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sur la terre aux hommes de bonne volonté. On devoit réciter un Pater et un Ave, et y joindre les invocations suivantes : Par votre sainte enfance, protégez-les, Seigneur Jésus; par votre sainte enfance, conservez-les, Seigneur; conservez par la force toute-puissante de votre bras les enfans de ceux qu'on a fait mourir. On recommandoit cette neuvaine à la jeunesse chrétienne, et on invitoit les parens à faire en sorte que les petits enfans même s'y unissent en prononçant le saint nom de Jésus. Ces simples voeux de l'innocence avoient une vertu toute particulière auprès de Dieu. La première époque de cette neuvaine est passée; mais on nous prie d'avertir que les personnes qui n'ont point été prévenues à temps pour se joindre à la première neuvaine pourront la faire tous les 25 du mois, pendant neuf mois, de pieux fidèles se proposant de la renouveler à ces époques.

Nous avons différé, pour plusieurs raisons, de rendre compte du second volume de l'Essai sur l'indifférence en matière de religion, par M. de la Mennais. Les débats qu'a excités ce volume nous ont paru mériter de notre part une attention plus sérieuse et un examen plus long et plus réfléchi. Nous nous proposons cependant de dire enfin quelque chose de cet ouvrage et de la controverse à laquelle il a donné lieu. Nous rendrons compte des principales objections qui ont été faites dans différens journaux, et nous analyserons les réponses qu'on y a données dans le Défenseur. On sait que quelques écrivains surtout ont présenté des explications de la théorie de M. de la Mennais. MM. de Bonald, Genoude et deux ecclésiastiques de Lorraine ont inséré à ce sujet, dans le recueil que nous venons de nommer, des articles qui paroissent avoir eu l'approbation de l'illustre auteur. Nous mettrons les pièces de ce procès sous les yeux de nos lecteurs; et, si nous y joignons quelques réflexions, ce sera toujours avec la réserve qui nous convient, et en soumettant nos idées

au jugement des personnes appelées à prononcer sur ces matières. En attendant, nous ferous mention d'un écrit qui vient de paroître relativement à ce grand débat. Cet écrit est intitulé: Essai de réfutation du sytéme erroné et dangereux que prétend établir M. de la Mennais, par J. Bellugou, prêtre (1). Nous n'avons fait que parcourir ce livre, dont l'auteur nous a paru attaquer, avec quelque vivacité, son redoutable adversaire, et juger ses principes avec beaucoup de sévérité. Il combat, dans huit chapitres, les chapitres du second volume de l'Essai sur l'Indifférence, et n'a point tenu compte des explications qui ont été données par les amis de M. de la Mennais. Il a jugé apparemment que ces explications, n'étant point de l'écrivain lui-même, ne devoient point entrer dans sa réfutation. Nous donnerons plus tard une analyse du travail de M. Bellugou, qui paroît d'ailleurs n'être pas étranger aux discussions métaphysiques et à la méditation des graves et importantes questions qui font le sujet de cette controverse.

On sait à quelle perfection de dessin et à quel fini d'exécution sont portés aujourd'hui les travaux en tapisserie qui sortent de la manufacture des Gobelins. Les directeurs de cet établissement ont pensé avec raison qu'ils pouvoient employer avec succès l'habilité de leurs artistes et de leurs ouvriers à la décoration de nos églises, et à la splendear du service divin; et celle idée ne peut manquer d'être accueillie par le clergé, dans un moment où il s'efforce d'effacer les traces de la révolution, et de rendre à nos autels, sinon leur ancienne magnificence, au moins quelque ombre de cet éclat qui sied si bien aux lieux consacrés en l'honneur du Très-Haut. Les ecclésiastiques apprendront donc avec plaisir, non-seulement que l'on continue

(1) In-8°.; prix, 5 fr. et 6 fr. franc de port. A Paris, chez Chanson; et chez Adr. Le Clere, au bureau de ce journal.

fabriquer aux Gobelins ces grandes pièces de tapisserie si admirées, et qui paroient si bien nos temples dans les plus grandes solennités, mais qu'on commence à exécuter en tapisserie des ornemens d'église mêlés d'or et d'argent, des chasubles, des chapes, des devants d'autel et des bannières. On verra à la prochaine exposition quelques-uns de ces nouveaux objets, qui n'ont encore aucune destination. Les curés, les fabriques ou les particuliers qui désireroient se procurer quelque ornement de ce genre, sont invités à en écrire à M. l'aministrateur de la manufacture royale des Gobelins, à Paris.

