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à la dictature le cercle y repréfente, que la fufdite fomme s'eft déjà accrue à 4303016 florins, entre autres par l'entretien de la fortereffe de Philipsbourg jufqu'en 1772; que le remboursement de pareils frais a été réglé par les réfolutions du 6 Avril & 23 Mai 1716, du 8 Mars & 18 Septembre 1720. En conféquence il demande l'établiffement d'une commiffion pour examiner la validité de fa prétention.

On a parlé ci-devant (Ire. quinz. de Septembre, pag. 36.) du refcrit de la cour de Vienne, que l'envoyé directorial d'Autriche avoit lu à l'affemblée de la diete. Le miniftre électoral de Brunfwic a communiqué depuis peu à différens miniftres une réponse à ce refcrit, qu'il a reçue de la part du miniftere de Hanovre. Elle eft en date du 16 Août. On y voit que le comte de Belgiojofo, miniftre impérial à Londres, ayant notifié le 4 du même mois les plaintes de fa cour au comte d'Alvenfleben, miniftre d'état de S. M. Britannique pour l'électorat de Hanovre, celui-ci lui a répondu, que les plaintes que lui faifoit de bouche le comte de Belgiojofo, & qu'il auroit fouhaité d'avoir par écrit, le furprenoient extrêmement, puifque S. M. Britannique avoit toujours taché d'entretenir la meilleure harmonie avec la cour impériale; que ce defir cependant ne pouvoit l'empêcher de faire ufage, dans les affaires de l'empire, de cette liberté de fuffrage que la conftitution germanique affuroit à tous les membres de la diete; que S. M. fuivoit à cet égard des principes patriotiques, dont elle voyoit à regret qu'on lui fit un crime; qu'elle pouvoit, en quelques occurrences, différer d'opinion avec la cour impériale, mais qu'on regardoit à tort une pareille différence d'avis comme la marque d'une oppofition préméditée, & d'un defir de contrecarrer; interprétation que S. M. ne faifoit jamais à l'égard de ceux dont

les fentimens lui étoient contraires; qu'ainfi la cour impériale parloit fur un ton defpotique, lorfqu'elle fe difoit en droit de faire éprouver fon reffentiment à ceux qui refufoient de fe plier à toutes fes volontés; qu'au refle, la franchife du paffage pour les chevaux de remonte dépendoit du bon plaifir de chaque fouverain, & ne pouvoit point étre exigée comme un dû, &c.

Il vient de paroitre à Munich un édit de l'électeur de Baviere contre l'usage d'enterrer les morts dans les églifes. Par un autre édit il eft défendu de laiffer déformais les cadavres des malfaiteurs expofés fur les grands chemins. Ce prince avoit fait publier précédemment une ordonnance pour enjoindre à tous fes tribunaux d'impofer une taxe plus forte à ceux qui encourront quelques amendes. Cette augmentation eft deftinée à former une caiffe pour les pauvres, & à fubvenir à l'entretien & à l'éducation des enfans orphelins, ou abandonnés de leurs parens.

On mande de Prague le fait fuivant. « Il y a quelques jours qu'une fervante d'une ville du cercle de Koenigsgratz trouva une boîte en retournant le foir au logis; elle l'ouvrit dans fa chambre, & y vit un petit enfant, qui tendoit les bras. Auprès de cet enfant il y avoit une bourse de 10 rixdahlers, avec un billet par lequel on prioit ceux qui trouveroient cet enfant, de vouloir bien s'en charger jufqu'à un certain terme, auquel on viendroit le prendre, ou remettre une nouvelle fomme pour continuer fon éducation en fecret. La fervante ferra la bourse, alla chercher du bois, le mit dans le four d'où l'on avoit tiré le pain peu d'heures auparavant : dès que cette efpece de bûcher fut bien enflammé, cette malheureuse y jetta l'enfant, & ferma le four; elle fut trahie par l'odeur qui s'exhala un instant après; elle aua

fon crime, & fut conduite dans un cachot, où elle attend la punition qu'elle a méritée.

Un marchand des environs de Saltzbourg a ef fuyé une correction flétriffante, il y a quelque tems, pour avoir eu trop de dévotion : il s'étoit avifé d'aller en pélerinage pieds nuds, fans chapeau, & en habit de toile, à une Notre-Dame dont la chapelle eft au milieu d'un bois; on faifoit précisément dans le même tems, un trac contre les mendians dans ce bois. Il fut arrêté & confondu avec eux, parce qu'il n'avoit point de paffeport; il déclara envain fon état, fa patrie, pria de faire des informations; on ne jugea pas à propos de l'écouter, parce que plufieurs vagabonds n'avoient pas manqué de faire les mêmes déclarations, & que les éclairciffemens qu'on avoit pris n'avoient fait, en démontrant qu'ils en impofoient, que fufpendre le cours de la juftice. Le marchand fut en conféquence, fouetté & marqué comme les autres. Ce fait, qui eft attefté, a dû corriger celui qui en a été la victime, de la démangeaifon d'aller prier à 50 lieues de fa paroiffe,

