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j'ai dù supputer la valeur, ceux qui sont compris dans mon état sous le nom d'objets dont la vente est suspendue. Il s'appuie sur ce que ce sont les biens des hôpitaux et des colléges.

M. Bergasse se trompe. Les biens dont la vente est suspendue sont des maisons occupées par des religieux, des droits, des cens, des emplacements occupés par d'anciens tribunaux, des régies, etc., et aussi quelques autres biens sur le sort desquels il n'a pas encore été statué ceux des hôpitaux n'y sont que pour une très-petite

somme.

M. Bergasse me conteste l'évaluation que j'ai faite des domaines de la couronne, y compris les apanages, les domaines engagés, etc., à 200 millions, et il s'appuie sur le produit des domaines non engagés, qui n'était que de 1 million 649,852 liv.; mais M. Bergasse ignore sans doute que la seule rentrée dans les domaines engagés, décrétée en dernier lieu par l'Assemblée nationale, assure à la nation un bénéfice de revente que le comité des domaines et l'administration des domaines estiment beaucoup plus de 200 millions; et cependant je n'ai porté cette valeur, y compris la partie affermée 1 million 649,852 liv., qu'à 200 millions.

Quant aux rentes appartenant au domaine ecclésiastique et royal, ainsi qu'aux droits de mutation susceptibles de rachat, je les ai estimés 300 millions, et je ne l'ai fait que d'après le témoignage des personnes les plus éclairées dans ces matières. Leur évaluation était supérieure à la mienne; mais, pour tout ce qui est hypothétique, j'ai toujours adopté de préférence le minimum pour les ressources, et le maximun pour les charges.

Au reste, c'est une bien mauvaise manière d'apprécier le produit du rachat des droits de mutation, que d'en juger par le revenu que le domaine en retirait. Chacun sait que c'était une des choses sur lesquelles s'exercaient le plus activement le crédit et la faveur, et que le domaine n'en retirait que ce qui avait pu échapper à tous Jes intrigants de la cour et de la ville.

M. Bergasse trouve exagérée mon évaluation des reprises du trésor public à 100 millions. J'aurais pu cependant la porter beaucoup plus haut; car les seules créances de l'Amérique pour ce qui reste dû, et du duc des Deux-Ponts, montent à 40 millions; et il est connu que le reste monte bien plus haut qu'à 60 millions.

J'aurais pu compter pour quelque chose l'arriéré des impositions; et je ne l'ai compté pour rien: un article de 359 millions pouvait cependant tenter un exagérateur.

M. Bergasse me reproche la supposition que j'ai faite, qu'en cas d'insuffisance des autres objets, on pourrait, sans détériorer la réserve nationale des bois et forêts, tirer une ressource de 300 millions des bouquets de bois épars tant de l'ancien domaine que du clergé. M. Bergasse n'estime la masse entière des bois qu'en proportion des revenus, et il juge qu'un capital de 300 millions est à peu près la valeur entière des forêts nationales. Le comité des domaines et l'administration des domaines estiment cette valeur 1 milliard 200 millions, et ne sont point étonnés d'une vente partielle de 300 millions. M. Bergasse en sait plus qu'eux tous. Je ne lui conteste aucune de ses connaissances; mais je lui observe que j'aurais pu, sans changer un seul de mes calculs, diminuer de 100 miltions la somme des ressources, puisqu'elle excède de 100 millions celle des besoins. J'aurais pu m'inquiéter peu d'établir un rapport exact à livres, sous et deniers, entre une dette calculée au plus haut et des valeurs calculées au plus bas, surtout quand le solde de ce compte immense ne doit avoir lieu que dans un espace de trente années, et que l'on est sûr d'ètre, à cette époque, libéré de 100 millions au moins des 175 millions de rentes viagères dont nous sommes aujourd'hui grevés.

Dans l'aperçu d'une semblable opération, il suffisait d'opposer à cette masse connue de dettes une masse à peu près égale de biens à vendre; et assurément c'est ce que j'ai fait de manière à contenter la raison et la bonne fol. Mais je n'ai jamais eu la prétention de convaincre ceux qui repoussent la vérité dès qu'elle n'est pas liée à un système de contre-révolution.

Je n'ai pas déduit, dit M. Bergasse, le seizième des municipalités du prix total des biens nationaux.-Je croyais y avoir suppléé de deux manières : 1o en diminuant l'évaluation de la plus-value, tandis qu'elle doit naturellement augmenter avec la valeur des biens et par la dimi

nution de leur quantité; 20 en portant les ressources à 100 millions au delà des charges.

M. Bergasse me conteste l'évaluation que j'ai faite des besoins passés, présents et à venir du trésor public, et la consommation extraordinaire de 1 milliard 100 millions que je crois suffisante à ces besoins. J'ai dit dans mon rapport sur quoi je fondais mon opinion. M. Bergasse ne dit pas pourquoi il en a une autre ainsi je suis dispensé de lui répondre.

