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D'autres disent qu'en sa colère,
Lassé de faire des ingrats,

Ce dieu quittant notre hémisphère
A passé dans d'autres climats.

Mais sur quelque lointain rivage
Qu'il se puisse être retiré,
Pour rappeler ce dieu volage
Il est un moyen assuré :
Trouvez une beauté fidelle,
Soyez amant, et point jaloux,
Et le plaisir à tire d'aile

Ira se rendre auprès de vous.

Par LESBROUSSART, fils.

CHANSON fur un vieil arbre taillé en forme de confeffionnal près de l'abbaye de Forêt.

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Ce ne sont que niaiseries

Ces larmes, ces chagrins du cœur ;

Et c'est par des niaiseries.

Que nous faisons notre bonheur.

Savoir le jeu de la prunelle
Et le jargon du sentiment;
Trouver toujours la fille belle,
Et pleine d'esprit la maman;
Discret dans les plaisanteries
Montrer un indiscret désir;
C'est, grace à ees niaiseries,
Que l'amour saisit le plaisir.

Non satisfait de s'en défendre,
Tuer l'aimable passion
Phénix qui renaît de sa cendre
Et nargue le foible Memnon
C'est une inutile folie:

La femme est belle et le vin ben
La plus triste niaiserie

Pourquoi l'appeler la raison ?

Chastes serviteurs de Marie,
Gagnez à jeun le paradis :
Hébreux, attendez le Messie.
Fessez-vous, honnètes dervis
Pour les saintes cérémonies

Otaïti, tu me plais mieux.
Par toutes nos niaiseries,
Que nous réjouissons les dieux!'

Pdr P. DEHULSTERE

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Le ruisseau qui, dans la prairie

Par son murmure et sa fraîcheur
Flatte les sens, plonge le cœur
Dans une douce rêverie,

Et dont le crystal enchanteur
Se promène à travers cette route fleurie,
Est bien l'emblême du bonheur.

Un vent léger vient rider sa surface:
Zéphir s'éloigne et cette glace

A repris sa tranquillité.

Le bonheur fuit, il revient, il s'efface: Qui peut compter, hélas! sur la félicité ?

Par BLANFART.

LE CHAT ET LE RAT,

FABL E.

...Tel qui n'admet point la probité chez lui, Souvent à la rigueur l'exige chez autrui.

UN

BOILEAU, Sat. XI.

N descendant de Rominagrobis, Vieux guerroyeur, le fléau des souris,

Maître subtil en tour d'escroquerie,

Au coin du feu des deux yeux convoîtoit
Chapon dodu que la broche tournoit :

Le doux fumet de la bête rôtie

Lui paroissoit une odeur d'ambroïsie.
Pour un malheureux chat
Souvent réduit pour toute chère
A ronger un vieux rat,
C'étoit vraiment un morceau délicat ;
Mais l'attraper n'étoit petité affaire.
Notre glouton jamais ne restoit court,
Dans son sac à malice il cherche quelque tour;
Feint de dormir, et pendant qu'on s'apprête
A dresser sur un plat le héros du festin,
Dans son hermine it a caché sa tête.

D'un œil entr'ouvert il guête

Un favorable instant... L'apperçoit, et soudain
Fond sur sa proie. On court, on s'empresse, on l'arrête
Au milieu du jardin.'

Là, ne respirant que vengeance,
Les cruels marmitons l'etrillent d'importance.
Honteux, Dieu sait, d'un pareil dénoûment
Le chat moulu se traînoit lentement,
Quand, tout-à-coup, dans le haut d'une treille,
Il apperçoit un gros rat:

Parfumant son museau dans la grappe vermeille
D'une vigne de muscat.

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Eh! malheureux, dit-il, n'as-tu de conscience, Peux-tu ravir sans honte à mon maître chéri

Ce fruit qui vient combler sa plus douce espérance.

Encor si tu rongeois un fromage pourri,

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Je pourrois garder le silence;

Mais ces raisins exquis sont-ils faits pour les rats? L'autre, témoin de la funeste affaire,

L'avoit vu châtier de la belle manière ;

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