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Un nouveau journal politique paroîtra à Lyon le 1er décembre. L'éditeur est M. Pitrat, ancien imprimeur et propriétaire de la Gazette universelle de Lyon.

On va établir un service de bateaux à vapeur pour le transport des dépêches entre la France et l'ile de Corse, et retour.

Le 17 octobre, les embarcations de la frégate la Proserpine ont pris et brûlé deux corsaires algériens qui longeoient la côte à quelque lieues d'Alger. Les pirates se sont enfuis à terre.

Après trois assauts, Silistrie a été prise le 26 octobre par les Russes, commandés par le général Scherbatoff. La perte des Russes a été très-considérable, mais aussi presque toute la garnison a péri.

Le colonel Fabvier vient de partir pour la Grèce.

- Un bulletin du général Paskewisth, commandant l'armée russe de Géorgie, annonce l'occupation par ces troupes de tout le pachalik de Bajazet, par suite de la prise des forteresses de Toprak-Kalé, Bajazet et Diadine. Les drapeaux russes flottent maintenant aux sources de l'Euphrate.

- Ibrahim-Pacha est arrivé le 9 octobre à Alexandrie, avec la seconde division de l'armée égyptienne.

- Le roi d'Espagne vient de donner le grand cordon de l'ordre de Charles III à M. le comte d'Offalia, son ministre extraordinaire à Londres.

Les médecins français envoyés par le gouvernement à Gibraltar, MM. Chervin, Louis et Trousseau, ont passé le 10 novembre à Madrid, se rendant à leur destination.

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- L'épidémie continue de diminuer à Gibraltar; on y compte à peine 700 malades, dont 250 grièvement. Le médecin Hennent, qui signoit les bulletins sanitaires, a succombé. On calcule que plus de 5000 personnes ont été atteintes de la fièvre jaune, dont 1100 ont succombé à cette funeste maladie. On dit que l'archevêque d'Elvas, que ses opinions politiques avoient obligé d'abandonner le Portugal, est mort de la contagion.

- Quelques journaux annoncent que don Miguel a fait demander au roi de Bavière la main d'une des princesses de sa maison, mais que le roi, avant de donner une réponse, a cru devoir en référer à l'empereur d'Autriche, devant qui ont eu lieu les fiançailles du jeune prince portugais avec sa nièce dona Maria. La cour de Vienne a répondu, dit-on, que des négociations étoient entamées en ce moment avec l'empereur du Brésil au sujet du mariage de sa fille, et que jusqu'à leur résultat il n'y avoit pas d'alliance possible avec don Miguel.

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L'expédition que don Miguel à envoyée pour soumettre Tercère n'a pu réussir dans son entreprise. Après des propositions rejetées, deux débarquemens ont été tentés, mais sans aucun succès, toute la population s'étant réunie à la garnison pour repousser ces altaques. Le commandant de l'expédition s'est borné à demeurer en vue de l'ile en attendant de nouvelles instructions.

Un décret rendu par Bolivar, fibérateur-président de la république de Colombie, en date du 27 août dernier, organise l'administration de l'Etat, le conseil des ministres, le conseil d'Etat, des préfectures, l'administration de la justice, etc. C'est une espèce de nouvelle constitution que Bolivar donne de son chef à ce pays. Le dernier article porte que le gouvernement protégera et maintiendra la religion catholique et apostolique, comme étant la religion dés Colombiens:

Ce n'est qu'à l'aide d'étranges moyens que M. Caillé, qui vient de revenir en France, a pu parvenir jusqu'à Tombouctou. Il a annoncé que, partout où il a été obligé de séjourner, il lui a fallu, pour l'avantage de la science et sa sécurité personnelle, embrasser la religion du pays. On admire sans doute cette singulière complaisance, assez conforme d'ailleurs à l'esprit de notre siècle.

Séance de l'Académie, discours de M. de Baranie.

Le jeudi 20, il y a eu une séance publique à l'Académie française pour la réception de M. de Barante. La curiosité publique étoit puissamment excitée par le désir d'entendre le discours du récipiendaire, qui avoit à faire l'éloge de M. de Sèze. On se rappeloit que les deux nobles pairs ne professoient pas, il s'en faut beaucoup, les mêmes opinions politiques, et qu'ils votoient d'une manière très-opposée à la chambre. Comment le nouvel académicien parleroit-il du dévoûment de son prédécesseur, et de la terrible époque où ce dévoûment éclata? Comment jugeroit-il cette révolution dont il est convenu aujourd'hui d'exalter les bienfaits? M. de Barante ne se trouvoit-il pas dans une position difficile entre les opinions qu'on lui suppose et l'obligation de louer la conduite et la politique de M. de Sèze? Il est probable qu'on ne s'attendoit pas, malgré tout le talent de M. de Barante, à le voir sortir aussi heureusement de ce pas glissant.

