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teront plus, jusqu'au 30 novembre prochain, que 42 liv. brochés, rendus francs de port dans tout le royaume, lieu de 60 liv. qu'ils coûtaient.

On trouve chez le même libraire les tomes XVI et XVII des œuvres complètes de J.-J. Rousseau, édition originale de Genève; les deux volumes in-40, brochés, 20 liv. port franc dans tout le royaume ces deux volumes font le complément des œuvres. Il faut affranchir les ports des lettres et de l'argent, autrement on ne jouira pas du port franc.

Prospectus d'un ouvrage intitulé Atlas des religions, ou recueil de cent soixante-sept cartes, dont chacune représente le domaine d'un des cent soixantesept cultes qui existent sur le globe, avec l'exposition des opinions qui sont la base de chacun de ces cultes.

Nota. On y voit le planisphère des religions, c'est-àdire une carte du globe où tous les pays dont les cultes different sont enluminés de couleurs différentes, avec une planche où les cent soixante-sept cultes, classés par genres et espèces, sont représentés sous la forme d'un arbre à cent soixante-sept branches en diverses couleurs. Un coup d'œil sur la carte et sur l'arbre suflit pour saisir la liaison de tous les cultes du monde.

On distribue gratis le prospectus au dépôt de l'Atlas des religions, place du Palais-Royal, no 165, tous les jours depuis dix heures du matin jusqu'à deux.

On vend au même dépôt un Précis de la religion du Taureau. Prix: 4 sous.

- Polyglotte de la Constitution française. Les directeurs de l'imprimerie du Cercle-Social, rue du ThéatreFrançais, no 4, jaloux de concourir à la propagation de cet immortel ouvrage de la raison humaine, ont mis sous presse une polyglotte, ou traduction dans toutes les langues, de la constitution française. Ils ont mis tous leurs soins pour que l'exécution typographique répondit à l'exactitude des traductions, faites par des hommes d'un mérite connu, et sous les yeux de députés à qui ces langues sont familières.

Chaque traduction sera vendue séparément 20 sous, et 26 sous franc de port par la poste. L'anglaise paraitra dans la première semaine d'octobre, et les autres de quinzaine en quinzaine. Ces traductions étant trèssoignées, ils espèrent que cette polyglotte pourra devenir classique pour l'étude des langues. Les personnes qui désireront étre fournies les premières sont priées d'envoyer leur adresse.

Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, décrétée par l'Assemblée nationale, comparée avec les lois des peuples anciens et modernes, et principalement avec les Déclarations des Etats-Unis de l'Amérique. A Paris, chez MM. Champigny, imprimeur-libraire, rue Hautefeuille, no 36; Buisson, imprimeur-libraire, même rue, no 20; Gattey, libraire au Palais-Royal; Blanchon, libraire, rue St-André-des-Arcs, no 110. L'an troisième de la liberté. Seconde édition suivie de la constitution française décrétée par l'Assemblée nationale constituante et acceptée par le roi le 14 septembre 1791, extraite exactement des procès-verbaux de l'Assemblée. L'auteur de cet estimable ouvrage prouve, dans une introduction bien pensée et bien écrite, d'abord la justesse des principes énoncés dans la Déclaration des Droits, et ensuite l'à-propos de cette Déclaration, que quelques personnes ignorantes ou de mauvaise foi ont crue dangereuse, et dont quelques autres voulaient reculer la promulgation jusqu'à la fin des travaux du corps constituant, ce qui aurait été couronner à contre-sens l'édifice; il s'attache dans la seconde partie à démontrer la supériorité de notre Déclaration sur les maximes de droit naturel que l'on trouve éparses et altérées dans les institutions et les livres des anciens; il commente chacun des dixsept articles, les compare aux Déclarations des EtatsUnis, et prouve encore que la base posée par l'Assemblée nationale est plus simple et plus solide qu'aucune de celles qui ont été jamais adoptées par des peuples libres. Il en augure et nous promet des résultats plus parfaits; en un mot, une plus grande somme de liberté, et par conséquent de bonheur.

- Voyages et aventures d'un laboureur descendant du frère de lait d'Henri IV; 3 vol. in-8o avec figures. A Paris, chez l'éditeur, rue du Petit-Pont, à l'image Notre-Dame; chez M. Marcilly, marchand papetier.

Ce roman historico-politique et moral, à l'usage de la classe du peuple, des laboureurs, manufacturiers,

artisans et soldats, est aussi très-utile pour MM. les administrateurs, maires, curés, et commandants des gardes nationales.

