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d'offrir un juste sentiment de reconnaissance au corps constituant, de qui nous tenons cet immortel ouvrage. (Toute l'Assemblée et les tribunes applaudissent à plusieurs reprises.) Rien n'est plus commun que de jouir, avec une ingratitude superbe, du fruit des services rendus à l'Etat par quelques citoyens : on craint de paraître idolâtre des hommes revêtus de pouvoirs; mais lorsqu'ils n'en ont plus, il est beau d'honorer l'usage vertueux d'une puissance expirée. Lorsque, pour la première fois, nous sommes entrés dans cette enceinte, j'ai vu que le peuple portait des regards de vénération sur nos prédécesseurs dispersés dans les tribunes, et des regards d'espérance sur les législateurs nouveaux. Nous partageons le vœu général, et nous l'émettrons d'une manière précise en votant des remercîments à l'Assemblée qui a représenté, sauvé et régénéré l'empire français. (L'Assemblée et les tribunes applaudissent à plusieurs reprises.)

Plus il y avait de troubles et de factions au milieu d'elle, plus nous avons de grâces à rendre à l'élite qui les à si glorieusement combattus. Assiégée dans son enceinte, elle disperse l'armée qui l'entoure ; plongée dans l'obscurité, elle en fait jaillir la lumière; environnée de ruines, elle élève ce superbe édifice confié à nos soins. Quel sénat de Rome, quel parlement britannique, quel congrès américain a fait de si grandes choses en si peu de temps et avec si peu de forces? Trois années ont détruit quatorze siècles d'esclavage, et préparé des siècles de bonheur. Combien va s'agrandir le nombre de ceux qui ont mis la main à ce superbe édifice! Prévenons, messieurs, la justice des temps, et adoptons le décret dont je vais vous donner lecture.

« L'Assemblée nationale législative, succédant à l'Assemblée nationale constituante, et considérant que le plus grand bienfait possible était une constitution comme la nôtre, a décrété des remercîments à tous les bons citoyens qui ont concouru et contribué, dans l'Assemblée nationale, à la confection et à l'achèvement de la constitution française.

» L'Assemblée nationale législative s'empresse, dans le même temps, de rendre un solennel hommage aux grands exemples de magnanimité qui ont éclaté dans le cours de l'Assemblée nationale constituante, et qui resteront imprimés éternellement dans la mémoire du peuple français. >>

L'Assemblée et les tribunes recommencent leurs applaudissements.

On demande à aller aux voix.

M. CHABOT: Je demande la parole pour un amendement. Sans doute nous devons de la reconnaissance au corps constituant; mais peut-être n'est-il pas bien digne de dire que la constitution est la plus parfaite possible.......

L'Assemblée, interrompant M. Chabot, adopte unanimement la motion faite par M. Cérutti, et décide que son discours sera joint au procès-verbal, imprimé et envoyé aux quatre-vingt-trois départements.

M. ***: Pour ajouter au décret qui vient d'être rendu un nouvel hommage de notre reconnaissance, je demande qu'il soit réservé ici une place aux anciens membres du corps constituant, afin qu'ils soient témoins des progrès de l'esprit public. (On murmure.) La motion n'est point appuyée.

M. *** Pour que la marche de l'Assemblée soit plus rapide, je demande qu'il soit nommé une commission chargée d'examiner si les règlements du régime intérieur de l'ancienne Assemblée sont applicables à celle-ci.

La motion n'est point appuyée.

Un de MM. les membres composant la députation qui avait accompagné l'acté constitutionnel:

La constitution vient d'être remise aux archives, et ce précieux dépôt, que nous portons tous dans nos cœurs, a été placé avec toutes les précautions convenables.

M. CHAUDRON M. Palloy a déposé dans cette salle une pierre sur laquelle sont gravées les effigies du roi et du maire de Paris; je demande que l'Assemblée décide que ce monument restera dans cette enceinte.

La motion n'est pas appuyée.

M. ***: Il est inutile de dire que personne ici n'a le droit de voter sans avoir prêté le serment individuel.

Un de MM. les secrétaires fait lecture de la liste des membres de la députation qui doit se rendre chez le roi.