M. Bergasse me reproche de n'avoir pas fait connaître la somme que la caisse de l'extraordinaire a payée au remboursement de la dette exigible, soit en assignats, soit en reconnaissances de liquidation.

Je ne peux répondre à ce reproche que par l'invitation à M. Bergasse de relire mon rapport, dans lequel il trouvera, pages 45 et 47, ce qu'il n'y a pas encore aperçu. S'il veut plus de détail, je le renverrai au compte de la caisse de l'extraordinaire, que l'Assemblée nationale a fait imprimer tous les mois, et que M. Bergasse, en sa qualité de député, a dù recevoir, ainsi que nous tous. Il a peut-être mis cette lecture au rang des autres devoirs de député auxquels il a renoncé. Dans ce cas, du moins, il ne fallait pas en parler.

Que dirai-je de la mauvaise foi avec laquelle M. Bergasse calcule comme déjà dépensés les 1 milliard 100 millions, dont une partie seulement se trouve employée? et M. Bergasse le sait très-bien. Il faudrait démentir chaque mot de ses notes; il faudrait relever tout ce qu'elles ont d'insidieux; et, en vérité, elles n'en valent pas la peine.

Après avoir répondu à chaque assertion particulière, je me crois dispensé de relever la récapitulation de mes erreurs; et je ne dirai plus qu'un mot.

Que prétend M. Bergasse? que prétendent ses adhérents? Veulent-ils prouver à la nation que ses dettes sont bien plus grandes, et ses ressources bien moindres que nous ne le croyons? Ce ne serait pas assez; car les dettes ne sont pas notre ouvrage; et les moyens de les payer, M. Bergasse nous fait un crime de les employer à la libération de la dette. Or, en revenant à son système, nous aurions les dettes, et nous n'aurions aucun moyen de les payer que les emprunts et les impôts. Ne pouvant pas nous faire adopter de semblables moyens, il est bien aise sans doute d'en présenter la perspective à la nation, Heureusement pour elle que les sentiments de ses nouveaux défenseurs lui sont connus par une longue expérience.

Quant à nous, nous avons trouvé près de 300 millions de nos revenus consommés d'avance: nous laissons nos revenus arriérés de 400 millions. Voilà du moins une vérité qu'il est impossible de nous contester,

Signé MONTESQuiou.

Extrait d'une lettre des bords du Rhin, du 1er octobre.

Toujours nos gazettes sont remplies de menaces de toute l'Europe contre la France. Toujours le roi de Suède ne rêve qu'à la contre-révolution de France, et la division de sa flotte, conservée en armement à Revel, quand le désarmement de la division de Cronstad est complet, doit, au nombre de 12 à 13 vaisseaux, sous le commandement de l'amiral Puschkin, s'approcher des terres françaises. On en dit bien davantage de la puissance russienne. Catherine embrasse avec zèle la cause des princes français; elle leur a fait passer 2 millions effectifs et des promesses éclatantes. Les gazetiers allemands ont déjà tiré tout le parti possible des dispositions de Léopold et du roi de Prusse, et de la célèbre entrevue à Pilnitz. Ils ne disent rien de l'Angleterre ni de la Hollande, encore moins de l'Espagne, si ce n'est qu'ils citent un emprunt de 100 millions que Sa Majesté espagnole fait à Gênes. Mais ils n'oublient point le Portugal, qui entre aussi dans la ligue des puissances, et, sans parler de son contingent, ils n'affirment que sa détermination.

Le bruit de ces diverses nouvelles flatte et relève

SPECTACLES.

de temps en temps les cœurs des émigrés français. | l'honneur, ne peuvent plus dire comme François Ier : La foule de ceux qui abandonnent leur patrie pour Tout est perdu hors l'honneur, etc. venir les rejoindre leur persuade que leurs espérances sont bien fondées. Mais la nouvelle qui, dans ce moment, soutient leur déplorable constance, c'est la scène extraordinaire qui s'est, dit-on, passée à Coblentz, le 25 septembre, entre les principaux émigrés et un officier russe, nommé M. de Romanzow. M. le maréchal de Broglie, émigrant, se trouvant à la tête d'une nombreuse députation, a parlé ainsi :

« Monsieur, votre auguste souveraine avait depuis longtemps les droits les plus mérités au respect et à l'admiration des gentilshommes français, elle en acquiert aujourd'hui à leur reconnaissance et à leur amour. Chargé par eux, et en qualité d'un de leurs chefs, de l'honorable fonction d'en offrir l'hommage à cette illustre impératrice, j'ai l'honneur de prier M. le comte de Romanzow de le lui faire parvenir.