La congrégation des prêtres de la Mission vient de - perdre un de ses membres les plus estimables, M. PierreFrançois Viguier, prêtre, né à Besançon vers 1745. M. Viguier fit ses études au séminaire de cette ville, sous le pieux abbé Pochard; puis il entra dans la congrégation de Saint-Lazard. Il fut envoyé à Constantinople et dans le Levant, où cette congrégation acquit quelques établissemens après la suppression des Jésuites, et il acquit dans ce pays des connoissances précieuses sur l'état de la religion en Orient. On dit qu'à Constantinople il publia une grammaire turque. De retour en France, au commencement du siècle, il a publié des ouvrages dont nous avons successivement parlé : Les Psaumes en latin et en françois, interprétés dans le sens prophétique, Paris, 1805, 2 vol. in-12: L'Explication des prophéties du B. Holzauzer; in 12. Il fut éditeur du Sacrifice de foi et d'amour au Sacrement de l'autel, par Gourdan, 19. édit.; Paris, 1816, in-12: de Saint-Joseph de Copertino, thaumaturge et prophète; Paris, 1820, in-12; et de quelques autres écrits. M. Viguier vivoit dans la retraite, toujours occupé de recherches et de travaux, où il ne se proposoit que le bien de la religion. Quelques circonstances l'avoient empêché de se réunir à ses anciens confrères; mais il avoit conservé tout l'esprit de sa congrégation, et il s'honoroit d'être

un des enfans de saint Vincent de Paul. Depuis plus d'un an, ses amis le voyoient avec regret décliner sensiblement; il fut attaqué, à la fin de décembre dernier, d'une longue maladie, pendant laquelle il a demandé et reçu plusieurs fois les sacremens de l'Eglise. Il est mort le 7 février, ayant conservé presque jusqu'au dernier moment l'usage de ses facultés, et ayant toujours montré la, même piété et la même résignation à la Providence. Ses obsèques ont eu lieu le 9, dans l'église de Saint-Sulpice, sa paroisse.

Il a été établi dans le diocèse d'Amiens, ainsi que dans plusieurs autres, une société de missionnaires pour porter les secours de la religion dans les villes et les campagnes; cette société vient de donner une mission à Saint-Valery-sur-Somme. M. Bredart, directeur des missions, MM. Sellier et Richardot, assistés de M. Devillers, diacre, y out commencé, vers la fin de décem→ bre, des instructions qui ont été exactement suivies. Les autorités ont donné l'exemple de l'assiduité. Des conversions inattendues ont eu lieu. Des hommes que de fâcheuses circonstances avoient éloignés de la retigion sont revenus à elle; l'esprit d'insouciance et d'apathie a fait place au zèle du salut. La clôture de la mission s'est faite par deux plantations de croix, le 28 et le 29 janvier; le peuple des environs s'y étoit porté en foule. Cette mission avoit été précédée d'une autre, donnée, par les mêmes ecclésiastiques, à Mons-Boubert, paroisse considérable à environ deux lieues de Saint-Valery, et n'y avoit pas été moins fructueuse. Eufin, une autre avoit été faite, quelques mois auparavant, par M. Bredart, au bourg d'Ault, même diocèse.

-Les missionnaires de Nantes, quelques jours après avoir terminé la mission de Campbon, dont nous avons parlé au mois de novembre dernier, se rendirent à Saint- Même, dans le canton de Machecoul, où leur présence étoit vivement désirée. Saint-Même, située au

milieu de la Vendée, étoit un digne théâtre de leur zèle. Cette paroisse, et toutes celles qui en sont voisines, ont montré un égal empressement à suivre les instructions et les exercices, et les missionnaires auroient été accablés d'un travail toujours croissant, si MM. les curés de sept paroisses des environs ne fussent accourus pour les soulager. M. l'évêque, quoiqu'à peine remis des fatigues de l'ordination de Noël, où il avoit imposé les mains à soixante ordinands, a voulu juger par lui-même du succès des missionnaires. Il s'y ren dit, le 26 décembre, et donna, le 27, la confirmation à douze cents personnes. Le lendemain, le prélat se rendit à Machecoul, et fut reçu, ainsi qu'à Saint-Même, avec les plus grands honneurs. En deux jours, il y donna la confirmation à deux mille quatre cents personnes, visita l'hôpital, et consola les malheureux par sa présence et sa bonté. Les missionnaires ont quitté Saint-Même peu après M. l'évêque, et sont allés porter leur zèle en d'autres paroisses. C'est sous ces auspices que commence l'établissement de la maison de saint François de Sales, formé par M. d'Andigné, et qui assure au diocèse la continuation de secours bien nécessaires et bien précieux.

Le diocèse de Blois est un de ceux où le schisme dit de la Petite-Eglise a fait des partisans. La conduite du dernier titulaire a surtout contribué à y entretenir l'opposition au concordat. On sait que ce prélat, qui avoit cependant offert sa démission en 1801, ne cesse, depuis quelques années, d'écrire contre le concordat et contre les opérations qui en ont été la suite. Il est aujourd'hui le seul évêque catholique qui parle et agisse publiquement en faveur de cette cause. Il a des grandsvicaires en France, il donne des pouvoirs, non-seulement pour le diocèse de Blois, mais pour les diocèses voisins et même pour toute la France, dont il prétend représenter tous les anciens évêques. La folie de cette prétention saute aux yeux les moins clair-voyans. Augi

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