M. ***: Vous venez de décréter l'envoi aux quatrevingt-trois départements de la proposition faite par M. Cérutti; je propose d'y joindre le procès-verbal entier de cette séance, afin que l'on connaisse et l'unanimité et l'enthousiasme avec lesquels nous avons tous prêté le serment de fidélité à la constitution.

Cette proposition est rejetée par la question préalable.

M. LE PRÉSIDENT: On est allé chez le roi pour lui demander l'heure à laquelle il recevra votre députation; je prie MM. les membres qui la composent de vouloir bien se rendre ici à six heures, et je leur ferai part de la réponse du roi.

La séance est levée à quatre heures.

VARIÉTÉS.

Adresse des citoyens de la section des Quatre-Nations à tous leurs concitoyens du département de Paris. La constitution est achevée, décrétée et acceptée. Grâces en soient rendues à l'Éternel, à nos législateurs, aux citoyens soldats, aux soldats citoyens !

Le nouvel ordre de choses ne demande plus que soumission à loi, le maintien et la défense de la loi.

Toutes les autorités sont constituées pour la chose publique sans pouvoir servir aux passions ni créer de nouveaux oppresscurs. La surveillance dont chaque citoyen est investi nous garantit liberté, égalité, bonne administration, les trois bases du bonheur public.

Qui nous a procuré tous ces avantages? Nous-mêmes, lorsque, nous levant du tombeau que nous avait creusé lé despotisme, déchirant les linceuls dont il nous enveloppait, nous sommes ressuscités à la liberté pour en prendre les habits et les couleurs, que nous avons entendu la voix du chef qui a guidé nos pas, et par sa prudence, sa sagesse et son courage, a déjoué les complots, déconcerté les intrigues, désarmé nos ennemis sans les combattre.

Héros citoyens! c'est à la sévérité de ses principes, c'est à son patriotisme prévoyant, que la liberté doit une force inconnue jusqu'à ce jour dans notre nouvelle organisation militaire.

Nous ne pouvons oublier ses services, son désintéressement, ses sacrifices en tout genre; mais nous n'avons à lui offrir privativement que notre estime et notre reconnaissance; voilà tout ce que nous pouvons.

La commune, et le département de Paris peuvent et doivent plus à Lafayette.

C'est à tous les citoyens du département à élever leurs voix, à former auprès du corps législatif une pétition, pour qu'il acquitte le département de Paris, et même la France entière, envers le héros de la liberté.

C'est à la sagesse de l'Assemblée nationale qu'il appartient seule de connaitre et d'apprécier le vœu public. C'est à elle à créer le domaine où naîtront le chêne civique et le laurier à l'ombre desquels pourra se reposer un jour le défenseur de la liberté dans les deux mondes.

Pénétrée de ces puissants motifs, la section des Quatre-Nations, a désiré la gloire de faire connaître la

première son vœu unanime, qui fait l'objet de son Adresse, d'inviter les districts, sections et municipalités du département de Paris, à émettre un vœu commun, lequel, transmis au corps législatif, lui fournira l'occasion qu'il attend sans doute d'applaudir à la pétition générale, et de décerner sa dernière comme sa plus belle

couronne.

Et sera la présente Adresse imprimée et communiquée aux districts, sections et municipalités du département de Paris, avec invitation d'y adhérer, et envoyée aux quatre-vingt-trois départements.

Fait et arrêté en assemblée générale légalement convoquée, le 22 septembre 1791.

LEGANGNEUR-DELALANDE, président.
BOURGAIN, secrétaire.

Copie d'une lettre des officiers municipaux de la ville de Bourges à M. Montjoie, rédacteur du journal intitulé l'Ami du Roi.

La municipalité de Bourges, monsieur, est indignée des calomnies de toute espèce que contient votre feuille du dimanche 4 septembre 1791, no 247, contre M. Torne, notre digne évêque, ainsi que contre son premier vicaire, deux hommes vraiment dignes, à tous égards, de l'estime publique. Peut-être essaierez-vous de rejeter sur votre correspondant de Bourges l'odieux de tant d'impostures aussi absurdes qu'elles sont atroces; mais vous devez vous assurer que vos correspondants ne soient non-seulement des calomniateurs, mais encore des calomniateurs peu jaloux de la vraisemblance.

