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ÉCOLE DES LABOUREURS, ouvrage dans lequel on explique aux citoyens des campagnes, d'une manière nouvelle, fimple, & facile à comprendre, ce que c'est que la révolution françoife, les avantages qu'elle leur procure, les maux dont elle les delivre, & la manière dont ils doivent fe comporter pour en titer tout le fruit poffible; ou LETTRE FAMILIERE aux laboureurs de Bretagne, par Jofeph-Marie le Quinio, citoyen de France, & avocat à Vannes, chef-lieu du département du Morbihan: feconde édition revne & corrigée. Prix 15 fous.

A Vannes, chez l'auteur ; & fe trouve chez tous les libraires de France.

RECUEIL DES DÉcrets de l'assemBLÉE NATIONALE, acceptés & fanctionnés par le roi, avec une table, vol. s. de près de 600 pages. Prix 6 liv.

Chaque partie de ce recueil fe vend féparément.

La fuite ou feptième partie, fous prefte, paroîtra înceffamment.

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RENNES, chez R. VATAR, fils, Imprimeur.

No. 19. (193)

7 août 1790.

JOURNAL DES DÉPARTEMENTS, DISTRICTS ET MUNICIPALITÉS

DE LA CI-DEV. PROVINCE DE BRETAGNE;

Par une Société de Patriotes.

BULLETIN

DE LA CORRESPONDANCE DE RENNES.

Séance du 2 août 1790.

Le petit nombre des membres présens à l'ouverture de la séance, a donné lieu à des plaintes contre les absens. M. le président a fait lire quelques adresses, & sur-tout une pétition de plusieurs citoyens de la section de la croix-rouge dans Paris, qui demandent à n'être pas privés des droits de citoyens actifs, quoiqu'ils ne paient pas 3 liv. d'impositions directes. Cette adresse a été renvoyée au comité de constitution.

M. Vernier a obtenu la parole, au nom du comité des finances: Le 25 juillet dernier, a-t-il dit, M. le premier ministre des finances a envoyé un mémoire à l'assemblée où il se plaint du retard de la rentrée des impositions; avant de l'examiner, permettez-moi de faire le tableau des impôts anciens. A l'ouverture des états-généraux, il rentroit net au trésor-royal 585 millions sans comprendre 10 millions qu'il en coûtoit au peuple pour le tirage des milices de terre & de mer, 8 millions pour le passage & logement des gens de guerre, 7 millions pour frais de contrebande & confiscation de marchandises, 5 millions pour traitemens ac B. tom. VI. J. tom. I. Abonnement d'aolt 6.

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cordés aux intendans & leurs subdélégués, aux com missaires des guerres, &c.; ces quatre articles réunis, & portés à leur moindre valeur, donnent déjà 30 millions, & un total de 615 millions. Mais l'objet le plus important consiste dans les frais de recouvrement. Le premier ministre ne l'a porté qu'à 58 millions; mais je l'opposerai à lui-même, lorsqu'il a dit qu'il y avoit 250 mille commis. Or, en les mettant, l'un portant l'autre, à 1 liv. 10 sole par jour, ils absorbent une somme de 135 millions, qui élèvent le produit général des impoŝitions anciennes à 750 millions.

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Il falloit bien qu'un tel ordre de choses changeât. En morale comme en phisique, les extrêmes se touchent 9 & le bonheur général naîtra de cet excès d'abus. Il y a des personnes qui prétendent qu'il falloit se contenter de palliatifs. S'ils veulent être de bonne foi, n'ayoueront-ils pas que cela est impossible; & puisqu'il falloit une régénération complette & entière, à qui ap partenoit-il de la faire, si ce n'est à la nation? Un ministre un individu quelconque pouvoit-il combat tre & vaincre tous les obstacles dont la route étoit traversée ? Non, sans doute. Aujourd'hui le peuple à la consolation de dire qu'il y aura 200 millions de gain sur 750 millions, & qu'il n'aura plus à payer ni dixmes, ni gabelles, ni aides, ni tous ces droits nés de l'oppression & de la servitude, & qui la perpétuoient, à la honte de l'humanité; & encore dans les 550 millions jugés nécessaires, faut-il comprendre des dépenses passagères, comme le traitement du clergé actuel, remboursemens des offices supprimés, les dépenses des départemens, la destruction de la mendicité.

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Quant à l'erreur de 700 millions que M. Colmar attribue à M. Necker, le comité a nommé des commissaires pour examiner ses opérations. Il a demandé une commission exerne : je lui ai répondu

que cela se pouvoit.