Les premiers y apprendront à se défier des promesses insidieuses des enrôleurs autorisés par les puissances pour peupler leurs colonies, manufactures, ateliers, et leurs régiments, aux dépens du bonheur de nos imprudents compatriotes, de la population et de l'industrie de la France.

Les seconds pourront se servir de cet ouvrage, comme le pilote se sert de la boussole, pour guider la conduite du peuple, afin de lui faire éviter les écueils où son trop de loyauté le fait souvent périr. Enfin, les lecteurs trouveront dans ces anecdotes le tableau fidèle et animé du bonheur que l'on goûte en France, et des maux que rencontrent dans les pays étrangers les imprudents qui trahissent leur pays par de coupables émigrations, et qui apprennent, mais souvent trop tard, que plus un Français vit chez l'étranger, plus il apprend à regretter sa patrie.

Dissertation sur les variétés naturelles qui caractérisent la physionomie des hommes des divers climats et des différents dges; suivie de réflexions sur la beauté, particulièrement sur celle de la tête; avec une manière nouvelle de dessiner toute sorte de têtes avec la plus grande exactitude. Ouvrage posthume de M. Pierre Camper, traduit du hollandais par H.-J. Jansen. On y a joint une dissertation du même auteur sur la meilleure forme des souliers. Le tout enrichi de onze planches en taille-douce. A Paris chez H.-J. Jansen, imprimeurlibraire, cloitre Saint-Honoré ; et à la Haye, chez J. VanCleef, libraire, sur le Spuy. 1791.

Tarif général de toutes les contributions, tant directes qu'indirectes, décrétées par l'Assemblée nationale en 1790 et 1791; ouvrage utile aux percepteurs et aux contribuables, dans lequel on trouve le calcul tout fait de ce que chacun doit payer pour les contributions foncière et mobilière, patriotique, le droit de patentes, le droit d'enregistrement des actes, le droit du timbre et les droits perçus sur les marchandises à leur entrée dans le royaume et à leur sortie, avec des instructions claires et précises qui déterminent le sens de la loi, et par là préviennent toutes les discussions qui pourraient s'élever entre les percepteurs et les contribuables; suivi de deux tables, l'une des tarifs et l'autre des matières; présenté à l'Assemblée nationale par MM. Goguillot et Blavière, professeurs à l'institution polymathique nationale. Prix: 3 liv. broché, et 3 liv. 12 s. frane de port dans tout le royaume. A Paris, chez M. Guillaume, libraire, rue de Savoie-Saint-André-des-Ares, no 17; et chez M. Maillard, quai des Augustins, no 43. 1791.

Donner exactement le titre de cet ouvrage, c'est en donner une notice suffisante. On voit du premier coup d'œil que cet in-8° de près de 250 pages remplace à lui seul une foule d'autres livres du même genre. Il est infiniment plus commode, plus exact et moins cher; aussi l'Assemblée nationale l'a-t-elle favorablement accueilli. C'est un manuel que tous les citoyens, même les moins aisés, ne peuvent se dispenser d'acquérir. L'exécution belle et soignée fait honneur aux presses de M. Guillaume junior, que ses connaissances littéraires mettent à portée de se distinguer dans sa profession.

-Lettre de Jacques-Antoine Creuzé-Latouche, député de Châtellerault à l'Assemblée nationale, aux municipalités et aux habitants des campagnes du département de la Vienne. Troisième édition corrigée et augmentée par l'auteur. Prix: 12 s. Se trouve au bureau du Cercle-Social, rue du Théatre-Français, no 4; et chez Madame Lesclapart, rue du Roule; et à l'Assemblée nationale.

Cette troisième édition d'un ouvrage qui a le plus servi à prémunir nos frères agricoles contre les manœuvres des pretres non conformistes contient plusieurs additions importantes. Nous en citerons une qui est de nature à leur ôter de leur influence, et c'est sous ce point de vue que nous invitons les députés qui partent à porter cet ouvrage dans leurs départements.

Page 76. Il y avait déjà quelque temps que les papes avaient imaginé de faire un tarif du prix des indulgences. Ce tarif a été réimprimé à Rome, sous l'autorisation du pape, dans le siècle dernier. En voici quelques articles:

• Pour un laïque qui a battu un prêtre, sans effusion de sang, 6 1.

» Pour un laique qui en tue un autre, 4 1. 4 s.

» Pour un laique qui n'accomplit pas le vœu qu'il a fait de visiter les églises des apôtres, 10 l. 16 s.

» Pour avoir tué son père, sa mère, sa femme ou sa sœur, 61.