Les ennemis de la révolution que cette ville renferme avaient fait semer dans le peuple, peu avant l'assemblée électorale, une partie des horreurs que contient votre feuille, dans l'espoir qu'elles feraient quelques impressions sur les électeurs, et principalement sur ceux de la campagne; mais l'assemblée, révoltée de ces trames odieuses, en a bien dédommagé le respectable prélat, en le nommant d'abord président, ensuite en le faisant, au premier scrutin, premier député de la législature prochaine, avec une majorité de deux cent soixante-deux voix sur deux cent quatre-vingt-seize. Voilà, monsieur, une réponse terrassante à votre abominable feuille le peuple de la ville y a répondu encore d'une manière victorieuse par des témoignages de joie les plus éclatants, au moment de son élection.

:

La Société des Amis de la Constitution n'a pu, sans horreur, entendre la lecture de votre extravagante diatribe contre un de ses membres qu'elle honore, qu'elle chérit; elle lui a aussitôt fait annoncer, par des députés, son indignation contre des calomnies aussi noires, et son vœu pour que, mettant enfin des bornes à l'indulgence extrême qui lui a toujours fait mépriser et pardonner l'injure, il fit punir celle-ci avec toute la sévérité de la loi.

Les ennemis mêmes de la révolution qui ne sont pas de la dernière classe rougiraient de faire paraître quelque attention à aucun des faits que vous avez écrits avec une si étrange assurance, parce qu'il n'y en a aucun qui ne soit entièrement faux et bêtement controuvé.

Il reste, monsieur, à la municipalité de démentir hautement toutes les imputations que vous n'avez pas rougi de faire au prélat le plus irréprochable dans sa conduite comme dans ses écrits: c'est un hommage qu'elle croit devoir aux rares qualités de M. Torné, qui le rendent l'idole du peuple et du clergé patriote; et ces qualités, monsieur, apprenez-les d'un corps plus digne de foi que votre misérable correspondant : ce sont de grands talents, des lumières peu communes, des mœurs décentes, un zèle vraiment pastoral, un travail aussi continu que facile, une tolérance extrême, de la popularité sans bassesse, une fermeté inébranlable dans ses vues d'intérêt et d'ordre public, un caractère vif, mais affable, honnête, obligeant, des principes de justice invariables, un patriotisme éminent, et dans la conduite des affaires un heureux mélange d'intelligence, de sagesse et d'activité.

Voilà l'homme, monsieur, que vous avez voulu noircir aux yeux de la France. Si vous l'avez dénigré de bonne foi, vous vous plairez à publier cette apologie; et vous ré

pugneriez en vain à cette réparation publique, d'autres journalistes la feront pour vous.

Les officiers municipaux de la ville de Bourges:
TRISTON, PAPAN, LOUIS, GAY, BONNEAU, Ros-
TIN, VEILHAUT, REGNAUD, CARRÉ, RIGNONETTE.

ANNONCES.

Journal chrétien, ou l'Ami des Mœurs, de la Vérité et de la Paix.

Aimez Dieu et les hommes, voilà la loi et les prophètes. Ce journal, qui paraît depuis l'époque de la révision de l'acte constitutionnel, destiné à défendre et à faire aimer la religion et les mœurs, à éteindre, s'il se peut, toutes les haines de parti, toutes les dissensions qui ont trop longtemps affligé la patrie, manquait absolument au public. Composé dans la vue d'environner de l'estime et de la vénération publique les ministres citoyens de notre religion, et à repousser toutes les attaques que les malintentionnés essaient de porter à la nouvelle constitution du clergé, il n'est aucun évêque, aucun curé dans les départements qui ne doive concourir à son succès. Quand on songe à la rapidité avec laquelle circule le poison que distribue chaque jour le prétendu Ami du Roi, qui se dit aussi l'Ami de la Vérité, il est permis d'espérer qu'un apôtre plus sincère de la vérité, de la paix, de la religion et du patriotisme, recevra quelque encouragement du public. On verra assez, par l'extrême modicité du prix de ce journal, que celui qui l'entreprend n'est animé que du désire d'être utile, et de multiplier l'instruction en la mettant à portée de la classe des lecteurs les moins aisés.

