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,, quels elle prétend, qu'elle a demandé quelques ,, troupes Auxiliaires à la Couronne de France, ", comme garante de la Paix de Weftphalie.

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,,On a prétendu alors, qu'il s'étoit conclu ,, un nouveau Traité plus particulier entre Sa ,, Maj. très-Chrêt. & Son Alt. Ser. Elect. ,, tendant uniquement à faire valoir les droits ,, Héréditaires de l'Electeur. Mais la Cour de France a defavoué folemuellement ce ,, Traité, dont on avoit repandu quelques ,, copie dans l'Empire; il étoit daté du 18. "Mai 1741. c'est-à-dire qu'on le fuposoit ,, conclu vers le tems, où l'on commença effectivement en France les préparatifs pour affembler les Troupes fur le Rhin à fur la Meuse. L'Electeur augmenta les fiennes, leur fit marquer un Camp à Schardingen, ,, de l'autre côté de l'Inn,à 2.lieues de Paffaw. Ce fut là où les troupes Auxiliaires du " Roi de France fe joignitent à celles de l'E,, lecteur. Sa Maj. Très-Chrêt. avoit fait ,, assembler fur le Rhin en Alface,66. Escadrons ,, faifant 5680 chevaux & 35 Bataillons, montant à 26650 Hom. pendant qu'une autre armée de 44000 hommes s'affembloit fur la

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" Meuse pour marcher vers le Bas-Rhyn du côté de Keyferswert., pour prévenir les deffeins du Roi de la Gr. Brit qui affembloit dans fon Electorat une Armée, qui pouvoit "" monter dans peu de tems à 50 ou 30 mille

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,, hommes & qu'on difoit deftinée à fecourir la Reine de Hongrie.

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Voici la déclaration de Guerre de l'Elec,,teur de Baviére.

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Son Alteffe Electorale de Baviére a expofé fi publiquement aux yeux de tout le monde, dans plufieurs Ecrits imprimés, les difpofitions que le feu Empereur & Roi Ferdinand I. a faites en faveur de fa Maifon Electorale, après l'extinction des Mâles de celle d'Autriche, foit par fon Teftament & Codicile, foit par le Contract de mariage de l'Archiducheffe Ahne, fa fille, avec le Duc de Baviére, Albert V. que toutes les personnes qui les auront lûs fans préveution, ne fçauroient avoir le moindre doute fur la légitimité des droits qui apartiennent à Son Alteffe Electorale.

Après les marques qu'Elle a données de fa patience, Elle s'étoit flattée, que de l'autre part on auroit pris enfin la réfolution de faire ceder l'injuftice d'un intérêt particulier, à la juftice manifette d'un droit reconnu, & qu'on lui auroit cedé, comme au feul légitime Héritier, tous les Roiaumes & Pais-Héréditaires .qui lui font dévolus, à l'exclufion de tout autre: Mais le contraire étant arrivé, il lui a été très-fenfible de fe voir forcée, pour fa juftification envers la poltérité, à fe procurer par la voie des armes, la poffeffion d'un Bien, qui lui apartient incontestablement devant Dieu & devant les hommes, en vertu des raifons qu'elle a rendues publiques.

C'eft donc par les mêmes motifs que S. A. El. a pris la réfolution d'entrer avec fes Troupes, & avec celles de fes Alliés, dans le Rofaume de Bohéme, pour s'en affûrer la poffeffion. Les moïens qu'Elle juge à propos de

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mettre en œuvre pour exécuter une entreprise fr indifpenfable, feront accompagnés de la douceur d'un Pére envers des fujets qu'Elle chérit comme fes enfans. Elle aura foin de faire obferver un bon ordre & une exacte difcipline à fes Troupes. Elle empêchera fur-tout les fou ragemens, fi nuifibles aux habitans de la campagne. Elle apportera une égale attention à prévenir, autant qu'il fera poffible, les plaine tes qu'on pourroit faire à l'occafion des marches, Campemens & quartiers de fon Armée. Enfin Elle s'appliquera à empêcher qu'on ne caufe de l'incommodité aux fujèts du Païs, fans néceffité, ou mal-à propos.

