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celle que l'on connoît en Allemagne fous le nom de Zinn graupen ou grenat d'étain (1).

Il eft remarquable qu'on rencontre cette mine dans la chaux fluatée auffi bien que dans le quartz, mais jamais dans la chaux carbonatée,

Le Zinn flein des Allemands, ou pierre d'é rain (2), eft une forte de grès filiceux mêlé de tous les différens oxides d'étain, & qui n'eft pas d'un grand rapport.

L'Etain oxide fulfuré (3), décrit par Bergmann & par Klaproth, eft quelquefois d'une couleur jaunâtre, approchant de celle du zinc, & quelquefois nuancé de gris- pâle & de gris - foncé. La première variété, très-riche en étain, a été trouvée en Sibérie, & la feconde en Angleterre ; cette dernière, reffemblant à une mine d'argent, mais ayant la caffure plus grenue, contient prefqu'autant de cuivre que d'étain.

On fait, par une calcination prolongée, un oxide artificiel d'étain, connu fous le nom de Potie, formant une pouffière dure blanchâtre, qui fert à polir d'autres métaux & des pierres taillées; vitrifié avec du fable blanc & de la foude, il forme un émail qui est d'un grand ufage dans les ouvrages d'horlogerie, bijouterie & manufactures de porcelaine.

Cet oxide eft très-difficile à réduire; il décompole rapidement l'acide nitrique & d'autres acides, & s'empare de leur oxigène; étant furoxidé par cette augmentation, d'où il naît une double affinité, il ne peut plus fe diffoudre dans les

(1) Stannum. cryftallinum. Lin.
(2) Stan. amorphum. L.
(3) Stan. pyriticofum. Gm.

acides, & fournit une nouvelle indication de la caufe qui rend les terres infolubles.

L'étain combiné artificiellement avec le foufre forme une maffe onctueufe jaunâtre, que l'on nomine Or muffif. Il eft probable que la Mine dorée (1) d'étain, citée par Gmelin, eft de la même nature. Il fert particulièrement à enduire les couffins des machines électriques. On l'emploie auf pour donner une couleur de bronze aux métaux & aux bois peints.

Dans le bronze véritable, dont on fait des canons & des cloches, il n'entre qu'un cinquième d'etain fur quatre cinquièmes de cuivre.

L'alliage de l'étain avec d'autres métaux les rend plus durs & plus fonores, mais diminue leur dactilité. Mêlé avec du plomb, il fert à des foudures, & à l'étamage des batteries de cuifine. La réfine fondue, que lon emploie à cette opération, fait mieux couler l'étain.

Des feuilles minces d'étain, couvertes d'une couche de vif-argent, fervent à l'étamage des glaces de miroir. Ayant placé horizontalement la glace fur cet appareil, on la charge d'un poids. pour exprimer le vif-argent fuperflu, auffi bien que l'air, dont la fortie donne lieu à l'adhérence des deux furfaces.

L'étain eft employé dans la teinture pour rehauffer quelques couleurs rouges. C'eft fa diffolucion dans l'acide muriatique, mélée à l'infufion de la cochenille, qui forme la teinture d'Ecarlate,

Pour effayer les mines d'étain & favoir combien elles contiennent de metal, on les réduit en poudre & les met dans un creufet de charbon,

(1) Stannum aureum. Gm.

renfermé dans un creufet d'argille brafqué, c'eft à dire ayant l'intérieur enduit d'un mélange d'ar gille & de charbon pilé; on l'expofe à un feu de forge pendant une demi-heure. Le poids du minéral avant l'opération & celui du métal ob tenu, donne le produit eftimatif de la mine.

(La fuite au volume prochain. )

I I.

EXTRAIT du Journal de Nicholson, Avril 1802 (1); par le C. GUYTON.

I. Production de gaz hydrogène phosphoré.

Ce procédé qui eft annoncé comme plus expéditif & plus économique que ceux en ufage, confifte à préfenter le phofphore à l'hydrogène au moment où il fe dégage pendant la diffolution du zinc par l'acide fulfurique étendu

d'eau.

Pour faire réuffir cette expérience, il faut que l'eau pendant fa décompofition foit à une température fort élevée; ce qui arrive lorsqu'on y ajoute une quantité fuffifante d'acide fulfurique. On met une demi-partie de phofpore en petits morceaux, une de zinc en grenaille, trois d'acide fulfurique concentré & cinq d'eau.

L'hydrogène qui fe dégage diffout une partie du phofphore: l'hydrogène phofphoré prend feu

(1) Ces obfervations ont été communiquées à M. Nicholson par M. Fr. Accum; elles font tirées d'un mémoire de M. Davy.

en arrivant à la furface de la liqueur; ce qui continue tant que la décompofition de l'eau s'opère avec rapidité.

Ce gaz phofphoré brûle avec une flamme plus légère que celui que l'on obtient par les procé dés ordinaires; mais le fpectacle qu'il préfente n'en eft pas moins curieux, en ce que le gaz fe dégageant en petites bulles qui s'élèvent rapidement & fe renouvellent continuellement, toute la liqueur paroit une fontaine de feu.

II. Lumière verte que donne fous l'eau le gaz hydrogène phosphorė, brûlė par l'acide muriatique oxigéné.

On met dans un matras ou dans une fiole de verre, une partie de phosphore de chaux. en morceaux de la groffeur d'un pois, & une demi - partie de muriate oxigéné de poraffe. Après avoir rempli d'eau le matras, on y ajoute trois ou quatre parties d'acide fulfurique con. centré, en obfervant de le porter jufqu'au fond du vaiffeau par le moyen d'un long entonnoir. Auffitôt que la décompofition de l'eau commence à s'opérer, on apperçoit des jets de feu à la furface de la liqueur & le phosphore répand au fond du vafe une belle lumière verte.

111. Combustion du gaz hydrogène phosphore, par le gaz acide muriatique.

A l'inftant du mélange de ces deux gaz, il y a combuftion avec flamme; il fe forme de l'acide phofphorique, de l'acide muriatique & de l'eau.

IV. Combustion de diverfes fubftances par le gat muriatique oxigéné au moment de fon dégagement.

On met dans un verre du muriate oxigéné de potaffe bien fec, & on y ajoute le double de fon poids d'acide fulfurique blanc du commerce: il y a une violente réation, & le gaz acide muriatique oxigéné fe dégage. Si on y laffe alors tomber un peu d'éther fulfurique, d'alcool ou d'huile de th ́rébentine, ces fluides s'enfla nment fur le champ avec bruit.

De cette manière, ce ne font pas feulement les fluides inflammables, mais encore la.plupart des folides, tels que le camphre, la refine, le fuif, la poix, le caouthchouc, &c., qui peuvent être facilement enflammés,

V. Combuftion des huiles fixes à la furface de l'eau par le gaz acide muriatique oxigéné.

Si l'on met dans un grand verre une partie de muriate oxigéné de poraffe, que l'on y ajoute trois ou quatre parties d'eau & demipartie d'huile d'olive ou de lin, que l'on y verfe enfin quatre ou cinq parties d'acide ful. furique concentré, il fe fait un mouvement violent; il le dépofe beaucoup de matière charbonneufe; & une multitude d'étincelles qui traverfent la liqueur noire, préfentent un beau fpectacle. Une nouvelle addition de muriate & d'acide détermine l'inflammation de la male entière qui brûle avec une flamme jaune épaiffe.

VI.

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