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journalier, non dans un état de splendeur telle qu'on l'a vu avant l'époque de l'Arrêt du 30 Août 1784, mais dans une médiocrité le plus souvent gênée;

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Qu'il seroit donc impossible ou très-dangereux d'enlever à cette Ville les espèces qui paroissent encore dans la circulation, dont la totalité même ne seroit qu'un secours insensible pour les besoins de la Capitale;

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Que, cependant, lorsque les ennemis de la Constitution, jusqu'à présent déconcertés dans leurs projets, redoublent d'activité pour enlever à l'Assemblée Nationale toutes les ressources du crédit et de la confiance publique, espérant, par ce dernier effort, faire écrouler l'édifice des finances, et voir d'un même coup s'anéantir la Révolution; c'est le moment où le zèle des vrais Citoyens doit les rallier au tour de la chose publique; c'est le moment où le silence des Négocians de Bordeaux ne paroîtroit plus qu'une indolence coupable.

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Espérant donc qu'à l'exemple de la Munici palité de Paris, toutes celles du Royaume vont s'empresser d'acquérir des immeubles dont la vente est décrétée, et se hâter d'en mettre la valeur représentative en circulation, par tels moyens que prescrira l'Assemblée Nationale, le Commerce s'abandonne sans réserve à sa sagesse, pout ranimer le crédit public, et franchir l'inter

valle qui sépare encore la France de l'état d'aisance et de prospérité qui l'attend.

» En même temps, il a été arrêté qu'une Députation de MM. les Directeurs de la Chambre et de huit Commissaires nommés à cet effet, ira exprimer à la nouvelle Municipalité le vœu du Commerce, et son desir de la voir commencer ses opérations par le dénombrement et la désignation de Biens qu'exige l'Assemblée Nationale, et par des offres d'acquisition de telle portion de ces biens, qui, mesurée sur notre position, satisfasse en même temps aux besoins de l'Etat et à notre patriotisme.

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» Non contens d'avoir prêté le serment civique et d'avoir adhéré à toutes les Adresses de la Commune et de la Garde Nationale Bordeloise ils veulent encore, ces Négocians dont on s'est quelquefois permis de calomnier les intentions ces amis de la Constitution, ennemis jurés de l'agiotage immoral qui infecte la Capitale, ils veulent manifester leur vou particulier dans la circonstance la plus critique, et voici le serment solemnels par lequel ils se lient.

» Nous jurons sur l'Autel de la Patrie, et par cette liberté nouvellement conquise, mais qui ne nous sera jamais ravie, de concourir de toutes nos forces et par tous nos moyens à seconder les Projets de Finance qui seront adoptés par l'Assemblée Nationale, et de nous soumettre à tous ses Décrets sanctionnés par le Roi.

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» Arrêté que les huit Commissaires nommés pour la Députation à la Municipalité, rédigeront une Adresse à l'Assemblée Nationale, qui, signée de tous, confirmera ce serment de fidélité et d'obéissance; et que MM. de la Chambre de Commerce sont priés d'adresser l'une et l'autre à toutes les Villes de Commerce du Royaume. Cet exemple que nous sommes jaloux de donner les premiers, trouvera chez elles le même patriotisme qui nous anime. Puisse-t-il fortifier le courage et les espérances de l'Assemblée Nationale! Puisse-t-il dissiper toute méfiance et toute inquiétude sur le sort de la chose publique ; et rapprochant l'époque fortunée des plus beaux jours de la Nation, combler le bonheur du Monarque chéri, Restaurateur de la Liberté Françoise! Ainsi signés, Latuilière, B. Marchand, E. Gombert, Brunaud l'aîné, Ferrière et Courrejolles.

» Délivré par moi, Secrétaire de ladite Chambre. Signé MAIGUÉ ».

M. le Président a répondu

:

C'est avec la plus grande satisfaction que l'Assemblée Nationale reçoit les nouveaux témoignages du patriotisme et du dévouement des Habitans et Commerçans de la Ville de Bordeaux; elle recherchera toujours avec la plus grande activité les moyens de rendre au commerce de France son ancienne splendeur, parce qu'elle sait que le commerce est une des principales

causes de la prospérité des Empires. L'Assemblée Nationale vous permet d'assister à sa Séance >>.

On est revenu immédiatement après à l'ordre du jour.

On a demandé la priorité pour une des Motions qui tendoient à faire ajourner la question. Sur cette proposition, la question préalable a été demandée et mise aux voix. Après deux épreu ves consécutives qui ont paru douteuses, l'appel nominal a été ordonné, et il a été décidé qu'il n'y avoit pas lieu à délibérer.

M. le Président a pris ensuite les voix sur le principe de la liberté du commerce des Indes, et l'Assemblée Nationale a décrété « Que le com» merce de l'Inde, au-delà du Cap de Bonne-Espé»rance, est libre pour tous les François.

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La Séance a été levée à onze heures du soir, et ajournée à Lundi 5 Avril à onze heures du matin.

Signé, le Baron DE MENOU, Président; le Marquis DE BONNAY, GOSSIN, MOUGINS De RoQUEFORT, LA POULE, BREVET DE BEAUJOUR, le Prince DE BROGLIE, Secrétaires.

A PARIS, chez BAUDOUIN, Imprimeur de L'ASSEMBLÉE NATIONALE, rue du Foin Saint-Jacques, No. 31.

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Du Lundi 5 Avril 1790.

LA Séance a commencé par la lecture du Pro

cès-verbal de la Séance du Samedi au soir, trois d'Avril.

Ensuite un des Secrétaires a donné lecture de plusieurs Adresses dont la teneur suit :

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Adresse de la Municipalité de S. Quentin, qui, pénétrée de l'étendue de ses nouvelles fonctions et d'après le serment solemnel par elle prêté, a arrêté de soutenir de tout son pouvoir les Décrets rendus par l'Assemblée Nationale, acceptés ou sanctionnés par le Roi.

Adresse de la Municipalité de la Ville de SaintYrier en Limosin, qui, en offrant à l'Assemblée Nationale l'hommage de sa vénération et de sa reconnoissance, avec le sacrifice de la vie des Membres qui la composent, pour l'intérêt de la

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