» Recevez vous-même, monsieur, les sincères remercîments de toute cette noblesse pour les sentiments que vous avez manifestés en sa faveur. »

Ces paroles sont peu remarquables. Voici la réponse de l'officier russe, qui d'ailleurs n'est point le feld-maréchal Romanzow :

«M. le maréchal et messieurs, tous les souverains, puisqu'ils veillent à la prospérité de leurs sujets, toutes les nations jalouses de leur bonheur n'ont apparemment que la même opinion sur les troubles et les malheurs de la France; mais il était de la destinée d'un règne marqué par tant de gloire, que l'impératrice fût la première à mériter et à obtenir le tribut de votre hommage. Les limites des empires tombent, lorsque le coup d'œil d'un grand monarque considère les vertus et les talents. L'impératrice cesse de vous être étrangère; elle contemple avec satisfaction la noblesse française montrant ce que les vertus héréditaires donnent d'élévation, ce que la loyauté, l'attachement pour ses maîtres inspirent d'intérêt. Il semble, messieurs, que rien ne manquait à la gloire de l'impératrice: cependant votre déniarche y ajoute; et moi, plein de vénération pour vous, messieurs, et pour l'illustre guerrier qui est à votre tête, je regarde ce jour comme la plus belle époque de ma vie. »

Ne dirait-on point que l'impératrice de Russie, qui est peut-être, parmi les têtes couronnées qui n'ont point vu la France, la personne la mieux instruite sur l'état et les mœurs de ce royaume, voulût tout d'un coup, et comme par entreprise, ajouter à la conquête de la Crimée et du Cuban la conquête du royaume de France? Quant à l'officier russe qui s'est trouvé à Coblentz, soit par hasard, soit à dessein, il est possible qu'il ait reçu chez lui la visite de quelques émigrés français conduits par M. le maréchal de Broglie; mais il n'est pas croyable qu'un officier russe (fût-il le maréchal de Romanzow, qu'il n'est point) ait tenu le discours qu'on lui prête, soit à cause du ton de rodomontade qui y règne, soit par rapport aux promesses étranges que ce discours renferme. La Sémiramis du Nord, l'admiratrice et l'amie de Voltaire et de tant d'hommes célèbres de France, n'approuverait point un pareil langage.

Cependant le récit de cette conversation de théâtre est très-répandu ici. Je puis vous assurer qu'il fait sur les peuples un effet tout différent de celui qu'on a l'air d'en attendre. Comment se fait-il, disent les honnêtes gens, qu'après une amnistie si généreusement et peut-être si légèrement accordée par les patriotes de France, qui sont la patrie, aux émigrés qui ne sont rien, ces derniers méditent encore des vengeances contre ceux-là même qui avaient le droit de Jeur pardonner et qui leur pardonnent? Ainsi donc, ajoutent chez l'étranger les personnes plus instruites, Jes émigrés francais, qui prétendent combattre pour

ACADÉMIE ROYALE DE MUSIQUE. — Demain Didon, suivie du ballet du Navigateur.

THEATRE DE LA NATION.-Aujourd'hui Mérope, trag., suivie de la Partie de chasse d'Henri IV.

THEATRE ITALIEN. — Aujourd'huiles Deux Chasseurs et la Laitière, et l'Amant jaloux.

En attendant la 1re représentation d'Agnès et Olivier, comédie lyrique en 3 actes.

THEATRE FRANÇAIS, rue de Richelieu.-Aujourd'hui la 33e représentation de l'Intrigue épistolaire, com. nouv., préc. de l'Ecole des Mères.

THEATRE DE LA RUE FEYDEAU, ci-devant de Monsieur. La 8e représentation du Club des Bonnes Gens, ou le Curé Picard, précédé de Jean Lafontaine.

Lundi la 1re reprise des Vengeances, opéra français.

THEATRE DE MADEMOISELLE MONTANSIER, au Palais-Royal. Aujourd'hui Isabelle de Salisbury, opéra nouveau en 3 actes, précédé de l'Apparence trompeuse, comédie en un acte.

THEATRE DES GRANDS DANSEURS DU ROI.- Aujourd'hui la Partie de Chasse, le Souper et la Nuit d'Henri IV, pant. ornée de chants, précédée du Temple de l'Hymen, avec le ballet de la Rose et le Bouton; le tourbillon de feu exécuté par le jeune Anglais et Madelon Friquet.

AMBIGU COMIQUE, au boulevard du Temple. Aujourd'hui l'Heroine américaine, pantomime à spectacle, précédée de la Clochette opéra comique, et du Malentendu, comédie.

THEATRE FRANCAIS COMIQUE ET LYRIQUE.- Aujourd'hui Nicodeme dans la lune ou la Révolution pacifique, par le cousin Jacques.