» Pour des habitants qui auraient tiré de l'église un meurtrier qui s'y serait réfugié, 86 l. 12 s.

» Pour celui qui brûle la maison de son voisin, 7 1. 4 s.

» Pour manger de la viande et de la volaille pendant le carème, 61. 6 s.

» Pour un bâtard qui prend les ordres sacrés, 10 1. 16 s.

» Pour celui qui prend des libertés avec sa mère, sa sœur, ou sa marraine, 4 1. 10 s.

»Pour se marier dans les temps où l'église le défend, 48 1.

» Pour celui qui prend des libertés avec une femme dans l'église, 5 l. 8 s.

Pour un prêtre qui prend une concubine, et pour le dispenser de vivre régulièrement, 6 1. 6 s.

Pour qu'un roi et une reine jouissent des mêmes indulgences que s'ils allaient à Rome, 337 1.

Pour n'être pas obligé aux jours de jeune, 24 1. 18 s. » Pour absoudre tous les délits, 67 l. 10 s. » Pour un roi qui va à la Terre-Sainte sans permission, 163 l. 10 s. »

Exposition de mes sentiments sur les vérités auxquelles on prétend que la constitution civile du clergé donne atteinte, et recueil d'autorités et de réflexions qui me paraissent la favoriser; par M. Gratien, vicaire de la cathédrale de Chartres; seconde édition. Prix: 15 s. A Paris, chez M. Leclerc, libraire, rue StMartin, près celle aux Ours, no 254.

- Les nouveaux pasteurs sont-ils des intrus? par M. François-Michel Martin, prêtre du département d'Illeet-Vilaine, 3 édition. Prix: 12 s. A Paris, chez M. Leclerc, libraire, rue St-Martin, près celle aux Ours,

n° 254.

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Alliance nationale et civique.

Les Grecs et les Romains avaient l'usage de porter au doigt un anneau d'or émaillé et chargé de la devise de leur république, ou de celle du plus vaillant homme de leur pays, comme l'emblème de leur dévoûment à leur patrie. L'orgueil n'en était point l'objet; leur patriotisme en était seul la cause. Ce talisman précieux, semblable à notre cocarde nationale, était le signe qui les distinguait; ils juraient par lui, et les vainqueurs lui portaient tant de respect, que lorsqu'un vaincu mourait dans un combat, ils lui laissaient au doigt cette alliance, de crainte de la profaner, ou d'attirer sur eux la colère céleste.

Pour imiter cet exemple, beaucoup de Français patriotes ont fait fabriquer une alliance civique en or, du poids de quatre deniers environ, dont la partie inférieure est gravée en relief, émaillée de bleu et or, et chargée de la devise: La nation, la loi et le roi.

Ce n'est point l'idée du luxe qui leur a fait naître celle-ci; c'est le vif désir qu'ils ont de voir un jour tous les bons Francais réunis par un même signe, comme sous un même drapeau.

Cette alliance figure un anneau d'or large de trois

à quatre lignes. Le prix est de 48 liv., port franc, par la poste.

Il faut affranchir les lettres et l'argent, et envoyer la mesure du doigt à M. Dufour, auteur de cette alliance, rue de la Harpe, no 163. On la recevra huit jours après, sauf le temps employé par les courriers. Modèle de devises nationales.

1. J'espère jusqu'à la mort.
2. La liberté ou la mort.

3. L'union fait la force.

4. Dieu, la nation et la loi.
5. La nation, la loi et le roi.
6. L'amitié nous unit.

7. L'amour et l'amitié.

8. Unis, ca ira.

9. Liberté, fraternité, égalité.
10. Vivre libre ou mourir.

Avis aux propriétaires de maisons.

Un établissement qui offre aux propriétaires de maisons un objet d'économie ne peut qu'être favorablement accueilli; il est aisé d'en apprécier l'utilité, et de sentir qu'il en résultera le plus grand bien.

M. Conor, maître maçon, entrepreneur de bâtiments, ci-devant employé dans les travaux du roi, propose aux propriétaires d'entretenir leurs maisons, de faire tous les ouvrages de maçonnerie, charpente. couverture, serrurerie, menuiserie, plomberie, marbrerie, vitrerie, carrelage, pavage, et tout ce qui sera nécessaire et relatif aux réparations d'entretien, moyennant l'abonnement dont le tarif suit.

Les maisons bâties depuis vingt ans payeront par abonnement 36 liv. par 1,000 liv. de location. Celles bâties depuis vingt ans jusqu'à cinquante ans payeront 45 liv. Celles bâties depuis cinquante ans jusqu'à cent ans et plus payeront 50 liv.