Ce journal, composé de 16 pages in-80, paraît les mercredi et samedi de chaque semaine; il contient: 10 l'analyse des ouvrages qui auront trait à la morale ou à la religion, ou des dissertations intéressantes sur les mêmes objets; 20 le compte exact des travaux des représentants de la nation; 30 les nouvelles ecclésiastiques, soit étrangères, soit des divers départements du royaume; 40 les nouvelles politiques. Le prix de l'abonnement, pour une année, est de 12 livres pour Paris, 15 livres pour les départements, franc de port; pour six mois, 7 livres 10 sous pour Paris, 9 livres pour les autres départements. On ne peut s'abonner pour moins d'une année ou de six mois. On est prié d'affranchir l'argent et les lettres. Les sept premiers numéros ont déjà paru.

On souscrit à Paris, chez P. Chaluet, rue d'AnjouDauphine, hôtel St-Pierre.

LIVRES NOUVEAUX.

Antiquités nationales, ou Recueil de monuments, pour servir à l'histoire générale et particulière de l'empire français, tels que tombeaux, inscriptions, statues, vitraux, fresques, etc., tirés des abbayes, monastères, châteaux et autres lieux devenus domaines nationaux; par M. Aubin-Louis Millin; 1er volume.

Nous avons rendu compte, au commencement de cette année, du premier numéro de cette collection intéressante. L'éditeur et le rédacteur ont, malgré la difficulté des circonstances, rempli avec une extréme activité l'engagement qu'ils avaient pris. Le 10e numéro vient de paraitre. Les six premiers forment le premier volume et contiennent une foule d'objets intéressants, arrachés par le burin des artistes et par les descriptions du rédacteur à la destruction ou au déplacement qui suivra presque partout la vente des biens nationaux. L'article des Celestins, commencé au 1er numéro, ne finit que vers la moitié du 4. Architecture, monuments, archives, tout est mis à contribution, tout est expliqué avec une clarté qui ne laisse rien à désirer, et mélé de détails historiques et critiques qui donnent aux récits et aux descriptions un agrément dont on aurait pas cru susceptible un ouvrage de ce genre.

Les Jacobins de la rue St-Honoré viennent ensuite; les Jacobins, autrefois retraite obscure de quelques cénobites, mais devenus à jamais célèbres en devenant le chef-lieu et en quelque sorte la métropole de Sociétés des Amis de la Constitution, de ces Sociétés vainement calomniées, et sans lesquelles il n'y aurait point de révolution faite,

point de constitution terminée', point d'ordre public établi, point de force acquise à la loi, point d'impôts acquittés, ni de propriétés assurées, ni d'abus radicalement détruits; sentinelles vigilantes que l'incivisme voudrait disperser ou assoupir, mais qui ne cesseront de veiller pour le salut de la patrie.

Les Feuillants les suivent; et il est à remarquer que, situés dans la même rue, placés dans le même cahier de cet ouvrage, leurs noms semblent destinés à se trouver toujours ou compagnons ou rivaux, Mais leur rivalité politique ne peut durer. Le vœu de la réunion est celui de tous les bons patriotes; c'est celui de tous les membres de cette dernière Société, qui, engagés par diverses circonstances à se séparer de la première, lui sont restés attachés de cœur et de principes.

La fin de ce cahier, qui est le 6e, et qui termine le volume, est occupée: 10 par l'hôtel Barbette, dont il ne reste plus qu'une porte dans la vieille rue du Temple, et une tourelle située à l'angle formé par cette rue et par celle des Francs-Bourgeois : c'est là que demeurait la reine Isabeau de Bavière; c'est de là que revenait Louis, duc d'Orléans, lorsqu'il fut assassiné par ordre du duc de Bourgogne; 20 par la petite église de St-Denis-de-la-Chartre, où l'on prétend que ce premier évêque recut la palme du martyre, en se laissant couper la téte qu'il porta ensuite dans ses mains, et qu'il baisa, si l'on en croit Hilduin, son biographe; action qui, selon M. Millin, prouverait un grand talent dans un sculpteur, s'il était parvenu à l'exprimer.

Nous rendrons compte du second volume aussitôt qu'il sera terminé. On souscrit toujours à Paris, chez M. Drouhiu, éditeur et propriétaire dudit ouvrage, rue Christine, no 2; chez MM. Desenne, au Palais-Royal; Barrois le jeune, rue du Hurepoix; Blanchon, rue St-André-desAres, no 110; Garnery, rue Serpente, no 17; et chez tous les principaux libraires de l'Europe.