THEATRE DE MOLIÈRE, rue Saint-Martin. - Aujourd'hui la 2e représentation des Solitaires anglais ou le Triomphe des Femmes, drame, suivi du Retour de Nicodème du soleil.

THEATRE DE LA RUE DE LOUVOIS.—Aujourd'hui la Fausse Agnès ou le Poete campagnard, comédie en 3 actes, suivie des Alchimistes. En attendant le Bienfaisant, com. en 3 actes.

THEATRE DU MARAIS, rue Culture-Sainte-Catherine. - La première représentation de l'Habitant de la Guadeloupe, comédie en 3 actes, suivie de la Gageure imprévue, com. en un acte.

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POLITIQUE.

ALLEMAGNE.

OU

De Vienne, le 21 septembre. Les faubourgs de cette ville s'étant fort étendus, et la capitale ayant en général pris beaucoup d'accroissement, il a paru convenable à la sûreté publique d'augmenter ici la garnison de quatre bataillons d'infanterie hongroise. En conséquence, et pour marquer davantage la raison de ce changement, on doit établir quatre nouveaux majors de place, dont deux auront le rang de lieutenant-colonel, et nommer en outre quatre nouveaux adjudants. De Cologne, le 30 septembre.· prime la Gazette de Manheim, du 28 septembre : « Un Voici comme s'excourrier de l'empereur confirme que toutes les puissances se sont réunies et liguées avec les monarques d'Autriche et de Prusse pour agir de concert contre la France, qu'en conséquence ils ont rappelé leurs ambassadeurs, qui doivent se réunir à Aix-la-Chapelle pour délibérer sur les moyens de rétablir dans ce royaume les choses sur l'ancien pied. »

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et

De Coblentz, le 25 septembre. Entre les émigrés français réfugiés ici, un imprimeur de cette même nation, vêtu d'une.espèce d'uniforme, demeurant depuis huit à dix jours en cette ville, sans permission du gouvernement, a distribué hier matin un écrit intitulé: Secrets, causes et agents des révolutions de France. A Coblentz. Dans cet écrit plusieurs personnes se trouvent nommées comme factieuses, rebelles, et membres de la soi-disant propagande. Cette brochure ayant excité l'attention du gouvernement, le typographe militaire a été arrêté sur-le-champ. Il est résulte, tant de l'examen que d'autres informations, qu'il n'a été autorisé par personne à la publier, qu'il l'a imprimée dans un autre territoire, à deux lieues d'ici, qu'il n'a aucune imprimerie en cette ville, et qu'il a réimprimé cet ouvrage d'après un exem-plaire publié en France il y a un an. On l'a donc forcé de reprendre les exemplaires qu'il avait distribués; on les a confisqués de la part du magistrat, avec tous ceux qu'il avait encore dans sa maison; et ensuite on l'a chassé sur-le-champ de la ville.

PRUSSE.

De Berlin, le 24 septembre. Les manœuvres d'automne ont été fort brillantes. Elles ont consisté en attaques réciproques de la part de deux corps de troupes: l'un était commandé par S. M., et l'autre par M. de Mollendorf. Le 21, ce général a attaqué, avec son corps posté sur le Zachelsberg, les troupes du roi, et les a repoussées. Mais le lendemain les troupes de S. M. avaient pris une position sur la mème montagne, tandis que le corps de Mollendorf, arrivé à Nedlitz, passa sur trois colonnes le soi-disant fossé des Tirolines, et attaqua l'aile gauche du roi. Le général fut repoussé et obligé de repasser le fossé. Le 23, M. de Mollendorf réitéra son attaque avec plus de succès contre l'aile droite, et le roi fut obligé de se retirer avec ses troupes battues jusqu'à Kohiberg. Ces diverses manœuvres ont été exécutées avec une précision dont S. M. a paru satisfaite.

ITALIE.

De Rome, le 15 septembre. qui l'on faisait dire autrefois dans le fameux opéra du Le cardinal Zelada, à Conclave Puissé-je m'entendre appeler secrétaire d'Etat, et puis mourir! vient de refuser une pension que le roi de Sardaigne voulait lui assigner sur l'évêché de Mavarre. La conduite de ce prélat semble lui réconcilier l'estime des Romains, que son ambition et les moyens qu'il employait pour la satisfaire lui avaient fait perdre.

Le Saint-Office va faire un exemple de M. Octave Capelli, accusé d'incrédulité. Ce tribunal croit devoir déployer toute la rigueur des lois dans un temps où fimpiété ose attaquer ouvertement les droits du SaintSiége.

2 Série.-Tome I.

LE MONITEUR UNIVERSEL.

Troisième année de la Liberté.

