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représentant du peuple à l'assemblée nationale. Ave
de la probité
du désintéressement une dose or-
dinaire d'intelligence, chacun peut nommer avec sé-
curité les membres de la législature & des administra-
tions. Ce ne sont plus ces études profondes ces in-
quiétudes toujours renaissantes qui poursuivent sans
cesse le législateur. Il est donc indiscret de demander,
même dans des proportions inégales, des indemnités
pour les électeurs comme on en accorde aux
membres de l'assemblée nationale. Soyons généreux
si nous voulons être libres; l'apétit de l'argent est
une passion d'esclave.

J'observe, avant de finir, que si l'état paye jamais messieurs les électeurs, la même main qui distribuera les indemnités ouvrira toutes les voies où se plaît à marcher la séduction. Bientôt on deviendra moins jaloux de mériter la confiance des citoyens que de s'en servir pour se procurer le salaire prescrit par la loi. Sera-t-il ensuite fort difficile aux ambitieux de surprendre, l'or à la main, les suffrages de ces hommes si désireux d'une modique retribution? Et si les voix s'achetent dans nos assemblées voilà donc l'administration & la législation à la merci de l'avarice & de l'ambition. Ces desordres ne sont point imaginaires; la cupidité est une passion vile qui Conduit à toutes les calamités politiques.

Nous démasquerons ces pasteurs ennemis de la paix quis'obstinent à ne pas voir la voix de Dieu dans la voix du peuple, & qui cherchent à répandre des préventions odieuses contre les travaux de nos représentans. Comment un prêtre ose-t-il convertir la chaire de vérité dans une chaire de mensonge, & profaner › par la lecture d'écrits propres à alarmer des ames simples, le temple du Seigneur, qui ne doit entendre que ses louanges, l'évangile & les loix de l'état, ces deux seules bases de tous les préceptes de morale? Nous dénonçons au public M. Ruaut, recteur de Vezin près Rennes comme coupable d'avoir voulu tromper des esprits qu'il doit éclairer.

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Il y a quinze jours au prône de la grand-messe tandis que ses paroissiens croyoient sans doute, qu'ils

alloient entendre un de ces décrets qui portent la liberté & le bonheur dans leurs campagnes, il commença la lecture de cette adresse dangereuse, faite à Rennes par quelques prêtres rassemblés. Les fausses. allarmes sur la religion de nos pères que cet écrit cherche à repandre, alloient peut-être troubler des ames foibles, lorsqu'un bon citoyen, M. Cavé de la Mettrie, l'a interrompu, & lui a démandé qui l'autorisoit à lire un pareil ouvrage & s'il étoit revêtu de signatures : ce recteur interdit & confus, n'a répondu qu'en balbutiant. Ainsi, sans le courage d'un patriote, animé de l'amour de la vérité, le ministre d'un Dieu de paix, alloit jetter la defiance & le soupçon parmile troupeau crédule dont il doit diriger les pasi Il savoit que cette adresse étoit jugée pernicieuse & par les tribunaux & par l'opinion publique. Plusieurs prêtres ont retracté leurs signatures. Le recteur de la Meziere a déclaré franchement à l'assemblée électorale dont il est membre, qu'il n'avoit signé qu'en soulignant beaucoup d'endroits qu'il condamnoit comme contraires aux principes, & comme propres à calomnier les intentions pures de nos représentans. Cet ouvrage eût dû rester enseveli dans un oubli profond: les prêtres qui cherchent à le répandre par la voie de l'impression, peuvent-ils avoir d'autre but que celui

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d'allumer le flambeau de la discorde & du fanatisme ; mais ils n'y réussirout pas. L'on est bien convaincu que l'assemblée nationale préfère le culte catholique qu'elle adoptera toujours pour rendre hommage à la Divinité qu'une religion douce ne permet pas de proscrire les autres par le fer & par le feu comme l'eussent desiré quelques fanatiques aveugles: que la demande d'un concile consignée dans cette adresse est inutile, & no tend qu'à produire des divisions, puisque les décrets ne touchent point ni au dogme, ni aux rites adoptés par l'église, & qu'ils ne prononcent que sur le sort temporel des ministres.

Le redacteur d'un avis qui précède cette adresse demande, qui avoit envoyé les militaires au presbytère de S. Etienne & il ajoute fièrement que la réponse sera embarrassante; elle est cependant bien simple. La garde chargée de maintenir la tranquillit ʼn

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publique, apprend que des prêtres arrivent & se réu nissent à ceux qui sont en retraite ; que cette réunion a pour objet, non des exercices de piété, mais l'examen improbatif des travaux de nos législateurs, & que la maison du recteur de S. Etienne est le rendez-vous des conciliabules; elle s'y transporte. La municipalité considérant qu'elle n'a point été prevenue, comme l'exige l'article 62 du décret du 18 décembre 1789, nomme des commissaires qui vont prescrire & diriger les mouvemens de cette garde & saisir des écrits dangereux, & faits dans le mystère. Le pasteur sexagenaire n'est point assiégé. Il est convenu qu'il avoit été traité avec égard. Quelle impudence dans l'auteur de cet avis, qui accuse le maire d'avoir décliné une conférence, tandis qu'il avoue en même temps que deux députés n'allèrent chez lui que le vendredi soir, & que ne l'ayant point trouvé, ils partirent le lendemain matin à 4 heures! Vouloient-ils donc qu'il eût été lui même les chercher la nuit ? N'est-ce pas déclarer plutôt que ce sont eux qui craignirent de parler de leur conduite pour éviter les reproches qu'elle méritoit.