Le prix de la souscription, composée de 96 feuilles in-40, belle typographie, et d'environ 120 estampes, le tout faisant deux gros volumes, est de 84 livres, et de 92 livres, franc de port, jusqu'aux frontières.

Nouvelles lois françaises, ou recueil complet des décrets divisés par ordre de matières, avec des notes et explications.

Les divisions de l'organisation de la France, de l'ordre judiciaire et des impositions, sont maintenant au courant, et forment chacune un fort volume in-40, broché, avec tables chronologique et alphabétique des matières.

Les divisions de la constitution, du clergé, et celle du droit civil, comprenant les décrets relatifs aux droits féodaux, sont aussi au courant.

Cet ouvrage se donne à raison de 8 livres 10 sous les 50 feuilles formant 400 pages, grand in-40, prises au bureau de l'éditeur; et 9 livres 10 sous pour les départements, franc de port.

La totalité de ce qui a paru jusqu'ici se monte à 60 livres pour Paris, et 70 livres pour les départements.

Cette édition est sur beau papier, et en superbes caractères neufs de M. Didot jeune.

Les notes jointes à chaque décret ont pour objet d'indiquer la liaison et la concordance de tous les décrets entre eux, de rappeler les motifs sur lesquels ils ont été rendus, d'en expliquer le vrai sens, d'en développer les conséquences et les effets.

S'adresser, pour avoir cet ouvrage, au bureau de l'éditeur, place Dauphine, no 11, à Paris.

Toutes les demandes des départements sont exactement servies, en faisant passer à l'auteur le prix, soit en assignats, soit en rescriptions des directeurs de poste.

On trouve au même bureau, et rédigés par le même auteur, le Traité du tribunal de famille, 1 vol. in-80, 3 livres; le Code de la justice de paix, en 6 cahiers de près de 100 pages chacun, 5 livres; et le Code judiciaire, 2 vol. in-80, 7 liv. ; le tout franc de port par le poste.

De l'Éducation, avec cette épigraphe :

Magnum quidem est educandi incitamentum tollere liberos in spem alimentorum, in spem congiariorum; majus tamen in spem libertatis, in spem securitatis.

C. PLIN. S. panegyr. Trajano. D.

C'est véritablement un grand attrait pour souhaiter des enfants que de savoir qu'après qu'ils seront élevés, ils ne manqueront ni d'aliments ni des autres sccours nécessaires à la vie; mais ce qui est un motif bien plus fort et plus puissant, c'est de savoir qu'ils vivront libres et en sûreté.

Panégyr. de Tranjan, trad. par Sacy.

A Paris, chez M. Planche, libraire, rue de RichelieuSorbonne, no 3.

Analyse raisonnée de la constitution française dicrétée par l'Assemblée nationale des années 1789, 1790 et 1791. In-So de 302 pages; à Paris, chez M. Migneret, imprimeur, rue Jacob, faubourg St-Germain, no 40; et chez M. Gattey, libraire au Palais-Royal, nos 13 et 14.

Réflexions critiques sur une lettre pastorale de M. Lafare, par le père Lalande, de l'Oratoire, évêque de Nancy. A Paris, chez M. Froullé, libraire, quai des Augustins, no 39. Prix: 6 sous.

Code universel et méthodique des lois qui régissent la France depuis 1789. Tome VII; prix, 4 livres 10 sous; chez M. Planche, libraire, rue Richelien-Sorbonne.

Cette collection, qui se continue avec la plus grande célérité, va bientôt remplir l'engagement que M. Alexandre avait pris envers ses souscripteurs. Elle sera parfaitement complète au 1er décembre prochain.

Mémoire sur un nouveau mode d'élection, par un citoyen actif, avec cette épigraphe :

Le peuple peut élire et être certain de son choix, sans s'assembler.

Ce nouveau mode, dont les avantages pour le peuple paraissent certains, étant appropriés à l'usage des corps électoraux et des législatures, pourra leur être également utile.

Détail fidèle et succinct de ce qui s'est passé à la Martinique pendant le temps de la guerre civile qui a désolé cette tle infortunée. Ces deux brochures se vendent chez M. Pain, imprimeur, cloitre St-Honoré.

Vie du capitaine Thurot, par M. ***. In-So; à l'imprimerie du Cercle-Social, rue du Théatre-Français, n° 10. Prix: 1 livre 10 sous.

