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DÉPARTEMENT du Morbihan:

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De Vannes. L'arrivée de la banière du département a été célébrée dans cette ville par une fête charmante. La maréchaussée s'étoit portée au-devant jusqu'à Elven. Les députés à la fédération générale ont été conduits d'abord vers un autel surmonté d'un obelisque, devant lequel on a chanté un Te Deum. Après avoir déposé la banière, & reçu les billets de logemens, ils ont trouvé sur le port des tables dressées pour cent cinquante personnes ; & ils y ont été accueillis avec la joie la plus sincère. MM. du département du district & du conseil général s'étoient rendus jusqu'à la tête noire; ils sont revenus prendre les places qui leur étoient réservées. Du côté des Carmes au centre de la table étoit le président du département qui avoit à sa droite le porte - banière & les neuf anciens d'âge de la députation, un par district; à sa gauche MM. les administateurs ses collègues. De l'autre côté, M. le président du district. avoit à sa gauche les membres du district, & à sa droite M. le maire. A droite de M. le maire étoit M. le commandant de Walsh, ensuite le doyen du corps municipal, le commandant de la garde na-. tionale de Vannes le second officier municipal, un capitaine de Walsh, le commandant des Volontaires; tous les autres membres du conseil général entremêlés d'officiers de Walsh.

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Les tambours étoient dans une des petites allées la musique dans l'autre. Tout le monde étant placé, les canons de la ville ont fait une décharge, on a battu un ban. M. le président du département s'est levé : il a porté la santé à la nation, à la loi & au rois

M. le président du district en a porté une à l'assemblée nationale: M, le maire, à la municipalité de Paris: M. le commandant de Walsh, aux gardes nationales.

Ce repas a été suivi d'une danse aux musettes & aux violons, au bout de la promenade du port. On avoit élevé un arc de triomphe; le principal arc à l'entrée de la grande allée étoit couronné du mot liberté en lettres d'or; chacun des deux arcs à l'entrée des petites

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allées, étoit couronné des mots égalité & fraternité. L'illumination étoit ordonnée pour le soir.

Une fête exécutée avec un aussi bel ordre annonce une union de coeurs & un patriotisme qui font participer au plaisir qu'elle a procurée, ceux mêmes qui n'ont pu en être les témoins.

DEPARTEMENT de l'Ille & Vilaine.

De Rennes. Comme nous n'avons d'autre but que de satisfaire tous les citoyens autant que notre premier devoir, celui de la vérité, n'en souffre point d'atteinte, nous déférons à la demande de M. Maignan, recteur de la Mezière,'quoiqu'à regret pour son honneur.

Nous avons dit dans le supplément au no 10, page 103, qu'il avoit déclaré à l'assemblée électorole du département de l'Ille & vilaine qu'il n'avoit signé l'adresse de quelques-uns de ses confrères qu'en condamnant beaucoup d'endroits. M. Maignan nous écrit que c ce ne fut point à l'occasion de l'adresse » du clergé de Rennes à l'assemblée nationale qu'il tint ce langage, mais qu'il entendoit parler d'une » instruction proscrite & condamnée au feu par tous » ses souscripteurs, deux heures après y avoir apposé » leur signature ».

Nous savions qu'il avoit été question au séminaire de différens projets; mais à l'assemblée électorale la plupart des membres ne pouvoient faire & n'avoient point fait toutes ces distinctions. Ils ne songeoient qu'à l'adresse connue dans cette ville par la lecture qui en avoit été entendue à la municipalité; ils n'avoient que cette idée, lorsqu'ils applaudirent au désaveu de M. Maignan, dont ils auroient regretté de voir chanceler le patriotisme: est-il bien sûr qu'ils soient aujourd'hui satisfaits de cette singulière distinc

tion ?

Chez R. VATAR, fils, Libraire, Imprimeur de la correspondance de Rennes à l'assemblée nationale, au coin des rues Châteaurenault & de l'Hermine, No. 791, au premier étage.

No. 24.

13 août 1790.

(249)

JOURNAL DES DÉPARTEMENTS; DISTRICTS ET MUNICIPALITÉS

DE LA CI-DEV. PROVINCE DE BRETAGNE; Par une Société de Patriotes.

DÉPARTEMENT de l'Ille & Vilaine.

De Rennes. L'aumônier de la garde nationale de Rennes à chanté, après la messe du régiment de cette ville, les versets & l'oraison suivante, qui prouvent que l'on peut allier le patriotisme à la religion.

