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printemps ou en été, devenir épaisses, chargées de petits tubercules rassemblés les uns contre les autres, en un mot, atteintes d'une sorte de galle. Les jeunes branches sont aussi exposées à cette maladie, mais elle y affecte une forme différente; il s'y produit des nodosités irrégulières composées de tubercules réunis, pressés en masse les uns contre les autres. Les personnes qui possèdent quelques connaissances entomologiques savent que certains insectes produisent sur les végétaux des excroissances appelées galles, en y pondant leurs œufs; que les tubercules, allongés, isolés ou agglomérés, qu'on voit sur les feuilles du saule et de l'osier, sont dus à un insecte; que les nombreuses excroissances de formes très variées qu'on remarque sur les feuilles et les rameaux des chênes, sur les feuilles des hêtres, sont également produites par des insectes; que les tubérosités irrégulières, semblables à celles des branches du poirier, dont on vient de parler, que l'on voit quelquefois sur les tiges des framboisiers et sur celles de la ronce des champs proviennent aussi d'un insecte; en sorte que l'on peut croire que les galles du poirier sont produites par un animal de cette classe et que l'on peut demander à un entomologiste le nom de l'animal qui cause une telle maladie.

Cependant cette altération est purement végétale et n'est due au concours d'aucun insecte; elle résulte de la présence d'un petit champignon microscopique qui croît sur les feuilles ou les jeunes branches des poiriers, lequel a reçu des botanistes le nom d'Ecidium cancellatum. Si l'on ouvre dans sa jeunesse un des petits tubercules dont la réunion forme la galle, on trouve que son intérieur est plein d'une substance blanche, charnue et compacte comme celle qui remplit une jeune vesseloup; mais si on l'ouvre plus tard, on le voit

plein d'une poussière noirâtre comme dans les vieilles vesseloups. C'est cette poussière qui se répand dans l'air à l'époque de la maturité et qui va semer le champignon sur les poiriers des environs.

On empêche la propagation de cette maladie en enlevant toutes les feuilles et les branches attaquées aussitôt qu'on s'aperçoit de son apparition et en les brùlant. Cette opération doit être faite avant la maturité du champignon sans quoi elle serait inutile.

Il est vraisemblable que cette maladie n'affecte que les poiriers languissants.

Paris, février 1865.

GOUREAU.

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pyri, Schoen.; argentatus, Schoen.; -betulæ, Schoen., etc.).

On voit communément pendant le mois de mai et celui de juin, sur les feuilles des arbres fruitiers, particulièrement sur les poiriers, un assez grand nombre de jolis insectes, d'une petite taille, d'une belle couleur verte, dorée ou argentée, qui rongent les feuilles et les percent de petits trous. Ils en mangent le parenchyme pour se nourrir et y produisent un notable désordre lorsqu'ils s'y trouvent en grand nombre. Le mal devient très grave si leur apparition coïncide avec le moment de l'épanouissement des bourgeons, ce qui arrive avec les jeunes greffes, car alors ils rongent les boutons et détruisent les feuilles. Mais si ces insectes se montrent en petit nombre, s'ils se contentent de ronger et de percer quelques feuilles bien développées, ils ne produisent pas un mal sensible et l'on n'a pas à s'en préoccuper. L'apparition de ces

insectes dure assez longtemps et l'on peut remarquer qu'il y en a de différentes tailles, de diverses nuances dans la couleur des pattes, des antennes et des petites écailles ou squamules colorées qui recouvrent leur corps, ce qui constitue des espèces distinctes dont il est bon de savoir les noms. Ils ont tous la tête prolongée en un rostre court, épais, sur lequel sont insérées des antennes coudées, menues, assez longues, terminées en massue. Le corselet est presque cylindrique, court, de la longueur de la tête. Les élytres sont oblongues, trois ou quatre fois aussi longues que le corselet, arrondies en arrière. Les pattes sont de dimension moyenne avec les cuisses postérieures munies d'une dent en dessous dans un grand nombre d'espèces.

Ils font partie de l'ordre des Coléoptères, de la famille de Portebec ou Rhynchophores, de la tribu des Brachyrhynchites; les uns appartiennent au genre Polydrosus et les autres au genre Phyllobius.

On ne connait les larves d'aucuns de ces insectes; on ne sait où elles se tiennent, ni de quoi elles se nourrissent. Les espèces les plus importantes à signaler sont les suivantes.

1. Polydrosus sericeus, Schoen. - Longueur, 5-7 mill. Il est noir, couvert d'écailles d'un vert tendre. Les antennes sont menues, d'un jaune testacé; le 1er article ou scape est terminé en massue; les deux articles suivants sont plus longs que les autres; la massue est ovale, allongée; le rostre est court, épais; le scrobe ou sillon qui reçoit le scape est courbe, brusquement fléchi sous les yeux; le corps est oblong, ailé; le corselet est petit, court, coupé droit à la base et au sommet, un peu arrondi sur les côtés, ayant une légère impression transversale près du sommet; l'écusson est pelit, triangulaire; les élytres sont ovales, oblongues, quatre fois aussi longues que le corselet, convexes, surtout en arrière, à angles huméraux très sensibles, marquées chacune de dix stries ponetuées les pattes sont presque égales, d'un jaune testacé et les cuisses mutiques.

2. Polydrosus micans, Schoen. - Longueur, 8-9 mill. Il est noir, couvert de petites écailles, couleur feu-doré. Les antennes sont relativement courtes, grèles, rousses, avec le scape terminé en massue et l'extrémité formant une massue ovale, allongée. Le rostre est court, épais; le scrobe courbe, brusquement infléchi sous les yeux qui sont noirs, ronds, saillants; le corselet est court, un peu arrondi sur les côtés; l'écusson est petit, triangulaire; les élytres sont ovales, quatre fois aussi longues que le corselet, gibbeuses et arrondies en arrière, marquées de dix stries chacune; les pattes sont menues et rousses et les cuisses munies d'une petite dent en dessous.

On ne connait aucun moyen de se débarrasser de ces deux insectes, si ce n'est de les prendre sur les feuilles des arbres fruitiers et surtout sur les greffes de l'année auxquelles ils font beaucoup de tort.

Parmi les espèces du genre Phyllobius on doit mentionner les suivantes :

3. Phyllobius pyri, Schoen. - Longueur, 6 mill. Il est noir, couvert d'écailles d'un vert tendre, soyeux, passant quelquefois au verdâtre. Les antennes sont longues, minces, d'un roux ferrugineux; le scape est un peu renflé à l'extrémité et atteint le corselet; les deux articles suivants sont plus longs que les autres; la massue est ovale, allongée, pointue. Le rostre est court, épais, presque cylindrique; le scrobe, apical, court; le corps est allongé, mou, écailleux, ailé le corselet est petit, court, un peu arrondi sur les côtés, rétréci en devant, transversalement convexe en dessus; les élytres sont oblongues, presque ovales; les épaules sont effacées; elles sont arrondies en arrière, plus de trois fois aussi longues que le corselet, striées; les pattes sont longues, d'un roux ferrugineux; les cuisses postérieures sont dentées.

:

Le nom vulgaire de cette espèce est charançon argenté du poirier.

4. Phyllobius argentatus, Schoen. - Longueur, 5 mill. Il est noir

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