L'inquisition d'État de Venise vient de faire pendre, pendant la nuit, aux colonnes de Saint-Marc, un particulier que l'on croit être le marquis Vivaldi, connu par sa correspondance secrète avec le fameux Cagliostro, et l'a ensuite fait exposer le matin, enveloppé dans un drap, avec cet écriteau : C'est ainsi que la république récompense les francs-maçons.

De Trieste, le 3 septembre. jouir des avantages du traité entre notre cour et la Porte, Nous commençons à celle-ci nous ayant accordé la libre navigation sur la mer Noire. Déjà nous avons vu des passe-avant donnés et signés à Vienne, lesquels tiennent lieu de patentes royales aux navires faisant voile pour la mer Noire. La première de ces permissions a été délivrée à Vienne, par le baron Joseph Rupeich, le 23 août dernier, pour le brigantin Comte Samuel-Giulay, capitaine Joseph Svaglich. Notre commerce se réjouit d'avance des progrès qu'il peut faire, en voyant s'étendre ainsi la carrière de son industrie.

HOLLANDE.

De la Haye, le 2 octobre.-Le prince stathouder est attendu demain dans cette résidence.

Les états de Hollande et de Westfrise ont été assemblés avant-hier; ils continueront leurs délibérations mercredi prochain.

Il est arrivé dans cette ville un secrétaire de M. Gouvernet, ministre de France désigné pour résider auprès de Leurs Hautes-Puissances. Les dépêches qu'il a apportées contiennent principalement les articles de la constitution française, et une missive du roi, par laquelle S. M. notifie avoir accepté et ratifié, de son propre mouvement, la constitution dans toutes ses parties. Sur quoi M. Cailliart, secrétaire d'ambassade, conféra, le 29 du mois passé, avec M. Fagel, greffier de L. H. P., et avec M. le grand pensionnaire Van-der-Spiegel, et leur remit dans cette occasion les articles de la constitution française, ainsi qu'un mémoire relatif à l'acceptation pure et simple de cette constitution par le roi.

PAYS-BAS.

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De Bruxelles, le 4 octobre. les fêtes à l'occasion de l'arrivée de l'archiduc Charles; Nous sommes ici dans ce qui forme un contraste avec l'attitude inquiète des émigrés français. On pense généralement ici que l'empereur et le roi de Prusse ne se mêleront point, par la force militaire, des affaires de France. Voilà pourquoi, dit-on, ces princes laissent actuellement mettre en avant la protection de l'impératrice de Russie, croyant se débarrasser ainsi des importunités des principaux émigrés français. Cependant ceux-ci n'ont point encore quitté la cocarde blanche et l'uniforme, ni leurs espérances coupables et folles. Ils ont fait imprimer le discours de M. le maréchal de Broglie, et la réponse attribuée à M. le comte de Romanzow, ministre de l'impératrice de Russie, et ils y ont joint une lettre de la noblesse française à l'impératrice elle-même, laquelle lettre est annoncée souscrite par des milliers de gentilshommes. La voici telle qu'elle à été imprimée :

Madame, Votre Majesté impériale a depuis longtemps mérité l'admiration de tous les peuples. Ses titres étaient ses actions; elle acquiert aujourd'hui des droits à la reexprimer ces deux sentiments à Votre Majesté. Elle ose connaissance universelle. La noblesse française peut donc dire qu'il ne manque rien à votre gloire. Affermir tous les trônes, en relevant celui des Bourbons, devait être un des miracles de votre règne. Vous embrassez la cause des rois, et manifestez le vœu de toutes les puissances de l'Europe. Il était donc dans l'ordre des destinées que deux grandes souveraines prêtassent l'appui de leurs armes et de leur nom à la maison de France. Elisabeth d'Angleterre, l'héroïne de son siècle, secourut Henri IV, qui combattit la Ligue à la tête de nos aïeux. L'immortelle Catherine se déclare pour les petits-fils, dont nous suivons aussi le panache au chemin de l'honneur ; elle permet au prince de Nassau, à ce héros pour qui la gloire est un besoin, et dont la valeur a partout naturalisé les

exploits, de venir se ranger sous les étendards des généreux frères de l'infortuné Louis. Le comte de Romanzow, digne ministre d'une telle souveraine, vient représenter Votre Majesté auprès de nos princes; ainsi Catherine donne la première sanction à leurs droits, et la noblesse francaise lui doit son premier espoir.

» Votre Majesté impériale, par une magnanimité bienfaisante, nous offre un asile dans le malheur. Nous serions fiers de recevoir vos lois, de partager le bonheur des peuples qui vivent sous votre empire; mais il ne nous est pas permis de songer à une seconde patrie. Si la monarchie francaise s'écroule, la noblesse (l'honneur le commande) doit s'ensevelir sous ses débris... Pourquoi prévoir des revers, quand tout nous présage des succès? Sous vos auspices, nous n'en pouvons douter, cette monarchie renaitra de ses ruines, et reprendra son ancienne splendeur.