Elle s'attend que de leur côté, perfonne ne cherchera, en aucune maniére, à s'opposer aux Troupes qu'Elle fait entrer dans le Rofaume; mais qu'ils fourniront au-contraire volontairement, & felon leur devoir, les fourages, voitures & autres chofes néceffaires pour l'Armée, & qu'ils apporteront d'autant plus volontiers des vivres à fes Trou pes, qu'ils leur feront païés argent-comptant, au prix courant du Païs.

Au furplus, Elle ordonne, fous peine de châtiment rigoureux & de difgrace, à tous & un chacun des fujèts du Roïaume, de refter attachés à leur vocation & dans leurs demeures, fans faire nulle oppofition; & Elle promit de garantir de toute vexation, ceux qui fe foûmettront à Elle, & de leur don ner les marques les plns réelles de fa haute protection, de fa faveur & de fa bienveillance. A Amberg, le 25. Octobre 1741.

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,, L'Armée de Son Alteffe Elect. étoit affemblée à Schardingen, où elle attendoit les François; comme ce Camp n'étoit ,, qu'à 2. lieues de Paffaw, dont l'Evêque elt Prince de l'Empire, & que cette Ville eft la clef de l'Autriche comme de la Ba,, viére, S. A. E. trouva à propos de s'en ,, emparer, & d'y mettre garnifon. Voici ,, comme la chose se passa.

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Surprise de Paffaw, & Ecrits à ce fujèt.

. Un Baillif de l'Electeur de Bavière arriva en poste à Paffaw le 31 du mois d'Août, entre 3. & 4. heures du matin, devant une des portes de Paffaw, appellée la portée de St. Severin. Lorsqu'on l'eut fait entrer, il paffa par la Ville, comme s'il n'avoit voulu que la traverfer, & fe fit ouvrir la porte par où l'on fort du côté du Château. Le Caporal de la Garde l'y ayant conduit, le Baillif le faifit tout d'un coup par la main, & cria à un détachement qui s'étoit avancé à petit bruit devant cette porte, avec des Canons & des Mortiers, que les troupes cuffent à entrer au plutôt. Surquoi les Grenadiers arrêterent d'abord le Caporal. Tout le détachement, tant à pied qu'à cheval, entra immédiatemeut après dans la Ville, defarma la Garde du Prince, & fe répandit de tous côtez. La chofe fut exécutée d'une manière fi fubite & fi imprévuë, que les

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Bavarois furent prefqu'en un moment maîtres de Paffaw. Le Général Minuzzi, qui les commandoit, envoya enfuite un Général Major au Châteauà l'Evêque & Prince, avec une Lettre de l'Electtur de Bavière, portant: Que la conjoncture dangereuse dans laquelle on fe trouvoit, obligeant Son Alteffe Electorale de veiller à la fûreté de fon Electorat elle prioit Son Alt. Em. de vouloir bien évacuer le Château de Paffaw, de trouver bon que fes Troupes l'occupaffent auffi long-tems que les circonftances pourroient l'exiger: qu'elle l'affûroit & lui promettoit, que cette évacuation ne porteroit pas le moindre préjudice à sa supériorité territoriale, ni à fes autres droits: qu'elle n'avoit pas non plus le moindre deffein de toucher à fes revenus: que fon intention é toit, que fes Troupes ne füssent point à charge, & qu'Elle avoit reglé tout ce qui regardoit leur entretien & leur fubfiftance: qu'Elle efperoit donc que Son Alt. Em. ne feroit aucune difficulté d'évacuer le Château : que fi cependant le contraire arrivoit, toutes les mesures étoient prifes pour s'en emparer par la force: qu'on feroit auffi obligé alors de mettre dans Pallaw une garnison qui ne pourroit qu'incommoder les habitans: Que tous ces inconvéniens pouvoient être évitez, en remettant le Château Sans delai aux Troupes de S. A. El. & que dans ce cas-là, on ne laisseroit dans la Ville que le monde nécessaire pour garder les 3. Ponts fur l'Inn, ainfi que l'Arsenal. L'Evêque ayant reçu cette Lettre, demanda quelque tems pour fe détermiuer fur ce qui y étoit

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