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Si la conduite de Monfieur de Rechteren cft defavouée, ou defaprouvée par fes Maîtres, le Roy pretend, que l'offenfe ayant été publique, le defaveu le foit auffi.

Que tous les autres Plenipotentiaires des Provinces Unies fe rendent chez l'un des Plenipotentiaires de France, ou ils feront tous trois.

Que ces Meffieurs leur affurent au nom de Leurs Maître, que jamais Monfieur de Rechteren n'a recû d'ordre, qui puiffe authorifer la conduite, qu'il a tenu, qu'ils la defaprouvent, & qu'ils feroient tres fachés, que Sa Majefté pût croire, qu'ils cuffent intention de manquer au respect, qui luy eft dâ.

Le Roy pretend de plus, que Mr. de Rechteren foit rappellé & qu'il foit nommé. un autre Plenipotentiaire à fa place, n'étant pas poffible à fes Plenipotentiaires de traiter d'avantage avec un Miniftre, qui a violé le droit des gens.

C'eft l'unique reparation que Sa Majesté puiffe admettre, & fes Plenipotentiaires n'en accepteront point d'autre.

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Num. 33.

Narratio facti de ce quis'eft paffé entre quelques domestiques de Monfieur Menager Plenipotentiaire de Sa Majefté Très-Chrêtienne, & ceux de Meffieurs de Moermont & du Comte de Rechteren Plenipotentiaires les Etats Generaux des Provinces Unies, & ce qui s'y eft paffé puis après fur ce fujet, confifte en fubftance comme s'enfuit.

LE 27, du mois de Juillet dernier, jour

que la nouvelle de l'action de Denain

étoit arrivée à Utrecht, le Comte de Rechteren, fur les dix heures du matin, allant voir Mr. de Moermont, & paffant par devant la maifon de Mr. Menager Ple nipotentiaire de Sa Majefté T. Chr. il fe trouva que le Suiffe & quelques autres Do

meftiques de Mr. Menager, furent devant la porte de fa maifon, lesquels dans le moment, que ledit Comte y paffoit, par des ris & autres geftes indecents, montrerent au doigt les laquais dudit Comte.

Ledit Comte ayant rencontré Mr. de Moermont fur la place de St. Jean, fe mit, àvec luy dans fon Carroffe, pour faire un tour au mail, d'ou étant retourné & paffant par devant la maison de Mr. Menager, il fe trouva encore, qu'il y avoit le Suiffe & quelques autres Domeftiques devant fa porte, lefquels par des ris & autres geftes indecents montrerent encore au doigt ks laquais de Mr, de Moermont & du Comte de Rechteren.

Surquoy les laquais s'étants plaints à leurs Maîtres, (qui fe trouvoient feuls des Plenipotentiaires de l'Etat, dans la ville) ils trouverent à propos d'envoyer le lende main matin le 28. de Juillet le Secretaire Rumpf à Mr. Menager pour luy en porter; leurs plaintes, & en demander reparation d'une maniere amiable & obligeante, avec ordre, qu'en cas que Mr. Menager refusat abfolument de donner ladite reparation, il le prefferoit fur une reponfe pofitive, & en cas qu'il perfiftat toujours, il luy feroit E 4

lectu

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lecture de ce qui eft contenu dans le papier cy joint fub Lit. A..

Ledit Secretaire à rapportê ladeffus à Mr. de Moermont & au Comte de Rechteren qu'il avoit eu l'honneur de voir Mr. Menager, de luy expofer le fait, comme cy deffus, & qu'en des termes honnêtes & convenables il avoit demandé reparation raisonnable fur ce que fes Domeitiques avoient fait à nôtre paffage par devant fa maison.

Que la deffus Mr.Menager avoit fait beaucoup de difficulté alleguant plufieurs raifons, mais qu'après quelques debats, fur les representations & inftances dudit Secretaire, Mr. Menager avoit enfin confenti que les laquais de Mr. de Moermont & du Confte de Rechteren fe rendroient fur les trois heures à son hôtel, pour les confronter avec fes Domeftiques, & en tirer la verité du fait, comme il paroit par l'atteftation cy fointe fub Litt. B.

Sur ce rapport Mr. de Moermont & le Comte de Rechteren ont dit au Sr. van Riel de fe rendre avec leurs laquais à trois heures chèz Mr. Menager, pour être confrontés avec fes Domeftiques au fujet de l'affaire en question, & de vouloir porter

la

la parole afin que tout fe paffat avec le plus d'ordre & de refpect, qu'il feroit poffible, & ont ordonné en même tems a leurs laquais, fous leur plus grande indignation, de n'accufer, ni d'indiquer perfonne defdits Domestiques à moins qu'il ne fut coupable du fait en queftion.

Sur quoy le Comte de Rechteren étant retourné chéz luy vers une heure après midy, à peine y fut il une demy heure, qu'un Gentilhomme de Mr. Menager le vint trouver & luy dit de fa part, que Mr. Menager avoit bien confenty, que fur les trois heures après midy, nos laquais fe rendroient chés luy, pour être confrontés avec fes Domestiques; mais que deux de fes Domestiques étant fortis de la ville avec fat permiffion, qui devoient revenir le même foir, il fouhaitoit que pour cette raison, la confrontation fut remife ju ques au lendemain, puis qu'alors tous fcs Domeftiques feroient enfemble, ce qui fut accordé par le Comte de Rechteren, qui pour quelque affaire furvenu fut obligé de parfir encore le même foir du 28. Juillet pour la Haye.

Le lendemain 29. Juillet, Mr. Menager envoya vers le midy fon Gentilhom Es

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