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Quel caractère imposant et sublime Votre Majesté développe à tout son siècle! et quelle place elle s'assure dans la postérité ! La noblesse vous devra un nouveaulustre; la religion, ses autels; Louis, la liberté; la royauté, le maintien de ses droits; la France, le retour de l'ordre et du bonheur; et le monde menacé d'un bouleversement général, la paix et la tranquillité. Le génie de Pierre le Grand a arraché un seul empire à la barbarie; le génie de Catherine aura empêché l'Europe entière d'y retomber.

» Nous sommes, avec les sentiments de la plus haute admiration, de la plus vive reconnaissance et du plus profond respect, Madame, de Votre Majesté impériale les très-humbles et très-obéissants serviteurs.

» Le 26 septembre 1791. »

L'espèce de congrès qui s'assemble à Aix-la-Chapelle est comme le dernier refuge des prétentions et des espérances trompées des émigrants. Les ministres des puissances étrangères accrédités en France doivent s'y rendre; et c'est là que l'on doit, ou rédiger les plans, ou concerter les négociations concernant la réintégration de la noblesse française dans le royaume de France.

Le Tocsin, journal annoncé par M. Suleau, ne fait point fortune. Il ne parait pas qu'il se soit présenté un seul souscripteur.

Il n'y a encore rien de décidé quant aux protestations des états de Brabant. Ceux-ci attendent qu'on leur siguitie le remplacement aux places vacantes au conseil brabancon, pour protester de nouveau contre la composition de ce tribunal suprème de justice. Ces longs retards font prodigieusement souffrir les justiciables; le cours de la justice suspendu est une calamité publique. En un mot, les affaires sont ici comme à l'époque de 1787, avec cette différence qu'il est aisé de prévoir que le gouvernement triomphera. En Flandre il y a beaucoup de rumeur. Le tiers état y proteste contre les dépenses faites pendant les derniers troubles, et veut en rendre les états responsables. Le gouvernement ne voit pas avec déplaisir ces dispositions.

FRANCE.

Députés suppléants du département de Paris. MM. Lacretelle; Alleaune, notaire; Clavière; Kersaint; Demoy, curé de St-Laurent; Dufaulx ; Billecocq ; Colard, curé de Conflans.

AVIS.

La Société des Amis de la Constitution séant à Remiremont, département des Vosges, ne retirera désormais de la poste les paquets et lettres qui lui seront adressés que Jorsqu'ils seront affranchis, excepté ceux venant de la Société séant aux Jacobins à Paris.

THEATRE DE LA RUE DE LOUVOIS. Nautilde et Dagobert, opéra en trois actes et en vers, paroles de M. Piis, musique de M. Cambini, obtient sur ce theatre beaucoup d'applaudissements.

Nautilde est religieuse malgré elle dans l'abbaye de Romilly. Le roi Dagobert, entré un jour par hasard dans le couvent, est devenu fort amoureux de la jeune professe. Il veut l'arracher au cloitre.

L'abbesse, qui paraît avoir une intrigue secrète avec l'évêque de Paris, envoie au prélat, par le jardinier du

couvent, une lettre et des fleurs. Le galant message tombe dans les mains du roi, qui, chassant aux environs de Romilly, a rencontré le jardinier.

Dagobert vient dans l'abbaye, suivi d'un grand cortége de prélats et d'officiers. Il demande la liberté de Nautilde. On la lui refuse d'abord; mais il menace tout bas l'évéque de Paris et l'abbesse de trahir leur secret, dont il est possesseur, et ces pieux personnages consentent à tout ce qu'il désire pour éviter le scandale. Il emmène Nautilde à la cour.

Cependant le peuple, soulevé par des prêtres fanatiques, pénètre jusque dans le palais, et demande que Nautilde soit remise dans sa clôture. Dagobert harangue ces furieux, et les ramène aux lois de la raison et de l'humanité. Ils s'apaisent, et célèbrent dans leurs chants l'union des deux amants.

Cet opéra produit un très-beau spectacle. La partie des décorations et des costumes y est traitée avec soin et magnificence. On se doute bien que le fauteuil du roi Dagobert n'est pas oublié.

On distingue dans les paroles; et l'on fait ordinairement répéter des couplets fort plaisants, dont le refrain est à peu près ce proverbe, qui doit être bien vieux : Il n'y a si bonne compagnie qu'il ne faille quitter, disait le roi Dagobert à ses chiens.

LIVRES NOUVEAUX.