Comme il est possible a dit M. Dieusy, qu'il y ait plus de 550 millions d'impôts à asseoir, je damande que M. Vernier dise seulement dans son rapport, s'il le fait imprimer, que l'impôt sera diminué de 150 millions; ensuite qu'il ne parle pas de la sup

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pression totale des aides; car le comité des imposi tions pourroit proposer la conservation de quelquesuns des droits d'aides.

M. le rapporteur est convenu de la justesse de ces observations.

L'ordre du jour appelloit l'organisation de l'armée. M. de Sinetty a parlé contre l'incorporation des régimens dans la circonstance actuelle. Il a présenté ses vues sur quelques objets de détail dans le corps, comme la formation d'un compagnie de garnison par régiment. Il a conclu en conséquence.

M. de Jessé, après être convenu que l'organisation des troupes des puissances voisines demanderoit une nouvelle organisation, s'est appasanti singuliè rement sur les inconvéniens d'une incorporation dans les momens actuels. Il a peint à l'assemblée cet esprit de corps, ces rivalités qui, lors de la moindre inno vation, demandent un laps de 5 à 6 ans pour s'appaiser. Chaque régiment, a-t-il dit, a sa façon de voir, son systême, son esprit particulier, sur-tout aujourd'hui. Tel régiment s'est mieux comporté qu'un autre, tel autre aura fait la guerre, & un autre sera resté en garnison.

Il a conclu en conséquence à ce qu'il n'y eût ni doublement ni tiercement, mais seulement à renforcer les bataillons & les escadrons.

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M. Louis de Noailles a soutenu vigoureusement le plan du ministre, modifié & appuyé par le comité. Examinez, a-t-il dit, MM. , que c'est le moment, ou jamais, de couper les racines profondes de l'arbre des favoris; arbre si rédoutable, qu'aucun ministre n'a osé y porter la coignée. M. de Muy, pectable par la pureté de ses vues, n'osa y porter attente; tout ce qu'il peut faire ce fut de conserver les douze régimens subsistans, composés de quatre bataillons. Eh! pourquoi, s'il vous plaît, aucun ministre n'a-t-il osé le faire; parce qu'obligé par les circonstances ils ne cherchoient qu'à trouver les plus nombreux moyens pour satisfaire le plus de personne qu'il leur étoit possible.

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Les objections que l'on fait sont d'un certain poids

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si l'on envisage les circonstances; mais si l'on veut;
envisager les choses en grand, ne point faire des
objections de circonstances, je prouverai que le comité
a raison. Je m'appuierai, pour ce, sur une autorité
bien respectable, celle du prince Henri. Lorsqu'il
vit manoeuvrer nos troupes, & qu'il eut réfléchi sur
l'organisation de notre armée, il se mit à dire : Vous
avez des troupes mais vous
d'armée
pas
& la raison qu'il en a donné en présence de plu-
seurs officiers généraux de France, & qu'il m'a répété
à moi-même, c'est que nos régimens n'avoient point.
une certaine masse & une certaine consistance.

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M. du Châtelet s'est réunis à M. de Jessé pour l'avis contraire qui a été adopté.

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« Décret. L'assemblée nationale décrete qu'il n'y aura point d'incorporation, ni dans l'infanterie, ni dans la cavalerie.»

M. de Montmorin, d'après les ordres du roi, a fait part à l'assemblée que, malgré les dispositions pacifiques annoncées par la cour de Londres, la prudence exigeoit de se mettre en mesure, d'autant plus que les armemens se continuoient dans les ports d'Angleterre avec beaucoup d'activité. Outre cette raison, il faut nécessairement se mettre dans le cas d'exécuter les clauses du pacte de famille. On a lu les différentes pièces de l'ambassadeur d'Espagne à la cour de Londres, de celui de France à Madrid, & de l'envoyé d'Angleterre à Madrid. Il paroît de la lecture de toutes ces pièces que ces deux puissances négocient ensemble, qu'aucune d'elles ne veut la guerre, & que néanmoins elles agissent comme si elles devoient l'avoir.

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L'Espagne réclame fortement la teneur du traité & avertit la cour de France que si on ne fait pas tout ce qui est stipulé dans le traité du pacte de famille, elle saura se faire des alliés parmi les puissances de l'Europe.

Les négociations entre les deux puissances sont assez satisfaisantes. Il paroîtroit, comme je viens de le dire, qu'on voudroit la paix. Mais qui peut scruter la pensée de ces êtres accoutumés à se jouer

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