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ACTES,

MEMOIRES,

Et autres pieces authentiques

concernant

La Paix d'U TRECHT.

TOM. I I.

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A

Réponse de la Reine à M. de Borfele, Envoyé Extraordinaire des Etats Généraux, fur les Memoires préfentez à Sa Majesté au mois d'Avril, par Mr. de St. Jean le 19. May 1712. ̧

A Reine ayant meurement confideré les Mémoires du 3. Avril, qui lui ont été prefentez par le Sr. van Borselen, Envoyé Extraordinaire de Mis. les Etats Généraux auprès de S. M. & la Refolution desdits Etats du 22. du même mois, qui lui a été communiquée par le Comte de Straffert, fon Am baffadeur Extraordinaire & Plénipotentiaire en Hollande, m'a ordonné d'y répondre en peu de mots, qu'Elle a été furprife de Tom. II.

A

voir,

voir, que loin de donner aux efforts que S. M. a faits en Espagne & en Portugal deux Théatres de la Guerre qui ont été abandonnez depuis tant d'années par les Etats, les Louanges qu'ils meritent, on ne les regarde que comme des quote-parts, que la Reine étoit fous obligation de fournir, pour fatisfaire à une regle de proportion qui n'a pas le moindre fondement. S. M. tombe d'accor, que felon les principes établis dans la Réfolution ci-deffus mentionnée, la Grande-Bretagne ne fournira jamais affez, ni les Provinces-Unies trop peu.

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On y pofe pour maxime, que le pouvoir d'un chacun eft la feule regle & mefure des efforts que les Alliez doivent faire. Aprés cela on s'érige en Juge, tant de la Puillance des Royaumes de S. M. que de celle de l'Etat. Il n'eft pas difficile de voir, jufqu'où une telle Logique nous meneroit. Bien loin d'avoir été obligée par le Mémoire dont il eft parlé dans la Réfolution du 1. du mois d'Avril, de changer de fentiment, S. M. trouve à propos de renouveller les Déclarations que le Comte de Straffort a faites par fon ordre & en fon nom: Ge ne font pas des points que la

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Reine propofe comme un fujet de Négociation, c'eft une communication qu'Elle donne à fes Alliez d'une Réfolution prife, & d'une régle établic, afin qu'ils puiffent là-deffus concerter leurs mefures. La Chambre des Communes, qui est com-. polée de Députez envoyez de chaque Province du Royaume, & qui eft un Juge plus competent que qui que ce foit, du Fardeau que le Peuple eft en état de porter, n'a donné des Subfides pour l'année courante, que dans les proportions & fous les conditions dont on a fait part à Mrs. les Etats Généraux. S. M. a déclaré à cette Chambre, qu'Elle trouvoit les conditions raifonnables; & fes ordres font donnez fur ce plan, dans lequel par conféquent il n'y a pas le moindre changement à esperer.

La Reine regarde l'Union entre Elle & l'Etat comme le plus ferme apui de la Caufe Commune, & c'eft par cette raison qu'Elle a fait tout ce qui dépend d'Elle pour traverser les deffeins de ces efprits factieux, qui tendent à la rompre. Les propofitions. qui ont été faites par les Plénipotentiai res de S. M. aux Miniftres des Etats Genéraux, montrent d'une maniere incon. teftable, le defir fincere de la Reine d'enA 2

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tretenir une bonne correspondance & étroite union avec eux: Ce font auffi toutes les avances qu'Elle peut faire à cette fin. S. M. fe flate qu'elles auront l'effet qu'on en doit attendre, qu'elles diffiperont toutes les vaines craintes mal fondées, qui ont été femées avec tant d'induftrie dans les Provinces. En tout cas, S. M. aura la confolation de n'avoir rien omis de tout ce qu'Elle pouvoit contribuer à la fatis-· faction des Etats Généraux, fans abandonner les interêts de fes propres Royau

mes.

Fait à Witheall ce 19. Mai 1712.

Signé,

H. St. JoHN.

LET

LETTRE

De Meffieurs les

ETATS GENERAUX

Des Provinces Unies, à la Reine de la Grande Bretagne, que Mr. de Borfele leur Envoye Extraordinaire lui presenta dans une Audience particuliere le 6. de Juin 1712.

A Majefté a données pendant le cours de fon glorieux Regne, de fon grand zéle pour le Bien public, & de fon attachement à la cause commune des Hauts Alliez, après tant de marques qu'Elle a eu la bonté de Nous donner de fa pretieufe affiction, & de fon amitié pour nôtre République; & après les affurances réiterées, qu'Elle Nous a données & fait donner tout recemment de fes intentions de faire agir fes Troupes contre l'Ennemi commun, auffi long-temps que la Guerre ne fera pas terminée par une Paix générale, il eft impoffible que nous ne foyons furpris & touA 3

Près toutes les preuves que Votre

chez

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