Lorsqu'il y aura de grosses réparations, augmentations, embellissements ou changements à faire en maçonnerie qui ne tiendront point aux réparations comprises dans l'abonnement, M. Conor s'en chargera, sous la conduite et inspection de tel architecte qu'il plaira aux propriétaires de choisir ; les ouvrages seront toisés, vérifiés, réglés au prix ordinaire; il sera fait remise à l'abonné d'un douzième du montant du mémoire réglé, Il en sera usé de même à l'égard de ceux qui auront des ouvrages de maçonnerie à faire; M. Conor fera le même avantage qu'aux abonnés; il se chargera des ouvrages et leur fera également la remise d'un douzième d'après la visite desdits ouvrages, vérification et règlement du mémoire. Il offre encore, à chaque mutation de locataires, d'envoyer visiter les lieux, de constater les réparations locatives et d'en fixer le prix.

La visite des maisons se fera très-exactement tous les mois pour prendre connaissance des réparations à faire.

Par ce moyen, les propriétaires seront débarrassés du soin toujours pénible de veiller eux-mêmes à l'entretien de leurs maisons; ils seront sûrs que, dès qu'il y aura la plus petite réparation à faire, M. Conor mettra tout de suite les ouvriers après; ils pourront quitter leurs foyers sans crainte, puisque leurs maisons seront toujours en bon état.

Il y a encore un avantage bien grand : c'est que le propriétaire pourra toujours compter sur un revenu fixe et invariable; car il n'arrive que trop souvent que les loyers sont absorbés par l'entretien de la maison, et qu'on est par là privé de son revenu ce qui ne sera point, moyennant l'abonnement.

M. Conor n'exigera point qu'on paye d'avance, mais seulement une année après, à dater du jour de

l'abonnement, ainsi continuant d'année en année, ce qui offre une grande facilité à l'abonné qui peut se trouver dans un moment de gêne.

La confiance que bien des personnes ont eue dans l'entreprise du sieur Conor fait espérer que plus son projet circulera, plus il s'accréditera, et plus le public sera convaincu qu'il réunit tous les avantages qu'on a annoncés.

Le bureau est rue de Montpensier, no 59, ancien enclos des Quinze-Vingts, près le Palais-Royal. I sera ouvert tous les jours depuis huit heures du matin jusqu'à deux heures, et depuis quatre jusqu'à neuf heures. Il faut avoir soin d'affranchir les lettres.

M. Louis, ci-devant libraire-imprimeur à Nantes, prévient MM. les négociants, banquiers, et généralement ses concitoyens, que les effets qu'il peut avoir en circulation dans le commerce seront acquittés désormais, à Paris, à son domicile, rue Saint-Séverin, no 29.

Malgré la rigueur de l'événement imprévu qui l'a déterminé à quitter Nantes ( ses jours ont été exposés; sa maison a été sur le point d'être pillée et brûlée, sous le prétexte absurde d'un magasin d'armes dans son imprimerie; de l'impression d'une vie imaginaire d'un évêque constitutionnel, et de la bulle du pape), faire il espère, par sa conduite franche et honnête, taire les cris de l'envie et de la haine, excités par la prévention et l'esprit de parti. Sur de l'estime et de l'amitié des honnêtes gens, il trouvera sa consola tion dans la paix de sa conscience. Il n'a pu faire connaître plus tôt cette disposition, incertain de l'asile qu'il aurait choisi: il fixe sa demeure à Paris, où il vient d'acquérir le fonds de librairie de M. Guillot, libraire-imprimeur, rue des Bernardins. Il fera le commerce de la librairie en tout ce qui le concerne, ainsi que la commission pour la France et l'étranger. Il prie tous ceux qui auraient à lui écrire de vouloir bien le faire à cette adresse :

Louis, libraire et commissionnaire, rue StSéverin, no 19, à Paris.

Il prie tous ses souscripteurs de Nantes et autres villes, pour la Bible ornée de trois cents figures, et pour le Rousseau, édition de M. Poinçot, d'être persuadés qu'aussitôt qu'il y aura de nouvelles livraisons, elles leur seront expédiées sur-le-champ.

Tontine de la Compagnie d'assurances sur la vie.

La Compagnie avait fixé au 1er octobre prochain l'époque où la tontine serait fermée, et où les actions commenceraient à courir, dans leurs classes, les chances de la mortalité; elle se croit obligée de différer de trois mois cette époque, et d'annoncer que la tontine sera fermée définitivement, et sans aucun retard ultérieur, au 1er janvier 1792.

