les sacrements, en raison des dispositions de ceux qui les reçoivent, Nicole admet avec raison que les prières des justes peuvent y concourir. En vertu de la communion des saints, toutes les prières et les bonnes œuvres de la société des fidèles profitent aux particuliers, en leur obtenant de Jésus-Christ une augmentation de grâce, des dispositions plus excellentes ; par là, les sacrements produisent en eux plus d'effet. C'est là ce que Nicole appelle « coopérer à l'effet du sacrement, « l'obtenir de Dieu par voie de prière et d'impétration « efficace fondée sur les mérites de Jésus-Christ. Or, «< continue-t-il, ce n'est que cette seconde manière de coopérer à l'effet des sacrements qui convient au «< corps des bons, à la société des justes qui sont dans l'Église, et qui ne convient point aux méchants. C'est « en ce sens, ajoute-t-il, que saint Augustin a cru que << les clefs ont été données au corps des bons et non << aux seuls pasteurs. » Legros n'entend pas autrement saint Augustin. »> L'Observateur observe admirablement. Il soutient que dans les Prétendus réformés convaincus de schisme il ne s'agit que de la préparation à recevoir les sacrements, et que c'est là ce que Nicole appelle coopérer à leur effet or, précisément, il n'y est point du tout question de la préparation, et Nicole en parle seulement dans l'Unité de l'Église, où il revient sur le même sujet. Il dit « qu'il ne se donne aucune grâce dans l'Église qui ne soit obtenue par ses prières; » ce qui comprend implicitement la grâce de préparation. Et plus loin : «< Dieu dit aux pécheurs, petite et accipietis. Il ne se contente pas de le dire, il forme en eux par son Saint-Esprit ces prières mêmes, et il exécute les désirs et les prières de l'Église, son épouse, non-seulement en accordant aux pécheurs la rémission des péchés, quand ils reçoivent les sacrements avec les dispositions requises, mais en leur donnant même ces dispositions dans la vue de ces prières. Car c'est l'avantage que les prières de l'Église ont au-dessus même du ministère, que le ministère ne coopère qu'aux grâces données à ceux qui sont disposés, mais que les prières de l'Église obtiennent et les dispositions et les grâces. On voit qu'il ne parle des dispositions qu'accessoirement, et que son objet principal c'est l'effet sacramentel : objet sur lequel roule le 14° chapitre du III livre de l'Unité de l'Église, et le chapitre 9o de la III partie des Prétendus réformés convaincus de schisme. Une remarque très-simple suffirait à ouvrir les yeux au critique. Dans les Prétendus réformés convaincus de schisme et dans la citation que j'ai extraite des Instructions sur les sacrements, Nicole attribue l'effet de la consécration aux prières des justes. L'absolution exige une préparation, l'examen de la conscience, la détestation du péché, la résolution de ne plus le commettre et l'amour du bien. Le psaume qui commence que et le Confiteor renferment les dispositions nécessaires pour entendre la messe avec fruit. La communion est un sacrilége si on la reçoit n'étant pas libre au moins des fautes graves. Mais quelle disposition faut-il pour la consécration ait son effet, c'est-à-dire pour que la transsubstantiation s'opère? Évidemment aucune. Que le pontife et les assistants soient des saints ou des scélérats, le pain et le vin ne deviennent pas moins le corps et le sang de Jésus-Christ. Donc Nicole parle de l'effet. Donc un effet, quoiqu'il se lie invariablement à l'action ministérielle, peut être dû à l'intercession des saints. Dans un même endroit des Prétendus réformés convaincus de schisme, Nicole dit que le prêtre consacre l'eucharistie, qu'il remet les péchés dans la pénitence, que l'évêque ordonne des prêtres et qu'il donne le SaintEsprit dans la confirmation, et que la société des bons obtient la production de l'effet par ses prières : donc, il croit que ce qui se passe dans le sacrifice se passe dans les sacrements, puisqu'il ne met entre eux nulle différence quant à la manière dont l'effet se produit. La doctrine de Legros est celle de Nicole, dont il admire les explications, et trop évidemment ils l'empruntent l'un et l'autre à saint Augustin. FIN DU TOME PREMIER. INTRODUCTION. TABLE DU TOME PREMIER. PREMIÈRE PARTIE PHILOSOPHIE Qu'est-ce que philosopher?.... I. — Philosopher, rappeler la pensée à soi.. II.- Examen des systèmes..... Autre fragment sur le même sujet... Réflexions générales sur la métaphysique.... I. - Comment on est conduit à philosopher..... II. Sur l'absence de progrès dans la métaphysique.... Sur les idées innées, ou la réalité des idées en nous...... L'union intérieure avec Dieu, condition essentielle de la religion comme de la philosophie et de la civilisation: contre MM. de Bonald, de Lamennais et de Maistre...... Saint Augustin, par la théorie des idées, explique le premier le christianisme... Pages. 3 3 17 24 24 24 25 28 30 44 Pages. Du naturel et du surnaturel... 47 Pensées diverses sur le même sujet...... 65 Sur la loi de développement des forces morales dans l'histoire du monde...... Sur les divers ordres d'infinis et sur la création. De la religion dans le système aristotélicien ou écossais..... 101 Liste trouvée dans les papiers de l'auteur, et écrite de sa Du caractère général et de la cause première de la civilisation moderne. ... ... 187 Décadence des institutions romaines, et influence du chris- tianisme avant le moyen âge.... Moyen âge.... Des rapports du christianisme social avec le mosaïsme...... 205 210 246 |