L'auteur de cette Vie a travaillé sur les manuscrits de la famille, et sous les yeux de la fille de ce brave marin. Les faits y sont narrés avec une simplicité attachante. Ce l'auteur qui augmente l'intérêt de cet ouvrage, c'est que l'a entrepris pour faire un sort au frère de Thurot, qui vit dans une position très-gênée. Les bénéfices de la vente sont destinés à jeter quelques douceurs sur les derniers jours de sa vie. L'impression de l'ouvrage est traitée avec les mêmes soins que toutes celles qui sortent des presses du Cercle-Social.

Le Plaisir prolongé, le Retour du Salon chez soi et celui de l'abeille dans sa ruche, orné d'une gravure; par M. Pithon. A Paris, chez Fauteur, rue du Platre-StJacques, no 28; au Salon, et chez M. Fabre, Galeries de bois, au Palais-Royal.

Discours sur la constitution française, par M. Charles Hervier, prétre. A Paris, chez M. Plumet, relieur, pavillon des Quatre-Nations.

Cathéchisme des Colonies, pour servir à l'instruction de la France; par M. ***. A Paris, chez les marchands de nouveautés.

Souvenirs d'un voyage en Angleterre. A Paris, chez M. Gattey, libraire, au Palais-Royal, nos 13 et 14. Prix: 1 livre 10 sous.

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TEATRE DES GRANDS DANSEURS DU ROI. Aujourd. la Vertu récompensée par le bon Seigneur, avec un div.; Arlequin Nécromancien, pant. à mach.; l'Anglaise; la Paysanne se croyant de qualité; le Retour des Sabotiers; Enamour monnaie ne fait rien ; les Sauteurs; les Ecosseuses.

AMBIGU COMIQUE, au boulevard du temple. - Aujourd. la 13 repr. de la Forêt Noire ou le Fils naturel, pantom., préc. du Peintre amoureux de son modèle, et de la Pupille.

THEATRE FRANÇAIS COMIQUE ET LYRIQUE. - Aujourd. la Feinte par amour, com. en 3 actes, suivie du Rendez-vous, op. bouff. en 2 actes.

THEATRE MOLIÈRE, rue Saint-Martin.-Auj. la 6e repr. de Louis XIV et le Masque de fer, suivie du Médecin malgré lui, com. en 3 actes.

THEATRE DE LA RUE DE LOUVOIS. Aujourd'hui, la Pupille, suivie des Alchimistes, op. com., et de la Servante maîtresse, op. bouff.

En attend., le Bienfaisant, com. en trois actes. THEATRE DU MARAIS, rue Culture-Sainte-Catherine. - Mérope, trag. de Voltaire, suivie du Laid, com. SALON DES ÉTRANGERS, rue du Mail, no 19. - II est ouvert tous les jours jusqu'à telle heure qu'il plait à MM. les abonnés d'y rester.

Bourse du 4 octobre.

Act. des Indes de 2,500 liv.
-Portions de 1,600 liv.

- de 312 liv. 10 s.
-de 100 liv. . .

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2,297 1/2, 95, 97 1/2.

1,470.

Emprunt d'octobre de 500 liv.

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Emp. de déc. 1782. Quit. de fin
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On s'abonne à Paris, hôtel de Thou, rue des Poitevins, ou au bureau des Affiches de Paris, rue Neuve St-Augustin. Le prix est, pour Paris, de 18 liv. pour 3 mois, 36 liv. pour 6 mois, et de 72 liv. pour l'année; et pour les départements, de 22 liv. pour 3 mois, 42 liv. pour 6 mois, et 84 liv. pour l'année, franc de port. L'on ne s'abonne qu'au commencement de chaque mois. On souscrit aussi chez tous les libraires de France et les directeurs des postes; à Hambourg, chez M. Fauche, libraire, et à Londres, chez M. Jos. de Boffe, no 7, Gérard-street, et chez M. Chuber, Jermyn-street, no 40. C'est à M. Aubry, directeur du bureau de la Gazette Nationale, rue des Poitevins, no 18, qu'il faut adresser les lettres et l'argent, francs de port. Tout ce qui concerne la rédaction de cette feuille doit être adressé au rédacteur et non ailleurs. Toute espèce d'Avis, Annonces, Mémoires, Motions et autres objets quelconques, pourront être insérés dans le Moniteur, en payant 20 sous pour chacune des dix premières lignes, et 15 sous pour les autres: on composera, de ces différents articles, un Supplément particulier d'une demi-feuille, aussitôi qu'il seront en nombre suffisant pour le remplir. Chaque article doit être signé, avec la demeure de la personne, qui pourra rester inconnue au public, mais non point au rédacteur. Ce dernier demeure rue du Jardinet, maison de M. Brulé, en face de la rue de l'Eperon; on le trouvera tous les jours chez lui, les dimanches et fêtes exceptés, depuis dix heures du matin jusqu'à dix heures du soir.