Les motifs de ce retard sont : 1o l'embarras des enregistrements, survenus presque tous à la fois et en trop grand nombre pour pouvoir être terminés d'ici à la fin d'octobre; 2o les sollicitations de ceux qui, ayant pris un très-grand nombre de reconnaissances d'actions de la tontine, ont différé jusqu'à présent de désigner les têtes, et dont la plus grande partie est en pays étranger; 3° l'espérance que la Compagnie a de placer d'ici à cette époque le peu

d'actions qui lui restent dans chaque classe; 4o enfin, elle a vu par ses registres qu'il n'en résultait aucun inconvénient pour le public, parce que ce changement n'en occasionne aucun dans la classification des têtes déjà enregistrées. sollicité par

Il résulte de ce nouvel arrangement, des demandes multipliées auxquelles la Compagnie s'est crue obligée de déférer, que les actions ne seront casuelles ou sujettes à la chance de mortalité qu'à compter du 1er janvier prochain; que dans le courant du mois suivant on distribuera les listes des têtes qui composent chaque classe, et que les arrérages seront payés d'année en année dans le mois de janvier. Le premier payement, en janvier 1793, comprendra en outre l'intérêt de chaque action à 5 pour 100 compté depuis le 1er du mois dans lequel l'action aura été acquise jusqu'au 1er janvier 1791.

Paris, au bureau de la Compagnie, rue d'Amboise, le 26 septembre 1791.

Signé E. CLAVIÈRE, administrateur gérant.

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No 284.

GAZETTE NATIONALE OU LE MONITEUR UNIVERSEL.

Mardi 11 OCTOBRE 1791.

POLITIQUE.

DANEMARK.

De Copenhague, le 27 septembre. La princesse royale est accouchée le 22 de ce mois, à 7 heures du soir, d'un prince qui n'a vécu que 6 heures. Comme l'état dans lequel il est venu au monde donnait les plus grandes inquiétudes, on s'était empressé de le baptiser pendant la nuit sans aucune cérémonie, et on lui avait donné le nom de Christian. La princesse royale a été très-aflligée de cette perte, qu'il n'a pas été possible de lui dissimuler. Elle est cependant aujourd'hui aussi bien que son état peut le comporter.

Le comte d'Arnim, envoyé de Prusse en cette cour, avant obtenu un congé pour se rendre à Berlin, s'est embarqué dans la nuit du 25 de ce mois. C'est M. Wequelin, secrétaire de la légation, qui reste chargé d'affaires en son absence.

ALLEMAGNE.

De Vienne, le 24 septembre. La plupart des provinces du royaume de Bohême sont très-mécontentes des juifs qui s'y trouvent; ce peuple, avec sa theocratie, ne se plie pas facilement aux autres institutions sociales; il les élude, se livre à l'usure et au monopole, et accapare tout. L'empereur a reçu à Prague de nombreux mémoires de plaintes à ce sujet.

EXTRAIT d'une lettre de Francfort relative à la conférence de Pilnitz, aux promesses de l'impératrice de Russie, et à la situation d'une partie des émigrés français, du 27 septembre.

Tout ce qui a transpiré jusqu'ici de la fameuse entrevue de Pilnitz, c'est le récit des fêtes qui ont eu lieu à cette occasion: il en a paru de longues relations, dont le brillant est propre à amuser la partie du public qui s'occupe de ces détails très-indifférents pour l'histoire. Une autre partie de ce même public s'est abandonnée à différentes conjectures, dont les moins hasardées sans doute n'ont pas été les échanges dont l'on a prétendu qu'il y a été question. Pendant que la cour de Berlin consentirait enfin à celui de la Bavière contre les Pays-Bas, l'empereur, de son côté, n'opposerait pas, disait-on, des difficultés à ce que la Lusace fût réunie aux Etats prussiens, en échange des deux margraviats de Brandebourg en Franconie; mais l'on écrit de Ratisbonne que le ministre électoral de Brandebourg a reçu de sa cour un rescrit ministériel par lequel il est chargé de contredire formellement le bruit que cet échange ait été arrêté dans les conférences entre l'empereur et le roi de Prusse à Pilnitz, et, en déclarant ce bruit absolument faux et controuvé, d'ajouter qu'il n'y a pas même été pensé dans cette entrevue. Suivant les mêmes avis, il y a plus de réalité aux liaisons qu'on dit définitivement formées à Pilnitz entre les cours de Vienne et de Berlin; et les ministres à la diète ont eu communication qu'il avait été conclu à Pilnitz une alliance préliminaire ayant pour objet la garantie des possessions réciproques, le repos de l'Europe, particulièrement le maintien de la constitution germanique; alliance qui surtout pourrait avoir ses effets contre la France, dans le cas qu'elle donnât lieu à des hostilités, etc. Mais on sent combien cette dernière énonciation est vague, et combien peu elle ajoute aux lumières qu'on avait déjà par la déclaration des deux monarques, qu'on s'est empressé, de la part des princes français, de répandre en France et par toute l'Europe, et qu'on ne s'est pas moins pressé à Bruxelles, lorsqu'on y a vu cette publication précipitée, de faire regarder comme non avenue. Les nobles émigrés de France, qui avaient fondé les plus grandes espérances sur cette promesse purement éventuelle de L. M. I. et prussienne, ne sont pas moins flattés aujourd'hui d'une démarche que vient de faire la Russic. Le comte de Romanzow, qui est revêtu du caractère de ministre plénipotentiaire de l'impératrice près des électeurs du Rhin, arriva le 19 de ce 2 Série.-Tome 1.

