Collection complette des travaux de M. Mirabeau l'ainé, à l'Assemblée nationale: Précédée de tous les discours et ouvrages du même auteur, prononcés ou publiés en Provence, pendant le cours des élections, Volume 1

Front Cover
la veuve Lejay, 1791 - France - 456 pages
 

Selected pages

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 48 - Dans tous les pays, dans tous les âges, les aristocrates ont implacablement poursuivi les amis du peuple; et si, par je ne sais quelle combinaison de la fortune, il s'en est élevé quelqu'un dans leur sein, c'est celui-là surtout qu'ils ont frappé, avides qu'ils étaient d'inspirer la terreur par le choix de la victime. Ainsi périt le dernier des Gracques de la main des patriciens; mais, atteint du coup mortel, il lança de la poussière vers le ciel, en attestant les dieux vengeurs; et de cette...
Page 267 - Le danger, Sire , est plus terrible encore , et jugez de son étendue par les alarmes qui nous amènent devant vous. De grandes révolutions ont eu des causes bien moins éclatantes ; plus d'une entreprise fatale aux nations s'est annoncée d'une manière moins sinistre et moins formidable.
Page 268 - Les députés de la nation sont appelés à consacrer avec vous les droits éminens de la royauté , sur la base immuable de la liberté du peuple ; mais lorsqu'ils remplissent leur devoir , lorsqu'ils cèdent à la raison , à leurs sentimens , les exposeriezvous au soupçon de n'avoir cédé qu'à la crainte?
Page 267 - ... grains, mais encore combien elles sont contraires à la liberté et à l'honneur de l'assemblée nationale , propres à altérer entre le roi et ses peuples cette confiance qui fait la gloire et la sûreté du monarque , qui seule peut assurer le repos et la tranquillité du royaume , procurer enfin à la nation les fruits inestimables qu'elle attend des travaux et du zèle de celte assemblée.
Page 267 - Enfin ont-ils prévu, les conseillers de ces mesures, ont-ils prévu les suites qu'elles entraînent pour la sécurité même du trône? Ont-ils étudié, dans l'histoire de tous les peuples, comment les révolutions ont commencé, comment elles se sont opérées? Ont-ils observé par quel enchaînement funeste de circonstances les esprits les plus sages sont jetés hors de toutes les limites de la modération, et par quelle impulsion terrible un peuple enivré se précipite vers des excès .dont...
Page 307 - Qu'apprendrons-nous par la honteuse inquisition des lettres? De viles et sales intrigues , des anecdotes scandaleuses, 'de méprisables frivolités. Croit-on que les complots circulent par les courriers ordinaires? croit-on même que les nouvelles politiques de quelque importance passent par cette voie...
Page 303 - ... n'oublieront pas ce que nous sommes; ils verront en nous leurs parents, leurs amis, leur famille occupée de leurs intérêts les plus précieux ; car ils font partie de cette nation qui nous a confié le soin de sa liberté, de sa propriété, de son honneur. Non, de tels hommes, non, des Français ne feront jamais l'abandon total de leurs facultés intellectuelles ; ils ne croiront jamais que le devoir est de frapper sans s'enquérir quelles sont les victimes.
Page 310 - IV ; c'est le seul qui soit digne de vous. » Nous vous tromperions, Sire, si nous n'ajoutions pas, forcés par les circonstances : cet empire est le seul qu'il soit aujourd'hui possible en France d'exercer. La France ne souffrira pas qu'on abuse le meilleur des rois, et qu'on l'écarte, par'des vues sinistres, du noble plan qu'il a lui-même tracé.
Page 267 - S'il avait pu en douter, n'aurait-il pas versé dans notre cœur ses chagrins paternels? Que veut dire cet appareil menaçant? Où sont les ennemis de l'État et du roi qu'il faut subjuguer? Où sont les rebelles, les ligueurs qu'il faut réduire?... Une voix unanime répond dans la capitale et. dans...
Page 267 - Où sont les rebelles, les ligueurs qu'il faut réduire?... Une voix unanime répond dans la capitale et dans l'étendue du royaume : Nous chérissons notre roi; nous bénissons le ciel du don qu'il nous a fait dans son amour.

Bibliographic information