No 279.

GAZETTE NATIONALE OU LE MONITEUR UNIVERSEL.

Jeudi 6 OCTOBRE 1791.

Troisième année de la Liberté.

POLITIQUE.

POLOGNE.

De Varsovie, le 14 septembre. Le comte Dzieduczisky est attendu aujourd'hui de retour de Dresde. La réponse qu'il apporte de l'électeur fera demain un objet important des premières délibérations de la diète. On lit ici un manifeste contre la nouvelle constitution, qui est conçu en termes très-énergiques. On l'attribue au castellan Dulcky. C'est un vieillard àgé de quatre-vingts ans, et qui jouit d'une grande considération dans la waiwodie de Lublin.

Le roi est de retour, depuis le 10 de ce mois, de son château de Lazinsky.

M. de Tyskiewitz a prêté hier le serment entre les mains du roi, pour la nouvelle dignité de grand trésorier de Lithuanie, dont il a été revětu.

Les députés des villes sont rassemblés ici, et ont aussi obtenu hier audience de S. M.

RUSSIE.

De Pétersbourg, le 6 septembre.-Une fièvre épidémique et dangereuse paraît régner dans l'armée. Le prince Potemkin en a été attaqué, non sans péril. La paix définitive pourra en être retardée. La Porte s'est hâtée de nommer ses plénipotentiaires. Elle a aussi envoyé un courrier au grand visir pour lui recommander d'obtenir du commandant des Russes un ordre à l'amiral de sa nation dans la mer Noire, en vertu des préliminaires déjà signés, d'éloigner son escadre des côtes ottomanes. Le feld-maréchal prince Potemkin ne s'y est point refusé... Les mêmes lettres de Galacz annoncent la mort du prince Charles-Frédéric-Henri de Würtemberg-Stutgard, frère de la grande duchesse de Russie. Ce prince est mort à Galacz à vingt et un ans. Il était le sixième des huit fils du prince Frédéric-Eugène de Würtemberg, frère du duc régnant. Il donnait les plus belles espérances.

Le désarmement de la division de la flotte qui appartient au département de Cronstadt est complétement achevé, ainsi que celui de la flottille, excepté une centaine de chaloupes-canonnières et huit batteries flottantes destinées, dit-on, à hiverner dans la Kymène, à peu de distance de Frédérichshamn, afin de protéger la construction des nouvelles fortifications auxquelles on travaille. Le gouvernement conserve aussi en armement la division de Revel, composée de douze à treize vaisseaux de ligne, actuellement commandés par l'amiral de Mussin-Paschkin; et comme les équipages du reste de la flotte ont été congédiés, les commandants de ces vaisseaux ont eu la permission de choisir ce qu'il y avait de meilleur parmi ces marins, pour se procurer des hommes d'élite; mais conclure de cette circonstance que l'escadre de Revel est destinée à une expédition lointaine et importante, c'est beaucoup donner à la conjecture, aussi longtemps que les armements de la Suède n'ont point d'objets positifs et déclarés.

Un voyageur arrivé récemment de Bender et d'Ismail rapporte que, depuis l'armistice, les Russes ont redoublé d'efforts pour raser et gåter, autant que possible, les ouvrages de Bender et d'Akierman, d'Ismail et de Kilia, n'étant gênés en cela par aucune convention. Les Autrichiens n'en ont point agi de même, dès les conférences de Reichenbach, à l'égard de Belgrade, Orsowa, Novi, Dubitza, qu'ils rendront en meilleur état qu'ils ne les ont pris.

