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du seur Eggs, a demandé de déclarer ce qu'il savoit, & ce qu'il ne savoit pas dans cette affaire. ri de cette inadvertance. Il a déclaré sur son honneur, n'avoir jamais ni vu ni entendu M. Bonne de Savardin. Quant au sieur Eggs, il a dit que ce jeune homme lui avoit été adressé par M. le Cardinal de Rohan luimême, qui l'avoit prié de le loger dans son hôtel, où M. l'abbé d'Eymar loge lui-même ; qu'il n'avoit eu d'entretien avec lui que sur la route qu'il devoit pren dre pour aller aux eaux.

'M. Barnave fait la motion que les trois prisonniers fussent conduits à Paris sous bonne & sûre garde; en observant que l'iuviolabilité des députés n'avoit pour but que de les soustraire aux poursuittes arbitraires des tribunaux mais non à celles qui se feroient en vertu des ordres de l'assemblée. Il a demandé aussi que le roi fut supplié de donner des ordres pour que le sieur de Riolle, arrêté à Lyon, fût conduit à Paris, & que les papierstrouvés sur lui fussent conduits

avec sûreté.

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M. l'abbe Gregoire a dit que ces mots de bonne & sûre garde ne le tranquillisoient pas ; il a demandé qu'il fût ajouté, sous la garde des gardes nationales seulement.

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M. Barnave a présenté une nouvelle rédaction de sa motion, qui a été adoptée ainsi qu'il suit : « Décret. L'assemblée nationale décrete que son président se retirera par-devers le roi pour le supplier de donner des ordres, afin que le sieur abbé de Barmont, député à l'assemblée nationale, & les sieurs Eggs & Bonne-Savardin soient conduits séparément à Paris par les gardes nationales, pour être les sieurs Eggs & Baune-Savardin déposés séparément dans les prisons de Paris, & le sieur de Barmont gardé à vue dans sa maison jusqu'à ce qu'après l'avoir entendu, il ait été statué à son égard par l'assemblée nationale.

Décrete que les papiers saisis sur lesdits détenus par la municipalité de Châlons-sur-Marne seront délivrés, dans l'état énoncé par le procès-verbal desdits officiers municipaux, aux chefs desdites gardes

vationales chargés de les conduire, pour être par eux remis au comité des recherches.

Décrete en outre, que le sieur de Riolle, détenu à Lyon, sera également conduit dans les prisons de Paris par les gardes nationales, & que les pièces saisies sur lui par les municipalités de Bourgoin & Lyon seront pareillement apportées au comité des recherches par les chefs desdites gardes nationales.

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L'assemblée nationale charge son président d'écrire aux officiers municipaux & gardes nationales de Châlons-sur-Marne, Bourgoin & Lyon, au mandant-général de la garde nationale parisienne & aux sieurs Julien & de Mestre, officiers de ladite garde nationale, pour leur témoigner la satisfaction de l'assemblée sur les preuves de zèle & de patriotisme qu'ils ont respectivement données. « La séance a fini à dix heures.

La correspondance de Rennes à l'assemblée nationale prévient le public qu'elle n'avoue qu'elle ne garantit d'autre bulletin que celui souscrit de ses secrétaires. 6 SULLIVAN, prêtre COSTARD secrétaire secrétaire& membre de la & membre de la correscorrespondance. pondance

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Rennes, Ter août. Les députés à la fédération générale de ce département & ceux du Morbihan, des côtes du Nord & du Finistere sont arrivés en cette ville avec leurs bannières. La garnison & la garde nationale étoient rangées en bataille sur la place du palais: Messieurs du directoire du département & de la municipalité s'y trouvoient aussi pour recevoir ces gages précieux de notre union. Un détachement des gardes nationaux, précédé de la musique, s'étoit porté audevant à l'extrémité du fauxbourg: vers 3 heures, les canons placés sur la motte ont annoncé l'entrée en ville. Les fédérés, au centre du détachement, ont conduit leurs bannières sur la place du palais pour satis

faire les regards du peuple : ils les ont ensuite déposées à l'hôtel de l'ancienne intendance dans la salle du conseil du département. MM. les fédérés ont accepté l'offre des billets de logement que leur ont fait leurs frères d'armes. MM. les officiers municipaux les ont aussi priés de recevoir des billets d'entrée pour un feu d'artifice le soir, & pour la comédie le lendemain : MM. Tréhu maire, & l'Ami colonel, qui réunissoient leurs soins empressés, leur ont témoigné les regrets sincères de tous les citoyensde n'avoir pu leur donner une fète plus propre à faire éclater la joie qu'inspiroit leur présence; mais leur sensibilité généreuse a sçu apprécier ces motifs : ils connoissent les sacrifices que l'intérêt général exige d'une classe nombreuse, & ils ont éprouvé une autre satisfaction bien pure; celle qui naît des sentimens delicieux dont sont affectés les vrais patriotes, quand ils voient un dévouement à la constitution que les pertes mêmes ne peuvent altérer. Le 3 de ce mois, les députés des 3 départemens ont repris leurs bannières, & ils ont été reconduits par un détachement nombreux de la garde nationale.

