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E JOURNAL paroît deux fois par mois. Chaque cayer eft de 72 pages; il coute to liv. par année, pris à Bouil & 25 liv. par la pofte dans toute la France, y compris le port. Le tout fe paye d'avance. On ne fouferit que pour une année, & à deux époques, au zer. de l'an & au mois de Juillet.

Les Supplémens qu'on donnera à la fin de chaque trimestre, couteront 3 1. par la pofte, & 2 1. pris à Bouillon.

LE JOURNAL ENCYCLOPÉDIQUE, dont il paroit un volume de 192 pages, & quelquefois plus; toutes les quinzaines, coute par année, 24 liv., pris à Bouillon, 33 liv. 12 fols par la pofte pour la France, & 30 livres pour livres pour l'Allemagne franc de port.

LA GAZETTE SALUTAIRE, feuille périodique qui embraffe tout ce qui concerne la Médecine, la Chirurgie, la Chymie, la Botanique, l'Hiftoire-Naturelle &c. &c., paroit une fois par femaine, & coute 9 liv. par année, y compris le port.

Ceux qui defireront ces Journaux, s'adrefferont à Bouillon au DIRECTEUR du Bureau des Ouvrages périodiques, ou bien à M. LUTTON, rue Ste. Anne Butte St. Roch, à Paris.

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CONSTANTINOPLE ( le 18 Septembre.)

Lqui intendoit en cetie capitale, ev terminant E grand-vific Mouffoun-Oglou a évité le fort

fa carriere, le 4 de ce mois, à Karnabat. Sa mort

précipitée, & la précaution qu'il avoit prife de reinettre les fceaux de l'empire à l'aga des janiffaires, & de le nommer caïmacan ad interim, font, préfumer qu'il a eu ordre de mettre fin à fon exiftence. On ne prévoyoit pas, il y a un an, que ce général, dont on vantoit la conduite & les talens inilitaires, emporteroit dans le tombeau le regret. &1 honte d'avoir flétri l'honneur des armes otto manes. Mouffoun Oglou étoit beau-frere du grandfeigneur, & jouifioit de la plus haute faveur. Son nom, qui étoit en vénération dans l'empire, eft devenu odieux à ceux dont le préjugé rend toujours les malheureux refponfables des événemens. Ils prétendent qu'ayant réfolu de finir la guerre,à quelque prix que ce fût, même en favorifant les Ruf fes, il avoit fait répandre fecrétement dans fon ar inée, l'opinion que fi le reis- effendi étoit battu c'étoit une preuve infaillible de la volonté du ciel, qui annonçoit que la paix la plus prompte étoit feule capable d'arrêter les progrès de l'ennemi. D'autres attribuent les malheurs du vifir à l'indifcipline incroyable de fes troupes, & à la lâcheté de quelques officiers principaux qui fe font laiffés corrompre par les roubles de la Ruffie. Delà, cette défertion prodigieufe & ces excès déshonorans dont on voit à-peine un exemple dans les annales des peuples le moins policés. Les troupes, en fe débandant, ont pillé leur propre camp ; & en fe répandant comme un torrent dans la Romanie, elles y ont porté l'épouvante & la dévaftation; Andrinople même a été traitée comme une ville prife d'affaut qui fubit la loi du vainqueur; les Turcs y font entrés le fer & la flamme à la main; ils en ont fait le théâtre de leurs brigandages, & 7 à 800 maifons y ont été réduites en cendres. Tels font les fruits malheureux que la Porte a recueillis de F'armement prodigieux qu'elle avoit fait à fi grands frais.

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Dès que le grand-feigneur a été informé de la mort de Mouffoun Oglou, il s'eft emparé de fa fucceffion, qui eft évaluée à II millions de flo rins, qu'il avoit amaffés dans les différens emplois dont il a été revêtu, & principalement pendant fes deux vifirlats. S. H. a nonimé pour le remplacer Iffed-Méhémet pacha, qui avoit été élevé depuis peu à la dignité de caïnacan; elle a confirmé en même tems dans leurs emplois tous les miniftres & grands officiers de la Porte. Ifmail bey & Rigai-effendi ont été déclarés, l'un reiseffendi, l'autre kiaya- bey, dont ils rempliffoient les fonctions ad interim; Suleyman-pacha a été nommé beglierbey de la Natolie. La nomination d'Iffed-pacha au vifiriat détruit le bruit qui s'étoit répandu que Suleyman Colegougi pacha étoit parti pour fe rendre à Andrinople. On fçait à-préfent qu'il eft à Beicos, village fitué fur le canal d'Afie, & que le fultan a eu, le 15 de ce mois, avec lui une conférence de deux heures à Hunkiar Iskieleffi, village fur le même canal. On affure que le nouveau grand-vifir fe rendra à Porté-Picedo, & le grand-feigneur à Dawoed- pacha, à une lieue d'ici, pour y recevoir le fangiak chérif, ou l'étendard de Mahomet, qu'on attend inceffamment.

Depuis que le commandant de la flotte Ruffe dans l'Archipel a reçu la nouvelle de la conclufion de la paix, les hoftilités ont ceffé dans ces mers. Trois capitaines de vaiffeau de cette nation ont paru à Tenedos, où ils ont reçu un accueil-diftingué. On dit même que ces vaiffeaux font venus mouiller aux Dardanelles. Le bruit fe répand que quelques jours avant qu'on eut appris la conclu→ fion de la paix dans les mers du levant, un vaif→ feau de guerre Rufle avoit enlevé fur un bâtiment François venant de Chypre, 225 mille piaftres, qui étoient destinées pour le feu grand-vifir.

Qn affure que la Porte n'a affigné au Sr. Pulawf

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étrangers. Le lieutenant-général Bauer a égale ment la permiffion de fe rendre en Allemagne, fa patrie, pour les affaires particulieres; mais fon époufe & fa fille, dames d'honneur de l'impératrice, refteron ici pendant fon abfence. Le Sr. Obrefcow, ci-devant miniftre de cette cour à la Porte-Ottomane, connu par fa longue détention au château des Sept-Tours à Conftantinople, eft en route pour revenir ici.

Pour affarer la tranquillité de l'empire contre les incurfions des petits Tartares, Pierre le Grand avoit fait conftruire, depuis le Borifthene jufqu'au Tanaïs, des lignes, garnies de forts & de redoutes de diftance en diftance, comme Bachmuth, Ste. Anne, &c. Maintenant qu'on poffede les fortereffes de la Crimée, & la langue de terre qui eft à l'embouchure du Borifthene, on va faire paffer dans ces places les 50 mille hommes qu'on étoit obligé de tenir dans ces lignes, pour contenir les Tartares par derriere, & pénétrer au centre de leur pays, dans le cas où ils auroient tenté de troubler la tranquillité de l'empire en y faifant. des incurfions.

Le prince Grégoire Orlow ayant reçu derniement pendant la nuit, un courier de Mofcou, partit fur le champ pour Czarsko-Zelo. Le bruit fe répandit auffi-tôt qu'il étoit allé faire part à l'impératrice de la prife de Pugatschew, qui avoit été trahi & livré à nos troupes par fon chancelier. Cette nouvelle s'accrédita au point, que les miniftres étrangers & plufieurs perfonnes de diftinction complimenterent, à ce fujet, le feldt-maréchal comte de Panin. Cependant on eft informé que ce rebelle eft encore libre, & qu'en fe retirant vers le Jaik, il laiffe fur fon paffage les marques de fa vengeance, & de fes cruautés. Sa fureur éclate principalement contre le clergé & la noblelle. On fait monter à plus de mille, tant homs

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