Histoire d'Angleterre depuis l'avènement de Jacques for jusqu'à la révolution, par Catherine MacaulayGraham, traduite en français, et augmentée d'un discours préliminaire, contenant un précis de toute l'histoire d'Angleterre jusqu'à l'avénement de Jacques! Ier, et enrichie de notes par Mirabeau; 2 vol. in-8°, avec le portrait de Mme Macaulay. Chez M. Gattey, libraire, au Palais-Royal, no 14. Prix : 9 liv.

Nous reviendrons sur cet ouvrage, l'un des plus importants que l'on ait entrepris depuis la révolution, et qui obtiendra sûrement en France le brillant succès dont il jouit en Angleterre.

On peut souscrire pour les tomes III et IV, à raison de 9 liv,

Avis charitable aux fidèles sincèrement attachés à la communion de l'Eglise catholique, 2e édition. Prix : 4 s. A Paris, chez M. Leclerc, libraire, rue St-Martin, près celle aux Ours, no 254.

BULLETIN DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE LEGISLATIVE.

(PREMIÈRE LÉGIslature. } Présidence de M. Pastoret.

SEANCE DU SAMEDI 8 OCTOBRE.

Un de MM. les secrétaires fait lecture du procèsverbal.

M. GOUPILLEAU: Il est dit dans le procès-verbal que la motion que j'avais faite, d'interdire l'entrée de la salle aux étrangers avant la séance, a été rejetée ; j'en prends occasion de faire à l'Assemblée une observation qui importe au maintien de sa dignité. Les violences, les outrages, les menaces, succèderont bientôt aux débats qu'on élève ici pendant votre rassemblement, et le temple de la patrie sera une arène de gladiateurs. Avant-hier un officier de la garde nationale, décoré de la croix de St-Louis et de celle de Cincinnatus, s'est avancé auprès de moi, et m'a dit, entre autres propos offensants, que le roi seul devait avoir le titre de majesté, que la nation n'était rien, que nous n'étions que des fonctionnaires salariés, qu'il connaissait bien mes principes, et que si j'y persistais, il me hacherait avec ses baïonnettes. Il avait raison, car ce ne sera qu'en m'arrachant la vie qu'il me fera désister de mes principes.

Je rends justice à la garde nationale en général ; mais n'est-il pas de la prudence de l'Assemblée de prévenir de pareils attentats, et de prendre cet objet en sérieuse considération?

M. MAILLET: Un officier de la garde nationale ou de la gendarmerie est venu pareillement m'accoster dans la salle à l'entrée de la séance, et me dire qu'il avait des baïonnettes contre ceux qui oseraient prononcer des décrets semblables à celui qui venait d'être révoqué. J'ai répondu que s'il avait des baïonnettes nous avions du courage, que nous n'avions pas quitté nos départements et nos familles pour que la majesté de la nation fût avilie dans nos personnes; que si, dans cette lutte des représentants de la nation contre le despotisme, nous avions le malheur de succomber, d'autres renaîtraient de nos cendres. Là-dessus nous nous sommes séparés, lui écumant de rage, moi profondément indigné. Vous sentez qu'il y a un complot formé pour détruire la liberté de nos opinions.

M. DUMOSLARD: Si des membres de l'Assemblée ont été insultés par un officier de la garde nationale ou de la gendarmerie, ces officiers sont coupables sans doute et doivent être punis; mais vous devez exiger qu'ils soient nommés ou clairement désignés, afin que l'inculpation ne tombe pas indirectement sur la garde nationale.

M. BAZIRE: Celui qui est inculpé est M. Dermigny, aide-major général de la garde nationale; mais il n'a point été élevé à ce grade par la nomination des citoyens soldats qui la composent.

M. COUTHON: Je n'ai pas été témoin de ce qui s'est passé dans la salle, à l'égard des préopinants; mais je déclare que la motion que j'ai faite mercredi, sur le cérémonial à observer dans l'Assemblée en présence du roi, m'a valu des insultes personnelles. Un homme, habillé de gris, que je ne connais pas, s'est approché de moi et a déclamé beaucoup contre les opinions des députés qui venaient, disait-il, de leurs départements pour apporter le trouble à Paris. Je me permis de lui dire: « Est-ce à moi que vous vous adressez? Oui, me répondit-il; on sait que vous êtes des intrigants qui venez du fond de vos provinces pour mettre le désordre dans la capitale; mais on vous connaît et on vous surveillera de près. » Je crois qu'il est important de prendre des mesures pour que l'entrée de la salle soit entièrement fermée aux étrangers. L'action de celui qui a déshonoré la garde nationale, comme de celui qui m'a personnellement insulté, est un attentat à la souveraineté nationale (on applaudit), et si vous ne le réprimez pas, vous êtes criminels.

M. LACOMBE: Je sens autant que personne la justice des observations des préopinants; mais j'aurais désiré qu'ils eussent assez de confiance en la garde nationale, pour ne pas douter de l'empressement qu'elle mettra à faire punir celui de ses membres qui a manqué à l'Assemblée nationale.

