se prêter à tous les manèges propres à le soustraire à l'information publique. Il a conclu à laisser M. l'abbé en état d'arrestation, jusqu'à l'organisation des nouveaux tribunaux.

M. l'abbé Mauri a prétendu qu'un homme n'étoit pas coupable pour avoir favorisé un autre homme qui usoit du droit naturel,

Je

per

Le seul point de la question, a dit M. le Camus, se réduit à savoir s'il y a lieu ou non à inculpation. soutiens qu'il y a lieu. Voici sur quoi je me fonde. M. l'abbé de Barmond a été trouvé saisi d'une sonne prévenue du crime de lèże-nation, qu'il cherchoit à faire évader du royaume sous le manteau sacré de l'inviolabilité ; il abusoit du double caractère & de magistrat & de député à l'assemblée nationale, pour soustraire à la vengeance, ou du moins aux lumières de l'information, un homme prévenu du crime d'une

haute trahison.

Les applaudissemens réitérés du public ont semblé d'avance sanctionner l'opinion de MM. le Camus & Reubell, car celui-ci avoit dit en deux mots ce que M. le Camus venoit de développer."

Décret contre M. l'abbé Barmond.

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« L'assemblée nationale, après avoir entendu le rapport de son comité des recherches déclare qu'il y a lieu à accusation contre ledit sieur abbé Perrotin dit Barmond, relativement à l'évasion & à la fuite du sieur Bonne de Savardin. »

La séance s'est levée à six heures.

Séance du 24 août 1790.

Au commencement de la séance', on s'est occupé de divers objets de détails, dont l'un entr'autres devient de la plus haute importance dans les circonstances actuelles; c'est le canal proposé par M. Boulé. On trou

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