L'orateur, qui a été entendu avec une attention soutenue, n'a pas seulement loué le courage du défenseur de Louis XVI, il a célébré et les vertus et les généreux projets de ce prince, et a peint l'inutilité de ses efforts au milien de tant d'obstacles dont il étoit entouré.

Arrivé à la catastrophe du 10 août, « ́il faut songer, a-t-il dit, à ce qu'étoit ce terrible moment, à ce palais des rois canonné comme une citadelle ennemie et pris d'assaut au milieu de l'incendie, à ses défenseurs égorgés, à ce langage déclamatoire qui avoit comme effacé la vérité et la raison...

» Un roi, à dit ailleurs M. de Barante, est le symbole sacré de tout l'ordre social; le jour où on a pu y attenter, c'est qu'une sorte de délire a dissous la société, et aucune vie n'a plus la sauvegarde de la justice et de l'humanité. » L'orateur a tiré aussi une grande leçon de la tyrannie qui suivit la mort du Roi, et a réfuté cette maxime familière aux oppresseurs, que le salut du peuple est la loi suprême. « Les peuples comme les rois, a-t-il dit, sont coupables d'usurpation quand ils se mettent au dessus de la justice, et qu'ils prétendont ériger en crime ce qui ne l'est pas. »

Enfin l'orateur a parté avec beaucoup d'art des dernières opinions politiques de M. de Sèze.« Ses opinions, a-t-il dit, pouvoient se ressentir du souvenir qui le préoccupoit. Il pouvoit craindre, avant tout et plus que tout, la moindre atteinte portée au pouvoir. Il lui étoit permis d'être partial pour l'autorité royale, après l'avoir défendue contre la Convention et en face de l'échafaud. Il y avoit un jour dans sa vie où il avoit fait ses preuves contre la tyrannie. »

Tel a été l'esprit de ce discours, qui a été plus d'une fois interrompu par des salves d'applandissemens. Les auditeurs étoient sans doute encore moins frappés des traits d'esprit, de l'élégance, de la finesse et de la précision de l'orateur, que des sentimens honorables qu'il exprimoit, et de ses éloquentes protestations contre une époque de crimes et d'anarchie. Aussi ce discours n'a pas recueilli tes suffrages des pròneurs de la révolution, le Constitutionnel en blâme l'idée principale; ce sujet, dit-il, convenoit mieux à St-Denis qu'à l'Académie. Il avertit M. de Barante que ces grandes époques de l'histoire ne sauroient être appréciées suivant les règles ordinaires, c'est-à-dire apparemment qu'on peut excuser les folies et les fareurs quand elles viennent d'un parti de factieux. Tout le compte rendu du journaliste est empreint de cet esprit d'improbation.

En revanche tous ses éloges ont été pour M. Jouy, qui remplissoit les fonctions de directeur, et qui a répondu à M. de Barante, et cela étoit bien juste, M. Jouy et un des collaborateurs du même journal. Il a critiqué l'un après l'autre les ouvrages du récipiendaire, et à travers quelques minces éloges, il a mélé des reproches heureusement pcu fondés. Il a błâmé les jugemens et les doctrines que M. de Barante a consignés dans son Tableau de la littérature française au 18e siècle; il n'a pas paru approuver non plus la manière qu'a choisie l'auteur de l'Histoire des ducs de Bourgogne; enfin il a terminé son discours en digne rédacteur du Constitutionnel, il a engagé l'Académie française à se mettre à la téle du mouvement qui agite l'esprit humain, et à prendre la part qui lui est réservée dans les hautes questions philosophiques et politiques qui occupent aujourd'hui la société.

Le Guide de la jeunesse chrétienne, ou Manuel religieux à l'usage des jeunes gens et des jeunes personnes, par M. l'abbé de Fontenailles (1).

Le Guide de la jeunesse, et suite du Manuel religieux à l'usage de ceux qui sortent des maisons d'éducation, par le même (2).

M. l'abbé Perret de Fontenailles, ancien chanoine et grand-vicaire

(1) 2 vol. in-18, prix, 4 fr. et 5 fr. 25 cent, franc de port. (2) 2 vol. in - 18, prix, 2 fr. 50 cent. et 3 fr. 25 r. franc de port. A Paris, à la librairie ecclésiastique d'Adr. Le Clere et compagnie, au bureau de ce journal, et chez Rusand, rue Pot-de-Fer.

de Mâcon, qui s'est occupé spécialement de l'instruction de la jeunesse, avoit publié, il y a quelques années, un Manuel religieux à l'usage des maisons d'éducation, in-18, dont il a été rendu compte dans ce journal, no 1008, tome XXXIX. Ce Manuel étoit comme le premier germe des deux ouvrages qu'il publie à la fois en ce moment; l'auteur a étendu son plan. Son nouveau Manuel religieux est en quatre parties, suivant les quatre époques de la vie des jeunes

gens.