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OREMUS. Deus mutans tempora & aetates, per quem legum conditores justa decernunt, qui diruptis vinculis nostris, brachio extento, in unam tandem nos familiam congregasti, mitte de cælis sanctis tuis, & à sede magnitudinis tuae assistricem sapientiam, quae nobiscum sit, nobiscum laboret; indue etiàm virtute ex alto virum dexterae tuae I udovicum, quem, nobis gratum, ad summum regni ministerium assumere dignatus es; ut cum verd filiorum Dei libertate, patriis invicem officiis perfuncti, & venturis generationibus exemplum forte relinquentes, in plenitudine sanctorum, torrente voluptatis tuae inebriari mereamur. Per Christum Dominum nostrum, &c.

B. tom. VI. J. tom. I. Abonnement d'août. 11:

Le grand nombre de personnes qui entend cette belle prière sans pouvoir la comprendre, ne sera pas faché sans doute d'en trouver ici la traduction.

Comme tout doit céder à l'empire des lumières & de la raison, on verra disparoître un jour l'usage absurde d'adresser nos voeux à la divinité , qui entend bien le françois, dans une langue ancienne que le peuple ne connoît pas. S'il comprenoit ces louanges sublimes puisées dans les livres saints, il chanteroit avec zèle, & se nourriroit de maximes précieuses. Mais comment exiger qu'il repète avec attention des sons confus qui ne lui portent aucune idée qui frappent l'oreille sans rien dire à son esprit! le cœur doit être bien froid quand il n'exprime ses sentimens que par une suite de mots qui ne signifient rien dans la bouche qui les prononce. Si l'intention fait tout, pourquoi lui donner la peine de lire? autant vaut mettre tout le monde de niveau adopter un mot harmonieux & sonore & le répéter mille & mille fois ?

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PRIONS » Dieu tout-puissant, qui opères la vicissi»tude des temps & des siècles, qui fais rendre aux lé

gislateurs des décrets marqués au coin de la justice, » qui, après avoir brisé nos fers, étendant sur nous >ton bras protecteur, nous as réunis enfin dans » une seule famille; envoie du haut du ciel, séjour » de ta grandeur, la sagesse pour nous soutenir, » pour habiter avec nous & seconder nos travaux : » arme aussi de force & de vertu l'homme de ta <<< droite, Louis XVI, qui nous est précieux, & » que tu as daigné élever aux premières fonctions du pouvoir exécutif suprême de cet empire, afin » qu'après avoir rempli avec la vraie liberté des >> enfans de Dieu, les devoirs respectifs que la patrie » nous impose laissant une exemple de courage aux » générations futures, nous méritions de goûter, dans » la plénitude du bonheur réservé aux saints, les tor>> rens de tes voluptés ineffables. Par, &c. »

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DÉPARTEMENT du Morbihan.

L'assemblée électorale du Morbihan se forma à Vannes le 25 mai 1790. Elle arrêta à une grande ma

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jorité de suffrages qu'il seroit d'abord élu, par scrutin séparé, trois électeurs par district; & que les neuf administrateurs qui resteroient à nommer seroient élus dans un seul scrutin. On proposa la question de savoir si l'exclusion prononcée contre les parents, dans le degré déterminé par le décret de l'assemblée nationale pour la formation des municipalités, devoit avoir lieu par rapport aux administrations de département & de district, & l'assemblée se décida pour F'affirmative: elle chargea son président de faire parvenir à l'assemblée nationale un mémoire que MM. Corbel & d'Haucourt avoient été priés de rédiger pour obtenir l'abolition des usements à domaines congéables. Plusieurs habitans de la campagne représentèrent que leurs facultés bornées ne leur permettoient pas de supporter les frais de voyage & de séjour à la ville, & en demandèrent le remboursement; l'assemblée trouva cette demande légitime,& arrêta qu'il seroit pris dans la caisse du receveur général des impositions directes une somme de cinq mille livres pour être distribuée à ceux de ses membres qui en auroient besoin en donnant d'abord 3 liy. par jour, qui seroient remboursées par les municipalités, en proportion du nombre de leurs citoyens actifs: elle arrêta en même-tems de supplier l'assemblée nationale d'ordonner qu'il seroit payé une somme de 6 liv. par jour à chaque électeur, sur un certificat de présence délivré par M. le président. Les électeurs laissèrent Hennebond chef-lieu du district, en référant à la décision de nos représentans sur les raisons que peut faire valoir la ville de Lorient. Ils arrêtèrent une adresse tendante à faire anéantir la solidité entre les tenanciers par rapport aux rentes féodales, & à faire déclarer appartenants aux communantés les terrains vains & vagues situés sur leurs enclaves. L'adresse suivante qu'ils envoyèrent à l'assemblée nationale mérite bien d'être connue.

MESSIEURS

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» Réunis en la ville de Vannes, en exécution de vos » décrets nous nous sommes empressés de nous » constituer en assemblée électorale. Avec quelle im

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