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ties: la premiere eft fous-divifée en 7 articles où il s'occupe à développer la nature de la rage. On y lit, 1o. la divifion de la rage; 20. ce qui eft relatif à la rage fpontanée; 30. l'expofé des fymptômes de cette maladie; 4°. quelques détails anatomiques touchant l'ouverture des corps; 5°. des obfervations fur divers fymptômes de l'hydrophobie; 60 des faits qui éclairciffent la maniere dont la rage fe communique; 7o. des recherches fur le fiege de cette maladie.

La 2e. partie a pour objet le traitement. Il y eft queftion, 1o, du traitement local; 2o de la faignée; 3. des bains & des boiffons; 4°. de l'ufage du mercure; 5o. des vomitifs & des purgatifs; 6°. des antifpafmodiques. Cette fecion eft terminée par quel

obfervations fur des perfonnes morques par des animaux enragés, & qui ont éprouvé d'heureux effets du traitement que l'auteur a adopté, & par des notices d'ouvrages fur la rage, & des traitemens divers avec lefquels on l'a combattue..

L'hydrophobie, qui paroît plus commune aux animaux qui ne fuent pas, quoiqu'elle attaque quelquefois fpontanément les hommes, préfente pour unique phénomene dans les cadavres, un très-prompt développement de putréfaction; ce qui joint aux fymptômes qui l'accompagnent, prouve l'impreffion que ce virus fait fur les nerfs. L'horreur de la lumiere, les troubles qu'excite

le mouvement de l'air chez les hydrophobes, ainfi que leur pufillanimité extrême, ne laiffent pas de doute que la conftitution du fyftême nerveux n'ait fubi un dérangement effentiel.

Le virus de la rage peut parvenir aux voies falivaires immédiatement par l'introduction de la falive, & par le fouffle vaporeux & chaud du fujet enragé dans la bouche de celui qui eft fain, ou par les alimens & autres corps infectés de cette matiere vénimeuse introduite dans la bouche, ou médiatement par la voie des humeurs ou par les nerfs; ce qui arrive lorfque les fujets ont été mordus par quelque animal enragé. Voici comment M. Portal explique pour quoi le virus de cette cruelle maladie eft quelquefois fi longtems à fe développer, au point que le fujet paroît jouir de la meilleure fanté, & pourquoi lorfque les fymptômes ont commencé à paroître, ils caufent la mort la plus prompte & la plus affreufe.

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« Nous répondrons, dit-il, qu'il eft bable que l'humeur de la rage ne devient déletere que lorfqu'elle a été foumife à la chaleur animale un tems plus ou moins long & qu'elle eft plus intimement mélée avec la Jalive. Elle devient alors le ftimulus le plus puiffant du pharynx & de l'oefophage, qui fe contractent violemment. Leur cavité fe rétrécit les vaiffeaux fanguins & lympha

tiques de leurs parois font refferrés; le fang ne peut plus les pénétrer; il s'arrête dans les vaiffeaux voifins, coule en plus grande abondance dans les vaiffeaux falivaires; ce qui augmente leur fecrétion. Cependant it n'eft guere poffible, quelque forte que foit la contraction du pharynx & de l'ofophage, qu'une partie de la falive infectée du virus hydrophobique ne découle dans l'eftomac & dans les inteftins, qu'elle ne corrompe l'humeur gaftrique & inteftinale, fi analogues par leurs qualités avec le fuc falivaire. Ces humeurs viciées pénetrent les vaiffeaux lactés, & parviennent dans le fang, de forte que les glandes falivaires deviennent un nouveau foyer de virus plus déletere encore que celui qui a été communiqué par Panimal enragé ».

Ce paffage eft tranfcrit mot-à-mot des pages 79, 80, 81, & voici ce qu'on dit pages 118 & 119, où il eft queftion de la maniere dont le mercure détruit le virus hydrophobique. << Eft-il bien vrai que la falivation, qui eft un des fymptômes de l'hydrophobie, foit produite par ce transport de la matiere de la rage dans les glandes falivaires? Cette falivation n'arrive-t-elle pas dans des maladies qui ne dépendent fouvent d'aucun virus? On l'observe dans l'épilepfie, dans beaucoup d'affections nerveufes; les femmes vaporeufes, les hommes mélancoliques ont prefque toujours la bou

che pleine de falive. J'ai été confulté par deux jeunes gens qui éprouvoient un vrai ptyalifme à la fuite d'une fréquente masturbation; & dans la plupart des hommes cette excrétion eft plus abondante après l'acte vénérien. En un mot, elle augmente dans diverfes affections des nerfs. Aufli ne feroitil pas étonnant que dans la rage, la maladie qui affecte le plus le genre nerveux cette falivation fût plutôt l'effet de cette affection nervale que d'un transport de la matiere de la rage dans les glandes falivaires. Or, alors il feroit plus dangereux que favorable d'exciter la falivation par le moyen du mercure. Auffi penfons-nous qu'il faut plutôt s'occuper à la prévenir qu'à la provoquer. Il faut fe contenter d'un léger crachotement; il fuffira pour produire le dégorgement des glandes falivaires, fi on le croit néceffaire, &c. »,

L'auteur affure, pages 59 & 60, qu'on peut révoquer en doute toutes les obfervations des anciens, qui tendent à prouver que l'application feule de la bave d'un animal enragé peut donner lieu à la rage. On touche impunément, pourfuit-il, les perfonnes enragées, foit pour les lier, foit pour leur donner les derniers fecours. Ces malheureux répandent la bave fur les mains fur le vifage des affiftans, & l'on n'entend plus dire que la rage fe communique de cette maniere. Il faudroit que la falive des per

fonnes faines fût immédiatement altérée pour que la rage fût communiquée. Le virus. hydrophobique ne pénetre pas la peau, à moins qu'il n'y ait une folution de continuité. Un prêtre dont parle M. de Sauvages, fut mordu au doigt par un hydrophobe, mais fans bleffure; il ne lui furvint aucun accident.

Nous croyons cette remarque d'autant plus intéreffante, qu'il importe infiniment de préfenter tout ce qui peut tranquillifer & raffurer fur le danger imaginaire qu'on croit courir en communiquant avec un animal ou un homme enragé, & qui peut étouffer le zele qu'on a de fecourir les hydrophobes.

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En parlant des traitemens de cette terrible maladie, M. P. paroît refufer trop lége rement de croire aux éloges que de très-habiles médecins ont faits de la cautérisation de la plaie. Il nous femble qu'en général il n'appuie pas affez fur des faits fes décifions, & fa cenfure des anciens : il ne fuffic pas de prononcer. D'ailleurs, pour préconi fer le mercure, il femble difputer l'efficacité à d'autres moyens curatifs, felon nous, indifpenfables. Pour que ce demi-métal fût le vrai fpécifique de la rage, il faudroit qu'il la guérêt fans qu'il fût néceffaire d'apporter aucun foin à la plaie, comme on a vu des guérifons complettes opérées par les feuls topiques. Il s'en faut néanmoins beaucoup qu'il en foit ainfi. Parmi les fix ob

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