Mirabeau : sa vie, ses opinions et ses discours, Volume 1

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Librairie de la bibliothèque nationale, 1865
 

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Popular passages

Page 66 - Si je n'étais que politique, je dirais : J'ai besoin que ces gens-là me craignent. — Si j'étais leur homme, je dirais : Ces gens-là ont besoin de me craindre. — Mais je suis un bon citoyen qui aime la gloire, l'honneur et la liberté avant tout, et certes messieurs du rétrograde me trouveront toujours prêt à les foudroyer. Hier j'ai pu...
Page 141 - ... de sa sûreté publique, tant intérieure qu'extérieure, et pour tous les avantages qu'il s'est promis quand il a institué une autorité tutélaire: vous ne lui avez pas arraché l'exercice de ses droits; car il était le plus fort avant qu'il vous eût créé le dépositaire de sa force. Il vous a...
Page 54 - Royauté héréditaire dans la dynastie des Bourbons ; corps législatif périodiquement élu et permanent, borné dans ses fonctions à la confection de la loi ; unité et très grande latitude du pouvoir exécutif suprême dans tout ce qui tient à l'administration du royaume, à l'exécution des lois, à la direction de la force publique ; attribution exclusive de l'impôt au corps législatif; nouvelle division du royaume, justice gratuite, liberté de la presse ; responsabilité des ministres...
Page 170 - L'entière propriété personnelle ou la liberté est donc le droit de tous, puisqu'elle est nécessaire à tous; et c'est en cela que les hommes sont et seront toujours égaux; c'est là, ou du moins ce doit être, la mesure commune de la société.
Page 51 - N'est-ce donc rien que d'être sans parlement, sans pays d'états, sans corps de clergé, de privilégiés, de noblesse? L'idée de ne former qu'une seule classe de citoyens aurait plu à Richelieu : cette surface égale facilite l'exercice du pouvoir. Plusieurs règnes d'un gouvernement absolu n'auraient pas fait autant que cette seule année de révolution pour l'autorité royale.
Page 61 - Français au point dont ils sont partis le 27 avril 1789, serait encore un projet chimérique qu'aucune puissance ne pourrait réaliser avec une nation naturellement impatiente, qui veut par-dessus tout se donner une Constitution, qui croit l'avoir obtenue, et qui ne verrait pas impunément son espoir trompé. Il faut donc admettre tout à la fois la révolution dans son esprit et la Constitution dans plusieurs de ses bases; il n'ya point de composition possible ni avec le peuple, ni avec ses chefs,...
Page 172 - ... tout par rapport à lui. Celui-ci se fait le centre de toutes choses ; l'autre mesure son rayon et se tient à la circonférence. Alors il est ordonné par rapport au centre commun, qui est Dieu, et par rapport à tous les cercles concentriques, qui sont les créatures. Si la Divinité n'est pas, il n'ya que le méchant qui raisonne , le bon n'est qu'un insensé.
Page 101 - L'amour ne peut imposer silence à la nature, mais il peut et doit la consoler ; il peut et doit obtenir qu'un découragement funeste ne nuise pas à ses plus chers intérêts, à ta santé, à ta vie.
Page 83 - Ce jeune homme me parut alors l'empereur du monde; je ne sais quoi de divin transpira rapidement dans son attitude; j'y rêvai, j'en pleurai, et la leçon me fut fort bonne. » A douze ans, son père disait de lui : « C'est un cœur haut sous la jaquette d'un bambin. Cela a un étrange instinct d'orgueil, noble pourtant. C'est un embryon de matamore ébouriffé qui veut avaler tout le monde avant d'avoir douze ans...
Page 104 - Ah ! ma généreuse Sophie, ne m'accable pas du nouveau tourment de tes souffrances ou de tes dangers ; ne nous punis pas tous deux de notre infortune ; n'augmente pas tes propres maux. Pleure, mon enfant, pleure ; mais non pas sans modération et sans mesure ; que ta douleur soit douce et tendre comme toi. Tu n'as pas joui de la douceur de voir longtemps ta fille, de la tendresse de ses embrassements, des caresses de son enfance...

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