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CORRESPONDANCE.

Lettre adresSÉE PAR UN ANGLAIS AUX RÉDACTEURS DE LA BIBLIOThéque universELLE; sur l'article intitulé: Vue nouvelle de la Société, dans le cahier de Littérature, sept. 1816.

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suivie à New-Lanark et vous avez fait ressortir avec force l'erreur dans laquelle est l'anteur, lorsqu'il prétend déduire cette pratique des principes qu'il pose. Ses amis les plus zélés et les plus fidèles ont fait de vains efforts pour lui démontrer la fausseté de quelques unes des propositions qu'il établit; pour lui prouver que tout ce qu'il y a de louable et de bon dan? Tétablisse-i ment de New-Lanark, découle de la doctrine de l'Evans gile; pour lui faire comprendre enfin ce que vous avez si bien exprimé, c'est que « l'esprit de la charité chré » tienne l'a sans doute animé à son insçu.»

Mr. Owen est un homme très-remarquable. Il n'a eu ni les avantages de la première éducation, ni ceux de la fortune, ni la protection d'amis puissans. Cependant avec ses grands talens naturels, et sa persévérance, if est arrivé à une situation indépendante, et a obtenu une ëxcellente' réputation. Dans le cours de sa vie, il a observé les souffrances et les misères de la classe pauvre, l'opposition qui existe entre les principes et la conduite d'un grand nombre de chrétiens, la fraude, les ques relles, les jalousies et la division des intérêts qui tourmentent les hommes en société; et il a pris l'habitude

d'attribuer

d'attribuer ces maux au défaut absolu d'éducation, ou à la mauvaise éducation de toutes les classes. - Il est impossible de ne pas reconnoître qu'une meil leure éducation des pauvres promet de très-grands avan tages; et il est difficile d'estimer les résultats qu'on ob tiendroit en mettant en œuvre toute l'énergie et toutes les facultés morales d'une nombreuse population. Comment nier aussi que le monde dans lequel nous vivons ne fût bien différent de ce qu'il est, si les principes du vrai christianisme y étoient observés; mais il faut distinguer ce christianisme qui purifie le cœur et y fait germer toutes les vertus, de ces systêmes que l'imagi nation ou l'intérêt ont enfantés.

Ceux qui sont le plus attachés à Mr. Owen n'ont à lui reprocher que cette erreur de jugement dont j'ai parlé ci-dessus. Il est impossible d'être meilleur mari, meilleur père; c'est un vrai modèle des vertus sociales et domes tiques; il est constamment occupé d'objets utiles; et toute l'énergie de ses facultés est dirigée vers les moyens d'améliorer la condition humaine. Généralement estimé et respecté par ceux qui l'entourent, il est aimé jusqu'à l'enthousiasme par les ouvriers qu'il emploie. Il y a à peu-près deux ans et demi que les machines à filer de New-Lanark durent se vendre ; et lorsque la nouvelle se répandit que Mr. Owen demeuroit propriétaire, l'ivresse de la joie fut générale dans la population, et la ville fut illuminée le soir.

Tel est le caractère de Mr. Owen, et telle est la considération dont il jouit. Je n'ai jamais rencontré d'homme si complétement exempt de vanité et d'ambition, et si soigneux d'échapper, en toute occasion, à la louange, et de mettre les autres en avant, pour leur faire honneur du bien qu'on lui doit. Plus son caractère mérite d'éloges, plus ses amis ont à regretter ce qu'on doit qualifier d'erreur de jugement.

Littér, Nouv. série. Vol. 3. No. 2. Octòb. 1816.

P

L'observation que vous faites, qu'un enfant d'Otait transporté en bas àge, en Angleterre, et élevé dans cette isle, ressembleroit parfaitement à un Anglais, est trèsjuste on pourroit dire la même chose d'un enfant Anglais élevé à Otaïti. Je suis peut-être plus disposé que vous, messieurs, à attribuer sur la formation du caractère, une grande influence aux circonstances qui nous entourent, et à la puissance de l'exemple. La classe laborieuse paroît être complétement sous cette influence; et la classe plus instruite et qui jouit de plus d'aisance, y est toujours plus ou moins subordonnée. Il n'y a qu'un petit nombre d'individus qui sachent se soustraire à l'ascendant de l'exemple. S'il en est ainsi, de quelle importance infinie n'est-il pas d'élever et d'ins truire convenablement les enfans de la classe laborieuse, de leur donner de bonne heure les habitudes qui contribueront essentiellement à leur propre bonheur et à celui de leur prochain, et qui les prépareront à servir d'exemple à ceux qui les entourent.

Je ne saurois trop admirer la justesse et l'énergie de vos observations sur l'intérêt personnel bien entendu, et sur le danger qu'il y auroit à détrôner la conscience pour la remplacer par un mobile si trompeur.

C'est une importante question que celle de l'influence de nos manufactures anglaises sur la morale de la nation. Malgré les profits considérables des individus, et les avantages d'un grand revenu national, il est douteux que sous le point de vue moral et sous celui du bien réel de la nation, ces progrès étonnans de nos fabriques soient un sujet de se féliciter et de senorgueillir. Les fabriques enlèvent une forte proportion du peuple aux occupations plus naturelles et plus salubres de l'agriculture; mais sur-tout, elles propagent parmi les enfans les habitudes vicieuses, qui ne manquent jamais d'amener plus tard la pauvreté, la maladie et la misère, en même temps que ces habitudes dégradent les

hommes, en leur qualité d'êtres raisonnables et responsables. C'est donc un bel exemple, soit pour l'Angleterre, soit pour le continent, que celui d'un vaste établissement, dans lequel l'ordre moral est maintenu, où les enfans reçoivent leur éducation, où les gens âgés sont secourus, où le bien-être de la population qui travaille, est non-seulement compatible avec les profits du propriétaire, mais en rapport direct avec l'accroissement de ces mêmes profits; dans lequel enfin les iutérêts de l'entrepreneur et de l'ouvrier, sont absolument confondus. C'est là une véritable découverte, et qui mérite d'ètre universellement répandue. Ainsi, par exemple pendant la durée de l'embargo américain, le propriétaire se trouva en avance de 7000 liv. sterl. pour faire travailler ses ouvriers sans avoir la vente de ses marchandises. Il est probable qu'il a été largement payé depuis, de ce sacrifice, par le dévouement avec lequel ses ouvriers ont travaillé pour lui.

J'ai l'honneur d'être, etc.

J. W.

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PETITE école des arts et métiers, contenant des notions simples et familières sur tout ee que les arts et métiers offrent d'utile et de remarquable. Par Mr. Jauffret, ouvrage destiné à l'instruction de la jeunesse, et orné de 125 gravures. 4 vol. in 18. Paris, chez Eymery.

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