La première partie est destinée aux enfans jusqu'à l'âge de la première communion; la seconde leur apprendra à approcher dignement des sacremens; la troisième a pour but de les préserver des dangers du monde, quand ils sont arrivés à l'âge d'y entrer; enfin, la quatrième dirigera les jeunes gens dans le choix d'un état, et leur donnera des avis sur le mariage. La première et la seconde parties forment le premier volume, qui se vend séparément pour les enfans plus jeunes; de même les deux dernières parties sont réunies dans le second volume, qui se vendra aussi séparément.

La première partie, qui est assez courte, ne contient que quelques réflexions et instructions à la portée des enfans sur les devoirs du chrétien, sur la prière, sur, l'assistance à la messe, etc. La seconde partie est beaucoup plus développée; l'auteur y donne des avis fort sages sur la préparation aux sacremens, sur l'examen, sur les dispositions prochaines, sur les actes avant et après la communion, sur les motifs et les moyens de persévérance, etc. Dans la troisième partie, il traite des observances prescrites par l'Eglise, des dangers du monde, des spectacles, des romans, des parures, etc. Enfin, dans la quatrième il parle du choix d'un état, des moyens de connoître sa vocation, des règles de l'Eglise sur le mariage, règles si différentes de l'idée qu'on s'en fait dans le monde.

Tel est le plan du premier ouvrage. Le second, qui en est la suite, est proprement un choix de lectures; l'auteur l'a destiné aux jeunes gens des deux sexes qui sortent des maisons d'éducation; il a voulu. leur offrir pour chaque jour quelques réflexions qu'ils pussent ajouter à leurs prières du matin et du soir, et qui les soutinssent dans la pratique de la vertu. Ces réflexions sont fort courtes, et ne sauroient effrayer ceux qui ont quelque zèle pour leur sanctification.

Il y a donc une lecture pour chaque jour de l'année; ces lectures renferment une instruction sur les mystères et les fêtes, et présentent en même temps une vertu à pratiquer pendant le cours du mois. Réunies, elles pourront servir de méditations pour un jour de retraite par mois. On propose aussi, pour chaque mois, un patron spécial. Le premier volume contient les lectures pour les six premiers mois de l'année, et le second pour les six derniers.

La réputation de l'auteur, sa longue expérience, son zèle pour annoncer la parole de Dieu, sont d'un heureux augure pour le succès des nouveaux ouvrages qu'il destine à soutenir les jeunes gens dans la carrière de la vertu.

SAMEDI 29 NOVEMBRE 1828....

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(N° 1493.)

Lettres relatives à la croix de Migné.

L'ouvrage de M. l'abbé de la Neufville sur la croix de Migné a donné lieu à deux lettres que nous venons de recevoir, et dont la publicité nous paroît utile. L'une est de M. l'abbé Lambert, grand-vicaire de Poitiers, auteur d'un discours sur l'apparition; l'autre est de M. le maire de Migné. L'une et l'autre sont une réfutation de la bizarre supposition de M. de la Neufville :

Poitiers, 16 novembre 1828.

Monsieur, vous avez donné, dans votre estimable journal, deux excellens articles sur le dernier écrit de M. l'abbé de la Neufville; je me bornerai donc à relever, dans son écrit, quelques erreurs que je me plais à attribuer à une correspondance infidèle de ses amis en ce pays. M. l'abbé de la Neufville ne veut pas absolument qu'il y eût environ 3000 personnes à Migné le jour à jamais mémorable de la plantation de la croix, parce que ce bourg n'est composé que de 1800 ames. Je peux lui certifier que, dans de semblables circonstances, j'ai vu souvent des réunions plus nombreuses dans des communes moins importantes.

L'ancien grand-vicaire de Dax répète avec complaisance que 6 à 700 personnes seulement se trouvoient à Migné le jour anniversaire du miracle. Malgré la rigueur de la saison et la pluie abondante qui tomba le matin, on peut évaluer à au moins 2000 le nombre de ceux qui assistèrent à cette touchante cérémonie. Pendant que je prêchois dans l'église en présence des principales autorités du département et de beaucoup de personnes d'un rang élevé, M. de Rochemonteix annonçoit la parole divine, du haut du Calvaire, à un auditoire trèsnombreux.

Dans cette solennité, trois discours furent prononcés, et dans tous on célébra la puissance de Dieu dans l'apparition miraculeuse de la croix. Comment peut-on affirmer qu'il semble que le bon Dieu ait fermé la bouche à tous, et qu'on n'a pas plus entendu parler du miracle, que si jamais il n'y en avoit eu?

Les spectateurs firent paroître, dans cette sainte journée, les sentimens de la foi la plus vive, de la reconnoissance la plus étendue, de la joie la plus pure, et on ose dire que la tristesse étoit peinte sur toutes les figures, et qu'on sembloit assister à la cérémonie d'un enterrement. Où est la honne foi et l'amour de la vérité?

Tome LVIII L'Ami de la Religion et du Roi. F

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