M. ***: La cause de ce délit tient à un défaut d'ordre. Beaucoup d'étrangers s'introduisent dans la salle avant l'ouverture de l'Assemblée; d'où il résulte que les députés ne sont pas connus.

M. GIRARDIN: Il est scandaleux que cette discussion se prolonge ainsi : je demande que M. Dermigny soit entendu à la barre.

M. le président se dispose à mettre la proposition de M. Girardin aux voix.

Un grand nombre de membres réclament tumultuairement la parole.

L'Assemblée ferme la discussion.

Les membres qui demandaient la parole la prennent à la fois au milieu de violentes rumeurs.

M. CERUTTI: Vous venez de décréter que la discussion était fermée, et par conséquent que l'on passerait à l'ordre du jour. (On murmure.) L'ordre du jour est le jugement de l'affaire que vous avez discutée. Il y a deux observations à vous présenter sur ce jugement même.

J'appuie d'abord la motion faite par M. Girardin, que l'officier inculpé soit entendu à la barre. Vous ne pouvez le priver du droit naturel d'être entendu. J'observe ensuite qu'il est déjà interdit par l'art. XII du chapitre II du règlement de l'Assemblée nationale constituante, à tous ceux qui ne sont pas députés, de se placer dans l'enceinte de la salle, et ordonné que ceux qui y seront surpris soient conduits dehors par les huissiers. Il est donc inutile de s'occuper ultérieurement de cet objet.

M. ***: Je demande à parler contre la motion qui est faite d'entendre M. Dermigny. L'Assemblée ne pourrait l'entendre sans le juger. Et s'il est un moment où elle doit donner l'exemple de la soumission à la constitution et à la hiérarchie des pouvoirs constitués, c'est celui où elle va provoquer la punition d'un délit contre une des autorités constituées.

Plusieurs membres demandent l'ordre du jour. M. GIRARDIN: Un fait extrêmement grave a été dénoncé. La motion de passer à l'ordre du jour est infiniment dangereuse. Il est très-impolitique de passer légèrement sur un attentat fait à la majesté du peuple. Mais M. Dermigny est nommément accusé; il a le droit naturel d'être entendu. Je demande qué ma motion soit mise aux voix.

Plusieurs membres insistent sur l'ordre du jour.

M. VERGNIAUD: Je demande à parler contre l'ordre du jour. S'il ne s'agissait que d'une injure individuelle, je m'en rapporterais au cœur de tous ceux qui ont pu être insultés, pour les laisser payer par le mépris, ou par un sentiment plus généreux de pardon, ces outrages; mais il s'agit de la violation du temple de la liberté, il s'agit d'un attentat contre la majesté nationale; il s'agit de savoir si l'on pourra revenir ici influencer nos opinions par la menace des baïonnettes (on applaudit); et ici se joint un sentiment d'équité qui doit surtout déterminer votre décision. (On murmure.)

Les mêmes voix qui demandaient l'ordre du jour demandent que la discussion soit fermée.

M. LACROIX Comment peut-on avoir l'impudence de troubler à chaque instant l'Assemblée!

M. VERGNIAUD: Proposer l'ordre du jour, c'est faire déshonneur à la garde nationale de Paris, qui serait désolée sans doute qu'un de ses membres, chargé d'assurer le bon ordre et d'exercer la police extérieure de l'Assemblée, qu'un homme chargé de maintenir la liberté, qu'un soldat de la constitution, fut impunément venu ici insulter les dépositaires de la constitution, et menacer la liberté de leurs opinions. Passer à l'ordre du jour, ce serait un acte de faiblesse qui vous déshonorerait; proposer l'ordre du jour, ce serait compromettre la majesté nationale. Non, vous n'avez pas le droit de favoriser un attentat contre la dignité du peuple que vous représentez. (On applaudit.) M. Dermigny demande à être entendu; je fais moi-même la motion qu'il le soit.

On demande la question préalable.

M. Ducos: On demande la question préalable sur la liberté des opinions. Sans doute que ceux qui forment cette demande n'en ont pas besoin.

M. BAZIRE (après avoir fait de longs efforts pour obtenir la parole): Quelques belles phrases entraî nent souvent quelques applaudissements et quelques cris de Fermez la discussion! et le président s'empresse de mettre les questions aux voix.

Or je dis que M. le président n'a pas le droit d'empêcher qu'un membre qui a la parole soit entendu. Vous voulez tous que l'unité, que la paix règne parmi vous; il n'y a point de paix là où il n'y a point de liberté. Je prie donc l'Assemblée de maintenir la liberté des suffrages. Je demande maintenant que M. le président mette aux voix si l'homme que j'ai dénoncé

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