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d'être laiffés dans un etat expofé qui ne fauroit du tout confifter avec nôtre feureté.

Le Rhin qu'on propofe pour Barriere de l'Empire laiffe Strasbourg & Hunnigue entre les mains de la France, & la premiere de ces places a toujours été regardée comme la Clef de l'Empire.

Les propofitions de la France touchant la Bariere des Etats Generaux ne les privent pas feulement de toutes les places qui ont été prifes depuis l'année 1709, mais auffi de deux ou trois autres comprises dans les demandes que firent les Etats de cette année là, ce qui rendra leur Barriere entierement infuffifante, & ce qui par confequent affoiblit confiderablement la feureté de la Grande-Bretagne.

Le Portugal paroit entierement abandonné au pouvoir de l'Espagne, non obftant les grands avantages que nous avons recéus de ce Royaume en nôtre Commerce, pendant cette guerre, & qui pouroit nous être encore extremement avantageux. Sur le tout il y a une difference fi petite, & fi peu confiderable entre ces offres de la France, & celles qu'elle fit le 11 Fevrier a N.S. à Utrecht qui étoit figné Huxel

les,

les, qu'il nous paroit en les comparant enfemble, que tant les uns que les autres font l'effet d'une Negociation fecrete, & particuliere avec la France: Et cette Chambre ayant alors unanimement concouru à temoigner àlaReine fon plus grand reffentiment contre ces conditions offertes à fa Majefte & fes Alliés par les Plenipotentiaires de France, & fa Majefté ayant favorablement reçeu cette addreffe, & ayant recompensé cette marque d'obeiflance & de zéle par de finceres remerciemens de fa part, les refpects que nous avons pour fa Majefté, & pour la justice que nous devons à nôtre Patrie, ne nous permettent pas de retracter notre fentiment, ny croire les conditions prefentement bonnes pour nous & pour les Alliés, ou donner quelque approbation aparente à ce qui fut receu alors par la Chambré, & par les Alliés avec mépris, & detefta

tion.

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Pour ces raifons nous fommes d'avis que ces offres de la France, font trompeufes, qu'ellescachent des pieges,qu'elles ne font en aucune maniere proportionnées aux avantages que fa Majefté peut juftement attendre pour les Royaumes, & pour fes

Al.

Alliés des grands fucces dont il à plû à Dieu de benir leurs Armes pendant le cours de cette guerre: Que fes offres ne font pas fuffifantes pour conferver la Ba lance du pouvoir dans l'Europe, ni pour la feureté future de sa Majefté & de fes Alliés quand même elles feront exactement accomplies: Et que telles qu'elles font, elles. ne renferment aucune feureté pour leur execution, ce qui rend abfolument neceffaire la propofition que nous avons fait pour qu'on prenne des mesures de confert avec les Allies, afin de les porter de fe joindre à fa Majefté dans une Guarantie Mu tuelle.

Cette Proteftation fe trouve fignée par

Les Ducs de Somerset, de Devonshire, de Bolton, de Malborong, de Rutland, de Montagu. Le Marquis de Dorchefter.

Les Comtes de Berkley, de Godolphin Suffolke, Warthon, Nottingham, Carlisle, Scarborong, Bridgewater, Lincoln, Bradford.. Le Vicomte de Townsend.

Les Evêques de Ely, de St. Alaph, de Bangor, d'Oxford.

Les Barons de Haverkam, Mohon,Couper.

Adref

1

Adreffe, que les Communes prefenterent à la Reine de la Grande-Bretagne le 20. Juin

1712.

TRES-GRATIEUSE SOUVERAINE,

ous, les Très-humbles & obéïffans Sujets de Vôtre Majefté, les Communes de la Grande Bretagne affemblées en Parlement, demandons permiffion de reconnoître très-humblement la grande condefcendance de V. M., à nous communiquer les conditions fur lesquelles une Paix générafe peut être faite.

Nos Cœurs font pleins de gratitude pour ce que V. M. a déja fait, & les paroles nous manquent pour exprimer la fatisfaction avec laquelle nous avons reçu tout ce dont il a plû à V. M. de faire part à vos Communes.

Nous avons une entiére confiance en V. M., qu'Elle pourfuivra conftamment le véritable Interêt de vos propres Royaumes; & qu'Elle tâchera de procurer à tous les Alliez, ce qui leur eft dis par les Traitez &qui eft néceffaire pour leur fureté.

Ces affurances font le moindre retour de vos fidéles Communes, pour tant de con

def

defcendance & de bonté; & Elles fuplient très-humblement V. M., qu'il lui plaise de proceder dans la présente Négociation, pour btenir une promte Paix.

L'Orateur des Communes fit le lendemain raport à la Chambre de la Réponse de Sa Majefté qui étoit conçuë en ces termes.

J

MESSIEURS,

'ai fi fort à cœur la fûreté & les Interêts de mon Peuple, que je ne puis qu'avoir beaucoup de plaifir de vôtre refpectueufe Adreffe, dont je vous remercie. J'ai confulté vôtre bien, & vous allez voir le bon effet de la confiance que vous avez en Moi, laquelle doit toûjours continuer entre une Princeffe fi affectionnée & des Sujets fi fidéles.

Ce même jour 21. les Seigneurs préfenterent auffi leur Adreffe à la Reine. La

voici.

TRES GRACIEUSE SouverainE,

ous les très obéïffans & fideles Sujets

Nde V. M., les Seigneurs Spirituels & Temporels affemblez enParlement,deman

dons

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