Troisième année de la Liberté.

mois à Coblentz, où il remit à Monsieur et à monseigneur le comte d'Artois une lettre de sa souveraine qui l'accréditait pour traiter avec eux en son nom : ils avaient reçu en même temps un courrier de Pétersbourg, qu'on croit en avoir été expédié par M. de Bombelles, et dont les dépêches paraissaient leur avoir causé la plus vive satisfaction. Les principaux d'entre les émigrants français, écrit-on de Coblentz en date du 22 de ce mois, se sont rendus ce jour-là près de M. de Romanzow, qui leur a fait part d'une lettre qu'il avait aussi reçue la veille par un courrier de Pétersbourg, et par laquelle l'impératrice, sa souveraine, déclare « qu'à l'égard de S. M. T. C., elle est dans les mêmes sentiments que l'empereur et le roi de Prusse; qu'en conséquence elle emploiera tout son pouvoir et son influence politique pour la rétablir dans son ancienne autorité et sa splendeur. »

Outre des assurances aussi agréables données par cette lettre, qui doit incessamment être rendue publique, les princes français ont en même temps reçu, dit-on, de la part de l'impératrice, le pouvoir de disposer d'une somme de deux millions de roubles pour l'usage qu'ils jugeront le plus convenable.

En rangeant ce dernier rapport parmi ceux dont l'esprit de parti nourrit ses espérances, nous croyons pouvoir donner pour certain que les sollicitations des princes français, ou de ceux qui les conseillent, ont eu en Russie le même succès qu'à Pilnitz, c'est-à-dire la perspective d'un appui futur, dans le cas que d'autres puissances l'accordassent, et que ce secours fût réclamé pour tirer le roi de France de la situation où il se trouvait alors; mais la situation de S. M. très-chrétienne ayant absolument changé par son acceptation formelle et motivée d'une constitution que des puissances étrangères ne sont pas appelées à juger, l'on s'aperçoit dès à présent que ce secours ne pourra pas être réclamé contre l'aveu de Louis XVI, et que par conséquent, les dispositions eventuellement énoncées à Pilnitz ne se réalisant point, l'impératrice continuera d'être dans les mêmes sentiments que l'empereur et le roi de Prusse, c'est-à-dire de regarder sa déclaration comme non avenue. En effet, ce n'est pas à Bruxelles seulement qu'on s'exprime ainsi, depuis que la nouvelle de l'acceptation de Louis XVI y est parvenue. Des avis de Berlin parlent sur le même ton; et si la seconde législature de France ne se laisse pas conduire par l'esprit de faction pour brouiller l'état présent des choses, il est très-apparent qu'aucune puissance étrangère ne se croira autorisée à intervenir pour soutenir la cause d'un parti mécontent contre la nation réunie avec le roi.

Extrait d'une lettre de Coblentz, le 1er octobre.