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Les fédérés ont joui d'un spectacle inattendn que nous devons au courage d'un de nos concitoyens. M. Cruau, fils travaillant à Paris, avoit courru l'année dernière, comme eût fait tout breton au siège de la bastille; au milieu de ces retraites des victimes immolées au despotisme, il avoit enlevé un drapeau qu'il a voulu donner à la ville où il a reçu le jour : il a chargé ses parens d'y présenter cette marque éclatante de sa bravoure. Le 31 juillet, la municipalité s'est assemblée en conseil général, après avoir vu la lettre de M. Bailly & des certificats authentiques; après une délibération par laquelle elle félicite M. Cruau, charge MM. les commandants de la garde nationale d'envoyer prendre ce drapeau chez M. son père qui voudra bien le porter, à côté des bannières, & la remettre ensuite à la maison commune, d'après le vœu de son fils; & arrête qu'il paroîtra tous les ans à la fète du 14 juillet, porté par un citoyen de la famille & du même nom tant qu'il en existera.. Le respea

table M. Cruau, père, porta le drapeau accompagné d'une fille, appui de sa vicillesse: il le déposa à l'hôtel de ville où il reçut les félicitations de MM. les officiers municipaux & les applaudissemens du public.

La nuit avant leur départ, les fédérés se sont préparés à la marche par un travail utile. Après avoir détruits sur leur routes les dernières traces de la féodalité, ils ont trouvé dans cette ville un échaffaut tonjours subsistant, dont la vue continuelle affligeoit depuis long-tems les ames sensibles : persuadés qu'il suffit de présenter un appareil aussi affreux dans les moments où la punition des crimes le rend findispensable, ils Pont abattu & en ont fait disparoître jusqu'aux ruines. Grâce aux députés, la place des lices n'offre plus un spectacle hideux. Ils n'ont pas même troublé le repos des voisins, qui n'ont eprouvé qu'une surprise bien agréable à leur reveil. Leur passage n'avoit pas besoin de ce nouveau trait pour laisser un long souvenir : ils emportoient nos regrets; ils emportent encore notre

reconnoissance..

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Sixième partie du recueil des décrets de l'assemblée nationale, avec la table du I“ volume 8′′.

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RENNES, chez R. VATAR, fils, Imprimeur.

SUPPLÉMENT au No. 16.

Séance du 30 juillet 1790.

La séance a commencé par la lecture des procèsverbaux des trois précédentes séances. MM. Regnaud, Dupont & Dumets s'étoient chargés de la rédaction.

M. le garde des sceaux a fait passer à l'assemblée un mémoire adressé à M. de Montmorin, par M. Bailli de Virrieu, chargé des affaires de l'ordre de Malthe, pour se plaindre du décret du 3 juillet dernier, en ée qui ordonne le versement dans la caisse de l'extraordinaire, du produit des droits féodaux qui seront rachetés dans les commanderies. C'est une sorte de spoliation, porte le mémoire ; mais l'as-. semblée nationale ne peut être soupçonnée de vouloir dépouiller un ordre dont le droit de propriété est reconnu par toutes les puissances de l'Europe. Il finit par réclamer la protection du roi.

- M. Camus a demandé de renvoyer au comité de constitution l'examen de la question de savoir si les différens ordres pouvoient subsister en France avec la nouvelle constitution; & sur cette motion le renvoi a été ordonné au comité, auquel a fait ajouter deux membres fournis par les six commissaires nommés le 27 de ce mois. Voici le décret.

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Décret. « L'assemblée nationale décrète que la note adressée par M. Bailli de Virrieu 9 pour l'ordre de Malthe, au ministre des affaires étrangères, sera renvoyée au comité de constitution, lequel, après avoir appelé deux membres du comité militaire., deux membres de celui de la marine, deux membres de celui des pensions, & deux membres fournis par les six nouveaux commissaires, sera chargé d'exa-' miner l'état des différens ordres de Malthe, de Saint Louis, de Mont-Carmel, de Saint-Lazarre, de SaintMichel & du Saint-Esprit ; de faire incessamment son rapport à l'assemblée, & de lui présenter ses vues. » B. tom. VI. J. tom. I. Abonnement d'août. 3.

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