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PROJET NOUVEAU

SUR LA MANIÈRE

DE FAIRE UTILEMENT

EN FRANCE

LE COMMERCE DES GRAINS.

PAR M. BOURDON DESPLANCHES, ancien premier Commis dans les Finances.

Pauperes ejus faturabo panibus.
Pfal. 131, v. 16.

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A BRUXELLES,

Et fe trouve A PARIS,

Chez la Veuve ESPRIT, Libraire, au Palais Royal, fous le veftibule du grand efcalier.

1785.

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9042.6 •B77

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PROJET NOUVEAU

SUR LA MANIÈRE

DE FAIRE UTILEMENT EN FRANCE

LE COMMERCE DES GRAINS.

LE fiècle où nous vivons n'étoit pas à son neu

vième luftre encore, que déjà l'intempérie des fai-
fons nous avoit fait éprouver trois fois la difette, en
1709, en 1725, en 1741. La cherté qui s'établit
en 1766, dans le prix des grains, ne fut
pas moins
cruelle. Nous l'avons vue pendant dix années
confécutives, porter la désolation, du centre aux
extrémités du Royaume, & chaque jour menacer
les Peuples de la famine. Elle a furchargé nos
dépenfes en pain, dans cet espace de tems, de plus
de cinq milliards cinq céns millions de livres en
argent. J'en donnerai la preuve quand on voudra

elle porta fes ravages en 1774, jufqu'au pied du

Trône, & le premier cri qui frappa l'oreille de l'augufte Monarque qui nous gouverne avec tant de sageffe aujourd'hui, lorsqu'il y monta, fut celui d'une multitude de malheureux que la mifère avoit réunis fur fon paffage, & qui lui demandoient du pain.

Mais loin de retracer ici l'effrayant tableau des calamités qui nous affligeoient alors; effayons plutôt d'en effacer le fouvenir, & rendons, à la France, s'il fe peut, le fignalé service de l'en préserver pour toujours.

J'ofe en annoncer ici le moyen; je le crois fûr, d'une exécution facile & fans inconvénients; mais parce que le cœur ne calcule pas toujours d'une manière auffi certaine que la raifon; parce que l'imagination peut être égarée par l'ardeur du zèle; parce que la matière eft intéreffante & délicate; parce que les faux pas y ont été fréquens, & qu'ils font toujours du plus grand danger, je defire que les idées que j'ai à propofer, foient rendues publiques & foumises à l'examen, ainfi qu'à la difcuffion de tous les connoiffeurs, pour n'être admifes qu'autant qu'elles fe trouveroient être du goût de la Nation, & que, comme moi, elles les eftimeroit utiles, praticables & fans inconvéniens.

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Je n'ai affurément ni la pénétration, ni la fageffe des Miniftres chargés de faire le bonheur de ce

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