La situation des émigrés français est vraiment déplorable; et c'est au moral surtout qu'ils sont à plaindre. Le préjugé de leur noblesse les tient dans un état de crise qui fait pitié. Les principaux agents des princes exaltent encore les têtes. Celles des jeunes gens est dans une sorte de délire. Ce mot d'honneur français paraît être l'expression magique à laquelle leur raison ne peut résister... Le roi de Suède a peut-être plus contribué que personne à égarer la plupart d'entre eux. Ce monarque a pris d'abord la querelle des princes français avec une chaleur incroyable. On eût dit à l'entendre parler qu'il eût donné sa couronne pour se trouver dans la position de M. d'Artois ou de M. de Condé....... Dans une assemblée, chez M. de la Queuille, lorsqu'on a lu la fameuse déclaration de Pilnitz, c'était un spectacle curieux que d'assister au commentaire que l'on faisait à chaque mot. Un article paraissait-il insignifiant, il était relevé avec beaucoup d'adresse, et l'on finissait toujours par prouver à l'assemblée que Léopold et le roi de Prusse étaient décidés. J'ai vu les meilleures têtes de ce sénat n'oser proposer leurs doutes et sortir convaincus de la meilleure foi du monde que la France allait périr ou les recevoir....... La manière de parler de Louis XVI a beaucoup varié. Voici une petite anecdote qui vous le prouvera: Un cocher d'un de ces messieurs avait tenu des propos indécents sur la conduite du roi à Paris. (C'était avant la fuite du 10

roi vers Montmédi. ) Le pauvre domestique a été arrêté sur-le-champ et mis dans une prison où il est resté quelque temps. Cette aventure a fait quelque bruit car alors les émigrés se faisaient un devoir chevaleresque de s'exprimer toujours dignement en parlant de Louis XVI, du moins en public; mais depuis l'acceptation il en est autrement. Ces jours-ci, dans un souper d'émigrants, comme plusieurs s'emportaient en invectives contre le roi, Messieurs, leur dit un des convives, ET LE COCHER! etc.

ANGLETERRE.

De Londres. M. Barthélemy, secrétaire d'ambassade, a notifié officiellement, le 26 septembre, au cabinet de Saint-James, l'acceptation pure et simple, faite par le roi des Français, de la constitution décrétée par l'Assemblée nationale.

On dit que cette nouvelle a été accueillie par la nation anglaise avec des transports de joie; que plusieurs personnes ont illuminé leurs maisons, et qu'en général ce peuple fier et digne de la liberté semble pénétré d'estime pour des voisins qui ont su la conquérir et sauront aussi la conserver. Ces dispositions ne nous laissent rien à craindre de la part de la Grande-Bretagne, où la souveraineté réside dans la nation, que ses ministres ne contraindront jamais à combattre un peuple libre et par conséquent frère.

On a reçu, le 29 du mois dernier, des dépêches du lord Gower, ambassadeur de S. M. B. à Paris, que l'on a fait passer sur-le-champ au roi, à GloucesterLodge.

M. Hopkins vient d'être élu lord-maire de la cité de Londres. Les nouvelles taxes mises durant la dernière session du parlement ont produit jusqu'an 23 du mois de septembre 1791, c'est-à-dire pendant onze semaines, la somme de 275,135 liv. sterling 14 schillings

1 sou.

Les froids qui sont survenus empêcheront la famille royale de faire à Weymouth un aussi long séjour que cette ville l'avait espéré. Cependant on ne croit pas qu'elle parte avant le 15. On prépare au château de Windsor des appartements destinés, à ce qu'on croit, pour le duc et la duchesse d'York, à leur arrivée de Berlin. L'envoyé de cette cour a eu, le 3 de ce mois, une entrevue particulière avec le ford Grenville au bureau des affaires étrangères.

La gazette de la cour a donné, le 2 octobre, la notification officielle du consentement de S. M. B. au mariage du duc d'York avec la fille ainée du roi de Prusse. On remarque que le prince de ce nom est le seul de la famille régnante qui se soit astreint pour son mariage aux formes prescrites par l'acte du parlement, depuis son grand-père le feu prince de Galles.

S'il faut en croire quelques lettres de l'Inde, qui nous semblent tout au moins douteuses, le général Cornwallis était à Chistommany le 7 avril dernier cette place n'est pas fort éloignée de Seringa-Patnam; et d'ailleurs, les pluies ne commençant guère dans ce pays que six semaines après le mois d'avril, il aurait eu le temps de faire avancer ses troupes et de former le siége de la capitale du Maissour avant la mauvaise saison. On suppose ici, mais peut-être bien gratuitement, ce que l'on désire, que Seringa-Patnam et les 17 millions sterling déposés dans son trésor ont déjà passé dans nos mains victorieuses.

Plusieurs Anglais, prisonniers de Tippoo-Saib, renfermés dans Bangalore, ont dù leur liberté à la conquête de cette place, prise le 22 mars 1791. Ce 22 est un jour bien fatal à nos ennemis, car, outre cette dernière place, nous leur avons pris dans cette année seulement Dindigut le 22 août, et Palgantcherry le 22 septembre. L'année précédente avait été signalée par la conquête de Caroor et de Coimbetour le 22 juin 1790. Tippoo-Saib traite les prisonniers anglais avec une douceur qu'il espère apparemment que ses sujets trouveront en

nous.

