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la parole sur la question qui s'agitoit. Il a conclu à ce que l'Assemblée improuvât la Garde Citoyenne, louât la Municipalité, et décrétât l'impression et la publication du Réquisitoire du Procureur de la Commune de Montauban.

Un grand nombre de voix a demandé que la discussion fût fermée. Un Membre a demandé la parole sur ce sujet; mais il a paru s'écarter de la question, et une grande agitation est survenue dans l'Assemblée. M. le Président l'a dissipée bientôt, en ramenant la question à ses véritables principes, et en annonçant qu'outre le Projet de Décret du Comité des Rapports, il en existoit un autre dont il demandoit qu'on entendît la lecture. Un Membre a lu ce Projet de Décret qui a été adopté en ces termes en ces termes par l'Assemblée :

« L'ASSEMBLÉE NATIONALE, après avoir entendu son Comité des Rapports consacre de nouveau le principe de la subordination des Gardes Nationales aux Municipalités, par l'intermédiaire desquelles les ordres du Pouvoir exécutif doivent toujours leur être transmis.

» Au surplus, considérant que le pacte fédé ratif, proposé dans la lettre circulaire écrite par la Garde Nationale de Montauban le 13 Mars dernier, a été dicté par le plus pur patriotisme, et n'a pu avoir pour objet de se soustraire à l'autorité de la Municipalité, à laquelle elle est es

sentiellement subordonnée; elle approuve le zèle de la Garde Nationale, et charge son Président de lui écrire, ainsi qu'à la Municipalité, pour les engager à travailler de concert au maintien de la Constitution et de la tranquillité publique M. le Président a levé la Séance, et l'a ajournée à demain à onze heures du matin.

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Signé, le Baron DE MENOU, Président; le Prince DE BROGLIE, le Marquis DE BONNAY, GOSSIN, MOUGINS DE ROQUEFORT, LA POULE, BREVET DE BEAUJOUR, Secrétaires,

A PARIS, chez BAUDOUIN, Imprimeur de L'ASSEMBLÉE NATIONALE, rue du Foin St.-Jacques, No. 31.

Du huitième Bataillon de la première Division de l'Armée de la Révolution,

A L'ASSEMBLÉE NATIONALE.

MONSIEUR

10 Avril 1790.

ONSIEUR LE PRÉSIDENT ET MESSIEURS,

LE huitième Bataillon de la première Division de la Garde Nationale Parisienne se croiroit coupable aux yeux des Législateurs de la Nation Françoise, s'il gardoit plus long-temps le silence sur un objet qui intéresse d'autant plus l'Armée de la Révolution, qu'on a cherché à vous faire concevoir des doutes sur la pureté de ses principes.

Il vous a été présenté par les Districts de la Capitale une Adresse tendante à vous faire décréter leur Permanence active et perpétuelle.

On a osé dire, dans cette Adresse, que si cette Permanence n'étoit point décrétée, les Bataillons de l'Armée de la Révolution abandonneroient leurs Drapeaux.

Non, Messieurs; non, la Garde Nationale Parisienne n'abandonnera jamais ses signes de ralliement. Son honneur, son amour pour la liberté qu'elle vient de conquérir, son serment, enfin, lui en font la loi.

Le huitième Bataillon de la première Division restera attaché au sien, parce qu'il y lira à chaque Procès-Verbal, No. 255.

instant la seule devise qui convienne à un peuple libre, et qu'il lui rappellera sans cesse, et son serment, et le Héros à la générosité duquel il le doit, et auquel les deux Mondes doivent des

statues.

Les ennemis du bien public ont cru trouver une ressource dans la demande de la Permanence; mais il est attaché à leur destinée d'être toujours trompés dans leurs espérances. Quels que soient vos Décrets sur le sort des Districts de la Capitale, l'Armée de la Révolution a juré de maintenir la Constitution, et elle la maintiendra jusqu'à son dernier moment.

La Garde Nationale attend avec impatience la nouvelle existence que vos Décrets vont lui donner. Elle brûle d'être quelque chose dans la Constitution; elle en attend le complément, parce que c'est à lui qu'est attaché le bonheur de la France entière, et qu'il doit vous mériter à jamais le titre excellent qui vous a été donné d'avance par une Société formée au milieu d'un Peuple quelquefois libre, et dont les Membres sont dignes de le partager avec vous,

Les Districts ont semblé craindre que la Garde Nationale Parisienne n'abusât de ses forces. Ils nous ont mal jugés. Ils sont et seront toujours nos frères. Si leur inactivité est décrétée, nous n'en. serons pas moins attachés à notre serment, et nous doublerons de vigilance pour assurer aux Citoyens qui les composent, leurs propriétés, leur vie et leur liberté, ou plutôt nous serons ce que nous avons été, et ils vivront paisibles.

Tels sont, Messieurs nos sentimens, et tels doivent être ceux de tous les François dignes d'être libres. Signé RENARD, Commandant; SERSONDESMOITIERS, Capitaine, Secrétaire.

MM. RENARD, Commandant; SEASON-DESMOITIERS, LEMOINE, PONCE, LEROI, Capitaines; GATINE Lieutenant; BESANÇON, Sous-Lieutenant, remplaçant M. de la Fayette le fils; CARON, BRISSE, Sergens; HEIMAR, CHABOT, Caporaux; COLLETTE DE BAUDICOURT, BULLET BULLET, DEQUEVAUVILLIERS, GOSSAUME, Fusiliers.

Nous Secrétaire du Bataillon, certifions que les noms.ci-dessus sont ceux de MM. les Députés nommés pour porter la présente à l'Assemblée Nationale. Sigué SERSON-DESMOITIERS, Secré

taire.

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