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Les scrupuleux observateurs des décrets furent fachés, lors de l'interrogatoire du recteur de SaintEtienne, d'entendre le commissaire chargé de ce travail, lui demander pourquoi il n'avoit pas pris l'agrément de la municipalité avant de tenir de pareilles assemblées. Il faut l'avouer, l'expression étoit trop forte, & suivant la loi, il n'étoit tenu qu'à donner avis du temps & du lieu. Prenons garde de laisser restreindre les droits des citoyens.

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afin

MM. les abonnés dont la souscription finit avec le mois, sont priés de renouveller sur le champ, qu'ils n'éprouvent pas d'interruption dans leurs envois. Le prix franc de port pour tout le roy aume est de 9 liv, pour 3 mois, 18 liv. pour 6 mois, & 36 liv. pour l'année entière.

Il paroît 6 Numeros par semaine, & des supplémens toute fois que l'abondauce des matières l'exige.

RENNES, chez R. VATAR, fils, Imprimeur.

No. II.

( 105 )

29 juillet 1790..

JOURNAL DES DÉPARTEMENTS DISTRICTS ET MUNICIPALITÉS

DE LA CI-DEV. PROVINCE DE BRETAGNE;

Par une Société de Patriotes.

BULLETIN

DE LA CORRESPONDANCE DE RENNES.

Paris 26 juillet 1790.

Séance du samedi 24 juillet 1790.

Après la lecture du procès-verbal de la dernière séance, par M. Coster, dont la rédaction a été agréée M. Bouche a informé l'assemblée que les troubles d'Avignon devenoient de plus en plus inquiétans ; que la ville d'Orange étoit menacée, & qu'il étoit important de presser le ministre de la guerre de se conformer au décret du 17 juillet, en y envoyant un régiment. M. le président ne savoit auquel des ministres écrire. Pour trancher cette difficulté, il a été décidé que le président se retireroit par devers le roi, pour le supplier de faire marcher incessamment un régiment à Orange.

Sur la motion de M. Rabaud, le comité militaire, a été chargé de présenter, le plutôt possible, un régle ment de détail sur l'uniforme décrété pour les gardes nationales sur la forme des boutons, &c.

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M. l'abbé Goutes a rappellé, en sa qualité de membre du comité des finances, la position des officiers de ci-devant gardes françoises, que le roi a conservé en B. tom. VI. J. tom. I. Abonnement de juillet. An

activité à la suite de l'armée. Leurs charges leur coûtent une grosse finance, & l'assemblée a déjà ordonné le paiement de leurs appointemens arriérés. Ils n'entrent sur la liste civile que depuis un mois. Par conséquent, les six premiers mois de l'année leur sont encore dus par le trésor public. D'après cet exposé son projet de décret a été adopté ainsi :

Décret. L'assemblée nationale décrète que le ministre de la guerre fera payer aux officiers des ci-devant gardes françoises leurs appointemens des six premiers mois de l'année courante; & à compter du premier de ce mois, les appointemens desdits officiers ne seront plus à la charge du trésor public ».

M. Chassey, membre du comité ecclésiastique, a dit: Vous avez commis la municipalité de Paris pour faire les fonctions attribuées aux administrations de département & de district jusqu'à l'organisation de son département. Il faut aussi lui donner la force nécessaire pour protéger ceux qui vont examiner les biens nationaux dans le dessein de les acquérir; car plusieurs détenteurs s'opposent à cette visite. Voici le decret que je vous propose. Il a été accueilli en ces

termes :

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Décret. L'assemblée nationale en expliquant son décret du8 juin dernier, décrète que la municipalité de Paris est autorisée à remplir les fonctions des directoires de district & de département, non-seulement dans l'intérieur de la ville de Paris, mais dans tout le département en ce qui concerne la vente des biens nationaux; & ce provisoirement, jusqu'à ce que l'adminis tration de ces directoires soit organisée.

Voici le décret sur le traitement actuel du clergé, a continué M. Chassey, que je vais vous relire > avec les changemens & additions du comité sur les articles que vous lui avez renvoyés.

Après la lecture des deux premiers articles, M. le rapporteur a rappellé que le traitement des évêques qui se démettroient, avoit été renvoyé aux comités ecclésiastique & des pensions. Le premier a été d'avis de les traiter comme ceux dont les sièges sont supprimés : Lo second a cru voir dans ces évêques des mécontens qu

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