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DU

MARQUIS DE FERRIÈRES,

AVEC UNE NOTICE SUR SA VIE,

DES NOTES ET DES ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES,

PAR

MM. BERVILLE ET BARRIÈRE.

TOME PREMIER.

PARIS.

BAUDOUIN FRÈRES, IMPRIMEURS-LIBRAIRES,

RUE DE VAUGIRARD, N° 36.

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AVIS

DES LIBRAIRES-ÉDITEURS.

LE succès de la Collection des Mémoires relatifs à la Révolution française a passé notre espérance : soit que la grandeur des événemens qu'ils retracent et l'intérêt des souvenirs qu'ils réveillent, soit que le nom, la célébrité, le talent, les opinions diverses des auteurs qui les ont écrits, aient concouru à ce succès, nous n'en devons pas moins des remercîmens à l'accueil que notre entreprise reçoit du Public. A peine allons-nous livrer la seconde livraison, que déjà les Mémoires de madame Roland, dont se composait la première, sont presque entièrement épuisés. Ceux que renferment les volumes qu'on va lire, écrits dans un autre esprit et sous une autre influence, peignent une autre époque, et présentent un genre d'instruction tout différent. Ils ajoutent à l'ensemble des faits et des opinions dont cette collection doit offrir un tableau fidèle ; ils montrent l'esprit d'impartialité qui la dirige.

Député de la noblesse aux états-généraux, le marquis de Ferrières siégea, dès l'ouverture des états, sur les bancs où s'asseyaient les plus fermes soutiens, les orateurs les plus éclairés du côté droit. Sans paraître comme eux à la tribune, il adopta généralement leurs principes. Les doctrines qui tendaient à rendre au trône plus de pouvoir, à la religion plus d'empire, ont été constamment les siennes. Associé par sa naissance aux intérêts des hommes dont il affectionnait la cause et le caractère, il n'approuve pas toujours leurs projets, quelquefois même il censure assez vivement leur conduite; mais à toutes les époques, il joignit, dans l'Assemblée, son vote à tous leurs suffrages, et si l'historien juge quelquefois leurs démarches avec sévérité, l'on voit aisément que le député les

seconda toujours avec zèle.

Ses Mémoires se divisent en deux parties distinctes. L'une, que nous publions aujourd'hui, présente le tableau complet des événemens dont la France fut le théâtre, pendant la durée de l'Assemblée constituante. L'autre partie des Mémoires de Ferrières se compose presque en totalité d'un manuscrit précieux que nous devons à la bienveillance de madamė la marquise de Messelière, sa fille. Cette seconde

partie comprend depuis les premiers jours de l'Assemblée législative jusqu'à la grande et déplorable catastrophe du 21 janvier.

Avant de publier ce dernier morceau qui pourra former un volume; avant de pénétrer au milieu des temps les plus orageux de la révolution, les éditeurs ont cru devoir s'arrêter sur deux des scènes les plus importantes de ce drame, où tant de grandeur et d'éclat se trouvent mêlés à des situations d'un tragique si sombre ou d'un intérêt si touchant. L'un des événemens dont nous voulons parler, est le 14 juillet, l'autre est le départ du Roi pour Varennes. Ainsi les Mémoires du marquis de Bouillé d'une part, de l'autre les Mémoires de Linguet, sur le régime de la Bastille, et ceux de Dusaulx sur la prise de cette forteresse, tels sont les élémens dont se composera la troisième livraison.

On aurait grand tort de restreindre l'intérêt des Mémoires du marquis de Bouillé, au récit de l'affaire de Nancy, aux circonstances qui ont accompagné le voyage du Roi. Le marquis de Bouillé, homme d'une haute naissance, militaire d'un rare mérite, pouvait également servir son prince de ses conseils et de son épée : éloigné du foyer de la révolution par le com

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