La Société économique de Pétersbourg, sous la présidence du comte d'Anhalt, se distingue de plus en plus par les nouvelles connaissances qu'elle répand dans l'empire. A sa séance du 17 juillet dernier, elle a agrégé parmi ses membres le lieutenant-colonel de Hagemeister, seigneur de Drostenchoffen, en Livonie, à cause des vues intéressantes qu'il a communiquées sur le perfectionnement de l'économie dans les climats du Nord; elle a fait imprimer non-seulement en langue allemande, mais aussi en russe, une partie de ses ouvrages, qui peuvent être d'une grande utilité à la Russie et aux provinces qui l'avoisinent, et les a fait insérer dans ses mémoires.

2 Série.-Tome I.

PRUSSE.

De Berlin, le 20 septembre.

Samedi 7 de ce mois, la garnison de cette ville a exécuté des manœuvres, en un seul corps commandé par le général de Mollendorff, près la porte de Halle. Le lendemain elle fut formée en deux corps, dans les environs de Lichtemberg, l'un commandé par le général Mollendorff, et l'autre, au défaut du prince de Brunswick, dont la fièvre dure toujours par le général de Prietiwitz. Toute la cavalerie qui est ici en garnison, les régiments d'infanterie de Bronstedt et de Pfuhl, avec les gardes du corps de Charlottembourg, sont partis ce matin pour Potsdam, où ils vont exécuter les grandes manœuvres d'automne.

Le prince Christian de Hesse-Darmstadt, frère de la reine régnante, le prince héréditaire d'Orange avec son frère le prince Frédéric, et le prince héréditaire de Brunswick, sont arrivés de Brunswick en cette ville. Les lieutenants généraux d'Usedom et de Schwerin y arrivent aussi, venant de Prusse. Tous ces princes et généraux, avec le prince Louis de Prusse, le duc régnant de Saxe-Weimar, les lieutenants généraux de Reppert, de Kosboth et de Kalckreut, les majors généraux de Kleitst, de Kline-Kowthom, de Franc-Kemberg, d'Owstien, et le comte de Bruchl, se rendront à Potsdam. Le comte amiral, au ser vice de Russie, marquis de Traversier, est parti pour la Suisse.

L'ambassadeur de Turquie aura dimanche son audience de congé chez le roi ; il part définitivement le 1er octobre pour Constantinople.

On dit que le régiment du prince régnant de Brunswick va de nouveau être rendu mobile; il est sans doute destiné à fournir le contingent dont il a été parlé à la diète, en cas que les affaires d'Alsace donnent lieu à le mettre en action.

On n'observe encore ici aucun acheminement à la réforme de quarante mille hommes de nos troupes, dont il doit avoir été question, et l'un des articles présumés de l'acte de Pilnitz. On ne peut nier qu'une pareille réduction ne fut un indice certain d'une paix stable, et ne produisit de grands biens dans l'Etat, en rendant à l'agriculture et aux manufactures une multitude de bras, et qu'enfin ce ne fût pour le trésor une épargne de 1 million de rixdallers (environ 5 millions de livres au change actuel).

M. Garon, pendant son séjour à Constantinople, où il était ministre de notre cour auprès de la Porte, s'étant appliqué à découvrir la matière et la manipulation des sabres connus sous le nom de damas, cette matière s'est tellement perfectionnée entre ses mains, qu'on peut en quelque sorte la regarder comme une nouvelle découverte. Le roi de Pologne vient d'écrire pour M. Garon la lettre suivante, qui était accompagnée d'une tabatière enrichie de gros brillants, formant l'entourage d'un médaillon où l'on distingue l'effigie de S. M. polonaise, avec ce passage d'Ovide: Signatum hoc memori pectore munus habe.

Lettre de S. M. le roi de Pologne à M. le colonel de Konigfels.

a Je vous prie de marquer à M. de Garon combien je suis touché des sentiments affectueux qu'il vous témoigne pour moi, et que j'ai reçu avec bien de la reconnaissance les deux lames de sabre qu'il m'a destinées.

» Il y a une vieille superstition chez nous, selon laquelle il ne faut ni accepter ni donner des armes entre amis; mais les échanger de manière ou d'autre, sans quoi ces armes portent malheur.

» M. de Garon voudra bien admettre mes égards pour cette tradition nationale, et recevoir le souvenir que je vous charge de lui faire passer, etc. »

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