La frégate la Narcisse et le brigantin le Sourgue sont partis en course vers la fin du mois dernier; la Méduse, vaisseau de 50 canons, et le brigantin le Scorpion, ont fait voile le même jour pour la côte de Guinée.

S. M. B. a fait présent à M. Pitt d'une coupe d'argent contenant trois bouteilles.

ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE.

Une lettre de Philadelphie, en date du 15 juillet, rend un compte très-favorable de l'état du commerce. Les exportations ont été beaucoup plus considérables cette année qu'elles ne l'avaient jamais été. Tout semble promettre de pareils succès pour l'année prochaine car la récolte, qui approche, paraît devoir être des plus abondantes.

ESPAGNE.

De Madrid, le 26 septembre. La santé de l'infant don Carlos dépérit de jour en jour. Les médecins paraissent n'avoir presque plus d'espoir de le conserver.

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Les Espagnols ont rendu Oran aux Algériens à peu près dans le même état où il était lorsqu'ils l'ont pris avec les anciennes fortifications des Maures. Celles que l'Espagne avait fait construire ont été démolies. On a conservé seulement le port de Mazalquivir, et l'on se propose de le fortifier.

Le frère du roi de Maroc a reparu à la tête de 40 mille hommes, et a obligé ce souverain à conclure la paix avec l'Espagne et à retirer ses troupes de devant Ceuta, pour les porter dans l'intérieur du royaume. M. d'Urbina a en conséquence conclu à Ceuta une trève avec le roi de Maroc.

PORTUGAL.

De Lisbonne, le 2 septembre.-Le margave d'Anspach, dont l'abdication a été annoncée, est arrivé ici venant d'Angleterre; il est accompagné de lady Craven.

FRANCE.

De Paris, le 10 octobre. La lettre d'un négociant d'Ostende annonce que Léopold a donné ordre de reconnaitre dans tous les ports le pavillon national français; on y raconte en outre qu'un envoi d'armes arrivé dans ce port avec destination pour les émigrés de France a été en vain réclamé par eux, et qu'il a été répondu à leur agent que les émigrés français étant sous la sauvegarde des lois du pays, ils devaient y respecter les lois, qui ne permettent point aux étrangers d'y être armés, etc. »

MUNICIPALITÉ.

Le corps municipal, informé par le département de police que tous les jours l'on contrevient aux sages dispositions de la déclaration du roi du 13 juin 1777, enregistrée le 2 septembre suivant, qui défend aux marchands de vins d'avoir des comptoirs revetus de plomb; aux laitières, d'avoir des vaisseaux de cuivre; aux regrattiers de sel, et aux débitants de tabac, de se servir de balances de cuivre ; le premier substitut adjoint du procureur de la commune entendu; et en vertu des décrets de l'Assemblée nationale, sanctionnés par le roi, qui maintiennent tous les règlements de police non anéantis par les lois nouvelles, arrête que la déclaration du roi du 13 juin 1777 sera réimprimée, atlichée et envoyée aux comités des 48 sections; mande aux commissaires de police de tenir la main à son exécution. Signé BAILLY, maire; DEJOLLY, secrétaire-greffier.

GÉOGRAPHIE.

M. Desnos, géographe pour les globes et sphères et libraire du roi de Danemark, rue St-Jacques, no 354, annonce qu'il délivre présentement aux souscripteurs son atlas national et général de la France, en six grandes feuilles réduites d'après celles de l'académie royale des sciences, par M. Cassini-de-Thury. Vol. in-folio broché, 24 liv. Atlas en 83 cartes, présenté à l'Assemblée nationale; vol. grand in-4", toutes les cartes encadrées de vignettes agréables; belle édition dont il n'y a que 25 exemplaires de tires; relié, 84 liv. Le même atlas, petit in-4°, avec un précis élémentaire et méthodique de la nouvelle géographie de la France; broché, 48 liv. Atlas national en 20 feuilles ayant plusieurs départements sur chacune, encadrées aussi d'une bordure de vignettes propres à être mises sous verre; vol. in-folio, relié, 24 liv. L'atlas ecclésiastique divisé en 83 départements et évéchés, et en 10 arrondissements métropolitains; vol. in-folio, relié, 20 liv.

Le petit atlas en 48 cartes, renfermant les 83 départe

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