ALTDORF (le 15 Septembre.) On ne fe fouvient point d'avoir éprouvé dans ce canton un tremblement de terre auffi effrayant que celui du Io de ce mois. On en reffentit une légere fecouffe à 3 heures du matin, une feconde un peu plus forte à 7 heures, & une 3me. beaucoup plus violente à 11 heures; cependant il n'en étoit eneore réfulté aucun dommage. Mais à 4 heures 30 minutes après midi, des fecouffes terribles qui durerent 2 minutes, endommagerent toutes nos maifons. Le clocher fut fendu, la grande églife très-maltraitée, le dôme d'une autre église tout fracaffé, nombre de chambres, de cheminées renveres, & divers édifices prefque ruinés; la maifon de ville entr'autres, a extrêmement fouffert,

S'il y avoit encore eu une fecouffe, tous les bâtimens fe feroient écroulés. Il n'y a cependant qu'une feule maison absolument inhabitable. L'églife paroiffiale de Stirinxen, à 2 lieues d'ici, a été renversée, de même que d'énormes maffes de roc, furtout le long du lac. Le lendemain, à minuit, nous reffentîmes encore une fecouffe, & une autre allez forte à 3 heures. Ce trifte événement a, fans doute, caufé beaucoup de perte, mais qu'on ne peut encore évaluer. On a ordonné des prieres & des proceffions pour implorer la clémence du tout-puiffant. Il y a encore eu depuis 5 lége res fecouffes. Pendant 2 jours & 2 nuits toutes nos maisons ont été défertes. On logeoit en plein air fous des tentes. La frayeur & la confternation regnoient de toutes parts.

VIENNE (le 26 Septembre.) Les troupes qui formoient le camp de Mickendorf, près de Laxembourg, terminerent leurs manœuvres le II de ce mois, par l'attaqué d'une montagne fur laquelle étoit retranché un corps d'infanterie, Pendant tout le tems qu'elles ont été campées, les bas-officiers & foldats ont reçu double paie, doubie ration de pain & de viande; les femmes des foldats ont touché, par jour, 3 creutzers chacune, & celles même qui étoient reftées dans les garnifons ou cantonnemens, ont eu part à ces gratifications. Chaque jour de repos, l'empereur à fait fervir un repas aux foldats, qui ont eu la liberté de danfer, & de fe divertir en présence de toute la cour. Tous les officiers ont eu des préfens proportionnés à leur grade; le prince de Lichtenf tein, commandant du camp, a reçu une tabatiere d'or & une bague de grand prix, enrichie de brillans, & ornée du portrait de l'empereur & de l'impératrice. L. M. Imp. ont encore ajouté à ces témoignages de leur fatisfaction une lotterie

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qui fera tirée inceffamment; elle eft de 20 mille florins pour les officiers, & de 10 mille pour les foldats. Avant la féparation des différéns régimens qui compofoient le camp, l'impératrice a admis tous les officiers de l'état-major à lui baiser la main.

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Le 12, à 4 heures du matin, l'empereur, accompagné du duc Albert de Saxe-Tefchen, a pris la route de Prague pour affifter aux évolutions des troupes raffemblées dans les environs de cette ville. Le camp qu'elles forment, eft compofé des deux premiers bataillons des régimens d'infanterie de Wolfenbuttel, Dierheim, Wied Ahrenberg, Fabris, Jofeph Collorédo, Gemmingen, Calemberg, Kinsky, Michel Wallis, Brincken, Koeb, Elleringshaufen, Ol. Vallis, 6 bataillons de grenadiers, les régimens de Coburg & Deux - Ponts dragons, & celui de Nauendorf, huffards. Les officiers-généraux qui s'y trouvent, font le général Wind, les lieutenans - généraux Nieugent le prince de Coburg, les Srs. Stein, Wurmfer & Princken, les généraux-majors Miftrowsky, Haftinger, Schonowsky, Kinsky, Wenz, Collorédo, Herterftein, Brechanville, Dichtler, & Xavier Har rach. En partant du camp de Prague, l'empereur fe rendra à celui de Brinn en Moravie, lequel fera formé par les régimens de l'empereur, jeune Botta, Charles de Lorraine, Grand maitre, Lafcy, Hilburgshaufen, Ant. Collorédo, Ch. Collorédo, Laudon, Harrach, infanterie, 4 bataillons de gre nadiers, le régiment de Lichtenftein, dragons, & un régiment de huffards. On compte que l'abfence de S. M. Imp. fera de trois femaines.

Le 13, la cour fe rendit de Laxembourg au château de Schonbrunn.

Le 14, fête de l'exaltation de la Ste. Croix l'impératrice-reine fit une promotion de 19 dames de l'ordre de la croix étoilée.

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