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aggrandir l'incifion jufqu'à un pouce de l'orifice de la matrice: en même tems je coupai le péritoine, le fegmentum inferius & pofterius uteri, & les velamenta ovi. Je pouffai la tête de l'enfant par l'inteftin rectum dans cette incifion; mais le défaut de douleurs & la grande squirrhofité du vagin l'empêchoient d'avancer. Je me déterminai à couper l'inteftin rectum par en bas jusqu'à la hauteur d'un pouce, fans que la tête fortît encore. Enfin je pris une tenette; & l'ayant bien appliquée autour de la tête, je tirai avec peine & lentement cet enfant, qui étoit un garçon. Après avoir fait une légère artériotomie par les arteres ombilicales, je me déchargeai de l'enfant. L'arriere- faix fuivit lorfque j'eus un peu tiré le cordon ombilica!, & avancé ma main dans la matrice. Tel fut le fuccès d'une opération qu'un auteur célebre a bien voulu nommer operationem cxSaream Henckelianam ». M. H. rend compte enfuite du traitement de la malade, au fuccès duquel ce qui s'étoit paffé dans les couches précédentes paroît avoir beaucoup nui. L'enfant mourut quelques jours après fa naifance, & l'académicien n'a pu parvenir à découvrir la caufe de cette mort.

Extrait des obfervations météorologiques faites à Berlin, en l'année 1777, par M. Beguelin.

Relation particuliere de l'aurore boréale obfervée le 3 Décembre 1777, à l'obfer

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tionem cæfaream altam; mais la malade s'y refufa & fouhaita mon affiftance. Mon index eut beaucoup de peine à pénétrer par un vagin très fquirrheux jufqu'à l'orifice, & je ne trouvai pas l'orifice de la matrice, mais la tête de l'enfant, defcendue derriere le vagin jufqu'au périnée. Par le tact inteltinal, je fentis que l'inteftin rectum étoit près de rompre: tant il étoit tendu. Dans cet état, la malade avoit depuis deux jours des mouvemens fébriles, des douleurs exceffives, &c. Je fçavois bien que le fegmentum uteri inferius, déchiré par la fituation contre nature de l'enfant, en avoit laiffé paffer la tête dans le bas-ventre; mais ce cas étant pour moi fans exemple, m'embarraffoit, infiniment ». «Obligé cependant de me déterminer fans délai, je ne crus pas pouvoir penfer à faire operationem cæfaream altam ou fuperiorem; je propofai donc au chirurgien-major & à l'accoucheur operationem inferiorem. Ils y confentirent... Je fis mettre la malade für un lit, en travers, comme on fait pour tourner un enfant; les affiftans la tenoient ferme. L'index de ma main gauche me dirigeoit pour la fection du vagin fquirrheux, poftérieurement jufqu'à la tête de l'enfant, au moyen du lithotome avec lequel je fais la fection latérale, & dont on peut voir la figure dans mon livre des Opérations de chirurgie. Je pris enfuite un biftouri dont la pointe avoit la forme d'un bouton pour

aggrandir l'incifion jufqu'à un pouce de l'orifice de la matrice: en même tems je coupai le péritoine, le fegmentum inferius & pofterius uteri, & les velamenta ovi. Je pouffai la tête de l'enfant par l'inteftin reclum dans cette incifion; mais le défaut de douleurs & la grande fquirrhofité du vagin l'empêchoient d'avancer. Je me déterminai à couper l'inteftin rectum par en bas jusqu'à la hauteur d'un pouce, fans que la tête fortît encore. Enfin je pris une tenette; & l'ayant bien appliquée autour de la tête, je tirai avec peine & lentement cet enfant, qui étoit un garçon. Après avoir fait une légere artériotomie par les arteres ombilicales, je me déchargeai de l'enfant. L'arriere - faix fuivit lorfque j'eus un peu tiré le cordon ombilica!, & avancé ma main dans la matrice. Tel fut le fuccès d'une opération qu'un auteur célebre a bien voulu nommer operationem exfaream Henckelianam ». M. H. rend compte enfuite du traitement de la malade, au fuccès duquel ce qui s'étoit paffé dans les couches précédentes paroît avoir beaucoup nui. L'enfant mourut quelques jours après fa naiffance, & l'académicien n'a pu parvenir à découvrir la caufe de cette mort.

Extrait des obfervations météorologiques faites à Berlin, en l'année 1777, par M. Beguelin.

Relation particuliere de l'aurore boréale obfervée le 3 Décembre 2777, à l'obfer

vatoire royal; lue le 4, à l'académie royale des fciences & belles-lettres, par M. Schulze. Ces deux articles, qui terminent les mémoires de la claffe de philofophie expérimentale, doivent être lus dans le recueil même.

(La fuite au Journal prochain.)

Obfervations fur la nature & fur le traitement de la rage, fuivies d'un précis hif torique & critique des divers remedes qui ont été employés jufqu'ici contre cette maladie. Par M. Portal, médecin-consultant de Monfieur, lecteur & profeffeur de médecine au college royal de France, de l'académie des sciences, &c., &c. A Yverdon, & fe trouve à Paris, chez Didot le jeune. 1779.

affreux le virus hydro

Lphobique caufe dans le corps animal mé

ritent affurément l'attention de tous les médecins ; & quoiqu'il exifte un grand nombre d'ouvrages confacrés aux recherches fur la nature & le traitement de la rage, on est obligé de convenir que cette matiere n'eft rien moins qu'épuifée, ainfi que les autres points de la médecine pratique. On Patpeut tribuer, entr'autres caufes, à la partialité avec laquelle chacun voit le fujer, aux préventions de l'amour-propre, & au pen de foin que Fon prend de lire tous les auteurs qui en out trai

té. L'art de guérir eft le fruit de l'expérience. Il faut raisonner, comparer, diftinguer ce qui eft effentiel de ce qui n'eft qu'accidentel, ce qui eft réel de ce qui n'eft qu'apparent, ce qui dans les traitemens heureux, a été véritablement actif de ce qui n'a fait que fecon ́der. Il faut connoître les périodes, & un grand nombre de circonftances que l'examen le plus férieux peut feul développer, & qui fuppofe beaucoup d'étude & de pénétration. C'eft pour ces raifons que nous voyons avec peine que M. Portal femble avoir ignoré jufqu'a l'exiftence d'un morceau des plus intéreffans fur le fujet qu'il traite; nous voulons dire l'EF fai fur la rage de M. Pouteau fils. Nous répéterons ici ce que nous croyons avoir déjà infinué quelque part: dans certaines fciences il s'agit moins de faire de nouveaux livres que de corriger & d'abréger ceux qui exiftent. Les divers points de ces fciences font noyés dans une multitude de productions. dont il eft fouvent impoffible de faire un bon choix. Les compagnies fçavantes auroient un excellent ouvrage à faire, c'est-à-dire, tous les dix ans, un abrégé où elles renfermeroient tout ce qui auroit été écrit de mieux dans ce période fur chacune des fciences dont elles s'occupent. Un pareil ouvrage fuppléeroit à tous les autres, & rendroit l'étude de la fcience infiniment plus agréable & plus facile.

L'auteur a divifé fa brochure en deux par

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